lexique sanskrit (27 juin 2006)
âbhâsa |
m. aspect, apparence | illusion, apparence trompeuse | phil. sophisme. âbhâsa-samvit :
Connaissance réfléchie âbhâsa-sat : Etre
réfléchi « Le bhûman seul existe. Il
est infini. De son sein s’élance
cette conscience limitée qui s’associe à une upâdhi. C’est l’âbhâsa,
ou conscience réfléchie. Immergez
cette conscience individuelle dans la Conscience suprême. C’est ce qui vous reste à faire. » R. Maharshi, no 68 |
âbhâsa-vâda |
m. phil. [shâkta] théorie ontologique de la réalité physique comme aspect ou illusion de la Réalité absolue. |
abheda |
m. absence de distinction, identité | phil. monisme. (opp. dualisme [bheda]) (voir advaïta) |
abhidharma |
m. phil. métaphysique (en particulier dans le bouddhisme) |
abhimâna |
m. orgueil; égoïsme; préjugé / haute opinion de soi |
abhyâsa |
m. répétition, récitation; exercice, étude | usage, pratique, habitude / pratique sans connaissance. « … abhyâsa désigne la pratique sans connaissance ; dhyâna
la pratique avec connaissance.» R. Maharshi, no
129 « L’abhyâsa [la pratique] consiste à se retirer dans le Soi chaque fois qu’une pensée vient déranger votre tranquillité. Il ne s’agit pas de concentration ou de destruction du mental, mais d’un retrait dans le Soi.» R. Maharshi, no 485 |
achala-chitta |
le mental sans mouvement (syn. shuddha-manas : mental pur) |
âchâra |
m. comportement, conduite, pratique; démarche | coutume, règle, rite; usage, tradition | phil. conduite comme critère de jugement moral. |
adhibhûta |
n. phil. substrat spirituel des éléments matériels; Esprit sacré imprégnant la Nature. |
adhidaïvika |
a.m.n. phil. spirituel; surnaturel. |
adhishthâna adhiSThAna |
siège, place, domaine, lieu; base,
fondement | (au fig.) personne qui soutient / substrat (Sivananda, no 268) « Le
substrat (adhisthâna) du mental est Brahman ; de Brahman
il tient sa lumière et son pouvoir » Sivananda, no 268 |
adhyâropa |
surimposition (R. Maharshi) |
advaïta |
phil.
non-dualité; doctrine phil. prêchée par Shankara. (voir abheda) advaïta-sthiti : état d’Unité absolue (Mâ) « Il y a trois méthodes d’approche en Advaîta-vâda :
1) ajâta-vâda … 2) drishti-srishti-vâda … 3)
srishti-drishti-vâda … » R.
Maharshi, no 383 « Pour ceux qui avancent selon la méthode de l’advaïta,
la réalisation du Soi unique devra passer par viveka et vairâgya.
» Mâ Ananda Moyî, p. 143 «
Advaita et dvaita sont des termes relatifs. Ils sont établis
sur la conception de la dualité. Le Soi est comme Il est. Il n’y a ni
advaita, ni dvaita. Je suis ce JE SUIS. Le simple fait d’être est le Soi.» R. Maharshi, no 433 |
âgamin /
âgâmika âgâmi-karman |
résultat des
actions de la vie présente qui portera ses fruits dans les vies futures. R.
Maharshi (voir karma) |
aham |
je, moi, ego « Il est peu d’hommes qui puissent atteindre le samâdhi
et se débarrasser de l’aham, de leur ego, qui les abandonne si
difficilement.» Râmakrishna, no 159 «
… dans la phase de transition, le Soi se déploie sous la forme d’aham
(Je) sans idam (ceci) ; à l’état de veille il se manifeste sous la
forme d’aham et d’idam. L’expérience individuelle ne peut
s’effectuer qu’à travers l’aham.
Le chercheur doit donc aspirer à la Réalisation par cette voie
(c’est-à-dire par le moyen du ‘Je’ de la transition). » R.
Maharshi, no 314 |
aham brahmâsmi |
« Je suis
l’Absolu », « Je suis l’Être », c’est-à-dire « Je suis Étant » (part. présent) brahmavid brahmeva bhavati : qui
connaît l'Être devient l'Être lui-même. |
ahamkâra ahaMkAra |
m. le moi, la
personnalité, le sentiment d'individualité / égoïsme, amour-propre, orgueil;
[vedânta] son siège est le cœur, où il
renferme chitta, c'est un constituant de l'instrument interne (antah-karana).
(voir asmitâ) « Aussi longtemps que l’ahamkâra existe, il y a à
la fois le karma et le kârta – qui sont identiques à la cause
et à l’effet. » Râmakrishna, no 144 « Ahamkâra ou sens de l’ego est mû par jîva.» Sivananda, no 48 |
ahamkârî |
« être incarné » R.
Maharshi, no 467 « Tout être incarné (ahamkârî) est lié par le niyama
(la loi) que même Brahmâ ne peut transgresser. » R.
Maharshi, no 467 |
aham-sphurana |
lumière du
‘Je’-‘Je’ «
Et lorsque l’aham ne représente que le Soi, on le nomme aham-sphurana.
C’est l’état naturel des jñânî ; ... l’aham-sphurana (la lumière du
‘Je’-‘Je’) est continue, ininterrompue. Quand toutes les pensées se sont
dissipées, la Lumière resplendit. » R. Maharshi, no 307 «
L’Etre suprême est non manifesté et le premier signe de la manifestation est
l’aham-sphurana (la lumière du ‘Je’) » R. Maharshi, no 518 |
aham-vritti aham-vRitti |
la pensée ‘je’ «
Le ‘Je’ n’est pas connu dans le sommeil. Ce n’est qu’au réveil qu’il est
perçu, associé avec le corps, le monde et le non-Soi en général. Ce « je
associé » est appelé aham vritti. ... L’aham-vritti (la pensées ‘je’) est discontinue. ... » R. Maharshi, no 307 |
ahimsâ ahiMsA |
f. non-violence,
respect de la vie; non-résistance au mal par la violence; absence de
mauvaises intentions ou de préjudice | phil. la bienveillance (en actes,
paroles et pensées), une des vertus [yama]
du yoga. « L’ahimsâ (la non-violence) est l’une des
premières règles de discipline des yogis.» R. Maharshi, no 22 |
aja |
ajâ non né | qui existe de toute éternité —m. temps | myth. np. d'Aja «Éternel» | myth. épith. de
Shiva, Vishnou ou Brahmâ. |
ajapa |
[a-japa] a. m. n.
qui ne prie pas | non prononcé — f. ajapâ
phil. le mantra hamsa
ajapa japa, le mantra qui se répète spontanément, et qu’on
entend se fondre dans le son du silence. «
Si vous n’êtes pas conscient de l’ajapa (le son inarticulé) qui vibre
éternellement, il vous faut pratiquer le japa qui nécessite un effort.
Cet effort est nécessaire pour écarter d’autres pensées. Le japa
devient alors mental et intérieur. Finalement sa nature éternelle, l’ajapa,
sera réalisée.» R. Maharshi, no 312 |
ajarâmara |
a. m. n. litt.
sans vieillesse ni mort, c-à-d. : sans âge et immortel. |
ajâta |
a.m.n. non-né. |
ajâta-vâda |
l’une des 3
doctrines de l’Advaïta (voir drishti-srishti-vâda et srishti-drishti-vâda) «
L'ajâta-vâda est caractérisé par : « Il n'y a ni extinction, ni
création ; il n'est personne qui soit asservi ni sâdhaka ; il n'est
personne qui aspire à la Libération, personne qui soit libéré. Telle
est la vérité suprême. » (Mândûkya-kârikâ, II, 32).
Selon cette doctrine, il n'y a que l'Un et cela n'admet aucune discussion. » R. Maharshi, no 383 |
âjñâ-chakra |
n. phil. 6e
chakra du yoga
tantr., situé entre les deux sourcils [bhrûmadhya];
il est représenté par un lotus blanc de 2 pétales; un triangle blanc y
symbolise l'esprit, et porte le bîja-mantra
‘om’; ce chakra
contrôle le mental; il est le centre psychique de l'Autorité de la Vérité. (Mâ Ananda
Moyî : dvidala-chakra : ‘… à deux pétales’) « Quand l’adorateur dépasse le centre vital situé entre
les sourcils, son pouvoir mental se fond dans le supra-mental. Son ego se dissout en mahâbhâva et
il trouve son refuge éternel en son svarûpa. » Mâ Ananda Moyî, p. 345-346 |
akarman (akarma) |
n. inactivité,
inaction. « Quoi qu’on fasse, une fois que l’ego s’est évanoui,
c’est l’akarma. » R. Maharshi, no 375 |
akartr akartR |
m. non créateur, non auteur / non-agissant. « … Dieu est immuable, Il est le non-agissant (akarta)
puisqu’il n’agit pas. » Mâ
Ananda Moyî, p. 159 |
âkâsha |
n. [«visibilité»]
espace, air, ciel | phil. l'Espace ou Éther, l'une des 9 substances [dravya] du vaïsheshika,
l'un des 5 éléments [bhûta] du sânkhya; son pañcabhûtasthala
est Cidambara-Natarâja |
phil. l'Impulsion primordiale (proprement l'éveil de la manifestation) |
math. zéro. bhûtâkâsha : éther physique (espace) mano’kâsha : éther subtil (mental) chit-âkâsha ou chidâkâsha: éther de la
Conscience ou transcendantal âkâsha-tattva : principe éther (mental) « Le mental est substance omnipénétrante (âkâsha),
le transfert de pensée est donc possible.» (Sivananda, p. 106) « Votre oubli implique la connaissance, puisque vous savez
que vous oubliez. Autrement, comment
pourriez-vous parler d’oubli ? En conséquence, l’oubli n’est lui aussi que chit-âkâsha
(éther de la Conscience). » R. Maharshi, no 589 |
amara |
a.m.n.f. amarâ immortel — m. dieu. |
amrita amRta |
a. m. n. immortel
— n. myth. nectar, ambroisie, source d'immortalité des dieux; breuvage obtenu
par barattage de la mer de lait [ksîrodamathana],
il fut distribué aux dieux par Mohinî | aumône
volontaire, moyen de subsistance convenable pour un brâhmane [satkarman] || gr. αμβροσια;
fr. ambroisie. « Il est d’abord para (au-delà), dans la mesure où
il est l’avyâkrita (le non-manifesté), l’Energie causale qui
transcende l’Univers, et ensuite amrita (immortel), parce qu’il dure
jusqu’à ce que le Soi soit réalisé. »
R. Maharshi, no 513 |
amritatva amRtatva |
n. immortalité. |
anâhata-chakra |
n. phil. 4e
chakra du yoga
tantr., situé au niveau du cœur; il est représenté par un lotus de 12 pétales
d'or; deux triangles entrelacés y symbolisent l'élément air, et portent le bîja-mantra ‘yam’;
ce chakra contrôle le sens du toucher; il
est le Sacré Cœur, centre psychique de l'Amour Divin. «
L’anâhata est le chakra situé derrière le cœur physique. Il
n’est pas la samvit. » R. Maharshi, no 424 |
ânanda |
a. m. n. heureux,
joyeux — m. joie, félicité; béatitude, joie extatique | phil. [vedânta] Joie Divine. « Pour trouver ânanda au cours d’une méditation,
il faut s’absorber profondément dans le Seigneur ; …» Râmakrishna, no 898 |
ânandamaya-kosha |
m. phil. [vedânta] l'enveloppe spirituelle ou extatique, formant
le corps causal ou originel [kârana-sharîra].
