Jay Mâ
n° 97 été 2010
Editorial
Ces trois mois qui viennent de
s'écouler ont été marqués par le départ de trois grands Swami
de Mâ Anandamayî à cinq
jours d'intervalle, d'abord Swami Vijayânanda
le 5 avril, puis Swami Bhaskarânanda
le 7, et enfin Swami Shivânanda
deux jours plus tard. Il s'agissait d'une période très particulière, où le
grand bain du 14 avril, Mesh Sankranti,
revenait pour couronner la fin d’une nouvelle Kumbha-Mela
après 12 ans à Hardwar. Nous avons diffusé par courriel
et maintenant mis sur le site www.anandamayi.org
ainsi que sur www.jacquesvigne.fr.st
trois documents, le premier racontant les derniers mois de Swamijî,
le second donnant les satsang disponibles de la
dernière année environ, et le troisième rassemblant les témoignages qui nous
sont parvenus de tous les coins du monde après le départ de Swamijî.
Une version anglaise du compte rendu des derniers mois de Swamijî
est disponible, et Lucie Maguire qui est anglaise
vivant dans le beau village médiéval de Cordes-sur-Ciel près de Toulouse et
interprète français-anglais a commencé à travailler
sur la traduction du gros recueil de témoignages.
Pour le public francophone, il y
a un cadeau qui a son importance avec la
publication en février 2010 par Marc de Smedt, aux
Editions du Relié, du nouveau livre de Patrick Mandala Mâ Anandamayî - retrouver la joie. Patrick
Mandala a fréquenté Mâ en Inde entre 1970 et 1982, et
cela faisait longtemps qu'il travaillait sur un nouveau recueil de paroles de Mâ en choisissant celles qui n'avaient pas été déjà
publiées en français, ce que nous essayons aussi de faire la plupart du temps
dans le « Jay Mâ ». Il a donc repris les
anciens numéros d'Ananda Varta, ainsi que les carnets
de Didi et les
comptes rendus de bonne qualité d’Amulya Kumar Datta Gupta, dont nous
avons aussi traduit certaines pages dans les numéros précédents, et rendrons
compte d’autres en français dans ceux à venir. Cela fait un bel ensemble, avec
en introduction un témoignage d'Arnaud Desjardins que nous avons déjà mis dans
le numéro précédent et un article de Vijayânanda sur
ce que Mâ n'est pas. Ce dernier se trouve aussi dans Un français dans l'Himalaya. Dans ce numéro,
ainsi que dans le suivant, nous reprendrons des explications de Patrick ou des
paroles de Mâ extraites de ce livre pour en donner
une idée.
Swami Nirgunânanda va comme d'habitude animer une
retraite en Belgique en juillet, voyez la section Nouvelles à la fin du numéro pour les détails pratiques.
Paroles de Mâ
Extraits du nouveau livre Retrouver
la joie (Editons du Relié) par Patrick Mandala
Prasâda et connaissance
Le mot prasâda
signifie à la fois la nourriture sanctifiée qu’on distribue à la fin d'un
rituel ou d'un satsang, mais aussi la grâce, ainsi
que la sérénité joyeuse.
Question :
-- La prise du simple prasâda va-t-elle permettre de développer la capacité à
recevoir le véritable prasâd ?
-- Oui, en obtenant ce prasâd encore et encore, la grâce viendra.
-- Quel est l'état qui survient
après avoir reçu le véritable prasâd ?
-- Cet état ne peut être compris ;
car « comprendre » signifie « supporter un nouveau fardeau ». [Jeu de
mots en bengali sur bhoj qui signifie à la fois
‘comprendre’ et ‘fardeau’]
-- Si la connaissance ne fait
qu'accroître le fardeau, pourquoi étudier ?
-- Vous n'avez pas compris ! Le monde est fondé sur la dualité, et pour
comprendre la dualité, il est nécessaire de l'étudier. Ce corps s'amuse à ce
genre d'incohérentes conversations, car vous ne lui avez rien appris ! Ce
qui est dit dans vos Ecritures, c'est-à-dire « les racines au-dessus et
les branches au-dessous » (ûrdhvamûlam, adhasgâkam) signifie que l'intellect représente les
racines − l'organe de l'entendement. Comme l'eau doit être donnée aux
racines de l'arbre, de même la tête est le siège de l'intellect. Là réside la faculté de tout comprendre. C'est
la raison pour laquelle ce corps dit, voyez, maintenant vous avez compris une
chose, mais ce n'est pas ce que vous avez compris auparavant. D’une façon très
particulière, la compréhension se développe par degrés. Bien que la
connaissance mondaine et la connaissance spirituelle soient différentes, mais
unies à la racine, toutes deux seront perçues par le cerveau. Comprendre même
la seconde, c’est porter un fardeau supplémentaire. Transcender cette
compréhension [qui signifie « porter un poids »], c'est permettre à la
véritable compréhension de se révéler. Tant que la triputi, la division entre connaissance,
connaisseur et connu n'a pas disparu, cela ne peut être atteint. L'un se révèle
toujours par lui-même. » p.74
Mantra signifie, ce qui délivre le mental » [jeu de mots
: man, mental, et tran, délivrance]. Mais dans la
manière impropre de parler de cette petite fille [Mâ],
mantra signifie, man tor, « le mental est tien » [autre
jeu de mots]. Ce qui revient à dire : Lui dont vous répéter le Nom, votre
mental sera Sien. Avez-vous compris ? … » 76
« Ce corps [Mâ] n’est le gourou de personne, ni
n’enseigne, avait-elle coutume de dire. Elle présente simplement ce qui est bon
et beau. » Comme une mère aimante donne à son enfant la nourriture ou le
médicament parfois amer qui le guérira − en juste quantité, au juste
moment.
