Jay n° 86                      automne 2007

 

 

 


Paroles de

 

À un moment donné, vous avez déclaré avec emphase que si seulement vous pouviez  obtenir un emploi stable, vous vous occuperiez, d'une façon juste et royale, du côté spirituel de la vie en même temps que des conforts matériels et des plaisirs. Il est plus qu'évident que vous avez tenu parole à propos des plaisirs du monde ; mais dans quelle grotte  sombre, dans quel abîme inaccessible avez-vous caché la plante tendre de l'aspiration spirituelle ? Quand ferez-vous un effort pour apporter de la lumière  dans cette grotte sombre ? Ne tardez pas. Ne tardez pas ! Le jour qui est passé ne revient jamais. Un temps irremplaçable vous glisse entre les doigts. Consacrez vos journées à faire effort pour vous rapprocher du Seigneur des humbles. Quand vous arrivez dans la grande vieillesse, vous serez ralentis, trop faibles pour vous concentrer sur le nom de Dieu. Comment rattraperez-vous alors ce que vous n'avez pas réussi à faire en son temps ?

 

Voir Mahadeva, Shiva, apparaître et se dissoudre dans votre corps, accompagnés par une manifestation de lumière, tout cela est sans aucun doute un bon signe.  La vision même atténuée  d'une forme spirituelle (chinmaya murti) est une manifestation très favorable.

 

Le travail sur le plan physique est tout différent du travail sur le plan spirituel. Dans le premier toutes choses trouvent leur expression dans des formes, des couleurs et des sons, tandis que dans le second les pensées et les idées, les mots et les sentiments, montent silencieusement à la surface des régions conscientes et subconscientes en vous, sans prendre aucun revêtement matériel. Et le jeu du monde extérieur est actionné par les ressorts intérieurs. La source du Gange est cachée dans les replis secrets des Himalayas, mais ses eaux donnent la vie à beaucoup de villages florissants dans les plaines de l'Inde. C'est l'idée qui donne naissance aux divers modes d'activité, qui les entretient et qui mène à leur parachèvement. Tant que le désir d'action reste fort en vous, continuez d'agir. Cela vous fera du bien. Mais un moment viendra où ce désir aussi s'affaiblira ; un désir d'activité intérieure prendra alors sa place.

 

 

Satsangs avec

 par A.K. Datta Gupta

 

 

Le 24 mai 1941,

Nous étions tous les fidèles en compagnie de dans un car sur la route entre l'ashram de Dehra-Dun et Mérout  où d'autres fidèles nous attendaient pour une séance de kirtans. Après avoir été plutôt introvertie pendant quelque temps,  s'est retrouvée en veine de nous raconter quelques souvenirs :

    « J'étais dans une dharamshala à Lucknow avec une dame appellée Virajmohini Dévi. Un certain monsieur avait sa maison près de cette dharamshala. En voyant mon comportement, il s'est mis à penser que j'avais certainement comme diplôme une maîtrise, ou au moins une licence. Il ne pouvait croire que je n'avais pas reçu d'instruction. Il a fini par y croire quand il a été mis au courant de toute mon histoire. Et là encore, combien il a pleuré quand j'ai quitté l'endroit ! »

   Les souvenirs à propos de Vajramohini Dévi sont ressortis durant la conversation. nous a raconté : « Cette fois-là, quand je me déplaçais d'endroit en endroit avec Virajmohini, nous n'avions pas de ressources. En beaucoup d'endroits, c'était les gens eux-mêmes qui nous achetaient nos tickets. Une fois, le contrôleur voulut voir nos billets. En apprenant que nous n'en avions pas, c'est lui-même qui nous en a achetés. Nous n'avions pas d'argent. Nous mangions tout ce que nous trouvions sur le chemin, en passant les nuits  parfois  dans des dharamshalas (hôtelleries religieuses), parfois dans des gares. Cette sorte de déplacement était totalement nouvelle pour Virajmohini. Elle éprouvait une grande perplexité. Elle s'est mise à économiser toutes les sommes que nous trouvions en excès de nos besoins, non pour elle mais  pour moi seulement. Elle se souciait toujours de ce qu'elle pourrait me donner à manger ou pour me vêtir. Elle avait ramassé quelque part un panier et mettait tout ce qu'elle trouvait sur le chemin. Ensuite, quand nous avons demandé à Karmal (un brahmachari qui est devenu ensuite Virajânanda, le fondateur de la sangha de et pendant longtemps le président du comité des sadhous.) de nous quitter, on lui a donné le panier avec tout son contenu. De cette manière, l'habitude de Virajmohini d'économiser quelque chose pour plus tard s’est atténuée progressivement, puisque par ailleurs elle en est venue à s'apercevoir que en se déplaçant avec moi pendant quelques temps, nous ne manquions de rien, nous obtenions tout en son temps.

   s’est ensuite mise à parler de brahmachari  Prajñanananda. «  Cela aurait été une joie d'avoir Brahmachari Baba avec nous. Il était d'une nature très simple. Baba disait souvent :  ‘Je vous ai examiné en détail, mais j'ai été incapable de vous stopper.’ En entendant les différents états que ce corps avait traversés, il disait aussi : ‘ D'après ces différents états que vous décrivez, le corps n'aurait pas dû subsister’ ».

-- Moi-même : , j'avais demandé à Brahmachariji des informations sur ces états. Il m'a dit que probablement vous aviez atteint un ou deux états dans une vie précédente et qu’en cette vie, vous aviez réussi ceux qui restaient à obtenir très rapidement.

-- (en riant) : Brahmachari Baba disait souvent : « Vous vous êtes élevée grâce à une roue à eau ! » (Tout le monde s'est mis à rire).

  Nous avons continué de cette façon à bavarder et rire. Il était déjà tard dans la nuit. Il faisait sombre tout autour. Le car avançait au milieu des champs. De façon irrégulière, il y avait des bouffées d'air brûlant qui nous enveloppaient. La chaleur était si torride qu'on avait l'impression que la respiration allait s'arrêter. Notre car avançait assez rapidement, entre 50 et 60 km heure, des fois même 70 km heure. Nous arrivâmes à Rorki. Nous avons fait le plein à la station d'essence, et nous avions très soif. Pandeji alla demander à quelqu'un de l'eau fraîche que nous avons bue. Après cette halte pour dix minutes ou un quart d'heure, nous reprîmes la route.