« Si
cette félicité est passagèere, c’est-à-dire qu’elle s’élève et s’évanouit, il
ne s’agit que de l’enveloppe de
félicité (ânandamaya-kosha) et non du pur Soi. » R. Maharshi, no 624 |
Ânandamayî, Mâ Ânanda Moyî, Mâ |
ânanda-mayî : imprégnée de Félicité, ‘saturée de
joie’, un des noms de la Mère divine et np de la mystique bengalie Mâ
Ânandamayî, née Nirmalâ Sundarî Devî (1896-1982). |
ânandânugata |
a. m. n. phil. en
état de grâce. |
ananta |
a. m. n. infini,
illimité; éternel — n. éternité. « On dit que l’omniprésence est l’état de veille ; le
tout-rayonnant, l’état de rêve ; la perfection (l’ananta), l’état de
sommeil profond. » R. Maharshi, no 332. |
anâtman |
m. qui n'est pas
soi; un autre | bd. inexistence du Soi; déni de l'Âme — a. m. n. non
spirituel, matériel | dépourvu de conscience; dénué de compréhension. |
anirvacanîya-khyâti |
f. phil. [vedânta] théorie de la perception de
l'inexpliquable (seul le substrat [brahman]
étant réel). |
anityatva |
n. impermanence; indécision, incertitude. |
annamaya-kosha |
m. phil. [vedânta] l'enveloppe matérielle, formant avec prânamaya-kosha le corps grossier [sthûla-sharîra]. « Tant que l’esprit reste attaché à la conscience du
monde extérieur, il voit des objets matériels et réside dans le fourreau
physique de l’âme (annamaya-kosha).» Râmakrishna, no
1343 «
Le corps (annamaya-kosha) et ses fonctions ne sont pas le ‘Je’.» R.
Maharshi, no 25 |
antah-karana antaH-karaNa |
phil. [sâmkhya] « l'instrument interne », constitué des
3 sens psychiques ou fonctions intellectuelles : le Mental (manas),
l'intellect (buddhi), et le moi (ahamkâra) «
Les organes internes sont classés au nombre de cinq : 1) connaissance – jñâna ; 2) mental – manas ; 3) intellect – buddhi
; 4) mémoire – chitta ; 5) ego – ahamkâra.» R.
Maharshi, no 392 «
« Antahkarana » est un terme employé par les védântistes et qui
comprend le mental, l’intellect (buddhi), le contenu du mental (chitta)
et le sentiment de l’ego (ahamkâra). Le tout représente les aspects
fonctionnels du mental. »
Sivananda, no 65 « L’ego est donc le produit d’une seconde obscurité (avidyâ).
Vient ensuite le mental lourd, tamasique, qui se manifeste sous la forme d’antah-karana
(organes internes) et qui permet d’apercevoir le monde. » R.
Maharshi, no 323 |
antarâtman |
n. phil. l'âme;
le cœur. |
antarmukhi |
tourné vers
l’intérieur (R.
Maharshi, no 513) «
… le mental tourné vers l’intérieur (antarmukhi-manas) est la nivritti.
» R. Maharshi, no
274 |
aparoksha aparokSa |
a. m. n. proche, direct, manifeste, perceptible; présent, actuel | phil. dont on a l'expérience directe. (opp. paroksha) nitya-aparoksha : toujours réalisé. (R. Maharshi, no 57a.) « on dit que la connaissance par ouï-dire (paroksha)
n’est pas stable, mais que celle née de sa propre Réalisation (aparoksha)
est stable.» (R. Maharshi, p. 62) « Or, le Soi est nitya-aparoksha, c’est-à-dire
toujours réalisé, consciemment ou inconsciemment. » R. Maharshi, no 57a. |
apaurusheya
apauruSeya |
a.m.n. de nature non humaine, non créé par l'homme | phil. se dit du Veda, révélé par Brahmâ; cf. shruti. |
apaurusheyatva
apauruSeyatva |
n. phil. doctrine de l'absence
d'auteur humain du Veda. |
âpta |
phil. [nyâya] voyant, personne douée de perception
directe et qui transmet un enseignement. |
âpta-kâma |
qui a satisfait
ses désirs, satisfait | phil. qui connaît l'identité du brahman
et de l'âtman. |
apunarbhava |
m. phil. non renaissance; libération.
(voir punarbhava) |
arpita-mano-buddhi |
f. phil. esprit
et raison soumis (à Dieu). |
arthakriyâ-kâritva |
phil. (essence de
ce qui cause une action efficace) efficacité causale. |
ârya-mârga |
bd. «Noble
Chemin» menant à la cessation de la souffrance selon l'enseignement du Bouddha; cf. ashtânga-mârga. |
asakti |
f. détachement |
phil. détachement du monde et des passions. |
asambhûti |
f. phil. le
Non-manifesté (se dit à propos de la Conscience pure, brahman, la cause
subtratum.) |
asamshakti asaMshakti |
phil. [YV.]
l'indifférence aux pouvoirs surnaturels, 5e niveau de connaissance
[jñâna-bhûmikâ]. |
âsana |
n. siège; poste,
situation | posture, manière d'être assis | phil. posture rituelle de yoga; cf. kukkutâsana,
gomukhâsana, dhanurâsana,
padmâsana, pashcimâtânâsana,
bhadrâsana, mayûrâsana,
râjalîlâsana, lalitâsana,
vîrâsana, shavâsana,
sarvâgâsana, simhâsana,
svastikâsana | phil. le contrôle de son
corps, 3e étape du râja-yoga;
cf. ashtânga-yoga. «
Le véritable âsana, c’est de
reposer sur le Soi. » R. Maharshi |
asat |
m. n. mauvais,
injuste, méchant; faux, inexistant — n. néant; mal, mensonge | phil. le
Néant; l'irréel / non-étant. « Quand vous voyez les objets comme étant multiples ils
sont asat, c’est-à-dire irréels. Mais quand vous les voyez comme étant
le brahman, alors ils sont réels, parce qu’ils détiennent leur réalité
de leur substrat, le brahman. » R.
Maharshi, no 310 « L’asat, dans notre cas, est le ‘je’ contaminé de
l’état de veille. » R. Maharshi, no 314 |
âshrama |
m. n. retraite,
asile, refuge | ermitage | stade de la vie brahmanique; cf. caturâshrama. |
ashtânga-mârga aSTANga-mArga |
m. bd.
"chemin en 8 étapes" menant à l'abolition de la souffrance, selon
l'enseignement de Bouddha: la compréhension droite [samyag-dristi],
l'intention droite [samyak-sankalpa], la parole droite [samyag-vâc], la conduite droite [samyak-karmânta], le mode de vie approprié [samyag-âjîva], l'effort correct [samyag-vyâyâma], l'attention juste [samyak-smriti],
et la méditation correcte [samyak-samâdhi];
cf. ârya-mârga. |
ashtânga-yoga aSTANga-yoga |
m. phil. les 8
pratiques ou étapes du râja-yoga: le contrôle de soi [yama], la
discipline morale [niyama], le contrôle de son corps [âsana],
la discipline du souffle [prânâyâma], la rétraction des sens [pratyâhâra],
la fixation de la pensée [dhâranâ], la méditation [dhyâna] (ou
qqf. tarka ou vîkshana) et la communion spirituelle [samâdhi] |
ashta-siddhi aSTa-siddhi |
f. phil. [yoga] les 8 pouvoirs surnaturels d'un siddha ou de Shiva: animâ le pouvoir de rapetisser, mahimâ le pouvoir de grandir, laghimâ le pouvoir de se rendre léger, kâmâvasâyitâ le pouvoir d'éteindre ses passions, prâkâmya la toute-puissance, vashitva
la volonté irrésistible, prâpti la
supraperception, et îshitva la suprématie
divine. |
ashuddha-sattva |
l’être impur (R.