Auprès d'elle − et cela était confirmé par tant de personnes, voyons
les témoignages d'Arnaud, de Denise, de Vijayânanda,
d’Anil, d’Indira Gandhi − naît une impulsion ;
donnons à cette Force le nom de « grâce », de shakti, de « divine énergie », ou autre, il n'en reste pas moins
qu'elle conduit « des ténèbres à la lumière, de la mort à l'immortalité ».
Dans un sens, et du point
de vue duel du relatif, de la lîlâ, on peut dire néanmoins que Mâ
Anandamayî est un gourou, qu’elle enseigne, et par
des voies multiples ; par le silence, les satsangs, la sâdhanâ : yoga, japa,
kîrtan,
étude, rituels, yajnâ et pûjâ, seva,
méditation, etc. Mais du point de vue de l'absolu, de l'unité totale, «
enseigne-t-elle » vraiment, et à « qui » ?
Sa grandeur réside dans son «
impersonnalité », dans son absence totale d'ego, dans un amour infini tout de
compassion. Son « enseignement » est né, semble-t-il, avec le premier matin du
monde. Enseigne-t-elle ? Oui. Comme la lumière dissipe l'obscurité, comme le
soleil réchauffe les corps et les cœurs, comme le chant de l'oiseau conforte
celui qui l’écoute.
Socrate ne disait-il pas que «
l'amour est le messager entre Dieu et l'homme » ?
Mâ ne
serait-elle pas la triple incarnation de l'amour, du messager et du divin en l'homme ?
L’arbre-guru
De nombreuses personnes
approchent Mâ et lui demandent souvent :
« Je ne sais pas comment méditer, ni ne me sens
enclin à cela. J’ai de la peine à
trouver de l'intérêt pour les choses spirituelles, mais l'agitation mondaine a
aussi peu d'intérêt. Quelle est la solution ? »
− Ce que cette
petite fille vous conseille, répondit Mataji, c’est
de vous asseoir sous un arbre.
− Mais là où j'habite, il n'y a pas
d'arbres, lui dit une femme, et une autre. « Sous quel arbre ? Quel genre
d'arbre Un pippal? [figuier religieux]
− Oui, un pippal. Par
« arbre », nous voulons dire un vrai sage. Un sage est semblable à un
arbre. Il n’invite ni ne repousse personne. Il donne une ombre bienfaisante à
quiconque vient près de lui, qu’il soit un homme, une femme, un enfant ou un
animal. Si vous vous asseyez à ses
pieds, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme des trombes
d'eau, et il vous donnera des fleurs et des fruits. Qu'un homme ou un oiseau
les goûtent lui importe peu, ce qu'il produit, il le donne à qui vient à lui.
Persévérer dans la pratique
− Mataji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire
du japa, de
la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous
pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme,
que reçoit-t-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la
Réalité ?
(Ce sont là des questions
qui étaient souvent posées à Mâ. Quand elle en avait
le kheyâla,
elle répondait :)
Quand vous lavez vos affaires vous mettez du
savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu’après
avoir été rincées encore et encore, et qu’ait disparu toute trace de savon. La
saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en
finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la
Suprême Connaissance (jnâna-gangâ). Ne vous souciez pas des résultats. En affaires, vous donnez et recevez quelque
chose en retour. On appelle cela du « marchandage », si vous adoptez cette
attitude mercantile, vous n’obtiendrez rien. Soyez persévérants dans vos
efforts et votre sâdhanâ.
Le souvenir du divin est pareil à une
flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle
brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes, vous récolterez les fruits. Aucun effort
n'est jamais vain. p.89
Jeu de mots « échanger » et « délivrance »
« Commercer » [bepar, donner quelque chose en échange d’autre
chose] signifie que la « délivrance » [par
hona, « être au-delà »] n'est pas
encore arrivée [be].
Ce monde est semblable à une place de marché. Essayez d'arriver sur l'autre
rive. Tendez sans cesse toujours vers la contemplation de l'Unique − là
où cessent toutes peines et souffrances.
Jeu de mots : « corps » et « changement »
Vous n'êtes pas parfaits.
Vous sentez un manque en vous, c'est pourquoi vous avez le désir
d'accomplissement et de plénitude. « Corps » [sharîra] signifie « ce qui change
sans cesse » [shara]
où il n'y a aucun vouloir, aucun désir, et l’identification au corps
mortel disparaît. Après la réalisation du Soi, il n'y a plus personne pour parler encore d'un tel
corps − car le Soi est révélé.
Il n'y a qu'un Livre
unique, et TOUT est contenu en lui. Une fois lu et compris, rien d’autre ne
sera étudié.
La sâdhanâ devrait être pratiquée
dans le seul et unique but de découvrir sa propre svadhân, richesse. p.95
« Anandamayî »
[Mâ
Anandamayî interprète son propre nom de façon
impersonnelle]
Question : Quel est le sens du mot Anandamayî ?
