Jay Ma

 

 

Numéro 58 automne 2000

 

Paroles de Ma

 

 

Devenez des buveurs de nectar, vous tous, buveurs du vin de l'immortalité. Cheminez sur la route de l'immortalité, où ni mort ni maladie n'existent.

Quand vous sentez le pouvoir en vous, quand une lumière neuve point à l'intérieur comme le soleil à l'aube, cela grandira en intensité dans la mesure où vous réussissez à le garder caché sous un calme et une tranquillité complète. Si la moindre ouverture apparaît, il y aura toujours le risque que cela se gaspille.

 

Les efforts soutenus s'achèvent dans le fait d'être sans effort -en d'autres termes, ce qu'on a atteint par une pratique constante est finalement transcendé, c'est alors que la spontanéité vient.

Il est bon de tirer profit des bonnes activités (satkarma), celui qui doit agir, qu'il le fasse d'une façon pure (sattva guna). Si vous ëtes constamment pur et libre, la lumière constante, éternelle se manifestera d'elle-même. Si l'on fait quelque chose, un fruit en résulte: vous ne pouvez rester sans agir, donc fait de bonnes actions (sat-kriya). «Qui suis-je?» -ce travail divin qui ouvre la voie fera aussi s'ouvrir la voie de la lumière du Soi (svayam-prakash). Il faut tout prendre en compte pour se trouver soi-même. Pratiquez (kriya karo) pour vous trouver vous-même ainsi que pour trouver Dieu.

Dans ce monde d'imcomplétude, il n'y a rien qui resssemble à la paix complète.

Dans le monde, tout est le fruit de la force de la volonté (ou de la Volonté divine, iccha shakti)

La première degré qui vers la connaissance du Soi, c'est la pratique d'un état d'esprit (bhav) simple et pur.

 

Editorial

 

Après nous avoir mené jusqu'en l'an 2000, Jay Ma continue son chemin et nous conduit à l'orée du réel changement de millénaire maintenant que 2001 approche. Il ne s'est jamais mieux porté avec un tirage à plus de deux cent exemplaires et nombre de nouveaux lecteurs. Le lien entre l'Inde et la France à propos de Ma s'est aussi concrétisé par le venue de Swami Nirgunananda en juillet 99 et tout récemment en août 2000 pour une retraite en Bourgogne. Certains participants qui n'étaient pas habitués à de longues durées d'assise en posture se sont plaints des genous, mais ont été fort heureux de l'atmosphère de ces retraites et de cette possibilité d'établir un contact vivant avec la tradition de Ma. Ces retraites avec Nirgunananda auront lieu aussi en Inde à Patal Devi dans la première moitié d'avril avec Initiations, le groupe de Bruxelles et probablement mi-mai avec un autre groupe. Celui-ci aura d'abord été à l'anniversaire de Ma le 11 mai à Kankhal, puis partira pour le pélerinage de Kedarnath et la visite d'autres sanctuaires moins connus près de cette source du Gange.

Il y a eu un article de sept pages sur Ma Anandamayi dans la revue Yoga et Vie de Shri Mahesh (50 rue Vaneau 75007 Paris), avec une page finale sur le témoignage de deux élèves de Mahesh avec Vijayananda à Kankhal récemment.

Ces deux ans ont aussi vu en novembre 2000 le cinquantième anniversaire de la Samyam Saptah en présence des Swamis disciple de Ma et de Swami Chidananda, un bel exemple de fidélité à l'enseignement de Ma et à la pratique spirituelle en général.

Vous trouverez plus d'informations pratiques dans la rubrique Nouvelles à la fin de ce numéro, par exemple à propos du camp de Ma dans la prochaine grande Kumbha-Méla d'Allahabad pour ceux qui voudraient y participer en janvier 2001, ou pour ceux qui ne peuvent y aller mais qui veulent simplement rêver…Sur une feuille séparée, vous trouverez la feuille de réabonnement pour les deux ans à venir. Malgré la baisse du franc, les prix du Jay Ma ne changent pas. Nous vous serons reconnaissant de ne pas tarder à les renvoyer à l'adresse indiquée pour simplifier le travail des bénévoles qui gèrent les réabonnements.

 

 

Réponses de Vijayananda

Q : On parle maintenant souvent du védanta en Occident. Pensez-vous que le passage d’une culture à l’autre se fasse dans de bonnes conditions ?

V : Les deux piliers du védanta sont vairagya, le détachement et viveka, le discernement. S’il n’y a pas cela, c’est du védanta occidentalisé qui risque de se terminer dans les mots. Il ne suffit pas de lire Shankaracharya ou d’apprendre du sanskrit, il faut pratiquer. Après une période de début où l’on peut étudier toutes les voies, il est mieux