Maharshi) (voir mishra-sattva et shuddha-sattva) « L’être impur est celui qui est complètement dominé par rajas
et tamas.» R. Maharshi, no 73 |
asmriti asmRti |
f. impossibilité
de se souvenir; oubli. |
asmitâ |
f. sentiment du
moi; égoïsme. (voir ahamkâra) |
âstika |
âstikî [«qui croit en l'existence
(de Dieu)»] croyant, pieux | phil. qui reconnaît l'autorité du Veda; opp. nâstika |
asurya |
a.m.n. immatériel; divin | relatif
aux asurâs — n. phil. spiritualité;
nature divine. |
âtivâhika-sharîra |
le corps subtil
qui survit au corps physique et qui transporte l’individu dans d’autres
mondes. (R. Maharshi) (syn. : sûkshma-sharîra) « Q. : La recherche du Soi semble conduire à l’âtivâhikam,
au puryashtaka ou au jîvâtmâ. Est-ce exact ? R. : Oui.» R. Maharshi, no
631 |
atiyoga-yâna |
bd. discipline du yoga suprême, dernière étape du vajrayâna; elle correspond au dzogchen
de l'ordre tibétain Nyingma. |
âtmahan |
assassin du Soi,
déicide. « En fait, chacun de nous est un « assassin du Soi » (âtmahan)
à chaque moment de sa vie. » R. Maharshi, no 17 |
âtmajña |
a. m. n. qui se
connaît soi-même | phil. [vedânta] qui
connaît l'Esprit. |
âtman âtma |
Ame universelle,
« le Soi », essence immuable de l'être, forme microcosmique du brahman. atma ekam : l’Âme unique «Ainsi Dieu est en fait l’Atman suprême.» Mâ Ananda Moyî, p. 166 «
L’homme est composé d’âme (Atman), d’esprit et de matière. L’Atman
prend deux aspects : l’immuable et le changeant; ce dernier s’appelle
l’univers et le premier s’appelle Dieu.» Sivananda, no 45 |
âtma-lâbha |
« l’atteinte du
Soi » (R. Maharshi, no 57a.) |
âtma-prasâda |
m. phil. grâce
divine du soi; sérénité de l'âme. |
âtma-samarpana Atma-samarpaNa |
n. phil. abandon
du soi, reddition du soi (à Dieu). |
âtma-samstha Atma-saMstha |
établi dans le
Soi (R.
Maharshi) «
Qu’est-ce que ce manas (mental) ? Quand toutes les pensées sont
éliminées, celui-ci devient âtma-samstha (établi dans le Soi). » R. Maharshi, no 294 |
âtma-vichâra |
investigation sur
le Soi ; recherche du Soi R.
Maharshi « Le yoga enseigne le chitta-vritti-nirodha
(maitrise des activités mentales). Mais moi, je recommande l’âtma-vichâra
(la recherche du Soi). C’est un chemin réalisable. » R. Maharshi,
no 485 |
âtma-vidya |
connaissance du
Soi. |
âtma-vishranti |
f. phil. le repos dans le Soi. |
Avalokiteshvara
|
m. bd. [mahâyâna] np. du bodhisattva
Avalokiteshvara, «le Seigneur qui nous observe». |
âvarana
|
voile qui cache la Réalité / obnubilation. « Si le voile (âvarana) est levé, la Vérité est
perçue.» R.
Maharshi, no 513 |
avatâr avatâra |
m. descente |
myth. incarnation divine (not. de Vishnu); cf. dashâvatâra || fr. avatar. « Le Sauveur (Avatar) est un messager de Dieu.» Râmakrishna, no 1036 |
avidyâ |
f. ignorance | bd. l'ignorance, 1re
cause de souffrance [pratîtya-samutpâda]. « Avidyâ est la part du principe primitif
inintelligent dans laquelle Sattva est soumis à Rajas et Tamas. Elle est connue comme Malina Sattva
… » Sivananda, no 39 |
avikârya |
a. m .n. constant; invariable / immuable |
âvritta-chakshus AvRtta-chakSus |
regard introverti,
la définition même de la méditation dans les Upanishads. |
avyâkrta avyAkRta |
a. m. n. phil.
non manifeste [sâmkhya
et yoga] (se dit à propos de la cause substantielle, en parlant de
prakriti) |
avyakta |
a. m. n.
invisible, indécelable, imperceptible; non-manifesté — m. phil. [sâmkhya] la Nature Primordiale [mûla-prakriti] sous sa forme du Non-manifesté ou
Indéterminé, Esprit subtil dont découlent tous les phénomènes du monde
matériel de la Manifestation. |
avyaya |
a.m.n.f. invariable, inaltérable,
constant; indestructible, impérissable. / immuable (J. Herbert) |
bandha |
m. phil.
l'attachement au monde par la chaîne de nos actes; opp. mukti
/ asservissement (R. Maharshi) |
bandhu |
m. relation, association, parenté |
parent, allié, ami, compagnon | phil. lien, connexion, corrélation;
identification entre microcosme et macrocosme, mantra
efficace; cf. nidâna. |
bhagavat-prâpti |
f. phil. la
Réalisation Divine. |
bhakti |
f. amour, zèle,
dévotion, ferveur, adoration; fidélité, hommage; extase | phil. culte,
adoration; not. culte extatique de l'amour divin. « Seule la bhakti est nécessaire. Quant à vairâgya
et viveka, elles viendront toutes seules si nous aimons le Seigneur. » Râmakrishna, no 840 |
bhâva |
m. existence,
présence, état, condition; situation; devenir; transformation en <loc.
ifc.> | caractère, nature, essence; disposition, sentiment; pensée,
intention | émotion, cœur; penchant, affection, amour. bhâva-svarûpa : Amour suprême « La connaissance suprême (jnâna svarûpa) et
l’amour suprême (bhâva svarûpa) peuvent être atteints de la même
façon.» Mâ Ananda Moyî, p. 77 |
bhâvana |
agt. m.f. bhâvanî qui
produit, qui fait apparaître; producteur, créateur — n. production, création
— f. bhâvanâ id. | phil. création mentale, conception, méditation,
imagination | dévotion, foi (en <loc.>). « La bhâvanâ
implique le khanda, la division. » R. Maharshi, no 528 |
|
« La connaissance
suprême (jnâna svarûpa) et l’amour suprême (bhâva svarûpa)
peuvent être atteints de la même façon.» Mâ
Ananda Moyî, p. 77 |
bheda |
m. fente,
brisure; destruction, violation | phil. dualité entre Dieu et l'Univers (opp.
monisme [abheda]). |
bhedâbheda |
m. phil. dualité
et monisme; [vedânta] école professant que
le Brahman et la création sont à la fois séparés
et liés. acintya bhedābheda tattva inconcevable simultanéité de l'unité et de
la différence entre Dieu et l'âme individuelle (résumé de la doctrine de Chaïtanya). «
Tant qu’il y a doctrine, il ne peut y avoir compréhension totale. Ce qui est souligné d’un certain point de
vue sera rejeté d’un autre. Mais où
est l’état dans lequel cessent d’exister (bhedâbheda)
différence et non-différence ? » Mâ Ananda Moyî, p. 130 |
bhedâbheda-vâda |
m. phil. doctrine
professant à la fois la dualité et le monisme; cf. Bhâskara |
bheda-vâda |
m. phil. doctrine
de dualité entre Dieu et l'Univers. |
bhoga |
m. consommation;
nourriture; repas, banquet | plaisir, richesse, jouissance; perception,
sentiment | plaisir sexuel | profit, gain | [phil.] fruit (d'une action),
récompense. (voir phala) |
bhogya-vâstu |
les objets de
plaisirs. (R. Maharshi) « Quelle est la nature de l’illusion ? Tous les hommes
sont dans les griffes du plaisir, c’est-à-dire bhoktâ, bhogyam,
bhoga. Et cela à cause de la
fausse notion que les bhogya-vâstu sont réels. L’ego, le monde et le Créateur sont les
trois principes fondamentaux sous-jacents à l’illusion. » R. Maharshi, no 569 |
bhûman |
la Terre, le
Monde | territoire, sol, terrain; pays, contrée — m. plénitude, abondance;
richesse; multitude | phil. [vedânta]
l'infini. « Le bhûman seul existe. Il
est infini. De son sein s’élance
cette conscience limitée qui s’associe à une upâdhi. C’est l’âbhâsa,
ou conscience réfléchie. Immergez
cette conscience individuelle dans la Conscience suprême. C’est ce qui vous reste à faire. » R. Maharshi, no 68 |
bhûtâ |
a. m. n. f. phil.