Mâ : Depuis la nuit des temps, Anandamayî
a été l’épithète qui désignait Bhagavatî (le Divin conçu en tant que Mère). Anandamayî [« tout de félicité »] est en fait contenu en
toute chose. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, il y a Shiva, et que là où est une femme est Gaurî [Pârvatî, sa Shaktî] 98
Vacuité
Mahâ-shunya, le grand Vide, est sa forme unique. Mais il faut
distinguer entre le vide ordinaire qui est relatif au monde, et le grand Vide
qui ne peut être compréhensible. Qu’est-ce qui l’est et qu'est-ce qui ne
l'est pas ? Malgré cela, tout est et
aussi n’est pas, ni n'est ou n'est
pas. Quoi que vous trouviez en perdant tout, c'est ce vers quoi il faut tendre.
Vous et moi sommes deux
personnes, toutefois, vous et moi sommes ‘un’ ; et le vide qui est entre
nous deux est aussi moi-même :
Là, il n'est plus question du tout de dualité. Attachement et confusion
surviennent du sens même du deux - de la dualité. 99
Traduction de la lettre du Premier ministre indien
Mme Indira Gandhi, envoyée à Patrick Mandala pour
l'un de ses livres sur Mâ (3 septembre 1981)
Le premier ministre est
heureux d'apprendre que vous écrivez un livre sur Mâ Anandamayî, pour laquelle elle a le plus grand respect.
Mme Indira
Gandhi a écrit spécialement pour vous l'hommage suivant à Mâ
Anandamayî et vous pouvez l’utiliser de la manière la
plus appropriée :
« Mâ Anandamayî
est un être rayonnant dont la présence dégage une grande paix. J'ai eu la
chance de bien la connaître et d'avoir reçu telle une affection sans mesure
depuis mon enfance, en raison de son intimité avec ma mère, Kamala Nehru.
« Ma Anandamayî
représente toutes les valeurs profondes de l'Inde sous leur aspect le plus universel.
Il n'est pas de ma compétence de donner une appréciation sur son
accomplissement spirituel. Des millions de gens ont trouvé en elle lumière et
réconfort et sont devenus meilleurs. En vérité, ceci est son
message : le guide de chaque être est en lui-même. »
Préface
d'Arnaud Desjardins
Au livre Retrouver
la joie rassemblé et traduit par
Patrick Mandala
Si nous demandions à
différentes personnes de notre entourage : « Qu’avez-vous vu de plus beau
de toute autre existence ? Certains évoqueraient peut-être un paysage
qualifié de grandiose, d'autres une oeuvre d'art considérée comme sublime. Et
si nous précisions : « Quelle est l'oeuvre d'art sacré qui a le plus
remarquablement éveillé en vous le sens de la transcendance ? », les réponses
iraient de la cathédrale gothique à la statue khmer d'un bouddha ou une des plus admirables peintures chinoises
traditionnelles à telle ou telle mosquée.
Mon existence personnelle m'a donné
l'opportunité de contempler bien des merveilles, du Mexique au Japon et de
l’Inde au Québec, mais ce qui a produit en moi, de loin, la plus forte
impression et pour laquelle aucun terme tel que « divin » ou « surnaturel » ne
me paraît excessif, est la rencontre, le darshan
(vision) comme on dit en Inde, d’un être humain, d’une femme hindoue de
naissance bengalie, la célèbre Mâ Anandamayî.
Ce ressenti inoubliable, décisif, a été partagé par de très nombreux hindous et
occidentaux. Les meilleures images d'un film, les photographies les plus
réussies ne transmettent qu'une faible part de son
rayonnement. Toutes les facettes d'un être humain accompli, depuis le rire
lumineux d'un enfant jusqu'à l'immense gravité d'un Sage, s’exprimaient à
travers elle. Et ses paroles, totalement adaptées à chaque personne et à chaque
circonstance, ont couvert toute la gamme des réponses possibles aux questions
de ceux qui l’approchaient, depuis une simple villageoise jusqu'à un pandit réputé de Bénarès ou un mystique
de Vrindavân.
Il est heureux que son influence puisse
encore toucher aujourd'hui des personnes qui, faute de l'avoir rencontrée « en
chair et en os », découvriront au
fond de leur coeur sa dimension infinie.
Hauteville, 29
janvier 2009
6
témoignages à propos du recueil de souvenirs
Sur Vijayânanda
De
Merci Geneviève,
Voici un message que j'avais envoyé à Jaques
Bien cordialement
Bruno
Cher Jacques,
Merci beaucoup de ce message fort que tu nous as fait parvenir.
Je ne suis pas encore allé en Inde et n'ai pas rencontré Vijayânanda physiquement mais spirituellement grâce à
toi.
Vijayânanda est parti au
moment où tous les chrétiens - catholiques, protestants et
orthodoxes- célébraient la Pâque, le passage, la Résurrection: quitter le corps
physique signifie pour moi que Vijayânanda n'avait
plus besoin de lui pour recevoir et donner. Libéré de l'espace et du
temps dans lequel nous survivons, il vit libre, il est;
il n'y a plus de séparation et donc, sans
doute, plus de souffrance...
Avec mon affection
Bruno
D’Eliane
Chère Mahâjyoti
Merci pour l'envoi de tous ces témoignages qui continuent à
remplir nos cœurs de joie et de bonheur.
Merci à toi, de continuer à faire rayonner toutes ces beautés et de
les partager avec nous. Ce visage doux de Swamiji,
même si je ne l'ai pas rencontré physiquement, c’est dans le lien du cœur que cela a pu se passer
pour moi car lui, à travers Jacques, a pu me guider vers Trulshik Rinpoché, comme une
flèche qui va droit au coeur et cette voie a été juste pour moi.