      A environ 10h 30, nous sommes arrivés à Muzaffarnagar. Mérout venait après. Swâmi Paramânandaji et Népal Dada discutaient en se demandant si les fidèles de Mérout étaient informés de notre arrivée. On leur avait envoyé un télégramme avant notre départ. Mais il était raisonnable de penser que le télégramme n'était pas arrivé à temps. Swamiji essayait de toutes sortes de façons de demander à   si le télégramme avait bien été reçu. En écoutant ses propos, se contentait de rire et disait : « Quel est le problème même s'il n'ont pas reçu le télégramme ? Nous allons dans notre propre maison. Même s'il n'y a personne là-bas, nous nous installerons et nous dormirons. Ils seront étonnés de nous trouver là demain matin ». Une fois à Shimla j'ai agi  aussi de cette façon, sans du tout prévenir. Ils avaient organisé un kirtan et nous avaient envoyé un télégramme en nous demandant de venir. Nous y sommes donc partis. On avait organisé les chants dans le Kalibari (le temple de Kali).  Il était dirigé par Bhupen Babou. Beaucoup de gens s'étaient rassemblés. Il me passa par l'esprit que si j'entrais dans l'endroit où se déroulaient les chants sans me dissimuler, cela créerait un grand remous et briserait le déroulement du kirtan. En ayant réfléchi à cela, je pénétrai dans le temple vêtue comme une femme mariée et je pris les escaliers en hâte vers le premier étage  sans aller vers le programme lui-même. On pouvait voir le déroulement des chants aussi du balcon du second étage. On y trouvait  même des chaises et les dames y écoutaient  le kirtan. Personne n’avait pu me reconnaître pendant que je traversais le hall d’en bas. Beaucoup de personnes avaient regardé mon visage, certains d'entre elles me connaissaient, mais personne ne pouvait me reconnaître. En montant au balcon du premier étage, j’y trouvai une image de Chaitanya Mahâprabhou  suspendue au mur, en dessous de laquelle il y avait une chaise vide. Je m'y rendis et m'y suis assise. On devait se pencher un petit peu pour voir le programme. Les dames qui étaient à côté n'ont même pas remarqué que j'étais arrivée et que je m'étais assise sur une des chaises. Je me suis mise à regarder le programme en posant une main sur l’épaule d'une dame qui était à mes côtés. Elle a repoussé ma main, mais n'était toujours pas capable de me reconnaître. »

     Pendant ce temps, des doutes s'étaient introduits dans l'esprit des messieurs qui étaient assis au rez-de-chaussée. Ils se sont mis à se demander qui était cette dame qui était montée si rapidement. Est-ce que ce n'était pas par exemple un bandit déguisé en femme qui s’était introduit au sein du groupe des dames ? En réfléchissant à tout cela, l'un d'eux est monté à l'étage. Sur ces entrefaites, certaines personnes qui étaient assises dans le hall ont pu aussi me reconnaître en regardant au-dessus. Ce qui s’est passé après, vous pouvez le deviner !... »

      Au milieu de la conversation, s'est mise à discuter au sujet des spécificités des fidèles de Delhi et de Mérout. Elle disait : « L'attitude des gens de Delhi est la suivante : si j’y vais, ils rentrent en compétition les uns avec les autres pour me garder chez eux la période de temps la plus longue. Il y a sans fin des invitations et des demandes. En plus de cela, ils désirent rester auprès de moi en arrêtant d'aller à leur bureau ». Ils disent : « Nous n'irons pas au bureau, même si c’est au prix de dire des mensonges, et de toute façon nous ne vous quitterons pas. »   L'attitude des personnes de Mérout est différente. Même si je leur dis que je m'en vais le jour même, ils n'auront pas d'objection. Bien sûr, ils auront un sentiment de souffrance en me donnant la permission de les quitter, mais néanmoins ils n'essaieront pas de faire quoi que ce soit contre la volonté de ce corps. En fait, ces deux attitudes sont bonnes. »

    Pour deux visions de cette manière, nous sommes arrivés à Beyrouth. De loin, nous avons pu voir que les dévots, les fidèles, nous attendaient en étant deux pouces sur le bord de la route. On a fait descendre du car, au milieu des cris joyeux de « Jai »! Ils avaient organisé notre séjour à tous et préparé un Nâma yagya (un sacrifice au Nom, c’est-à-dire 24 h de chant du mahâmantra en tournant autour d’un pilier décoré des représentations de Krishna et de Chaitanya Mahâprabhou) dans une école de filles. On nous a conduit au premier étage de l'école. Beaucoup de dames et de messieurs se sont assis autour de . Un des messieurs a chanté un chant de bienvenue d'une voix très mélodieuse. Les chants et les Kirtans ont continué jusqu'à minuit. Ensuite, nous avons eu le dîner et nous nous sommes étendus sur la terrasse en plein air au premier étage. On organisait aussi pour de quoi s'allonger en plein air sur un lit spécial.

 

Extraits d’Ananda Varta de juillet 2007

 

 

Un voyage récent en Italie

où il a été question de

 

          Par Geneviève Koevoets

                                                     (Mahâjyoti)

 

 

 

De St François à ‘Ananda Assise’

 

Dans le cadre du Séminaire « Lumière de l’Inde » où Jacques Vigne est intervenu en tant qu’invité d’honneur, sur le thème de Anandamayî.

 

Preghiera Semplice :

Oh ! Signore, fa di me uno strumento della tua Pace…

 

            La célèbre ‘Prière de St.François’ résonne en ce lieu mystique près d’Assise, là où se trouve le cœur spirituel de l’Italie, dans la province d’Ombrie, proche de celle de Toscane, non loin de Florence, Sienne, Spolète…Etrusques et Sabins y laissèrent leurs traces…

            A environ 800m en altitude, face à un panorama à perte de vue sur les collines verdoyantes, nous arrivons avec Jacques Vigne au ‘Centre Ananda Assise’ à 15 kilomètres de cette ville magique, d’où les vibrations de spiritualité nous pénètrent à travers le chant des oiseaux (descendants gazouillant de ceux de St.François sans doute…)

            Il existe actuellement huit ‘Centres Ananda’ : six aux Etats-Unis, un en Inde à Delhi (dont la TV diffuse les programmes tous les jours), et leur frère latin en Italie, le second ashram de par son importance.