[sâmkhya] une substance [tattva] parmi les 5 éléments grossiers [pañcabhûtâni]: âkâsha
l'Éther ou Espace, vâyu l'Air, tejas le Feu, ap
l'Eau et prthivî la Terre; ils dérivent des
5 perceptions [tanmâtra]; cf. sûkshma-bhûta, sthûla-bhûta. |
bîja |
n. graine, germe; semence, sperme |
cause première, origine, source. |
bimbabimbîbhâva |
m. phil. [vedânta] lien entre le miroir et l'image (utilisé
pour qualifier le rapport entre chitti et jîvâtman) |
bindu |
var. vindu m. goutte | point, marque, tache; signe sur
le visage, mouche | math. zéro | phil. symbole de l'Absolu. Centre sur lequel on se concentre en yoga, qui peut-être en différents
endroits, souvent au centre du front ou du coeur. |
bodha |
m. connaissance, perception, conscience; intelligence, compréhension, science. bodha svarûpa : illumination suprême « Toutes
manifestations partielles de la sagesse qui interviennent au cours de la sâdhanâ aboutissent à l’Illumination
suprême (bodha svarûpa). » Mâ Ananda Moyî,
p. 77 |
bodhi |
f. science,
intelligence; connaissance parfaite, révélation | bd. délivrance,
illumination, état d'éveil d'un bouddha. |
bodhitaru |
m. natu. bot. Ficus
Religiosa ou pipal, arbre sous lequel le Bouddha
a connu l'Éveil; son prototype est vénéré à Gayâ;
syn. ashvattha, pippala. |
bouddha buddha |
[pp. de budh] a.
m. n. éveillé, éclairé, savant, sage - m. bd. personne ayant réalisé l'Éveil
libérateur | bd. épithète du Bouddha Shâkyamuni
"l'Éveillé"; né prince Siddhârtha
Gautama à Kapilavastu du roi shâkya Shuddhodana et de la reine Mâyâ (vers 560 avant J.-C.); à l'âge de 16 ans
il épousa la princesse Yashodharâ dont il eut un
fils, Râhula; à l'âge de 29 ans il quitta son
palais pour pratiquer l'ascétisme comme moine errant pendant 6 ans; il reçut
l'Éveil [bodhi] à Gayâ; il fit son premier
sermon en proclamant les Quatre Nobles Vérités [ârya-satya]
dans le parc aux gazelles [mrgadâva] de Sârnâtha, et fonda une communauté, sangha; il
entra dans le parinirvâna à l'âge de 80 ans; il est considéré par
certains fidèles de Vishnu [vaïshnava] comme son 9e avatâra (car il prépare la fin du kali-yuga
en diffusant une fausse doctrine); pour les historiens des religions, Bouddha
et Vishnou son tous deux des représentations du divin solaire. cf. Ananda,
Devadatta, Mâra - n. connaissance. |
brahmacharya |
n. étude du Veda, apprentissage de la science sacrée | soc. 1er
stade de la vie brahmanique [âshrama], état
d'étudiant abstinent s'instruisant auprès de son gourou
| célibat, chasteté, continence | phil. la chasteté, une des vertus [yama] du yoga. « Un vrai brahmachârin ne fait
aucune différence entre le contact d’une pierre, d’un livre ou d’une femme …
C’est la marque d’une parfaite chasteté. » Sivananda, no 541 |
brahman |
l'Absolu,
principe suprême indifférencié. « Le monde n’existe pas hors de Brahman. Dieu (Îshvara),
l’homme terrestre (jîva) et l’univers (jagat) sont trois aspects
différents du pur Brahman.» Sivananda, no 31 |
brahmânda brahmANDa |
[«œuf cosmique»] l'univers. |
brahmarandhra |
n. fontanelle, 10e
ouverture du corps humain | phil. [vedânta]
«l'ouverture de Brahmâ», région du cerveau située
sous la fontanelle antérieure, siège de l'Esprit [manas],
des perceptions [tanmâtra], et du corps
subtil de l'âme [sûkshma-sharîra]; [yoga] emplacement du sahasrâra-chakra. |
brahmavâdin |
agt. m. qui
enseigne le Veda | phil. qui professe la doctrine
du vedânta. |
brahma-vihâra |
phil. conduite
pieuse, qualité morale; on en distingue quatre: la fraternité [maïtrî], la gaieté [muditâ],
la compassion [karunâ] et l'équanimité [upekshâ]. |
bubhukshu bubhukSu |
agt. m. affamé |
phil. qui désire jouir du monde; opp. mumukshu. |
buddhi |
f. phil. [sâmkhya] l'essence (tattva) de
l'Intellect, premier constituant de l'instrument interne (antah-karana). «
… quand le mental fonctionne on l’appelle esprit; quand il choisit et décide,
il est intellect (buddhi).» Sivananda, no 65 |
chaïtanya |
n. esprit, conscience,
sensation. shuddha-chaïtanya : pure Conscience « L’unique chaitanya [conscience] opère à travers
tout ; …» R. Maharshi, no 471 «
Une répétition prolongée du mantra avec une attitude mentale
appropriée, éveille la conscience profonde (chaitanya) » Sivananda, no 560 |
chaïtya |
m. âme
individuelle. |
chakra |
phil. [yoga]
centre d'énergie psychique, dont les 7 principaux sont : mûlâdhâra, svâdhisthâna,
manipûra, anâhata, vishuddha, âjnâ et sahasrâra. |
chakshus chakSus |
n. œil; vue,
vision | phil. [sâmkhya] le sens [buddhîndriya] de la vue; la
perception [tanmâtra] associée est la forme [rûpa]; syn. akshi. |
chamatkâra |
m. étonnement, surprise; émerveillement, miracle | not. plaisir causé par une composition littéraire; c'est l'essence du rasa. « Mais ce corps-ci
n’a pas toujours le kheyâla (la
Volonté-conscience divine) pour dire toutes choses. Tout cela appartient au
royaume du merveilleux (chamatkâra).» Mâ Ananda Moyî, p. 126 |
chârvâkâs |
pl. les adeptes
de Chârvâka; ils sont athées et ne croient qu'aux
témoignages de leurs sens; ils n'admettent comme moyen de connaissance
légitime [pramâna] que la constatation
directe par perception [pratyaksha]. |
chetana |
m. n. conscient,
sensible, sensé, intelligent — m. homme intelligent | esprit, pensée,
conscience — n. intelligence, âme — f. chetanâ
conscience, sensibilité; compréhension, intelligence. |
chidvyoman |
espace [infini]
de la conscience. (R. Maharshi, no 16) « … la Réalisation consiste à atteindre l’âtman
(le Soi), lequel est l’espace [infini] de la conscience, le chidvyoman,
à la différence de l’expansion du mental, le chittavyoman. » R.
Maharshi, no 16 |
chinmayi |
Conscience pure /
Intelligence pure. « … tout est Conscience pure (chinmayi) et rien
que cela : nâma, dhâma – tout … » Mâ
Ananda Moyî, p. 143 |
chit |
Conscience pure. « Abandonnez-vous à chit (intelligence pure) pour
réaliser sat (existence pure).» Râmakrishna, no 1096 « Dieu est toute connaissance et l’homme ne peut en
connaître la vraie nature tant qu’il n’a pas réalisé le Soi. A ce moment,
l’homme découvrira que Dieu n’est autre que lui-même, l’Atman unique, le Soi
unique, qu’Il est avec forme en tant que monde et sans forme en tant que chit,
la Conscience pure.» Mâ Ananda Moyî, p. 245 «
Ainsi, le mental, rendu libre de pensées et immergé dans le Cœur, est pure
Conscience (chit).» R. Maharshi, no 589 |
chitta |
a. m. n. pensé,
remarqué, compris — n. connaissance; pensée; esprit, intelligence; cœur,
sagesse | phil. [vedânta]
l'essence (tattva) de la Conscience, 4e constituant de
l'instrument interne (antah-karana); son siège est le cœur, où il est
associé à l'Ame (jivâtman).
Peut aussi parfois avoir le sens d’inconscient, réservoir de ce qui
peut remonter à la conscience. « « Chitta »
est le nom du contenu mental … De lui procèdent trois vrittis ou mouvements :
manas, buddhi, ahamkâra.» Sivananda,
no 65 « Le chitta (contenu mental) est comme un lac
tranquille dont les pensées sont comme de faibles vagues …» Sivananda,
no 151 |
chitta-mâtra |
m. phil. doctrine
du rien-que-pensée, idéalisme. |
chitta-nâsha |
m. phil.
cessation de l'activité mentale. |
chitta-nirodha |
contrôle mental. « La dévotion a pour but de favoriser le contrôle mental
(chitta-nirodha) et la concentration.» R. Maharshi, no 31. |
chitta-vritti chittavRtti |
f. état d'esprit,
état émotionnel | imagination, pensée consciente; cogitation | impression,
pensée rémanente | phil. [yoga] processus
cognitif, formation de concepts; [YS.] il comprend le jugement de validité [pramâna], le discernement d'ambiguïtés [viparyaya], la classification en alternatives [vikalpa], la perte d'attention [nidrâ], et l'appel à la mémoire [smriti]. |
chitta-vritti-nirodha chitta-vRtti-nirodha |
[nirodha] m. phil. [«répression des mouvements de
la pensée»] contrôle du mental, arrêt de la pensée; étape du yoga nécessaire à l'obtention de l'asamprajñâta samâdhi. « Le yoga enseigne le chitta-vritti-nirodha (maitrise des activités mentales).