Moi-même il me faut entreprendre bien des changements et de nouveaux choix.
Comme disait Swamiji ....... ‘Réveillez vous,
attention, vous êtes dans une jungle..... il y a des
lions ......’. La foi me rappelle de ne pas négliger ce qu'il y a de plus
précieux en nous: cette flamme divine qui nous demande d'écouter ce qu'il
y a réellement de si sacré en nous: la vie.
Dans le Dharma
Eliane
De Véronique Vauvrecy
Cher Vigyân, Chère Geneviève
Je découvre avec émotion ce matin les témoignages que vous avez recueillis
et rassemblés en un inestimable document si chargé d'intensité de la part des
uns et des autres autour de l'Etre lumineux que fut Vijayânanda.
Soyez infiniment et chaleureusement remerciés l'un et l'autre !
J'étais tellement dans l'attente de ce recueil que cette nuit je me suis
réveillée chantant Jaya Jaya
Shiva Shamboo comme lors des funérailles de Vijayânanda !
Pensées intenses vers vous
Véronique
Jay
Mâ !!
De Claudie
Sablon
Chère Geneviève (j'ai du
mal avec les prénoms indiens)
MERCI MERCI,
je ne vous le dirai jamais assez pour cet envoi formidable des témoignages
après le départ de Swamiji ;
Beaucoup d'émotions. De
toutes façons, dès que je pense à lui je pleure et aussi lorsque je me trouvais
près de lui............Toute son énergie divine me secoue beaucoup, mais ces
émotions sont tellement profondes !
De toutes manières, Il
est là et reste dans nos coeurs.
Le plus difficile je
pense, ce doit être pour l'ashram de Kankhal et tous
ceux et celles qui le voyaient souvent et qui pouvaient profiter de son
enseignement "en direct".
Quel bonheur, quelle
grâce de l'avoir connu.
Nous attendrons le ‘JAY MA’
avec impatience.
Merci mille fois pour
votre dévouement et votre partage.
Bien cordialement dans la
pensée de Swamji
Claudie
De Kiran Grave :
« Un Saint ne meurt jamais… »
Chère Mahâjyoti,
Merci beaucoup pour ces témoignages
merveilleux à propos de notre Swami Vijayânanda bien-aimé. Un véritable fils de Mâ. Swamiji avait une relation
tellement longue et étroite avec ma famille, en particulier avec ma grand-mère
qu’il avait rencontrée dès le début de
son séjour en Inde : que ce soit lui ou elle, les deux avaient un amour
exceptionnel pour Mâ, et très souvent durant le satsang avec Swamijî, il la
mentionnait sous le nom de Maharatan, que Mâ elle-même lui avait donné. (Elles avaient été ensemble
en particulier à Almora dans les années 40, où un
lien fort s’était constitué entre elles). Swamiji et
elle avaient un lien commun qui était leur amour intense pour Mâ. À la fois ma fille Ananta et
moi-même avons été frappés de chagrin, mais nous avons été forcés de regarder
au-delà et une nuit pleine de tristesse, tandis que je priais en regardant la
photo de Swamijî, j'ai senti soudain sa voix qui me
disait : « Regarde, je n'étais nulle part, je suis ici même. Vas donc lire ‘Les conversations avec Vijayânanda’
que Jacques Vigne a mis en forme. Ainsi, j'ai ouvert le livre au hasard et la
phrase qui m'a sautée aux yeux directement fut : « Un saint ne meurt jamais ». Oui, Swamijî
est toujours avec nous à l'intérieur et à l'extérieur, c’est à nous de faire
l'effort de réaliser cette vérité aussi difficile qu'elle puisse paraître !
Merci à vous et à Jacques pour me tenir au courant et
rester en contact. Les nouvelles et témoignages sur Swamijî
sont envoyés par le Ciel.
Jay Mâ
Kiran
De
Laurent Laferté
Om
Merci, c'est très intéressant.
Le premier jour, après avoir vu Vijayânanda, j'étais
allé dans le samâdhi pour la cérémonie du soir,
c'était la toute première fois que j'assistais à ce genre de rituel, il y avait
quelque chose de très fort, je ne trouve pas les mots. J'avais les yeux fermés,
j'étais plus ou moins endormi, pourtant la musique était particulièrement
puissante et à un moment j'ai senti qu'on m'aspergeait d'eau, ce qui me
réveilla et j'imaginai qu'ils étaient tous en adoration devant moi !
Quelle imagination, n'est-ce pas !
Autrement je n'ai pas eu beaucoup d'échanges avec lui, mais je sentais qu'il
voyait mon mental qui n'était pas toujours comme il aurait dû être. C'était (ou
c'est plutôt) un être d'une grande lucidité et d'un amour infini.
Autrement, le jour de "sa mort", un ami à qui j'avais parlé de Vijayânanda m'avait dit qu'il était peut-être décédé et je
lui avais assuré que je ne le pensais pas, c'est comme s’il avait voulu me
prévenir par l'intermédiaire de cet ami.
Je suis par ailleurs allé à l'enterrement, c'était très beau et émouvant.
Om Jay Ma
Laurent
Sri Sri Mâ Anandamayî
La Flamme éternelle
Sri Govind
Narain ICS (Retd.)