            Véritables ‘Villes Lumières’ sur trois continents, où environ 1000 personnes consacrent leur vie à la recherche spirituelle. Ce sont des colonies de fraternité mondiales, nouveau paradigme multi-ethnique et pluri-culturel, aux sentiments élevés d’intégration sociale, de fraternité cosmopolite, qui permettent d’aller au-delà des barrières idéologiques, religieuses et raciales. Associations aux activités de caractère à but non lucratif. Des ‘Villes Lumières’ sont en train de se développer également en Russie et en Espagne. Quelles sont les origines de ces Tours de Babel ?

           Ce sont Parahamsa Yogananda et son disciple Swami Kriyananda.

 

            Fondé en Californie en 1968 par Swami Kriyananda, disciple direct du grand maître indien Parahamsa Yogananda (auteur du livre célèbre  Autobiographie d’un Yogî) ‘Ananda’ est un mouvement de communautés spirituelles et groupes de méditation, conférences, séminaires, qui s’en réfère à la tradition du Kriya Yoga, amené en Occident par Kriyananda, enseignements universels qui unissent les traditions du yoga et celles du christianisme.

            La communauté d’Assise est constituée d’environ une centaine de résidents (célibataires, couples et familles avec enfants) provenant de dix pays différents. Elle héberge chaque année jusqu’à 2000 personnes à la recherche de la vérité.

 

Jacques Vigne en Italie.

L’accueil pour Jacques Vigne est extrêmement chaleureux, d’autant plus que ce dernier donne pour la première fois ses conférences en italien. Jacques a beaucoup travaillé cette langue depuis plusieurs années.

            Nous répétons les accents toniques en voiture, sur la belle route qui part de la Côte d’Azur pour traverser la Riviera dei Fiori et atteindre cette région considérée comme le berceau de l’Italie, équivalent chez nous aux Châteaux de la Loire.

            Anandamayî est vénérée au ‘Centre Ananda Assise’, où des chants dévotionnels lui sont régulièrement consacrés en italien et en anglais.

            Durant le stage sur le thème « Lumière de l’Inde », Jacques Vigne a le plaisir d’évoquer , la grande sage, et de raconter des anecdotes sur sa vie en Himalaya, ainsi que sur son vieux Maître Vijayânanda (92 ans). On sourit dans l’assistance lorsqu’on apprend qu’ils portent tous deux à peu près le même nom : Jacques Vigne et Abraham Jacob (Jacques) Weintraub (qui signifie ‘grappe de raisin’)… Vigyânânanda et Vijayânanda !

            Les traductions simultanées pour les participants étrangers vont bon train (et la mienne en particulier…) ! Ca pétille comme du champagne et c’est chaud comme du chianti, malgré les repas à l’eau, strictement végétariens, consommés sous une tente dressée au milieu des massifs de roses, ou dans le ‘Refuge’, magnifique demeure principale, achetée au prix de gros sacrifices par l’un des deux couples italo-américains qui nous offrent une hospitalité remarquable dans sa chaleur et sa simplicité.

            Il s’agit de Shivani et de son mari Arjuna, les premiers créateurs il y a 22 ans. Un autre couple Kirtani et Anand, ainsi que Paolo (Narya) sont les garants du déroulement sans faille de tout ce qui compose cette éclectique communauté. Kirtani fut la première enseignante envoyée d’Amérique. Elle est maintenant la directrice spirituelle du centre. Ils sont tous complémentaires et animent cette mosaïque de mains de maître, chacun dans sa spécialité, car les activités sont multiples et la gestion se fait ‘à l’américaine’.

            Sous un ciel lumineux de fin d’été, nous visitons d’abord : la ‘Coopérative Ananda Assise’ (Inner Life) qui fabrique ou importe tous les produits pour le yoga, les vêtements, soieries, coussins, objets, tableaux…dont une jolie boutique en est le fleuron. Le tout géré par Oliver (ex-cuisinier végétarien) qui en assume la présidence.

            Puis c’est au tour de ‘Ananda Edizioni’ qui publie des livres et musiques spirituelles, CD et DVD, méditations guidées, livres de cuisine végétarienne, cours par correspondance en anglais et italien, réflexions et pensées en de mini-brochures. Sous la houlette d’Andrea et de l’Attachée à la Communication Nandini.

            Dans cet ensoleillement d’accueil, nous parvenons dans le silence troublé seulement par les oiseaux de St. François, jusqu’au ‘Temple de Lumière’ dont la construction octogonale sera reproduite dans les autres centres, comme à Seattle. Sa coupole transparente est éclairée le soir, point de lumière pour élever la conscience de l’humanité. Il est au centre d’une propriété de onze hectares, où intervient le défi d’agrandir cette communauté en y construisant d’autres structures.

            Bienvenus seront les ‘pionniers volontaires’ qui aideront par leurs donations, afin que tout cela puisse surgir pour la Sangha Ananda.

            Par exemple, le ‘Temple de Lumière’ fut construit par 1000 personnes qui ont ‘uni leurs mains’ afin de pallier au manque de fonds nécessaires à sa construction !

 

Fraternité…FratellanzaBrotherhood

 

La musique, avec le ‘Chœur d’Ananda Assise’, a également son mot (ou sa note) à dire, car cette chorale parcourt l’Europe au nom de la Joie et du Service.

            Leur ‘troubadour Jayadev’ (acteur, chanteur, musicien et co-directeur de l’école européenne de ‘Ananda Yoga’) fut mon ‘contact’ pour préparer la venue de Jacques Vigne. C’est Jayadev qui a ‘chanté Anandamayî’ à la guitare durant la cérémonie du soir.

            Chaque dimanche matin a lieu une autre cérémonie spirituelle bilingue, où l’on vient de toute la région. Elle est ponctuée par les lectures et les kirtans en faveur de l’Union avec l’Infini et la Réalisation du Soi.