Mais moi, je recommande l’âtma-vichâra (la
recherche du Soi). » R. Maharshi,
no 485. |
chitti |
f. pensée,
intention. |
dama |
m. maison,
demeure | maîtrise de soi, empire sur soi-même, contrôle de ses passions |
discipline, fermeté; domination, domptage; punition | phil. [vedânta] l'ascèse, comprenant l'abstention, l'une
des 6 vertus cardinales [shat-sampad]. —
ifc. qui dompte, qui maîtrise, qui contrôle || gr. δομος;
lat. domus; ang. to tame; all. zähmen; fr.
dompter. |
dâna |
n. don, présent;
générosité, libéralité; charité | bd. la générosité, une des 6 perfections [pâramitâ] du bodhisattva. |
darpana darpaNa |
m. miroir [«qui rend vain»]. |
darshana darshan (auj.) |
n. vue, vision;
aspect | visite; spectacle | soc. vision de l'idole dans le sanctuaire d'un
temple | phil. méthode, point de vue doctrinal, école de pensée, système
philosophique, doctrine de salut; cf. saddarshana. atma-darshan : vision du Soi « C’est le véritable darshan : obtenir la
réponse sans savoir ce qui s’est passé.» Mâ Ananda Moyî, p. 97 |
deha |
m. n. corps; forme; masse — ifc. ayant l'apparence de. deha-vâsanâ : attachement au corps. « Aussi longtemps que vous vous
identifiez avec votre corps (deho) votre nature vient vous pousser à
réclamer : Donne-moi, donne-moi.» Mâ Ananda Moyî,
p.141 « Puis, s’élève la
question : « Qui suis-je ?» Le Soi seul. C’est cela la contemplation. …
En suivant cette méthode, l’attachement au corps (deha-vâsanâ) est
détruit. L’ego s’évanouit. Seul brille le Soi. » R. Maharshi, no 34 |
dehaïva âtma |
« seul le corps est moi-même ». (acte
de foi athée) (voir dehâtma-buddhi et deho nâham) « … l’ajñânî pense dehaiva âtma
(seul le corps est moi-même) tandis que le jñânî sait que tout procède
du Soi (âtmamayam sarvam) … » R. Maharshi, no 383 |
dehâtma-buddhi |
l’idée « je suis le corps » (voir dehaïva âtma et deho nâham) « La fausse association avec le corps est
appelée dehâtma-buddhi (l’idée « Je suis le corps »). Cette idée doit
être détruite si l’on veut avoir de bons résultats.» R. Maharshi, no 286 « Le karma est effectif tant qu’il y
a la dehâtma-buddhi, c’est-à-dire l’idée « Je suis le corps ».» R. Maharshi, no 383 |
deho nâham |
« Je ne suis pas le corps. » (syn.: nâham chintâ) (voir dehaïva âtma et dehâtma-buddhi) « Ce sont les vâsanâ qui en empêchent la continuité ; quand la
pratique du manana cesse, ils s’élèvent avec une vigueur accrue. Ils
doivent être maitrisées. Une telle maitrise consiste à se rappeler deho nâham
(Je ne suis pas le corps) et à s’accrocher à l’expérience directe que l’on a
obtenue au cours du manana (réflexion).» R. Maharshi, no 57a |
deva |
a. m. n. f. devî brillant | divin — m. dieu [«être de
lumière»] | pl. devâs myth. les dieux; cf. trayastrimsha | roi, sa majesté — f. devî déesse; reine | phil. np. de Devî, la Déesse || lat. divus;
fr. divin. |
devatâ |
f. divinité,
déité | effigie d'un dieu, idole. |
« devo bhutva devam yajeta » |
« étant devenu
le dieu qu’on adore », « faire naitre le divin en soi ». |
dhâranâ dhAraNA |
f. règle, loi |
parfaite compréhension, certitude | phil. [yoga]
concentration de l'esprit avec arrêt du souffle, ou fixation de la pensée, 6e
étape du râja-yoga, obtenue par ekâgratâ; cf. ashtânga-yoga. |
dharma |
m. n. loi,
condition, nature propre | loi physique, ordre naturel | devoir; législation
| bien, vertu, justice, mérite | soc. le devoir de sa caste, un des buts de
l'existence [purusârtha] | phil. le Devoir,
le Droit et la Justice | bd. la Loi, un triratna. « Cheminer sur la route que l’on ne peut abandonner et
qui mène à la réalisation de son Soi propre, c’est cela le dharma.» Mâ
Ananda Moyî, p. 296 « Tout ce qui contribue à unir et à développer l’amour et
la fraternité dans l’univers est dharma.» Sivananda, p.
180 |
dharma-kâya |
bd. le «corps essentiel», symbolisant
l'Être absolu présent dans la nature spirituelle de tout homme; syn. vajra-kâya. |
dhruva |
a.m.n. ferme, solide, fixe;
permanent, perpétuel, immuable, éternel; sûr, certain —n. certitude — f. dhruvâ l'ici, indiqué par la direction [dik] du
nadir. |
dhyâna |
n. méditation,
contemplation mentale | phil. la méditation, 7e étape du râja-yoga; cf. ashtânga-yoga
| bd. la méditation, une des 6 perfections [pâramitâ]
du bodhisattva. « … méditer (dhyâna),
c’est être absorbé dans la contemplation de Lui; aucune place n’y est laissée
au désir.» Mâ
Ananda Moyî, p. 254 |
dîksha dIkSa |
f. initiation. sparsa-dîksha : initiation par le toucher ; chakshur-dîksha :
init. par le regard. « En ce qui concerne dîksha (l’initiation) :
Celui qui vous donne l’initiation vous conduira jusqu’au point où lui-même
est arrivé. » Mâ Ananda Moyî, p. 110 |
dish |
f. direction, sens, point cardinal; région, quartier du ciel; lieu, endroit; ciel, espace | phil. l'Espace, l'une des 9 substances [dravya] du vaïsheshika| pl. dishas les cieux; l'horizon, le lointain, l'espace | myth. les 6 Dishas ou directions de l'espace, personnifiant les 4 points cardinaux: prâcî l'Est, dakshinâ le Sud, pratîcî l'Ouest et udîcî le Nord, plus ûrdhvâ le zénith et dhruvâ l'ici. (signifiant aussi ce qui est stable, le pôle). |
divya-chakshus divya-chakSus |
n. vision divine — a. m.n. qui a la
vision divine. |
drik dRk |
le sujet
percevant (opp. drishya) (R. Maharshi) «
En recherchant le drik, jusqu’à ce que tout drishya
disparaisse, le drik deviendra de plus en plus subtil jusqu’à ce que
seul le drik absolu subsiste. » R. Maharshi, no 25 |
drishti dRSTi |
f. vue, vision; regard, coup d'œil, œil; notion, point de vue | compréhension, intelligence; connaissance. Ishvara-drishti : vision du Seigneur yoga-drishti : regard yoguique (qui permet de Voir,
d’intervenir à distance) |
drishti-srishti-vâda dRSTi-sRSTi-vAda |
l’une
des 3 doctrines de l’Advaïta. (voir
ajâta-vâda et srishti-drishti-vâda) « Le drishti-srishti-vâda,
ou la doctrine de la création simultanée, est illustrée ainsi : deux amis
dorment côte à côte. L'un d'eux rêve qu'ils partent ensemble à Bénarès et
reviennent. A son réveil, il raconte à son ami qu'ils sont allés tous
deux à Bénarès. Celui-ci le nie. L'affirmation est vraie du point
de vue du premier et la négation est vraie du point de vue du second.» R. Maharshi, no 383 |
drishya
dRshya |
n. objet visible. / l’objet perçu
(opp. drik) (R. Maharshi) « L’élimination de drishya signifie l’élimination des identités séparées du sujet et de l’objet. L’objet est irréel. Tout drishya, y compris l’ego, constitue l’objet. Lorsqu’on élimine l’irréel, la Réalité subsiste.» R. Maharshi, no 25 |
drishya-vilaya
dRshya-vilaya |
« disparition du monde objectif » « Elle [drishya-vilaya] est accomplie lorsque le sujet
relatif, c’est-à-dire le mental, est éliminé. Le mental est le créateur du
sujet et de l’objet et la cause de la conception dualiste. C’est donc lui qu provoque la fausse
notion d’un soi limité et de toute la souffrance qui en découle. » R.
Maharshi, no 25 |
duhkha duHkha |
m. n. pénible,
désagréable, douloureux; difficile, malaisé [«dont l'essieu tourne
difficilement»] — n. malheur, mal; souffrance, peine, douleur (opp. sukha) | phil. [vaïsheshika]
la propriété [guna] de la peine. sarvam duhkham bd. (1e
Noble Vérité [ârya-satya]) tout est
souffrance. |
dvaïta |
n. phil.
dualisme, dualité; doctrine prêchée par Madhva. « Dualité (dvaïta) et non-dualité (advaïta)
sont toutes deux éternelles. Il ne s’agit que d’un angle de vision différent.
» Mâ Ananda Moyî, p. 118 «
L’identification avec le corps est le dvaita.
La non-identification est l’advaita.
» R. Maharshi, no 35 |
dvaîtâdvaîta |
doctrine selon
laquelle la Réalité ultime est à la fois duelle et non duelle selon le point
de vue d’où on la contemple. (Mâ) «
Et Lui qui se manifeste Lui-même sous la forme de glace, il ne peut donc être
question de Le considérer comme éternel et non éternel. C’est pourquoi l’on
peut parler de dvaïtadvaïta,
c’est-à-dire que dualisme et non-dualisme sont tous deux des faits
d’expérience – de même que vous pouvez être tout à la fois un père et un
fils. » Mâ
Ananda Moyî, p. 155-156 |
dvandva-moha |
m. phil. illusion
des dualités. |
eka |
m.n.f. un, l'un,
unique; seul, solitaire, seulement. / l’Un. « Pour un homme fortement attaché à eka (l’Un), où
sont les dharma ? Cela
signifie : « Soyez immergé dans le Soi.» » R.