Sri Govind Narain est le gendre de Pannalal
qui était à un moment de sa carrière préfet de Bénarès, ainsi qu’un proche de Mâ jusqu’à sa mort, et qui a écrit un livre sur elle. Govind Narain a été lui-même haut
fonctionnaire et est toujours malgré son grand âge président de la Sangha de Mâ. Ce témoignage est un chapitre d'un livre publié à
Calcutta en 2007 à la suite d’un séminaire sur Mâ Anandamayî, constitué d’un recueil de contributions de la
part de personnes qui l'ont bien connue. Il a été édité en anglais avec l'aide de Swami
Nirgunânanda. Il contient également un chapitre avec
un témoignage d'Arnaud Desjardins que nous avons cité dans le numéro précédent
et qui a été mis aussi au début du nouveau livre de Patrick Mandala : Ma Anandamayî − retrouver la joie aux Editions du Relié, février 2010.
De tous temps notre pays a
connu une tradition de grands sages et de grands prophètes. Ces êtres
supérieurs ont préservé notre sagesse et assuré la continuité de nos valeurs et
de notre culture. Cela a constitué l’épine dorsale de notre unité et de notre
intégrité nationales. Chacun de ces grands êtres a fait en sorte de transmettre
à sa façon les enseignements, afin qu’une humanité désireuse de savoir puisse
en tirer profit. Certaines de ces âmes qui ont atteint la réalisation
spirituelle sont venues parmi nous pour assurer notre salut. Leur avènement a
été annoncé par les sages qui les ont précédées. Sri Sri
Mâ Anandamayî est l’une de
ces âmes extraordinaires.
User de nos simples mots
pour parler de Mâ Anandamayî
équivaut à vouloir expliquer le soleil éblouissant à l’aide de la maigre flamme
d’une bougie. Une vaine tentative. Mâ est tout et
plus que cela. Toutes les descriptions la concernant ne sont que minuscules
fragments de l’infinitude. Le mahasamadhi de Mâ est un phénomène du monde physique. Mâ
est éternelle. Elle existe en nous telle une flamme vive et brillante à
l’intérieur des êtres que nous sommes. Nous avons besoin de la perception pour
La voir. Son Être fragrant est toujours en nous et il est essentiel que nous
nous débarrassions de notre ego et de notre aveuglement pour avoir pleinement
conscience de Sa présence. Elle est la pureté personnifiée, venue parmi nous
pour guider nos pensées et nos actions, à la condition toutefois, que nous
soyons suffisamment grands pour être humbles et nous en remettre entièrement à
Elle. A cet Un qu’Elle représente, j’offre ma dévotion la plus profonde.
Les Âmes supérieures
appartiennent à la même dimension.
Lorsqu’il était jeune, mon
beau-père, le docteur Panna Lal,
effectua ses études au collège St. John à Agra. Il eut la chance d’y bénéficier
de la protection du Professeur Surya Kumar Karfarma. Ce dernier était un Grahastha
qui avait su assurer sa progression spirituelle par le biais d’une sâdhanâ sérieuse et soutenue. Grâce à lui, le Dr. Panna Lal apprit énormément de
choses, aussi bien sur le plan de ses études que sur celui de la spiritualité.
Leurs rapports se poursuivirent dans le temps et, plus tard, le Dr. Panna Lal présenta les membres de
sa famille au Prof. Karfarma. Les enseignements que
celui-ci leur prodigua par la suite marquèrent
profondément cette petite communauté. En 1925, le Professeur, qui
s’était retiré depuis longtemps déjà, rendit visite au Docteur Panna Lal à Unao
où celui-ci était en poste. Au cours d’une conversation qu’ils eurent en privé,
le Professeur Karfarma déclara à mon beau-père qu’en
ce qui le concernait, il lui avait transmis toute la connaissance qu’il
possédait, mais qu’un grand être illuminé, qui était déjà incarné, s’occuperait
de lui, Dr. Panna Lal, le
moment venu et le conduirait plus avant dans son cheminement. Le Professeur
faisait allusion à Sri Sri Mâ
Anandamayî. Plus tard, lorsque le Dr. Panna Lal rapporta cet épisode à
Sri Mâ, celle-ci se contenta de sourire avec douceur.
Ainsi, d’autres âmes supérieures étaient au courant de la venue de Mâ sur cette terre. Ils appartenaient tous au même monde.
C’est en 1938 que Mâ vint à Allahabad où mon beau-père exerçait alors son
activité de « commissioner » (équivalent de
préfet). Swarnalata Jaspal
(Brahmacharini Billoji) et
sa famille avaient coutume de rendre visite à Mâ. Billoji qui avait obtenu ses diplômes quelque temps avant Chandra, ma femme, annonça à celle-ci qu’une grande sainte
était arrivée dans la ville et lui conseilla d’aller la voir. Mon épouse se
rendit au lieu qu’on lui indiqua et eut le darshan de Mâ en même temps que Billoji. Par
la suite elle y emmena ses parents afin qu’ils aient eux aussi le darshan
de Mâ. Lors de cette première rencontre avec mon
beau-père, Mâ se mit tout à coup à rire et lui
dit : « Pitaji, vous étiez présent vous et
de nombreuses autres personnes, lors de la cérémonie de la sannyâsa
de Chaitanya Mahaprabhu ». Cette remarque de Mâ déclencha une véritable décharge électrique dans le
corps du Dr. Panna Lal et
emplit son coeur d’une profonde dévotion qu’il conserva durant toute sa vie.