           

A chacun sa tâche :

 

            Pour l’enseignement, une journée typique dans ce centre commence à 7h par les pratiques et la méditation – Puis à 9h30 : yoga en action consacré au Karma Yoga – A 11h : leçon sur l’argument du jour (le mercredi étant habituellement consacré à un pèlerinage d’une demi-journée à Assise) – A 16h30 : Ananda Yoga, sessions guidées pour débutants ou pratiquants chevronnés – A 17h45 : pratiques spirituelles et exercices pour se recharger avant de méditer – A 19h30 :  dîner en SILENCE – Puis à 20h30 : les activités peuvent varier, allant du concert donné par la chorale, à la pratique des méthodes de Yogananda, aux chants dévotionnels ou mantras, à des cérémonies ou célébrations, sans oublier les projections de films, de pèlerinages en Inde, ou les récits sur la vie de Yogananda, sur St. François, sur Swami Kriyananda et sa vie aux Etats-Unis, où il fonda ‘l’Ananda World Brotherhood Village’ en 1968 et où il vécut jusqu’en 1996.

            De son vrai nom James Donald Walters, Swamiji est né en Roumanie en 1926, de parents américains, et fut élevé en Suisse, Angleterre et Amérique. Compositeur de quelques 400 thèmes musicaux et auteur de renommée mondiale, ses 86 livres sont publiés en 28 langues dans 90 pays. De la méditation à la spiritualité, de l’Orient à l’Occident, ample gamme de thèmes sur la philosophie et la pratique. Kriyananda reste l’un des derniers disciples vivants du grand Maître indien Paramhansa Yogananda. Il passa sept ans dans la communauté d’Assise avant de retourner en Inde où il a choisi de vivre maintenant dans le ‘Centre Ananda’ proche de Delhi, dont des émissions sont diffusées à la Télévision indienne tous les jours. Il est revenu au Centre d’Assise lorsqu’on y a fêté les vingt années de sa création.

            En quelque sorte St. François a rejoint le Mahâtma Gandhi. Le grand Yogananda n’avait-il pas prévu « La voie du réveil de l’hindouisme » ?         

 

            Désormais le Centre d’Assise multiplie ses activités :

-         Avec ‘Ananda Spiritual Fitness’ des trekkings méditatifs sont organisés dans les collines et montagnes de l’Ombrie.

-         Les ‘Pèlerinages en Inde’, au printemps et à l’automne, sont axés sur le sud (au Kérala, avec ses temples, ses plages et ses massages ayurvédiques à l’huile relaxante…) et sur le nord vers les monts sacrés de l’Himalaya.

-         ‘L’Ananda yoguique et végétarienne’ enseigne à travers ses livres (dont : ‘Cucinare con Ananda’) à cuisiner de façon efficace et facile.

-         Le ‘Centre Ananda’ forme des enseignants à la pratique de la méditation. Il  intègre également la préparation au Kriya Yoga et propose certains programmes pour familles.

-         Un ‘jumelage’ entre Rishikesh et la petite commune italienne de Valfabbrica en Ombrie, a permis un rapprochement de plus en plus fraternel.

-         ‘Ananda Yoga’ propose des ateliers intensifs, sur l’approche méditative du Hatha Yoga.

 

En deux mots : une oasis de PAIX et de SILENCE…Centre spirituel, accueil familial, lieu de rencontre…dont l’âme a bien besoin… et où les oiseaux de St. François vous accueillent…sous le scintillement argenté des oliviers…[1]

 

Oh ! Signore, fa di me uno strumento della tua Pace…

 

 

 

‘L’Orient rencontre l’Occident, ensemble sur le sentier de St. François,

vers une nouvelle civilisation de Paix’

                                                                                                           

 

            « Dall’ IO al NOI : il percorso verso l’UNO »

            (Du JE au NOUS : le parcours vers l’UN)

 

            Toujours en compagnie de Jacques Vigne durant nos deux semaines en Italie, nous avons quitté le ‘Centre Ananda Assise’ pour nous rendre à ce grand congrès international (à sa 10ème édition), conçu, imaginé et créé par Gabriella Lavorgna, ex-attachée au Ministère de la Culture et fervente d’un enseignement de l’Inde. Une maîtresse femme qui, envers et contre tous, a également fondé le « Prix Mandir de la Paix » décerné chaque année à des personnalités de la culture, science, art, communication…etc. Reconnaissance en forme de colombe portant une croix en son cœur, oeuvre de l’artiste Franco Gabriele.

            Le Mandir de la Paix (‘Mandir’ en sanskrit veut dire ‘Temple’) se compose d’un réseau international de volontaires bénévoles, opérant pour la promotion de services culturels, sociaux, humanitaires, ayant pour but le réveil des consciences vers une éducation de paix. Il agit en collaboration avec l’Association Alveare et l’Ass. Assise for Peace TV. La remise des prix a lieu au cours d’une cérémonie pendant le congrès, qui se tient dans le château médiéval de Torchiagina/Valfabbrica, proche d’Assise.

            Ce ‘Prix Mandir de la Paix’ fut, entre autres, attribué au Dr. Jacques Vigne, en hommage à son engagement d’une vie en Inde au service de la paix.

            A ses côtés, la marocaine Rita EL Khayat (ethno-psychiatre, anthropologue et auteur), candidate au Prix Nobel pour la Paix, connue pour sa lutte en faveur des droits et de l’émancipation de la femme islamique dans le monde, le reçut également.

           

            Après la ‘Ronde pour la Paix’ en méditation collective, et les lectures de mantras et prières de toutes les religions représentées, les illustres intervenants ont parlé et débattu sur les thèmes des différentes Tables Rondes : ‘Homme-Nature-Environnement’ (spiritualité et bien-être, éthique, écologie, économie, droits de l’homme) puis ‘Science-Evolution de la Conscience’ (psychique et spirituelle, voyage vers l’illumination) et enfin ‘Le Sentier Unique des Religions comme Dialogue de Paix entre Foi et Culture’ (Orient et Occident confondus).

           

            Les intervenants furent nombreux et de classe : biochimistes, médecins, physiciens, avocats, auteurs, économistes, psychologues, naturopathes, psychiatres, chercheurs spirituels, archéologues, théologiens, philosophes, anthropologues, physiciens nucléaires, chirurgiens, et un kabbaliste ex-général israélien…fort sympathique !

            Le flambeau de la paix allumé, tenu à tour de rôle par les représentants des différentes religions, a rassemblé les suffrages et suscité les applaudissements répétés plus tard sous la statue de St. François, offerte généreusement par Mme Gabriella Lavorgna, et logée dans le sous-bois qui monte à ‘l’Ermitage des Prisons’ au-dessus d’Assise.