d’en choisir une et d’étudier les Ecritures sacrées de cette voie précisément. Par exemple le védanta est la culmination des Védas et des Upanishads et est lié au quatrième des ashrams (stades de la vie), qui est le sannyas. En sautant d’une voie, d’un guru à l’autre les occidentaux finissent par prendre des itinéraires qui paraissent bizarres et à s’imaginer qu’ils suivent des enseignements très élevés alors qu’ils n’ont pas de bases solides. Par exemple, les Juifs ont une tradition de sexualité sacralisée, mais il faut pratiquer cela avec toute la base de la Torah. De toutes façons je ne connais pas les détails, ce n’est pas ma ligne. On raconte qu’à la mort de sa femme le Baal Shem Tov a dit :’je pensais que si je mourais le premier je pourrais monter au ciel dans un char de feu’. Mais maintenant qu’elle est morte, j’ai perdu la moitié de mon pouvoir’. J’ai un ami qui avait acheté une vriae montre Rollex très coûteuse, mais comme il avait peur de se la faire voler, il a aussi acheté une Rollex d’imitation qu’il porte habituellement. En Occident, c’est comme cela. Les gens font une sadhana d’imitation car ils ne savent même pas les exigences de la vraie sadhana. En Inde aussi, il y a peu de vrais sadhakas, mais au moins les gens connaissent les exigences de la sadhana authentique. Les occidentaux souvent intellectuallisent de trop. C’est un grand obstacle, surtout quand on approche un sage. En face de lui ou d’elle, il faut savoir être comme un enfant. Si Saint François d’Assise est si populaire en Occident, je ne crois pas que ce soit seulement à cause de son amour ou de son contact étroit avec la nature, je pense que c’est surtout à cause de son humilité.

 

Q : A votre avis, pourquoi y a-t-il quatre fois plus de suicides en France qu’en Inde ?

V : Ce pourquoi les gens se suicident en Occident, c’est qu’ils ont exploré tous les désirs possibles, qu’ils voient que cela ne mène nulle part mais qu’ils n’ont rien à mettre à la place. Les gens qui savent se discipliner ont toujours de l’espoir et l’espoir fait vivre.

Q : L’Inde croit aux asuras, aux ‘démons’ qui peuvent cependant avoir de bons côtés comme les dieux ont leurs mauvais côtés, mais elle ne croit pas au ‘Prince des Ténèbres’, au Mal absolu comme le christianisme ou le judaïsme récent. Quel est l’avantage du point de vue indien ?

V : La croyance au Diable des premiers moines chrétiens par exemple est bonne pour les gens qui ont un tempérament agressif, cela leur donne un ennemi pour se battre. En fait, dans la Bible, le Diable n’est qu’un petit bonhomme, c’est Dieu qui a tout cré, le Bien et le Mal, le Diable n’est qu’un serviteur. Par contre, dans la Cabale, il devient si important qu’on n’ose même pas prononcer son nom de peur de l’invoquer. On l’appelle par les deux premières lettres de son nom, Samaël cad samachem. Ce nom signifie l’ange aveugle, et on le désigne par ‘l’autre côté’. Il y a sans doute une influence manichéenne sur le judaïsme tardif. Un jour, le Baal Shem Tov a prononcé le nom complet de Satan malgré l’interdit. Celui-ci est venu furieux, en protestant :’je n’ai été dérangé que deux fois par les appels des hommes, la première fois par Eve au Jardin d’Eden, et la seconde lors de la destructiondu Temple ; que me veux-tu ? A ce moment-là, le Diable se met à voir la lumière sur le front des disciples du Baal-Shem-Tov, et il en est tellement impressionné qu’il est bien obligé de remercier celui-ci de l’avoir fait venir.

Q : Une visiteuse occidentale qui était souvent à l’ashram de Ma entendait parler au satsang de la beauté de la veillée Pascale dans le

judaïsme et le christianisme. Elle demanda :’Est-ce que à cause de mon manque de formation religieuse de base je n’ai pas un grand handicap sur la voie spirituelle?’

V : Non. Religion signifie relier, unir, comme le mot Yoga. Vous suivez le Yoga, donc vous avez une religion. On peut aussi dire que vous avez la religion de Ma, puisque vous passez longtemps ici pour suivre son enseignement… Il n’y a pas besoin d’attendre la Réalisation pour être complètement indépendant du guru extérieur. Cela se fait quand il y a l’éveil du guru intérieur.

 

Lettres de Ma Anandamayi

à Bhramar Gosh

Traduit du bengali par Swami Nirgunananda

 

  

Bhramar Gosh a été en Angleterre pour faire ses études et enseignait l’anglais à l’Université. Elle était proche de Ma et avait une relation particulièrement intense avec elle, ainsi qu’il apparaît dans le texte suivant. Ma, au début, dictait ses lettres en style direct, c’est à dire qu’elle demandait à son secrétaire de signer Ma. C’était le cas dans ces lettres à Bhramar Gosh. La première remonte à octobre 1934 et fut dictée par Ma à Bhaiji. Swami Nirgunananda les a retrouvées par hasard en rangeant de vieux papiers à l’ashram d’Almora. Il les a traduites du bengali et y a ajouté quelques remarques. De cette façon, il continue le travail de secrétaire qu’il avait assuré auprès de Ma durant les trois dernières années de la vie de celle-ci. Il a essayé de rester proche du texte bengali et du style extrêmement simple de Ma quand elle exprimait les réalités spirituelles.

Pourquoi pensez-vous à mes allées et venues? Quand on vient, il faut aussi s’en aller. Je sais que je suis toujours avec vous. C’est parce que vous allez de ci de là que vous ne me voyez pas. Bien, maintenant, allez-vous vous asseoir (en méditation)?

Commentaire: dans cette lettre, Ma confirme ce qu’elle a souvent dit par la suite: «Ce corps ne fait pas d’allers et venues». Ici elle dit directement «je sais», donnant plus de force à son affirmation. Ma ne doit donc jamais nous manquer sous prétexte de son absence physique. «Aller de ci de là» concerne ici les fluctuations du mental de Bhramar et Ma insiste en douceur sur le fait qu’elle devrait s’asseoir. Elle insistait rarement de cette façon, ce qui montre qu’à cette période Ma pouvait être très personnelle.