Durant la période 1941 à
1943, je rendis visite à Mâ en différents endroits,
en compagnie de mon beau-père, mais à l’époque, le contact ne s’était
apparemment pas établi entre Mâ et moi-même. J’étais
timide et introverti. Je me souviens avoir assisté à des satsang
de Mâ sur le toit-terrasse
de la Hari Ram Joshi à
Lucknow. Il y avait en général quelques vingt-cinq disciples qui y prenaient
part. Durant les kirtan Mâ
entrait souvent en samâdhi. Les kirtan
« doux » se répétaient et Mâ revenait dans
le monde physique après de courts laps de temps. Je me souviens aussi de
séances en comité réduit, toujours en compagnie de mon beau-père, à Vindhyachal, à Dehra Dun et en d’autres endroits. J’étais de plus en plus
impressionné par la grâce et la douceur extrême de Mâ
mais je dois avouer que la véritable étincelle n’avait pas jailli en moi.
Le jour où Mâ déclencha en moi l’Etincelle spirituelle.
Décembre 1943 – janvier
1944. J’étais en poste, en tant que Magh Mela Officer à Allahabad et
mon épouse, nos deux filles et moi-même, campions pour une durée d’un mois au Sangam. L’atmosphère du lieu semblait littéralement
sanctifiée car des bhajan et des kirtan s’y déroulaient toute la journée et, dès le
matin à l’aube, des flots de disciples venaient y pratiquer l’immersion sacrée
dans le froid glacial de l’hiver. Une nouvelle agglomération s’était développée
avec la venue d’une foule de personnes – sadhus,
disciples, pandhas, commerçants et services de
toutes sortes. Il fallait organiser les choses et prendre les dispositions qui
convenaient. Un jour, alors que nous venions de terminer notre repas de midi,
nous trouvâmes Mâ devant la grille de notre
campement, accompagnée d’une simple brahmacharini.
Nous nous précipitâmes, ma femme et moi, dans sa
direction. Mâ se mit à rire et s’exclama :
« J’ai entendu dire que Govind Narain vivait dans cet endroit, alors ce corps est
venu. » Nous étions éblouis par son charme. Nous n’avions pas grand chose à lui offrir si ce n’est deux bananes qui
restaient du repas. Avec sa grâce indicible, Mâ nous
bénit tous les deux ainsi que nos filles puis elle s’éloigna. L’étincelle
venait de jaillir en moi.
Dans le courant de l’année
1946, mon beau-père se rendit à Vrindaban où Mâ prenait part à la célébration du Holi.
Mon épouse et moi, accompagnés de nos deux jeunes filles Chandan
et Nandini, nous rendîmes également sur les lieux.
L’atmosphère qui règne en ces occasions où la présence de Mâ
domine le tout, est tout simplement divine et la venue d’un grand nombre de Mahâtmâs et de disciples ne fait qu’ajouter à la
grandeur de l’évènement. Un jour, lors d’une des petites réunions qu’Elle
tenait, Mâ révéla que tous ceux qui venaient vers
Elle l’avaient toujours accompagnée tout au long de nombreuses vies précédentes
et que chacune de ces personnes était en train de gravir le chemin de la
spiritualité. Cela eut un véritable impact magnétique sur nous tous qui
l’écoutions. Le lien qui nous unissait à Elle se faisait de plus en plus fort.
Après quelques jours de pure béatitude, le moment vint où il nous fallut
reprendre notre travail. Mâ me conseilla de me mettre
en route après avoir pris le prasâd, ce que
j’omis de faire car je devais prendre la
route sans perdre de temps pour me rendre à une réunion à Hatras,
en direction de Aligahr. Je persuadai donc ma femme
de partir sans attendre. Un chauffeur était au volant de notre petite Morris.
Nous avions parcouru environ 7 miles, lorsque tout à coup une vieille femme
traversa la route juste au moment où nous arrivions. L’avant de la voiture la
heurta de plein fouet et la traîna sur une dizaine de mètres avant de
s’arrêter. Nous fûmes terriblement secoués. La femme poussait des hurlements.
Son fils accourut pour s’occuper d’elle. J’installai rapidement ma famille à l’ombre
d’un arbre, sur les bas-côtés de la route et emmenai la femme et son fils à Vrindaban, dans un dispensaire où je la fis soumettre à des
examens minutieux. Par la grâce de Mâ, elle ne
souffrait d’aucune blessure, pas même d’une égratignure, mais elle était en
état de choc. Je la fis hospitaliser pour un contrôle supplémentaire avant
qu’elle ne décide de rentrer chez elle. Ensuite je me rendis à l’ashram de Mâ pour raconter à mon beau-père ce qui venait de se
passer. Mâ s’aperçut alors de ma présence. Elle
sourit puis me répéta qu’il serait bien que je prenne le prasâd
avant de m’en aller. La leçon venait de porter ses fruits. Je pris avec moi le prasâd pour toute la famille et je me remis en
route. Lorsque j’arrivai à l’endroit où j’avais laissé ma famille, ma femme me
lança : « Alors, qu’en est-il de ta crainte d’être en retard à
ta réunion à Hathras ?... » Les voies de Mâ sont impénétrables !
Au début de l’année 1947,
j’étais en poste au Secrétariat à Lucknow. Je logeais alors au 2, Olliver Road. Mâ nous donna de
nouveau sa bénédiction. Elle vint nous rendre visite à la maison. Nous
l’accueillîmes avec nos modestes moyens et lui rendîmes hommage. Sa divine
grâce prévoyait apparemment de me confier de plus grandes responsabilités.
Un exemple de la lîlâ de Mâ.