            L’art et la culture étaient aussi représentés par des peintres, des danseurs, acteurs, un pianiste virtuose, une soprano…et par le ‘Chœur du Centre Ananda Assise’, dans l’église du petit bourg médiéval de Valfabbrica où l’on fêtait la fin de la course de chevaux du ‘Palio’ local…Hommages au St. François de l’Amour Universel, en musiques, poésies et danses…

            Le Château de Torchiagina a été entièrement rénové pour pouvoir abriter ce genre de congrès, par Fulvio Fraternale, un homme simple qui a tout agencé modestement avec son cœur. Cette demeure médiévale abrite une communauté de handicapés légers qui s’occupent des services, tandis qu’une femme dévouée, Gianna Cobelli, recueille des fonds pour les ‘Veuves de l’Inde’ qui perdent tous moyens de subsistance à la mort du conjoint.

 

            Tables rondes, séminaires, projections…dialogue constructif entre deux mondes culturellement différents, afin d’étendre au-delà de l’ego une nouvelle identité de Paix, en harmonie avec le message de St. François ‘cum tuttae le creature’.

 

            Une fois le château vidé de ses participants, Gabriella Lavorgna et sa fidèle collaboratrice Rosalba, nous gardent dans la bâtisse déserte…

            Jacques Vigne a fait des progrès de géant en italien, et non seulement il peut lire ses conférences en cette belle langue, mais aussi en débattre avec le public et la presse.

            Il dédie son prix à son vieux Maître Vijayânanda (92 ans) lui aussi médecin français resté en Inde depuis 53 ans afin de suivre l’enseignement de Anandamayî. Fils d’un rabbin de Metz, Vijayânanda a lui aussi l’habitude de dire qu’il ne suit pas ‘une’ religion en particulier, mais qu’il va au-delà de ‘toutes’ les religions.

 

            Rabbin, Imam, Père Franciscain, Frère Dominicain, Lama bouddhiste tibétain, Sœur missionnaire…tous furent réunis ENSEMBLE POUR LA PAIX.[2]

 

            Ciao, ciao à Gabriella et à son petit chien ‘Buon Sai’ qui a tout vu, tout regardé, tout entendu dans sa petite âme de chien participant au congrès…

 

 

 

 

Florence et l’Ayurvéda

 

L’Ayurveda è una scienza per coloro che hanno uno spirito aperto

(L’Ayurvéda est une science pour ceux qui ont un esprit ouvert…)

 

Sur sa lancée du ‘Centre Ananda Assise’ et du grand congrès ‘Orient/Occident, ensemble pour la Paix’ Jacques Vigne  n’a pas résisté à l’appel de la Toscane et de Florence pour rejoindre, le temps d’une visite éclair, ‘lIstituto Italiano Ayurveda – Benessere Form.

Fabio et Viviana, assistés de Claudia, l’ont littéralement ‘envolé’ pour un séminaire de dernière minute, en italien, sur le thème ‘Comment gérer les émotions et les traumatismes du passé par la méditation’.

Représenté en Suisse, France (par Tapovan-Kiran Vyas), en Allemagne ainsi qu’en Inde à Bangalore, Jamnagar et Cochin, cet Institut est spécialisé dans les soins et la culture ayurvédique depuis 1992, cours et formation à travers séminaires, rencontres, débats, sous la Présidence de l’illustre Prof. Baghavan Dash, et dans le cadre unique de cette perle de la Toscane qu’est la ville de Florence.

Diplômé de la Gujarat Ayurved University, conseiller pour les médecines traditionnelles à l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, et Membre du Ministère Indien de la Santé, le Prof. Dash a joué un rôle fondamental dans la diffusion de la médecine ayurvédique en Italie[3]

 

Conclusion : Souvenirs d’Italie…

 

            Dans la voiture qui nous ramène sous la conduite de Dominique, une fervente de l’Inde…le « Prix Mandir de la Paix » sur les genoux…une farandole de personnages, de thèmes, de flashes, me passent par la tête : Assise, les chants dévotionnels de la Chorale d’Ananda dans les collines de l’Ombrie…La ‘Prière’ et les oiseaux de St. François…Le château médiéval de Torchiagina et son congrès ‘Orient/Occident’…

Les intervenants italiens en prise de bec ‘physico-nucléaire’ avec celui qui aurait dû être un paisible médiateur et qui (reflet de sa chemise rose vif sans doute) était devenu écarlate de colère !

Un autre, essoufflé, en retard, qui avait enchaîné son intervention sans trop se soucier du fait que son prédécesseur n’avait pas terminé la sienne…

Le brouhaha des bavardages en fond sonore…typique de l’Italie chaleureuse et insouciante !

 

Et les petites phrases du congrès :

 

Mario Arizzi (biologiste) : …où commence le licite et où finit l’illicite ?...

Andrea Spadoni (biologiste-musicologue) : …soigner la ronchopathie des ronfleurs par le Didgeridoo, l’instrument ancestral (40.000 ans) des aborigènes australiens !...

Virmani Ashraf (neurologue) : …le lazer, les ondes radio et les émotions humaines peuvent reprogrammer l’ADN….

Père Piacentini (franciscain) : …Moi et mon Père nous sommes UN…

Sara Muzzi (théologienne) : …La foi peut se tromper, la raison : non…..

Gaetano Mollo (philosophe) en référence à son défunt professeur, Antonio Musorrofiti : …Sommes-nous le fruit du hasard ou imbroglio cosmique ?... La voie royale est le rêve ! NDE : l’agonie est le début du dialogue…La MORT : conscience absolue, illusion d’optique…si on comprenait cela on ne serait plus esclave !...La CONSCIENCE survit au corps…

Jacques Vigne : …Le méditant, comme l’homme ordinaire, accepte le fait que le désir c’est la vie ; mais l’homme ordinaire en conclut que l’absence de désir c’est la mort, alors que le méditant pressent dans son expérience que c’est plutôt l’immortalité…

Walter Pierpaoli (médecin) : …La mélatonine contenue dans la glande pinéale fait reculer le vieillissement. Certains ont intérêt à ce que cela ne se sache pas ! Si l’on transplante la glande pinéale d’un jeune rat dans le cerveau d’un vieux rat, et inversement, ils deviendront  du même âge biologique au bout d’un an, le jeune ayant vieilli plus vite et le vieux ayant rajeuni.…

Soeur Giovanna Negrotto (soeur chrétienne vivant  en Inde et qui visite souvent Swami Chidânanda de Rishikesh) : … Mentre i rami degli alberi si slanciano, le loro radici si abbracciano… (Tandis que les branches des arbres s’élancent, leurs racines s’enlacent…)

 

Père Anthony Elenjimittam (dominicain, disciple de Gandhi, 92 ans), qui nous a parlé en portant sur son habit blanc de dominicain une longue écharpe orange évoquant l’état de sannyasi : … Sat Chit Ananda…Etre, Conscience, Bonheur…

Prof. Arie’ Ben Nun (Rabbin, kabbaliste, ex-général des armées) : …Qu’est-ce qu’un prêtre ? Sinon un Ministre des Affaires Etrangères de Dieu !...