2) A une date non précisée en 1934.

Didi a écrit cette lettre sous la dictée de Ma:

L’état de méditation vient de la repétition du Nom. (Bhramar demandait probablement quelle était l’importance respective de la répétition et de la méditation. Vous n’avez pas besoin de faire la distinction entre les deux. Essayez de chanter le Nom avec les lèvres et de le répéter dans le coeur. C’est alors que vous constaterez que l’état de méditation vient spontanément. (Bhrama demandait des informations à propos des rêves): certains rêves peuvent se réaliser en leur temps mais personne ne peut prédire quand. Souvenez-vous que je suis toujours avec vous, adhérez au Divin, passez votre vie dans la pureté, la joie (ananda) et l’enthousiasme (utsaha). C’est tout ce que j’ai à dire (kathâ) 

Cette lettre indique une relation personnelle avec Bhramar Gosh. Pour elle, Ma insite sur la répétition du Nom. Toute la méditation repose sur le principe de rendre le mental focalisé. Ma suggère que dans la sadhana il ne doit pas y avoir de doute sur la voie que l’on suit. Ici, la méditation elle-même vient comme résultat du chant du Nom, il n’y a donc pas lieu de les opposer.

3) 5-8-34

Bhramar venait d’installer un petit temple chez elle et souhaitait que Ma lui donne un nom; celle-ci lui répond:

Soyez une bonne pujari (prêtresse). Que vos actions et vos sentiments (bhâva) soient fondus et qu’ils vous aident à atteindre l'Ultime. Pourquoi donc ne pas appeler le temple Temple du Yoga? Ainsi, cela vous préparera à avoir le yogashram dans votre vie (ashram signifie non seulement le bâtiment mais aussi un stade de la vie: par exemple, la période de maître de maison s’appelle grihasta ashram. Pour distinguer les deux, les indologues français ont l’habitude d’ècrire ashrama dans ce cas). Gardez ce que vous ressentez à l’intérieur. Le fait de voir ne peut venir que de l’intérieur. On ne peut voir au dehors tant que cela ne vient pas de l’intérieur. Essayez de garder votre oeil intérieur ouvert.

Yoga signifie union avec l’Ultime. Ceci ne doit pas être limité à la période de rituel ou de méditation dans le temple (Yoga mandir) mais doit être étendu à toute la journée d’activité transformant ainsi le foyer en un ashram. De cette manière on peut être en constante communion avec Dieu.

5) 9-11-34 Dehra-Dun

from Ma to Bhramar Gosh

Ma

I received your letter. Rien n’arrive avant que le temps ne soit venu: par exemple, j’ai eu votre lettre il y a longtemps mais je ne répond qu’aujourd’hui. Vous êtes au courant, je ne fais rien de ma propre volonté. Bhaga jamon chalai, tamni chali : Je vais comme Dieu (Bhaga) me fait aller. Même si je veux vous voir, je ne peux m’en aller d’ici. Pourquoi cela? Soyez plus mure et vous le comprendrez bien. Je sais combien vous m’aimez et avec quelle anxiété vous attendez mes lettres; mais dites-moi, avez-vous le pouvoir de faire arriver les choses exactement comme vous le désirez? Gardez présent qu’il y a une force supérieure (mahashakti) au-delà de la force de volonté personnelle (iccha shakti). Tous sont sous son contrôle. De mon côté, je suis toujours présente avec mon visage tourné vers vous mais du vôtre vous voyez tant d’autres choses quand vous tentez de vous tourner vers moi! Ce que vous voyez avec constance, par une vision unique et avec un but unique, cela, vous l’obtiendrez. Ce n’est pas que vous le déniez réellement, mais parce que vous êtes bloquée par votre colère à mon égard, vous le déniez.

Toujours, vous me chercherez des complications mais j’aime ça car je vois bien que vous n’êtes pas autant attirée vers moi quand vous n’êtes pas en colère. Souvent mes yeux se ferment automatiquement pour voir votre état intérieur (bhava). Quand nous nous retrouverons, tout sera résolu. En vous disputant avec moi à distance, vous vous libérerez de tous les autres attachements. A ce moment-là, lorsque nous nous rencontrerons avec un attachement unique (c’est à dire avec une attention concentrée l’une sur l’autre), ce sera très doux (madhu, un adjectif évoquant à la fois la douceur du spirituel et celle du miel). Qu’en dites-vous? Peut-être êtes-vous en colère, mais je me sens pleine de joie (anand) car je n’obtiens pas de vous autant d’amour quand vous êtes heureuse que j’en reçois quand vous êtes en colère. Je vois que quand vous êtes en colère toutes vos paroles intérieures sont focalisées moi. Ecrivez-moi de très longues lettres et votre esprit s’allégera, comme s’il était dilué. Vous verrez alors à l’intérieur qu’il n’y a plus que moi et vous, et c’est ce que vous voulez…

L’effort, la patience et l’endurance sont au coeur de la sadhana. Munie de tout ceci, essayez de suivre le chemin qui mène au but – c’est cela que je souhaite. Sachez que la grâce de Dieu soutient chacun constamment de même qu’une mère tient son enfant sur les genoux.