(De 1951 à 1954 j’ai vécu
au Népal avec ma famille. J’avais été commis au poste de Conseiller au
Secrétariat de Sa Majesté le Roi Tribhuvan Bir Bikram Shah du Népal. A
Katmandou l’hiver était en général assez froid, raison pour laquelle ma femme
allait passer les quelques mois de cette période avec son père, le Dr. Panna Lal. En 1953 elle se rendit
avec celui-ci à Vrindaban, à l’ashram de Mâ.)
En 1954, mon père, mon
épouse, nos enfants et d’autres membres de la famille, se trouvaient à Allahabad,
dans l’ashram de Mâ, près du ‘Sangam’.
Mâ les emmena tous pour une immersion dans le Sangam, après quoi elle retourna à l’ashram. Quelque temps
après, une grande fatigue sembla s’abattre sur Mâ qui
s’exclama tout à coup qu’Elle avait le sentiment qu’une foule piétinait
son corps. On apprit un peu plus tard qu’une tragédie avait eu lieu, une
panique générale qui avait causé la mort de centaines de personnes sur les
berges glissantes du fleuve. Je me trouvais alors à Katmandou et bien
évidemment je fus pris d’une terrible angoisse lorsque j’appris la nouvelle par
la radio. Tous les fidèles qui entouraient habituellement Mâ
étaient sains et saufs. Quant à Mâ, Elle fut
particulièrement affligée par le drame qui venait de frapper la grande famille
humaine.
Un jour je me rendis, avec
mon épouse et son père, à l’ashram de Varanasi, à
l’occasion du Sharavatri. Un
après-midi, alors que mon beau-père était assis dans la cour, Mâ sortit de la salle de bains, une serviette mouillée à la
main. Père, comme à l’accoutumée, lança une petite réplique amusante. Mâ se mit à rire et lui posa la serviette mouillée sur la
tête. Père, exalté, se prosterna devant Elle, lui rendant grâce pour sa
gentillesse et sa bénédiction. Ceux qui sont familiers de la théorie de Shaktipat ou de l’éveil de la kundalini,
apprécieront certainement la signification de cette lîlâ.
Les préparatifs organisés
par Mâ à l’occasion de la Shiravâtrî
Pûjâ étaient toujours effectués avec un soin méticuleux sous Sa constante
supervision. Tous ceux qui participaient à ce culte sacré, étaient tenus
d’observer un jeûne absolu dès le lever du jour, sans même absorber la moindre
goutte d’eau.
La Kripâ-Sagari
de Mâ.
Un jour à Dehli, la pûjâ Shivarâtri
avait été organisée à l’ashram de Kalkaji et Smt. M.S. Subhaluxmi s’était
joint à nous pour la circonstance. Je ne me sentais pas très bien car je
relevais tout juste de maladie. Je demandai à Mâ si
je pouvais prendre du lait. Mâ ne me dit pas
« non ! ». Elle me dit tout simplement, en souriant, que dans ce
cas je devrais assister à la pûjâ de l’extérieur de la salle. Le message
était on ne peut plus clair. Je me résolu donc à observer le jeûne nirjala et décidai de m’asseoir parmi les autres
fidèles mais pour une seule pûjâ prahar. Ma
femme et mes filles étaient présentes elles aussi. Après le premier prahar nous échangeâmes quelques regards et je leur
fis comprendre que je resterai pour le prahar
suivant. Durant la pause, M.S. Subhaluxmi chantait
quelques bhajan, de beaux chants religieux et Mâ passait parmi les fidèles, échangeant quelques paroles
avec les uns et les autres. Le deuxième prahar terminé, je me sentais suffisamment solide pour
assister au troisième, et ensuite au quatrième. Ainsi par la grâce de Mâ j’avais accompli la totalité de la pûjâ. J’étais
étonné du revirement de mon état de santé pourtant déplorable peu de temps
auparavant. Je compris alors que la kripâ, la
grâce divine en Mâ, pouvait être sans limites pour
peu que l’on suive ses instructions.
Une autre mystérieuse lîlâ de Mâ.
Durant notre séjour au
Népal nous avions fait l’acquisition de deux chaur
aux poignées d’argent. Ces objets sont utilisés pendant les cultes religieux
aux déités. Mon beau-père, quant à lui, avait fait don de deux représentations
de Ashtadhatu – celle de Mahaprabhu
et celle de Nityananda – pour qu’on les expose
dans l’ashram de Vrindaban. Mâ
les avait joliment disposées, dans un beau décor qui devait servir pour le
culte. Nous nous retrouvâmes tous à Vrindaban. Les idoles étaient magnifiques et Mâ nous décrivit avec amour et spontanéité la manière dont
Elle avait procédé pour installer tous ces beaux objets et cela afin de nous
préparer à la cérémonie qui devait durer quelques heures. La veille, alors que Mâ effectuait l’inventaire de ces objets et s’assurait que
toutes les dispositions avaient été prises, plusieurs Ashramites
chargés de l’aménagement vinrent lui rendre compte de la situation. Ils lui
signalèrent que tout était en ordre mais qu’il n’y avait pas de chaur. A ce moment-là, ma femme avait déjà
placé un des chaur dans ses bagages et son
père lui avait dit d’attendre avant de continuer. Il voulait voir quelle serait
la lîlâ de Mâ. Et Mâ était précisément en train de parler de chaur et Elle se montrait préoccupée. Puis Elle
déclara que le Seigneur Lui-même procédait à Ses aménagements et qu’il n’y
avait pas lieu de s’inquiéter. Quelque chose se passerait. A ce moment-là, mon
beau-père dit tranquillement à ma femme de prendre le chaur
et d’aller le remettre à Mâ. Ce qu’elle fit. Mâ, heureuse, se mit à rire et lança :
« N’avais-je pas dit que le Seigneur procédait Lui-même à Ses
aménagements ? ». Nous restâmes bouche bée devant la façon qu’avait
eu Mâ, Elle qui est omnisciente, de préparer Sa lîlâ pour
convaincre les personnes présentes.