 

De quoi se rappeler encore… ?

 

De la minute de SILENCE en hommage au grand ténor disparu, Luciano Pavarotti, qui avait parlé avec la musique et non avec les armes…

Et que dire de plus… devant un prêtre, un rabbin et un imam qui se tiennent par la main… ? Dall’ IO al NOI…Du JE au NOUS…Que sans amour nous sommes fous !

Souvenirs d’Italie…

                                                                                                 

 

                                                                                                Geneviève KOEVOETS

                                                                                                         (Mahâjyoti)

 

 

Une manière peu ordinaire de venir à

par André Riehl

Enseignant de yoga

Président de l’Association pour le Yoga Traditionnel

 

   J'ai retrouvé André au Congrès européen de yoga à Zinal en Suisse fin août. André s'occupe de la fédération de yoga traditionnel, il a une longue association avec Chandra Swâmi qui au début habitait lui aussi Hardwar. Nous avons dîné dans un chalet en vue du Mont Cervin, et André m'a raconté la manière peu banale dont il était venu à .

 

   « Tout a commencé par un rêve, en 1978: je voyais une dame qui me demandait de venir en Inde. J'avais l’image précise d'une ruelle avec une vache, des bas-côtés montant à un mètre cinquante contre les maisons. Au réveil, lorsque je racontai le rêve à ma compagne, mon ton était si intense qu'elle crut que j'allais partir pour l'Inde le jour même ! Je me raisonnai en me disant que ce n'était qu'un rêve…Cependant, la nuit suivante l'appel se fit à nouveau entendre. Cette fois, j'essayais, à l'intérieur du songe, d’expliquer à cette inconnue, que je n'avais pas d'argent pour aller la voir ; elle me répondit alors qu’une personne allait se présenter le jour suivant qui m’en donnerait. Ce jour là, effectivement, une ancienne amie, Monique, sonna à ma porte. Tout à fait fortuitement au cours de notre conversation, je lui fis part de mon envie de partir en Inde. Aussitôt, elle se mit à parler de Anandamayî  en sortant de son sac le livre qu'elle était en train de lire. Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il s'agissait de la dame que j'avais vue dans mes rêves ! Je me confiai alors à Monique qui me proposa immédiatement de  financer ce voyage. Je partis l'été suivant, et mon amie décida alors de m'accompagner. J'avais sans doute certaines réticences car, quand nous sommes arrivés à Bénarès, je ne me suis pas directement rendu à l'ashram de ,  mais installé 3 ou 4 jours dans un hôtel. C’est à la réception de cet hôtel qu’un coursier arriva alors que je m’y trouvais. Le patron me dit simplement : « Tiens, c'est quelqu'un qui arrive de l'ashram de et qui vient d’apporter un message ». Ce message n'était pas pour moi, mais j'ai quand même compris qu'il me fallait aller à l'ashram, la coïncidence étant trop forte. Quand je suis arrivé dans la ruelle de Badhaini, j'ai tout de suite reconnu l'image de mes rêves, dans tous ses détails, y compris les escaliers descendant sur le Gange. Une pûjâ venait de commencer dans le nouveau temple à gauche, où se tient à présent la statue de . Soudain, une joie à perdre connaissance m’envahit, si bien que mon amie dut me soutenir. Je me rendis ensuite à l'accueil de l'ancien ashram, disant que je voulais voir , expliquant que j'avais eu des expériences où elle apparaissait. On me répondit que beaucoup de personnes avaient des expériences avec , et qu’on n'avait pas le temps de toutes les écouter ; d’ailleurs était partie à Naimisharanya, un village de l'Uttar Pradesh près de Lucknow, où les Pouranas sont censées avoir été écrites, et où avait fondé un ashram. Le lendemain, nous avons donc pris  le train en troisième classe pour ce lieu de pèlerinage. Le wagon était plein à craquer et nous avons passé la nuit pressés comme des sardines. Au petit matin, à la gare, un Swâmi de s’est avancé vers nous pour nous demander si nous savions où loger, car il n’y avait pas d’hôtel dans le village. Il nous a indiqué une dharamsala où nous avons loué une chambre. Il nous apprit également que donnait chaque jour son darshan à dix sept heures. Elle était malade et recevait très peu, mais on pouvait la voir à cette heure-là. Donc, dans l'après-midi, nous nous sommes rendus au darshan. Il y avait plusieurs centaines de personnes qui attendaient. A l’heure dite, elle apparut sur la terrasse, mais deux ou trois minutes plus tard, elle s’apprêtait déjà à faire demi-tour ! Je venais de faire 10 000 km pour la rencontrer, et elle allait disparaître sans que j'aie pu m'entretenir avec elle !  Dans un état second, je me mis à crier : « , , je veux vous voir ! Elle se retourna un instant, puis repartit. Un attroupement d'indiens forts mécontents s’était créé autour de moi, me reprochant mon incorrection vis à vis de . Un Swâmi me demanda  finalement : « qu'est-ce que vous voulez au juste ? » Je répondis : « voir . », «  Bien, demain après le darshan, je vous ferai signe et vous me suivrez ». Comme prévu, le lendemain il me fit signe et je le suivis jusqu'à la porte au bas du bâtiment de . Mais elle était fermée de l'intérieur, et nous ne pouvions pas entrer. Là encore, j'ai en quelque sorte perdu le contrôle et je me suis mis à frapper violemment la porte avec l'épaule. Quand elle s’est ouverte, je me suis précipité, et bousculant une personne, j'ai gravi les escaliers quatre à quatre avec Monique qui me suivait comme elle pouvait. qui se tenait à l’étage, s’inquiéta du vacarme. Les personnes présentes lui exposèrent ma situation et elle me demanda de me présenter. Je lui expliquai que je venais de faire 10 000 km pour m'entretenir avec elle, et que je voulais son conseil. Elle me dit alors: « Allez à la messe le dimanche ! » Je fus complètement décontenancé par cette réponse totalement inattendue. Après avoir retrouvé mes esprits, au bout de quelques temps, je réussis à lui dire que la pratique chrétienne m’était fort éloignée, que j'étais davantage attiré vers le yoga. Elle réfléchit un moment, et finalement me donna un exercice de yoga. Une fois dans la rue, j'ai été envahi d'une joie indescriptible, et pendant toute la nuit, j'ai eu des visions, en particulier, des expériences de lumière, ainsi que des expériences émotionnelles très fortes. J'ai vécu des périodes d'extase où je m'oubliais dans la méditation. Cette avalanche d'expériences a duré ensuite durant six mois de façon très intense, puis encore pendant trois ans de manière assez soutenue.