Ma

5bis ) Le même jour

Bhaiji écrit pour compléter ce que Ma a dit:

Soeur,

Dans ma première lettre je vous ai fait savoir comment Ma vous aime beaucoup, se souvient beaucoup de vous et pense constamment à la façon dont vous pouvez rendre votre vie belle et dont vous pouvez devenir une personne idéale. Sachant cela, je sens que le droit que vous avez à son affection (lit. à ses pieds, les pieds du guru représentant sa présence toute entière dans la voie dévotionnelle) n’est pas inférieur à qui que ce soit d’autre. En répondant à vos lettres, j’ai écrit ce que Ma disait, parfois mot à mot. Ma a été très heureuse de recevoir votre dernière lettre. Elle m’a même demandé deux ou trois fois si ce n’était pas le moment de recevoir une lettre de vous. Vous êtes en colère contre Ma sans raison aucune et j’en suis attristé.. Elle dit :« Upasana (la pratique spirituelle) est seulement un jeu des sentiments de l’âme (bhava). Avant de contempler clairement la divinité (upasya) que vous adorez, il faut d’abord vous l’attacher avec le lien de la récitation du Nom. Soyez attentive à cela: quand vous faites votre upasana, que ce soit toujours avec joie et enthousiasme. Cette beauté, cette laideur que vous voyez, ces bonnes ou mauvaises odeurs que vous respirez, tout cela est une réflexion de votre mental…

6) 3-12-34

From Bhaiji to Bhramar

(Il y avait un projet de publier des conseils spirituels de Ma. Un fidèle nommé Pashupati devait s’en charger et il demandait sa permission.)

Ma a demandé qu’on inclue votre nom avec celui de Pashupati. Sa grâce n’a pas de limites. Elle vous a attirée d’une façon particulière. Ma souhaitait que vous offriez à ses pieds votre vie à tout jamais. Elle nous tire sans cesse à elle même si nous ne le voulons pas.

7) 6-12-34 Rishikesh

De Ma à Bhramar. L’écriture est celle de Bhaiji.

Très chère,

J’ai bien reçu votre lettre. Le retard que je mets pour y répondre vient du fait que j’étais à Hardwar. Vous êtes blessée à cause de l’écho de vos propres paroles. Qu’y puis-je? Vous dites vous-même, «je ne vais pas lui obéir!»; mais je sais bien que vous n’avancerez pas d’un seul pas sans que je vous le dise. Essayez de tout le temps faire ce qui est pour votre bien.

Veuillez faire enfiler les graines de rudraksha pour en faire un nouveau rosaire par quelqu’un. Il ne serait pas sanctifié sinon. Répétez aussi le Nom autant que vous le pouvez. En le répétant, l’esprit sera détourné des autres directions. Ne soyez pas désolée du fait que je n’ai pu venir. Vous êtes ma fille avec une maîtrise ès lettres…Vous comprendrez pourquoi je n’ai pu venir. Je pense beaucoup à vous, vous ne pouvez même pas imaginer combien. Est-ce que les enfants sont conscients que leur mère passe des nuits blanches (lit: n’a pas de sommeil dans les yeux) à cause d’eux? Je veux seulement le souvenir de Dieu en vous. Sans être concentrée, est il possible de devenir folle (pagal) pour le Un? Tâchez de demeurer dans la félicité avec le joie du Nom. Sans félicité le monde n’est pas complet.

8) 11-1-35

J’ai bien reçu votre lettre du 8 janvier. Je pense que vous m’avez mal comprise. C’est pourquoi, lorsque Kittish est venu de Calcutta, je lui ai demandé d’aller vous voir et de vous expliquer. Aujourd’hui, c’est le 27 du mois de Poush. C’est le jour même où il y a bien des annés vous êtes venue sous la protection de vos parents. Soyez dans la joie (anand), recevez de la joie et donnez de la joie à tous. Pour sûr, je vais venir visiter votre Yog mandir (le temple que Bhramar avait installé chez elle). Chaque chose doit venir en son temps. Cela, je vous l’ai déjà dit.

De mon côté, je n’ai pas de problème. Vos sentiments religieux me gardent en forme de toutes façons.

Ma

Dans les quatres lettres qui précèdent, nous avons la chance d’avoir une trace sous forme de coorrier de de la manière do’t Ma essaie de désamorcer une situation tendue psychologiquement et spirituellement avec une disciple proche. Bhramar avait une grande attente, elle pensait sans doute qu’elle allait faire de grands progrès en un rien de temps, mais il n’en a pas été ainsi. De plus, elle était possessive et jalouse d’autres fidèles qui pouvaient passer tout leur temps avec Ma. D’où son agressivité que nous pouvons déduire des réponses de Ma et des gens qui l’entouraient. D’où aussi la compassion de Ma qui avec une grande douceur essaie d’atténuer sa peine. Dans la lettre du 9-11-34, elle appelle Bhramar «Ma», ce qui ne l’empêche pas de s’adresser à elle comme ‘ma fille avec une maîtrise ès lettres un mois plus tard. Quelque temps auparavant, Bhaiji, probablement suivant les instructions de Ma, l’avait appelée Yogananda, ce qui allait dans le sens du nom Yoga mandir qu’elle avait suggéré pour son nouveau temple et avec ses conseils de vivre le yogashram, c’est à dire un stade de vie consacré au Yoga, dans sa maison elle-même.