Maharshi, no 58 |
ekâgra |
a.m.n. attentif, concentré; qui a
l'attention soutenue sur une seule chose | qui a un but unique; absorbé dans
<loc.> | phil. attention yogique; myth. c'est la raison de la
suprématie d'Arjuna comme archer. |
ekâgratâ |
f. phil.
concentration mentale parfaite, nécessaire à la fixation de la pensée [dhâranâ] en yoga,
ou [bd.] à la contemplation du vide [shûnya]. |
ekam eva advaïtam |
« Je suis l’Un
sans second » (Sivananda, no 298) |
ekânta |
a. m. n.
exclusif, absolu [«qui n'a qu'un but»] — m. endroit solitaire; but unique;
nécessité, exclusivité | phil. dévotion à un seul objet, monothéisme. ekântavâs : ermitage |
ekâyana |
n. chemin étroit | seule conduite à
tenir | politique | concentration sur un but unique / voie unique. |
Gaudapâda GauDapAda |
np. du maître Gaudapâda (1er siècle), commentateur de plusieurs leçons [upanishad], proche du bouddhisme; c'est un précurseur de l'advaïta de Shankara. |
gourou guru |
m. précepteur,
guide spirituel, maitre; Dieu incarné. « Le gourou est le médiateur qui amène l’homme à
Dieu.» Râmakrishna, no 1016 « Le mental cosmique, se manifestant en de rares
individus, est capable d’effectuer chez autrui la jonction entre le mental
individuel (faible) et le mental universel (fort) des profondeurs de
l’homme. Un tel être rare est dénommé
gourou ou Dieu manifesté.» R. Maharshi, no 188 |
granthi |
nœud; jointure, articulation. (voir hridaya-granthi) « Mais
lorsque le mental est tourné vers l’intérieur, non seulement la santé ne peut
pas en être affectée, mais encore, si l’on fixe sa pensée sur Dieu, tous les
noeuds (granthi) dont est composé
l’ego sont démêlés, et ainsi ce qui doit être réalisé sera réalisé. » Mâ Ananda Moyî, p. 258 |
guna guNa |
m. qualité,
propriété, attribut | mérite; grande qualité, excellence | phil. [sâmkhya] qualité caractérisant l'une des trois
essences de la nature: sattva (pureté,
vérité), rajas (force, désir), et tamas (ignorance, inertie). « Qu’est-ce donc qui existe ici ? … Lui-même en tant que
qualité (guna), et pour cette raison on le nomme saguna (avec
qualité).» Mâ Ananda Moyî, p. 105 |
gurudeva |
m. phil. maître
vénéré comme dieu vivant. |
hetu |
m. agent, cause, moyen, condition | phil. [nyâya] cause logique, raison du syllogisme [pañca-vayava] « Les vâsanâ
sont de deux sortes : bandha-hetu
(causant la servitude) et bhoga-hetu
(causant la joie). » R. Maharshi, no 515 |
Hiranyagarbha HiraNyagarbha |
m. myth. np. de Hiranyagarbha «Embryon d'or», épithète de Brahmâ qui engendre l'Univers | phil. l'Esprit
manifesté. / aspect subtil universel en état de rêve (R. Maharshi, no 617) « Le mental cosmique est Hiranyagarbha ou Brahman.
C’est la somme des mentaux, le fil qui les relie tous. .. est aussi prâna cosmique.
» Sivananda, p. 86 |
hridaya hRdaya |
n. cœur; entrailles, poitrine | (au
fig.) cœur; pensée, esprit, intelligence / le Cœur,
centre spirituel dans le corps (R. Maharshi, no 97) «
Le Cœur n’est pas physique ; il est spirituel. Hridaya (hrit + ayam) veut dire : « Ceci est
le centre.» C’est de là que jaillissent les pensées, c’est par cela qu’elles
subsistent et c’est là qu’elles se résorbent. Les pensées sont le contenu du mental et elles façonnent
l’Univers. Le Cœur est le centre de tout. »
R. Maharshi, no 97 «
Le cœur qui cesse de battre et le cœur réel (hridaya) ne sont pas
identiques …» Mâ
Ananda Moyî, p. 343 |
hridaya-granthi hRdaya-granthi |
le nœud du Cœur (R.
Maharshi) (voir granthi) « La Félicité illimitée. C’est la réalisation du Soi; et
ainsi, le hridaya-granthi (le nœud du Cœur) est tranché totalement.
Les illusions de l’ignorance et les tendances néfastes et sempiternelles du
mental qui constituent ce nœud sont détruites. Tous les doutes sont dissipés et la servitude du karma
prend fin. » R. Maharshi, no 349 |
idam |
pn. dém. n. ceci;
ce, cet, ces [ici] (opp. asau); il, son,
leur — m. cf. ayam — f. cf. iyam — n. ce monde — adv. ainsi; maintenant; ici. |
indrapurî |
phil. [vedânta] siège de l'Âme [âtman]
dans le Cœur; cf. ânandamaya-kosha. |
indriya |
n. véd. force
physique, puissance | sens, faculté sensitive corr. à un organe des sens; cf.
buddhîndriya | faculté d'action corr. à un
organe physique; syn. karmendriya | phil. [sâmkhya] l'une des 10 perceptions [tattva] comprenant les 5 sens [buddhîndriya] et les 5 facultés d'action [karmendriya]; [yoga]
énergie causale. « Le mental et les indriyas ne sont qu’une seule
chose, ces derniers étant le prolongement du premier… Si vous pouvez
maitriser le mental vous dominez les indriyas.»
(Sivananda, p. 115, n 145) |
îshitva |
n. supériorité,
suprématie | phil. [yoga] la suprématie
divine, un ashtasiddhi; ce pouvoir permet
de créer et de ressusciter. |
ishta-devatâ iSTa-devatA |
f. divinité
d'élection. «
Plus vous penserez à votre Bien-aimé (Ishta),
plus votre foi croitra. » Mâ Ananda Moyî, p. 289 |
Îshvara
|
phil. Dieu
suprême, Seigneur ; phil. [yoga] divinité d'élection, Dieu intérieur.
/ aspect causal universel en sommeil profond (R. Maharshi, no 617) Îshvara-ârâdhanâ : adoration de Dieu Îshvara-shakti : aspect actif de la Réalité Îshvara-prasâda : grâce divine Îshvara-drishti : se voir en tant que Dieu « L’Etre immanent est appelé Îshvara.» R.
Maharshi, no 589 |
iti
iti |
phil. [vedânta] ceci aussi, cela aussi (cette formule
évoque l'omniprésence du brahman dans toute
chose), voie positive par rapport à la voie négative neti, neti. |
jada jaDa |
a. m. n. engourdi, inerte, immobile,
insensible; abasourdi, ahuri; stupide, sot, imbécile / non conscient, non
sensible (R. Maharshi,
Sivananda) «
L’état présent est dû au mélange de chit (conscience) avec jada
(non-conscience).» R. Maharshi, no 136 «
La matière ne se connait pas elle-même et ne connait pas les autres. Elle est donc jada, c’est-à-dire
insensible. »
Sivananda, no 41 |
jagat |
m. n. mobile,
mouvant — n. ce qui se meut, le vivant; le règne animal; opp. tasthivat | le monde, l'univers. « L’univers (jagat) est irréel (mithyâ)
lorsqu’on le considère du point de vue de l’Absolu.» Râmakrishna,
no 1084 «
Le monde (jagat) appartient au
Seigneur; il est né de Sa volonté, de Son imagination. Dieu joue avec
Lui-même. Il S’égare Lui-même pour le plaisir de Se retrouver. La création
n’a ni commencement ni fin.» Mâ Ananda Moyî, p. 161 |
jâgrat |
a.m.n. qui veille, éveillé; surveillant / état
de veille «
… dans l’état de veille (jâgrat), le corps grossier perçoit les noms
et les formes eux aussi grossiers … » R. Maharshi, no 2 |
jananântara |
n. phil.
naissance ou existence antérieure. |
janman |
n. naissance,
origine; existence, vie — m. géniteur, père — a. m. n. ifc. janma né de. punarjanman
n. phil. renaissance, nouvelle naissance. «
De telles pensées entrainent un janman (naissance) qui leur permettra
de s’accomplir.» R. Maharshi, no 542 |
japa |
récitation à voix
basse de paroles sacrées. « Japa signifie la répétition silencieuse des Noms
du Seigneur, quand on est assis dans un endroit solitaire.» Râmakrishna,
no 514 « Quand le japa devient naturel, il est appelé
Réalisation.» R. Maharshi, no 401 «
Le japa ou répétition constante de son mantra produit des
vibrations de pureté sans lesquelles aucun progrès spirituel n’est
réalisable.» Sivananda, no
485 |
jâtismara |
m. phil. souvenir
des existences antérieures. |
jîva |
vivant, vif - vie, âme individuelle. « Le Jiva est le Moi uni aux sens.»
(Sivananda, p. 67, no 47) « La croyance que
Dieu n’existe pas en vous enchaine le jîva ...» Mâ
Ananda Moyî, p. 182 |
jîvan-mukti |
f. phil. « libéré
vivant » état de libération, but ultime du yoga. « … l’état du jîvanmukta est comparé au reflet
d’un miroir sans tache dans un autre miroir semblable. Que peut-on trouver
dans un tel reflet ? Le pur âkashâ (éther). » R. Maharshi, no 513 |
jîvâtman jîvâtmâ |
m. phil. l'Âme individuelle; l'Être incarné. « Le jîvâtman peut se comparer à de l’eau
impure. La contemplation de Dieu le
purifie et finalement il se révèle être le Paramâtman Lui-même.» Mâ Ananda Moyî, p. 166 |
jñâna |
n. connaissance,
savoir, science; sagesse; syn. vidyâ |
perspicacité; intelligence, pensée; conscience; syn. buddhi. « Plus un homme
est attaché au monde et moins il a de chances d’atteindre jnâna ; » Râmakrishna, no 629 |
jñâna-bhûmikâ |
f. phil. niveau
de connaissance; cf. sapta-jñâna-bhûmikâ. « Ceux qui ont atteint les quatre derniers bhûmikâ sont dénommés
respectivement : brahmavid, brahmavidvara, brahmavidvarya et brahmavidvarishtha.