     Le 27 août 1982, j'allais voir Krishnamurti en Angleterre. Il était tard, je suis arrivé dans un camping en région parisienne, j'ai planté ma tente, je n'avais rien dans le ventre, il faisait déjà nuit, et soudain j'ai senti que pénétrait dans mon corps. C’est seulement trois semaines plus tard que j'ai appris que ce soir là, avait quitté son corps.

    Une autre fois, je me trouvais dans une petite chambre à Aix en Provence. Je vivais seul, j'avais des hauts et des bas, et un matin où j'étais plutôt déprimé, j'ai vu dans ma chambre. Il s'agissait d'une vision extrêmement réaliste, je ne sais plus si ses paroles étaient explicites mais le message était très clair : je ne devais plus rester ici à ne rien faire, je devais sortir. Je suis donc descendu marcher dans les rues, et suis entré dans une librairie. Là, j'ai pris le premier livre qui me tombait sous la main, il s’agissait d’un ouvrage de paroles de , j’ai ouvert une page au hasard, et celle-ci décrivait directement ma situation.

   Des expériences se sont poursuivies jusqu'en 1986. A cette époque je suis retourné en Inde. En passant à Kankhal, où se trouve le samâdhi de , j'ai rencontré Swâmi Ashishanananda. Alors que je lui contais ce qui m’arrivait parfois, il s’écria : « Mais ce n'est pas extraordinaire, un certain nombre d’entre nous voit tous les matins dans le jardin ! » J’ai aussitôt pensé: « Ils ont bien de la chance ! »

   Peu à peu ce contact assez mouvementé que j'avais eu avec pendant des années, a cessé ».

 

André Riehl

 

 

Larmes vers

 

(Lettre à Mahâjyoti, par Marie-Claude Vincent)

 

Hari Om…chère Mahâjyoti,

Plutôt qu’un long récit…voici juste un extrait de carnet de voyage. Il concerne les retrouvailles avec les lieux de à Kankhal et à Bénarès. Bien sûr, ce n’est pas un hasard.

Et puis, il y a cette réserve, pudeur naturelle, accentuée par l’étape actuelle de forte intériorisation de la sadhana et encore encouragée par l’un des ‘satsangs’ du merveilleux Vijayânanda : « Tournez-vous vers l’intérieur, conservez votre énergie, cet exercice essentiel est un exercice de grand style… ».

 

Retrouver l’enseignement de .

Tremblement intérieur, vacillement de l’identité, aspiration vers le centre de la terre vers un silence infini, un aimant de paix absorbe toute agitation…laissant s’élever vers l’espace un élan de tout l’être, dissolvant les limites.

Les cinq sens deviennent des milliards d’atomes et se faufilent parmi les étoiles…

 

Larmes vers

Larmes soudaines, irrépressibles,

Près de tes sandales, de tes regards, de tes maisons…

Larmes sans tristesse ni joie

La pluie de l’âme libère les voiles de l’illusion

Larmes de l’enfant non-né

Larmes hors du jeu

Larmes dans la nudité essentielle

Perles de rosée du cœur à genoux

Du front contre le sol

Frémissement de la source

A l’approche de ta Gloire

Murmure de l’être

A l’approche de ton Nom

Larmes de Toi

pour guider l’abandon

Larmes de feu

pour connaître l’Union…

 

Mots malhabiles jetés en désordre, laissés tels quels !

Mais peut-on domestiquer les larmes ?!

 

Chère Mahâjyoti, puissiez-vous être remerciée et bénie mille fois d’avoir organisé avec autant de dévouement, détachement, joie et efficacité ce voyage vers nous-mêmes !

Gratitude, amitié, JAY MA

 

Marie-Claude Vincent

 

 

Je n’ai pas vu de fleur de lotus…mais j’ai vu un sage

 

Par Maria Luigina Funaro

 

Mon voyage en Inde ! Finalement j’aurai la chance de voir une fleur de lotus ! Dans les années passées, j’avais dû annuler deux fois mon voyage pour un motif ou un autre. Cette fois c’était la bonne. J’allais rencontrer un sage, voir des lieux spirituels, prendre connaissance de l’Inde, de ses habitants, et voir les fleurs, les fleurs de lotus.

Pourquoi l’Inde ? Pour la spiritualité ! Je voulais comprendre, pour me comprendre. J’avais des tonnes et des tonnes d’interrogations. J’avais lu, mais après la lecture, j’avais envie d’aller voir, sentir et connaître. Comment et pourquoi on choisit de devenir ermite, de suivre une voie spirituelle ? Qui sont toutes ces personnes qui se sont laissées emporter dans le flux de la spiritualité ? Ont-elles vraiment réussi à vivre d’une manière plus sereine ?

Cela ne m’intéressait pas de savoir, on a plus d’une vie, le karma, etc. La mort ne m’a jamais fait peur. Ce qui m’intéresse, c’est être bien ici et maintenant, accepter  le flux de la vie avec ses joies et ses peines, agir au lieu de ré-agir aux inévitables coups bas ou durs de la vie.