Lorsqu’on commence à parler
de Mâ, on perd totalement la notion du temps et de
l’espace. Il y a tant à dire sur Elle qui est omnisciente, omniprésente et sans
limites ! Mais je me dois de tempérer mon enthousiasme. Puisse la grâce de
Mâ être avec chacun de nous. Jay Mâ.
Le
Sage et le Papillon… (La mort d’un sage)
Coquin papillon s’en vint
un beau jour
voleter gaiement auprès d’une barbe.
Dis-moi donc vieux Sage,
aurai-je droit un jour
à pouvoir flirter au creux de ta barbe ?
Puis-je y butiner sagesse
et mystère ?
Cesser d’être pris pour
une âme légère ?
Gentil papillon, répondit
le Maître,
sache rester toi-même sans te contrefaire.
Donne du bonheur dans ta
légèreté,
ne t’alourdis point de tant d’anxiété.
Ma barbe argentée connut
la misère
le poids des années, la gloire éphémère.
J’aimerais comme toi
pouvoir m’envoler !
Qu’à cela ne tienne, je
vais vous tirer
vers le ciel d’azur, laissez-vous guider.
D’en haut vous verrez les
âmes égarées,
regardez-les toutes, elles sont fatiguées…
Je n’veux
plus descendre, s’écria le Sage,
je les vois souffrir, elles n’ont rien compris,
aide-moi à voler jusqu’au bout de ma vie !
Un grand cerf-volant
forma l’escadrille,
Puis ils disparurent,
loin à l’horizon.
C’est depuis cela qu’une
toute jeune fille
mit dans ses cheveux de beaux papillons… de Mahâjyoti (Geneviève Koevoets)
à Vijayânanda (poème
et portrait)
(Kankhal – Mars
2005)
Nouvelles
- Les dossiers relatant les derniers mois de Swami Vijayânanda, ce qui a été
noté de ses satsang et les témoignages à son sujet sont
maintenant en ligne à la fois sur www.anandamayi.org
et sur www.jacquesvigne.fr.st
- Il
y a des satsangs sur Mâ
organisés à Louvain La Neuve par Paul
une fois par mois : infos sur http://www.anandamayi.net/page3.html
C'est
aussi l'occasion d’annoncer la retraite avec Swami Nirgunânanda.
Elle aura lieu à BIEVENE, DU 12 AU 17 JUILLET 2010.
Cette annonce aurait dû se faire plus tôt. Les départs -Mahâsamâdhi-
de Swami Bhaskarananda,
auquel Swami Nirgunânanda
était (est) très lié et de Swami Vijayânanda
ont influés sur la venue de Swamiji.
Informations pour cette retraite :
Pascal Coureaut :
Tél: 0032 - (0) 69 55 84 24 - GSM: 0032 -
(0) 474 11 40 89
Paul
Merci d'annoncer votre venue :
paulneeffs@yahoo.com
010/81.47.80 - gwendoline_13@hotmail.com
02/660.67.71.
- Dinesh Sharma a connu Swami Vijyânanda à Kankhal à l'âge de 13 ans, il en a maintenant 30. Il a
ouvert son bureau d'agence de voyages juste en face de l'ashram de Mâ Anandamayî. Il a commencé à
rassembler les documents photographiques, vidéo et audio sur Swamiji dans l'intention de les exposer d’une façon ou
d'une autre près de l'ashram de Kankhal. N'hésitez
pas à lui en envoyer, il a l’ADSL. teerthtravel.har@rediffmail.com
+91-98 97 28 39 82
- Vigyanânand (Jacques
Vigne) sera présent à Kankhal la plus grande partie du
mois d'août et du mois de novembre. En fin juin et juillet, il sera en retraite
à Dhaulchina.
Abonnements
Les abonnements au ‘Jay Mâ’ se prennent pour 8
numéros trimestriels, à raison d’un Euro par exemplaire, et pour deux ans, de
Mars 2009 à Mars 2011. Un chèque de 8 € est donc à rédiger à l'ordre de Jacques
Vigne, mais à envoyer à José Sanchez-Gonzalez, 10 rue
Tibère - 84110 Vaison-la-Romaine - 06 34 98 82 22 – nagajo3@yahoo.fr - Ne pas oublier de prévenir Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) une fois le
règlement avéré, car c’est elle qui, bénévolement, se chargera de vous envoyer
la brochure en l’illustrant de la photo de Mâ – koevoetsg@wanadoo.fr
Pour le moment tous les abonnés qui reçoivent le ‘Jay Mâ’
sont à jour. C’est Mahâjyoti qui préviendra tout le
monde en temps voulu au moment où les renouvellements d’abonnements se
présenteront pour les deux années successives (Mars 2011 à 2013).
Table des matières
Éditorial
Paroles de Mâ
Retrouver la joie,
nouveau livre par Patrick Mandala.
Mâ Anandamayî, la flamme
éternelle par Govind Narain
Poème ‘Le Sage et le
Papillon’ de Mahajyoti
Nouvelles
Abonnements
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