» R. Maharshi,
no 256 (vara bon, varya meilleur, varishta excellent) |
jñâna-chakshus jñâna-chakSus |
« l’oeil de la Connaissance » où voyant, vu, vision font un. « Le terme jñâna-chakshus [l’œil de la connaissance] ne
veut pas dire qu’il est un organe de perception comme les autres organes des
sens. La télépathie, etc. ne sont pas des fonctions du jñâna-chakshus.
Aussi longtemps qu’il y a un sujet et un objet, il ne s’agit que d’une
connaissance relative. Le jñâna se situe au-delà de la connaissance
relative. Il est absolu.» R.
Maharshi, no 500 |
jñâna-drishti jñâna-dRSTi |
compréhension subtile. R.
Maharshi, no 364 |
jñâna-lakshana jñâna-lakSaNa |
signes de sagesse.
R. Maharshi,
no 610 |
jñâna-mârga |
m. phil. voie de
la connaissance. |
jyotis |
var. jyotir n clarté, lueur, lumière; éclair | étoile,
corps céleste, clair de lune | phil. le Saint Esprit, ou lumière spirituelle
divine exprimant Dieu en tant que synthèse d'Harmonie, Sagesse et Lumière; jyotis abolit la distance entre la connaissance
et l'action et apporte non seulement sukha
ou le bonheur mental mais aussi ânanda ou
la joie et la félicité divines. jyoti-darshana : vision de lumière âtma-jyotis : conscience de l’ego |
kaïvalya-mukti |
f. phil.
libération éternelle (des renaissances); but ultime du râja-yoga. |
kâla |
m. temps, occasion | phil. le Temps,
l'une des 9 substances [dravya]
du vaïsheshika
| la destinée, la mort | myth. np. de Kâla,
épithète de Yama, le dieu de la mort, sous son aspect du Temps ||
lat. kalandae; fr. calendrier. |
kalpa |
a. m. n. myth. période cosmologique d'un jour de Brahmâ, durée d'une création de l'univers, valant 1000 grandes ères [mahâ-yuga] (environ 4,32 milliards d'années); chaque kalpa se compose de 14 ères de Manu [manvantara]; cf. mahâ-kalpa | phil. le rituel, un des 6 membres du Veda [vedânga] || lat. corpus. |
kâma |
m. souhait, désir;
amour | soc. le plaisir, un des buts de l'existence [purushârtha]
| myth. np. de Kâma «Désir», jeune dieu de l'amour
en tant que désir; son arme est un arc de canne à sucre dont la corde est
faite d'abeilles, et il possède 5 flèches de fleurs [puspabâna]
avec lesquelles il excite le désir amoureux: le trouble amoureux [ketaka], la brûlure d'amour [dahana]
(ou samdîpana), le désir sexuel [bilva], le plaisir du sexe [mohana],
et la jouissance sexuelle [harsana]; véd.
il est identifié à la forme d'Agni du feu dévorant
de la passion; il est le fils de Dharma et de Shraddhâ; son corps fut consumé par la colère de Shiva dont il avait troublé l'ascèse; (ensuite, à la
demande de Vishnou, Shiva lui a redonné une forme, mais universelle, ce qui
évoque le travail de transmutation qu’opère le yogui.) |
kârana kAraNa |
n. raison, cause,
origine; principe | signe, marque | moyen; instrument | père (cause de la
conception); dieu (cause de la création) | phil. cause nécessaire. |
kârana-sharîra kAraNa-sharIra |
n. phil. [vedânta] corps causal ou originel de l'âme, formé
d'ânandamaya-kosha (l’enveloppe spirituelle ou
béatifique). « Le corps par lequel on peut réaliser la vision de Dieu
et jouir de l’union avec Lui est le corps causal ou corps d’extase, le kârana
sharîra.» Râmakrishna,
no 1342 |
karma karman |
phil.
accumulation de mérites et de fautes au cours des existences passées;
rétribution de conduite passée; destinée. |
phil. [vaïsheshika] la catégorie [padârtha] des activités; la tradition en donne 5:
utksepana l'élévation, avaksepana
l'abaissement, âkuñcana la contraction, prasârana l'expansion et gamana
le déplacement. « Le karma recouvre trois aspects : le prârabdha,
l’âgâmi et le sanchita.
Pour qu’il y ait karma, il faut qu’il y ait le kartrtva
(le fait d’être un agent) et le kartâ (l’agent).» R.
Maharshi, no 383 |
karma-phala |
phil.
conséquences de l'action; on distingue les conséquences immédiates [prârabdha], potentielles [samchita],
et futures [âgâmika] |
karma-traya |
les trois
karmas : sanchita, âgâmin, prârabdha.
R. Maharshi |
kartr kartR |
agt. m. qui fait, qui agit, actif; créateur, auteur | f. kartrâ créatrice. |
kartritva |
l’auteur de ses
actes « L’âjñânî a toutes sortes de vâsanâ
(tendances), notamment celles de penser qu’il est l’auteur de ses actes (kartritva)
et qu’il est celui qui jouit de leurs fruits (bhoktritva), tandis que
le jñânî a cessé de penser qu’il est l’auteur (kartâ) » R. Maharshi, no
513 |
karunâ karuNA |
f. pitié,
compassion / miséricorde | phil. la compassion, une des quatre qualités
morales [brahma-vihâra]. |
kârya |
a.m.n. devant être fait, devant ou
pouvant être accompli; juste, convenable | phil. produit, créé; opp. nitya
— n. affaire, occupation, ouvrage; travail; intérêt; tâche, devoir,
responsabilité; le bien | effet, résultat; motif, but, dessein, objet || ang.
care. |
kâyastha |
phil. l'Esprit Suprême «qui réside dans le corps». |
kevala |
a. m. n. seul,
isolé; pur, absolu, entier. « Dans le kevala, le mental reste immergé dans la
lumière du Soi …» (R. Maharshi, p.
257) |
kîrtana kîrtan (auj.) |
n. mention, récit; éloge, louange |
litanie de louanges à une divinité; chant dévotionnel. |
ko ’ham |
« Qui suis-je ? » R. Maharshi,
no 54 |
kosha |
m phil. [vedânta]
l'une des 5 enveloppes de l'âme, qui sont annamaya-kosha l'enveloppe
matérielle [«qui se nourrit»] et, prânamaya-kosha l'enveloppe des
souffles vitaux, formant le corps grossier [sthûla-sharîra];
manomaya-kosha l'enveloppe de pensée et, vijnâmaya-kosha
l'enveloppe de discernement, formant le corps subtil ou intellectuel [sûkshma-sharîra]; et enfin, ânandamaya-kosha
l'enveloppe spirituelle ou extatique formant le corps causal ou originel [kârana-sharîra]. « En bref, le ‘Je’ (Soi) se situe au-delà de ces cinq
enveloppes (kosha).» R. Maharshi,
no 24 |
krama-mukti |
libération par
degrés (R. Maharshi)
opp. sâdhya-mukti. L’âme ne se réincarnera pas mais continuera son chemin dans les
plans subtils et obtiendra la Libération complète au moment de la dissolution
(pralaya), à la fin du cycle. |
kripâ kRpA |
f. compassion,
pitié, tendresse. «
La grâce divine (kripâ) implique
une descente en l’homme de quelque chose, sans cause intelligible, qui arrive
au moment voulu par Sa grâce. » Mâ Ananda Moyî, p. 286 |
kriyâ-yoga |
phil. [mod.]
pratique du yoga intégrée à la vie active,
doctrine enseignée par Yogânanda, et auparavant par Lahari Mahashay à Bénarès dans la seconde
moitié du XIXe siècle. |
kulâcâra |
m. phil. [tantr.]
la «voie de la famille», doctrine développée dans le Kulârnava
tantra, enseignant le monisme par la
transgression des contraires; cf. makârapañcaka. |
kundalinî kuNDalinI |
f. phil. [yoga] «
la Lovée », épithète de la Shakti sous la forme du serpent kundalinî,
force psychique qui s’élève lors du kundalinî-yoga pour éveiller
successivement les 6 centres d’énergie
(chakra) en les transperçant. « Un éveil
spirituel ne peut avoir lieu que si la kundalinî est tirée de son
sommeil. » Râmakrisnna,
no 1345 « Les
pratiques qui visent à éveiller la kundalinî ne doivent être
entreprises qu’à seule fin de trouver Dieu. » Mâ Ananda Moyî, p. 344 |
kûtastha kUTastha |
a. m. n. qui
est au sommet; à la tête de | phil. inaltérable, inamovible; uniforme,
constant; absolu, suprême / immuable — n. phil. l'âme unique, le Soi. |
laya |
m. absorption dans, attachement à; disparition, dissolution, mort; fin du monde / fusion temporaire du mental avec l’Infini. « Le but du
yogi doit être de détruire le mental et non pas de plonger en état de laya.» R. Maharshi, no 76 |
lîlâ |
f. phil. le Jeu
Divin du déploiement des formes, créant l’illusion (mâyâ) du monde des
apparences. « Seule existe la lîlâ de Dieu. Qui d’autre pourrait avoir une lîlâ.» Mâ Ananda Moyî, p. 147 |
linga-sharîra
liNga-sharIra |
corps subtil :
il comprend buddhi, chitta, ahamkâra. |
madâmada |
a.m.n. phil. passionné et impassible
à la fois (qualifie la nature duale du divin âtman) |
mahâbhâva |
faîte suprême de l’amour (Amour) (Mâ Ananda Moyî, p. 259) « Au faîte suprême de l’amour (mahâbhâva) exubérance, émotions excessives et tout ce qui s’en rapproche ne peuvent tout simplement pas se produire. Aucune comparaison n’est possible entre excitation émotive et amour suprême; ils sont totalement défférents l’un de l’autre. » Mâ Ananda Moyî, p. 259-260 |
Mahâkâla
|
myth. np. de Mahâkâla «Grand destructeur», épithète de Shiva sous sa forme terrible; on le représente noir et
effrayant./ l’aspect personnel du Dieu absolu. |
mahâ-kalpa
|
m. phil. grand cycle de temps de
l'existence de Brahmâ, pendant 100 ans brâhmiques, c.-à-d. 311 000 milliards
d'années; il se termine par une grande extinction [mahâ-pralaya]; puis
Vishnou-Nârâyana dort sur le dragon Vestige, [Shesha], symbolisant le résidu
de l'Univers brûlé par le feu cosmique, jusqu'au cycle suivant de naissance
de Brahmâ. |
mahâmoha
Mahâmoha |
m. phil. illusion
divine suprême | myth. np. de Mahâmoha «le Malin»,
symbolisant le pouvoir divin d’illusion, fils de Manas
et de Pravritti. |
mahâ-pralaya
|
m. phil. dissolution
de l’univers dans la prakriti originelle à
l’extinction de Brahmâ (à la fin d’un mahâ-kalpa, tous les 100 ans brahmiques, c.-à-d.