Les sites de Anandamayî, de Jacques Vigne ainsi que ses livres, les ‘Jay ’ et d’autres lectures m’avaient soutenue dans ma quête. Je trouvais qu’il fallait être VIP, une Very Important Person, mais avec la signification que je lui donne en italien : V-volontà (volonté), I-impegno (travail, mais après avoir entendu Swamiji, je pourrais le traduire par Intensité) et P-pazienza (patience). Et c’est dur, c’est ardu l’équilibre intérieur ! En allant en Inde, je pensais : « Peut-être ont-ils trouvé une manière plus facile. »

Mais non, et c’est le Sage qui me l’a  fait comprendre, pas de recette miracle.

Swamiji a dit : « Cela demande de l’intensité »…Je le regardais, je le regardais et j’écoutais. Il avait dû en voir des personnes, il avait répondu aux mêmes et interminables questions, il avait dû travailler sur lui-même, sur sa vie. C’était vraiment LE SAGE, il avait la sagesse intérieure, il souriait des yeux, il était content. Nous étions assis, on le regardait et j’avais envie de lui poser les mêmes et interminables questions, dont je connaissais déjà en partie les réponses pour avoir lu ‘Un Français dans l’Himalaya’ et d’autres écrits sur le site de Anandamayî et dans les ‘Jay ’. Mais j’avais envie d’entendre sa voix, son ton de voix, doux, ponctué de « Hein…hein… ». Il avait une patience infinie, je n’ai jamais senti qu’il pouvait être agacé ou perturbé, je sentais qu’il était heureux !

Je n’ai pas vu de fleur de lotus…mais j’ai vu UN sage, Swamiji Vijayânanda.

                                               

                                                                                                          Maria Luigina Funaro 

 

 

Force ou Courage

 

Il faut de la FORCE pour affirmer son opinion

Il faut du COURAGE pour l’assumer jusqu’au bout.

 

Il faut de la force pour prendre une décision

Il faut parfois du courage pour en assumer les conséquences.

 

Il faut de la force pour avancer

Il faut du courage pour accepter de s’être trompé.

 

Il faut de la force pour choisir

Il faut du courage pour renoncer.

 

Il faut de la force pour accepter les épreuves

Il faut du courage pour en rire.

 

Il faut de la force pour dénoncer

Il faut du courage pour se taire.

 

Il faut de la force pour gagner sa vie

Il faut du courage pour affronter la misère.

 

Il faut de la force pour dire non

Il faut du courage pour être capable d’affirmer son opinion sans violence.

 

Il faut de la force pour affronter les autres

Il faut du courage pour s’affronter soi-même.

 

Il faut de la force pour réussir

Il faut du courage pour se surpasser.

 

Il faut de la force pour endurer l’injustice

Il faut du courage pour l’arrêter.

 

Il faut de la force pour aimer

Il faut du courage pour s’en aller.

 

Il faut de la force pour vivre

Il faut du courage pour survivre.

 

                                    Texte anonyme

(Ce superbe diaporama (1415 Ko) fleuri et musical, est signé :

Jacky Questel - Novembre 2005

Photos Erick Dronnet

Musique Rieu ‘Fleurs du Printemps’)

 

Il est à disposition chez Mahâjyoti

koevoetsg@wanadoo.fr  qui en a relevé le texte.

 

 

Nouvelles

 

-- Vigyânânanda (Jacques Vigne) s'excuse pour le retard de ce numéro, causé en particulier par sa tournée en Italie dont il est question dans les pages précédentes.

-- Swâmi Nirgunananda a effectué comme chaque année une tournée en Occident, il a passé une petite semaine à Terre du Ciel où il a continué son commentaire des Narada Bhakti Sutras entamé les années précédentes, une journée à Genève au Centre Ramakrishna où il a été traduit par Jacques Vigne qui passait par là. Ils ont été accueillis par Jamshid Anvar qui avait organisé comme chaque année la réunion. Jamshid est un visiteur régulier de l'ermitage de Dhaulchina. Swamiji a ensuite animé une retraite d'une semaine en Belgique, organisée par Paul Neeffs.

 

Renouvellement des abonnements

 

     Nous avons déjà procédé au renouvellement général des abonnements. Pour ceux qui auraient oublié de se réabonner ou voudraient s‘abonner pour une première fois,  ils peuvent le faire pour 6 numéros jusqu'en mars 2009, en envoyant un chèque de 12 € à l'ordre de Jacques Vigne à :

Nadine et José Sanchez

L'Olivette

26 Hameau Beausoleil

Chemin de la Sainte Croix

84110 Vaison-la-Romaine

Tel : 0490121983 –

Email : nagajo3@yahoo.fr

    Il est possible aussi de s’abonner pour recevoir le ‘Jay ’ par courriel. Envoyer 6 € pour 6 numéros jusqu’en mars 2009 à la même adresse indiquée ci-dessus, tout en ne manquant pas d’aviser Mahâjyoti (Geneviève Koevoets) une fois le paiement avéré – koevoetsg@wanadoo.fr  C’est elle qui se chargera de vous l’envoyer par email. Cette formule a l’avantage d’éviter les problèmes fréquents de numéros qui n’arrivent pas à cause des postes indiennes qui ne sont pas à la hauteur.

 

Table des matières

 

Paroles de

Satsangs avec  : par A.K. Datta Gupta

Un voyage récent en Italie où il a été question

de  : par Geneviève Koevoets (Mahâjyoti)

Une manière peu ordinaire de venir à  :

par André Riehl

Larmes vers (lettre à Mahâjyoti)

par Marie-Claude Vincent

Je n’ai pas vu de fleur de lotus…mais j’ai vu

un sage : par Maria Luigina Funaro

Force ou courage : texte anonyme

Nouvelles

Renouvellement des abonnements

Table des matières



[1] Les renseignements sont fournis par leur site http://www.ananda.it/ et par email à info@ananda.it  - Téléphone : 0039-0742-813620 -

2 (http://www.shantimandir.org/  -Email : shantimandir@tiscalinet.it  et aussi segreteria@associazionealveare.org  - Téléphone : 0039-3687559275 ou 0039-0758039372 – Fax : 0039-0758099245)

[3] (http://www.ayurveda-it.org/ – Email : info@ayurveda-it.org  - Téléphone : 0039-055471116 – Fax : 0039-055471708