9) 25-2-35 Rishikesh

from Bhaiji

Sister

Nous sommes heureux d’apprendre par votre lettre votre nomination comme professeur d’université et des félicitations que vous avez reçus de l’Université de Cambridge. Durant ce cycle où l’activité prédomine dans le monde, on doit progresser spirituellement grâce à elle seulement. C’est une chance pour votre chemin spirituel de devenir plus aisé et nous nous en réjouissons. Vous avez écrit à Ma: «vous êtes pleine d’égo». Une mère est fière de son enfant. Ce n’est pas logique de croire que votre colère va se calmer par le fait d’appeler Ma «pleine d’égo».

Vous écrivez :«Bhramar est morte» (more gache). En entendant cela, Ma a dit «Peut-être, ure gache, c’est à dire envolée!» (allusion à la signification du nom Bhramar, le bourdon, cet insecte qui s’éloigne de la ruche et finit par y revenir). Une fois que Bhramar a goûté le nectar du Dharma, où peut-elle aller? Et même si elle va ici ou là pour quelque temps, elle retournera à son rayon de miel, je n’ai aucun souci à ce propos.

Nous nous occupons de votre japamala (rosaire). Acceptez les bénédictions de Ma avec joie et révérence.Gardez toujours présentes à l’esprit les paroles suivantes (en anglais dans le texte):«L’amour de Dieu est toujours au-dessus de la réalité du moi; mais une fois que l’esprit arrive à être complètement vidé du moi, l’Amour dépourvu d’égoïsme, l’Amour éternel et suprême devient une présence intérieure stable.» Soyez quelqu’un de bien, de formidable et gardez la forme.

Dada

10) 3-3-35 Rishikesh

Postcard written by Bhaiji in the name of Ma

Affectueusement (la coutume bengali est de commencer les lettres souvent par des termes d’affection que généralement nous gardons pour la fin)

J’ai bien reçu vos lettres et je suis heureux d’apprendre que vous avez un nouvel emploi. Je vous ai déjà informée à propos du rosaire.

Dans toutes vos activités, tâchez de garder le souvenir de Dieu.

Ma

11) by Bhaiji

Yogananda

(Ma m’a demandé de vous appeler Yogananda car vous êtes Yogeshvari, la déesse du Yoga qui adorez Yogesvar, c’est à dire Shiva dans un temple du Yoga en tant que Yogananda, la félicité du Yoga). Je m’adresse donc à vous sous le nom de Yogananda en suivant les instructions de Ma et je prie pour que vous soyiez digne de notre vénération à cause de votre état intérieur (bhava) et de vos actions (karma)… Ma désirait savoir comment vous passez votre temps après avoir quitté votre emploi. Dites-nous tout ce que vous avez au fond de (lit: en réserve dans) votre coeur.

Dada

12) 4-5-35 Dehra-Dun

Affectueusement

J’ai reçu votre lettre. Le temple d’Uttar-Kashi n’est pas encore terminé. Il n’y a donc rien de décidé à propos de mes mouvements. Vous savez tous que je vais avec le présent. Est-ce que tout va bien dans vos activités?

Avec tous mes voeux de bonheur

Ma

(Ces deux dernières lignes correspondent en fait à «shubha-kankshini» Ma en bengali, ce qui est un nom de la déesse).

 

13) 5-6-35 Dhera-Dun

Affectueusement

J’ai bien reçu votre lettre. Il semble d’après elle que vous avez trouvé la paix. Je ne savais pas que vous ne viendriez pas sans invitation. C’est pour cela que je vous écris de venir avec les pèlerins d’Uttar-Kashi. Bien que j’ai le teint clair, sachez que le noir est la couleur qui m’orne. Soyez heureuse en priant constamment pour la grâce divine.

(Bhramar avait un teint de peau plutôt sombre et en faisait un complexe, c’est pour cela que Ma plaisante sur ce sujet)

14) 27-8-35 Bhagat (vallée de Kangra, en Himachal Pradesh, c’est à dire dans l’Himalaya au nord-ouest de Delhi)

Affectueusement

Votre lettre du 3 août est finalement arrivée ici après s’être promenée un peu partout. Il semble que lorsque vous écrivez Anandamayi dans l’adresse, la lettre s’en va ailleurs.

Je suis heureux d’apprendre qu’il y a eu des évènements extraordinaires dans votre Yog mandir. Il (Dieu) se révèlera en proportion de la profondeur de votre dévotion et de vos sentiments religieux (bhav). Le monde n’est que bhav, c’est le domaine du bhav. En fait, je voulais aussi vous demander si vous vouliez apprendre la manière traditionnelle de faire la puja ou si vous souhaitez continuer comme vous faites à présent? Est-ce que cela ne vous est jamais venu à l’esprit que votre puja n’est pas accomplie corrrectement? Tenez-moi au courant.

Quelque soit le bhav qui remonte, faites votre puja avec lui seulement. Tous (les dieux et les désses) sont uns. L’adoration de l’un est l’adoration de tous. Tant qu’il y a des samskaras variés (conditionnements anciens) qui reviennent dans votre mental, on prescrit diverses méthodes pour les neutraliser. Si vous souhaitez adorer Shiva d’une façon différente, faites-le mais ne touchez pas au shiva lingam, laissez-le tel quel. Quand les samskaras seront neutralisés, vous aurez des flashs du Un et vous comprendrez le Un…

Votre Mère 

15) 29-12-35 Tarapeeth (un centre de pèlerinage à Tara à 200 km au nord de Calcutta o ù Bholanath, le mari de Ma, a fait des pratiques intensives)

Ma tante bien-aimée,

(lit: «boro Ma», cad la soeur aînée du père, celle qui occupe une des positions d’autorité les plus élevées dans le syte de famille élargie)…ce soir, je vais devoir dormir sans ma tante…

Votre fille de deux mois et demi.

Ici, Ma se présente presque comme un enfant nouveau-né et Bhramar Ghosh devient quasiment sa mère. A partir de ce moment-là, Ma s’adresse toujours à elle sous le nom de «boro Ma» et se dénomme elle-même sa petite fille. La relation est inversée. Cela est peut-être dû au fait que Bhramar avait accusé Ma d’avoir un gros égo dans une lettre récente…

16) durant janvier 1936 à Tarapith

Ecrit par Didi sous la dictée de Ma

Ma tante bien-aimée,

Je vais fort bien mais vous comprendrez que ma tante me manque. Je viens de recevoir votre lettre et je ris beaucoup, j’ai ri toute seule. Parce que vous êtes ma tante, je peux bien comprendre la signification de votre lettre. Vous avez tellement d’énergie (shakti) que vous pouvez donner aux autres plusieurs années de votre existence et quand même vous frayer un chemin vers la libération. Je veux que votre shakti se manifeste (lit: vienne à la lumière, prakash). Que vous me donniez de l’affection ou non, que vous me compreniez ou non, j’ai la part qui me revient…

Mère, souvenez-vous toujours de ceci: ce n’est que quand les plaisirs extérieurs sont détruits que l’on peut obtenir la félicité permanente. Ce qui doit être brûlé est brûlé, ce qui est permanent ne peut être brûlé.

Votre petite fille.

 

17) 1-1-36 Tarapith

Didi de la part de Ma

Chère tante,

Je vous écrirai seulement quand j’aurai reçu la réponse de toutes mes lettres précédentes. En vérité, il est nécesssaire de s’attacher à un lien pur pour se libérer des autres liens. Faites de votre mieux pour vous en souvenir et faire effort en ce sens.

Votre petite fille

18) 2-1-36

Didi de la part de Ma

Chère tante,

Tâchez de tout le temps vous souvenir de la nécessité d’un esprit conscient. Est-ce que vos pratiques spirituelles se passent bien?

Votre petite fille.

19) 3-1-36

Didi de la part de Ma

Chère tante,

Sachez que j’attends l’heure de vos pratiques spirituelles quotidiennes. Je les observe.

Votre petite fille.

  

 

Ananda

par Monique Manfrini

traduit de l'anglais

O Rishis, vous qui voyez, aidez-nous à atteindre le samadhi!

Mon coeur est découragé aujourd'hui,

Il aspire à une naissance neuve

Loin de ce monde

De chagrins et de douleur.

J'aimerai aller au-delà

De mon corps, être une âme pure,

Libre d'un poids de chair

Et d'os. Mais le temps n'est pas encore venu!

O dieu, puissions-nous te connaître

Toujours généreux et aimant

Envers nos coeurs souffrants.

Puissions-nous nous approcher

De ton Mystère, au-delà

Des barrières de la vie et de la mort.

Etre séparé de toi

Est notre châtiment le plus douloureux

Puisque nous aspirons à l'Unité, il n'est jamais trop tard…

Envoie-nous le baume

Qui guérira nos blessures!

Jusqu'à ce que nous parvenions à nous unir à toi, pour de bon,

Quand cette vie se retirera de nous,

Qui alors la pleurera?

Qui en fera le deuil?

 

Notre pérégrination sur cette terre

Est éphémère et pleine

De souffrances…O Rishis,

Nous n'avons pas besoin de connaissance

Afin d'accomplir notre but.

Une fois que l'être humain a découvert

Le sens réel de notre passage

Ici et notre destination future…

C'est alors que la Paix, l'Harmonie, le Bonheur

S'écoulera dans nos coeurs comblés.

Ils ne rechercheront plus des réponses

Des apparences trompeuses mais reposeront

En quiétude, pleins de sagesse

Dans leurs propres profondeurs.

08-10-1999

Monique Manfrini

40 Chemin de Cézanne

n° 23 La Campagne Bleue

1306 Marseille

  

 

Le Maître

par Silviane Le Menn

Ce poème a été publié au sein d'un recueil Dans le droit fil de l'âme écrit par Mme Le Menn à la suite de la mort de sa fille unique âgée de vingt ans et atteinte de cancer.Par le fait de revivre sur le mode poétique et spirituel les souvenirs de son enfant et des évènements qui ont accompagné sa fin, elle a pu dépasser sa souffrance et atteindre la sérénité.

 

Le maître n'est rien

Il est tout dans l'un

et un dans le tout

 

Il est la balle de ping-pong

qui renvoie sans cesse

l'être à sa propre image

 

Ouvert ou fermé

il cultive la rose

Humain et divin

d'un pôle à l'autre

il suit l'éternel rythme

du flux et du reflux

 

Point d'interrogation vivant

il est

Les pieds dans la terre

et la tête dans les étoiles

Il est planté droit

à l'intersection de lui même

à la verticale de son horizontale

dans l'axe de sa transparence

à la croisée du coeur avec le Coeur

 

Le maître n'est rien

et pourtant il est tout

Compris et incompris

Il est danger et sécurité

 

 

Il va d'un extrême à l'autre

Il fait tout et son contraire

et trouve ainsi le Centre

La Voie du milieu

 

 Silviane Le Menn

29150 Dinéol

 

Le concept d' ananda

par G.Gispert-Sauch, SJ

 

Ananda, la félicité, a été le sujet d'un doctorat en théologie que le Père Gispert-Sauch, un jésuite espagnol vivant depuis longtemps en Inde a effectué durant ses années d'étudiant à Paris sous la direction du Cardinal Jean Daniélou et du Pr Olivier Lacombe. Il s'est centré sur le sens d'ananda dans les Upanishads (Bliss in the Upanishads- An analytical study of the origin and growth of the Vedic concept of Ananda, Oriental Publishers, Delhi, 1977). Après, la notion a été développé par le tantrisme qui donne des moyens pratiques d'atteindre ananda, par la bhakti qui associe cette notion avec l'union au dieu personnel et par le védanta pour lequel l'Absolu est, on le sait, être-conscience-félicité, sat-chit-ananda. Dans ce premier article, nous allons nous contenter de préciser l'origine et le sens du mot ananda

Contrairement au deux premiers éléments de la formule satchidânanda, le dernier élément n'est pas d'une base simple. Il est lui même un mot composé dérivé de la racine nand et du préfixe â. Le préfixe sanskrit â est très souvent ajouté aux vocables de mouvement et suggère un déplacement horizontal, quai-mécanique et spontané; en général, c'est un mouvement vers l'avant mais il peut aussi parfois suggérer un recul (cf gam, aller, âgama, venue). Dans ce sens, on peut souvent traduire le préfixe par vers et il se rapproche du latin ad ou in avec l'accusatif. La particule peut aussi avoir une connotation plus statique de l'endroit vers où le mouvement a eu lieu et dans lequel il demeure à présent. (cf shrama, travail et â-shrama, âshram, dhâra, base et â-dhara, support). En combinaison avec nand, il semble suggérer un aspect dynamique de l'intériorisation et de la concentration (cf â-kunchahana, contraction, praty-â-hâra, réabsorption) et peut-être même d'envahissement intérieur complet (cf â-kasha, espace).

Contrairement à sat, qui est le participe présent indo-européen du verbe être, et chit qui a aussi probablement des connections indo-européennnes, le mot ânanda ne semble relié à aucun mot indo-européen connu…Certains pensent cependant qu'il pourrait être rapporté à la racine nad, résonner. Cependant, Jean Gonda penche plutôt pour un sens premier du genre se sentir rafraîchi, renforcé, tout particulièrement par des bénédictions ou par des louanges. Il n'approuve pas le point de vue de Deussen que le plaisir sexuel est le sens original d'ânanda. Il penche plutôt pour une racine du Tamil nantu signifiant prospérer, fleurir, être luxuriant, orgueilleux, être resplendissant de gloire et d'éclat. Il faut savoir que le lien entre la culture dravidienne du sud (Tamil-Nadu, etc…) et la civilisation d'Harappa et de Mohenjo-Daro est probable. La fusion entre cette culture et l'apport indo-européen a été sans doute précoce. La Taittirîya Upanishad -où l'on parle d'ânanda beaucoup plus que dans les autre Upanishads- est particulièrement reliée au sud de l'Inde.

à suivre

 

Un jour

dans les ashrams de Ma

 

Emploi du temps

bhajans, stotras et mantras

 

Ce texte est un extrait d’un livret qui couvre la journée quotidienne avec ses prières, chants et mantras dans les ashrams de Ma. Les chants et mantras

du soir ont déjà été publiés il y a plusieurs années dans un autre livret.

 

Kirtans du matin

 

Lever:

une heure et demi avant le lever du soleil

Méditation sur Ma

 

(Note sur la translitération à partir du sanskrit: pour simplifier, les consonnes rétroflexes

d'habitude marquées par un point souscrit seront rendues par une italique. Les voyelles longues seront signalées par un accent circonflexe. Le cha se prononce tcha, le a bref est intermédiaire entre le a et le o ouvert, le â long est comme le a français)

 

Om dhrita-sahaja-samadhim vibhrantîm hemakântim

Nayana-sara-sijâbhyâm snehâ-râshîn kirantîm

Om (O Ma), tu as un visage rayonnant comme l'or et vous restez simplement en samadhi spontané (le sahaja-samadhi est considéré comme le plus haut niveau du védanta, où le sage peut garder la haute conscience du nirvikalpa samadhi -enstase non-duelle complète- tout en gardant le contact avec le monde.)

A travers tes yeux de lotus tu répands l'affection et le bonheur.

Manasî kalita-bhaktim bhaktam-ânanda-yatîm

Smita-jita-sharad-imdum mâtaram dhîmahîha

Nous méditons sur toi, qui donne la pleine dévotion ainsi que la félicité dans le coeur de ton fidèle; ton sourire rafraîchis (le feu de nos épreuves) comme une lune d'auto

Tapana-shakal-kalpam kalpa-vriksh-opamânam

Sharana-gata-janânâm târakam klésha-pâshât

En tout temps, tu es l'arbre à souhaits qui éloigne les brûlures de la souffrance

Tu libére de la servitude ceux qui prennent refuge en toi

Hridaya-kamala-madhye sthâpayitv-eha mâtuh

Vihita-vividha-kalpam pâda-pîtam bhajâmah

O Ma, te voici installée ici, au beau milieu du lotus de notre coeur

Nous te chantons et nous nous inclinons à tes pieds que ce soit en suivant un rituel traditionnel, ou sans s'en occuper. (pîtam signifie un lieu sacré spécialement destiné à la déesse, pâda-pîtam désigne donc les pieds de la déesse en tant qu'objet de culte, comme c'est la tradition dans l'hindouisme)

 

Bhajan

a) Bhajo Mâ Anandamayî, japo Mâ Anandamayi, gâho Mâ Anandamayi nâm ré.

Bhajo Mâ, japo Mâ, gâho Mâ, balo Mâ, dâko Mâ, Mâ, Mâ…

Chante Ma Anandamayi, récite Ma Anadamayi, répète le nom de Ma Anandamayi.

Chante Ma, récite Ma, répète Ma, dis Ma, appelle Ma, Ma, Ma, Ma…

b) shri guru sharanam namo namah…cf evening bhajans.

Hymne au Guru

(en vieil hindi)

1. bhavasâgara-târana-kârana he

ravi-nandana-bhandana-khandana he

sharana-gat-kinkar-bhîta-mane

gurudev dayâ karo dîna jane

Tu es la cause d'une traversée sans encombres de l'océan de ce monde

Tu libères des chaînes du fils du Soleil (Yâma, le dieu de la mort)

Tes fidèles pleins de peurs viennent prendre refuge en toi

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

24

 

2. hridi-kandara-tâmasa-bhâskara he

tumi vishnu prajâpati shankara he

parabrahma parâtpara veda bhane

gurudev dayâ karo dîna jane

Tu es le soleil qui illumine les ténèbres de la grotte (du coeur)

Tu es Vishnou, Prajapati (Brahman, lit. le maître du peuple) et Shankar (lit. celui qui fait la paix, Shiva)

Tu es ce Brahman suprême, cet au-delà de l'au-delà qu'évoquent les védas.

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

 

3. Mana-varâna-shâshana-ankush he

Naratrâna tare hari châkshusha he

Gun-gan-parayan devagane

Gurudev dayâ karo dîna jane

Tu es le frein qui contrôle et stoppe le mental

Tu es la vision du Seigneur au delà de la trinité

(Il y a deux aspects différents de Vishnou, l'inférieur correspond à sa fonctin de conservation du monde uniquement à l'intérieur de la trinité qu'il forme avec Brahman et Shiva, l'autre aspect, suprême, correspond au Dieu unique et universel)

Tu es présent tout au long du culte rendu aux dieux

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles

4. Kulakundalinî-ghuma-bhanjaka he

Hridi-granthi-vidârana-kâraka he

Mama mânasa chanchal râtri-dine

Gurudev dayâ karo dîna jane

Tu secoue le de la kundalini lovée (comme un serpent à la base du corps)

Tu es la cause de la percée du noeud du coeur (permettant à l'énergie de monter dans les chakras supérieurs)

De jour comme de nuit, je suis dans l'agitation mentale.

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles. 

5. Ripû-sûdana mangala-nayaka he

Sukha-shânti-varâbhaya-dâyak he

Trayatâpa hare tava nâma-gâne

Gurudev dayâ karo dîna jane

Tu élimines les brigands, tu fais venir les bénédictions.

Tu répands sur nous la joie, la paix, les grâces et la non peur.

Les trois sortes d'épreuves sont écartées par le chant de ton nom.

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

(les trois sortes de souffrances sont adhyatmik, spirituelle, adhibhautik, naturelles (calamités etc) et adhidaihik, physiques(maladies…)

6. abhimân-prabhâv-vinâshak he

gati-hîna jane tumi rakshaka he

chita shankita vanjita bhakti ghane

gurudev dayâ karo dîna jane

Tu contrecarres l'influence de l'orgueil

Tu nous empêche de suivre le mauvais chemin

Tes fidèles ont leur esprit plein de craintes et de frustrations

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

7. tava nâm sadâ shubha sâdhaka he

patitâ-dhama mânav-pâvaka he

mahimâ tava gochar shuddha mane

gurudev dayâ karo dîna jane

Ton nom assure des bénédictions à tout jamais

Tu es le rédempteur de l'être humain quand il a misérablement chuté

Ta louange bourdonne dans un mental purifié

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

8. jaya sadguru ishwara prâpaka he

bhava-roga-vikâra-vinâshaka he

mana jaino rahe tav shrî-charane

gurudev dayâ karo dîna ja 

Victoire à toi, Sadguru; tu nous mènes à Dieu

Tu détruis les perversions provoquées par la maladie (de l'attachement) au monde

Que notre mental et notre corps demeure à tes pieds

O Gurudev, fais preuve de compassion envers ceux qui sont humbles.

Haribol, haribol : dis (le nom de) Dieu

* * *

 

Nouvelles

 

Panuda, Shree Shree Ma Anandmayee Ashram, Bhadaini, Varanasi, 221001, UP (Tél 00 91 542 31 00 54 ou 31 17 94 en dehors des heures de bureau).

 

 

Table des matières

Paroles de Ma

Editorial

Réponses de Vijayananda

Lettres de Ma à Bhramar Gosh

Ananda, poème par Monique Manfrini

Le Maître, poème par Siviane Le Menn

Le concept d'ananda par G. Gispert-Sauch, SJ

Nouvelles

Table des matières

 

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