311 000 milliards d’années). |
Maharshi, Râmana
MaharShi, rAmana |
np. du philosophe
Râmana Maharshi, né Venkata Râmana
Aïyer près de Maduraï (1879–1950); il fonda un âshrama
au pied de la montagne d’Arunâchala, à Tiruvanamalai,
au Tamil Nadu. |
mahat
|
m. phil. [sâmkhya] l’essence [tattva]
de buddhi l’Intellect, ou pouvoir de
discrimination, aussi appelé mahâtattva; c’est
le premier stade d’évolution de prakriti,
où apparaît la distinction de la qualité [guna].
/ lumière projetée de la conscience absolue; Conscience cosmique (R.
Maharshi). |
mahâtman
|
a. m. n.
magnanime, noble, sage — m. phil. Esprit suprême; être ayant atteint la
réalisation divine | mod. np. de Mahâtmâ « Grande
Âme », épithète de Gandhi. |
mahat-tattva mahâtattva |
part cosmique de
l’intellect. (R. Maharshi, p. 809) « Un miroir, comme nous le savons, est un objet qui
reflète la lumière. Qu’est-ce qui
correspond au miroir dans l’individu ? La lumière du Soi, lumineux par
lui-même, se réfléchit sur le mahat-tattva. Cette lumière réfléchie
est le mental-éther ou mental pur. Celui-ci éclaire les vâsanâ
(tendances latentes) de l’individu et voilà que s’élève le sens du ‘je’ et du
‘ceci’.» R. Maharshi,
no 569. |
mahâvâkya
|
n. lit. grande
œuvre | phil. [vedânta] formule importante
de l’enseignement moniste, telle que tat tvam asi ou neti neti. «
C’est exactement ce que nous transmet le mahâvâkya : « tat
tvam asi » (Tu es Cela.) Trouvez votre Soi ; et alors vous connaitrez Cela.
» R. Maharshi, no 321 |
mahâ-yuga
|
n. phil. ensemble des 4 âges du monde
[yuga], valant environ 4,32 millions d'années; il y en a 1000 dans un kalpa. |
maïtrî
|
f. amitié; bienveillance
| phil. la fraternité, une des quatre qualités morales [brahma-vihâra] |
manana
|
a. m. n.
réfléchi, prudent — n. réflexion, méditation; pensée | compréhension. /
processus d’investigation subtile ou réflexion profonde. (R. Maharshi) «
Le manana donne la certitude que la Connaissance est le Soi. » R. Maharshi, no 249 |
manas |
phil. (sâmkhya)
l’essence (tattva) du Mental, un des constituants de l’instrument
interne (antahkarina); (vedânta) son siège est le brahmarandhra,
dans le cerveau. (voir mrita-manas) « Le mental…; qu’est-ce que c’est ? C’est un mélange de chit
(conscience) et de sankalpa (pensées) » R. Maharshi, no 589 «
Pour commencer, vous devez utiliser votre mental (man) afin de pouvoir le dépasser (aman) et de réaliser le Soi (Atman) pour parvenir à
l’illumination. » Mâ Ananda Moyî,
p. 189 |
manipûra maNipUra |
m. phil. « abondance
de joyaux », 3e chakra du yoga tantr., situé au niveau du plexus solaire;
il est représenté par un lotus bleu à 10 pétales; au centre, un triangle
rouge y symbolise l’élément feu, et porte le bîja-mantra
‘ram’; ce chakra
contrôle le sens de la vue; il est le centre psychique de la Force Vitale. |
manolaya |
dissolution du
mental (voir mrita-manas) « Une autre méthode pour obtenir la dissolution du mental
(manolaya) consiste à se tenir en la compagnie des grands – ceux qui
ont atteint le yoga (yogârûdha). » R. Maharshi,
no 34 |
manomaya-kosha |
m. phil. [vedânta] l’enveloppe mentale, formant avec vijñânamaya-kosha le corps subtil ou intellectuel
[sûkshma-sharîra]. |
manonâsha |
annihilation,
désidentification complète, du mental (R. Maharshi,
no 439) |
mantra |
phil.
[«instrument de la pensée»] mantra ou
formule sacrée ésotérique; instrument de connaissance et de pouvoir, sa
récitation précise est prescrite par le maître [gourou].
(Daprès l’étymologie traditionnelle, ce qui permet de traverser (tra) le mental (man) pour aller au-delà.) |
manvantara |
n. myth. période de Manu ou ère
cosmologique entre deux déluges, comprenant 12000 années divines, ou 71
grandes ères [mahâ-yuga] (307 millions d'années); le 7e du kalpa
courant est en cours, il y en a 14 dans un kalpa. |
manu manus manush |
m. homme
[«créature pensante»]. « Le mot manush (homme) dérive de man- (mental)
et –hush (conscience), ce qui témoigne de l’éveil et de la vigilance du
mental. Ceci démontre que l’homme est naturellement appelé à rechercher la
connaissance du Soi.» Mâ
Ananda Moyî, p. 59. |
mâra / Mâra |
m. mort,
destruction; passion | bd. np. de Mâra, la Mort;
il est l’esprit du mal, et le tentateur du Bouddha
|| fr. mort. |
marut |
m. vent | phil. souffle divin,
principe d'immortalité. |
mâtrî |
f. mère | formule d'adresse
respectueuse pour une femme d'un certain âge ou rang | phil. np. de Mâtâ
la Mère divine, la Déesse en Mère universelle; cf. Shakti, Durgâ. |
mauna |
n. ascétisme,
état de muni; silence, vœu de silence. mauna-vrata : n. vœu de silence. mauna-dîkshâ : initiation par le Silence. « Garder le silence (mauna)
signifie que le mental a fait demi-tour, en d’autres termes qu’il s’est
tourné vers Dieu.» Mâ
Ananda Moyî, p. 258 « C’est (le silence) la forme
la plus haute d’initiation. Elle inclut toutes les autres formes qui, elles,
exigent la relation sujet-objet. S’il n’y avait pas les deux comment l’un
pourrait-il regarder l’autre ou le toucher ?
La mauna-dîkshâ est la plus parfaite ; elle comprend le regard,
le toucher et l’enseignement. Elle
purifie l’individu complètement et l’établit dans la Réalité. » R.
Maharshi, no 519 |
mâyâ / Mâyâ |
phil. le monde
des apparences; l’Illusion Divine, œuvre de Vishnu
| myth. np. de Mâyâ, l’Illusion Divine
personnifiée; elle émane de Vishnu; cf. Mahâmâyâ | bd. np. de la reine Mâyâ,
mère du Bouddha. « Le mental est une manifestation de Mâyâ » (Sivananda, p. 87) « Là où est Dieu est aussi Mâyâ. Or, quand n’était-il pas ? Par conséquent
Mâyâ non plus n’a pas de commencement. Quelle en est la fin ? » Mâ
Ananda Moyî, p. 305 « Le mental est mâyâ. La Réalité
est au-delà du mental. Tant que le mental reste actif, il y a dualité, mâyâ,
etc. » R. Maharshi, no 433 |
mâyâ-vâda |
m. phil. doctrine
affirmant que le monde est illusion; s’applique au vedânta
et au bouddhisme. «
Les tantristes et d’autres de même tendance condamnent la philosophie de Shrî
Shankara, le mâya-vâda, sans bien la comprendre.» R. Maharshi, no 315 |
mâyika |
a. m. n.
illusoire, trompeur. |
mishra-sattva |
l’être mélangé (R.
Maharshi) (voir ashuddha-sattva
et shuddha-sattva) « … l’être mélangé est celui où l’essence pure (sattva)
s’affirme d’une façon irrégulière … » R. Maharshi, no 73 |
moha |
m. défaillance,
évanouissement, syncope | illusion, égarement, erreur; stupéfaction;
hallucination, folie | phil. égarement dû à l’attachement au monde
phénoménal; cf. mâyâ. moha-jâla : filet de l’illusion (de Mâyâ) « L’attachement à l’illusion (moha) vous embourbe,
tandis que l’amour de Dieu (prema) vous conduit à la réalisation du
Soi.» Mâ Ananda Moyî, p. 249 |
moksha mokSa |
m. libération,
abandon | phil. délivrance, salut; but ultime de la doctrine orthodoxe. |
mokshopâya mokSopAya |
m. phil. moyen de
délivrance. |
mrita mRta |
m. n. mort,
abattu; parti, disparu, consumé — n. mort. mrita-manas : mental mort (voir manolaya) « L’âtman est réalisé avec le mrita-manas
(mental mort), un mental dénué de pensées et tourné vers l’intérieur. Alors
le mental voit sa propre source et devient Cela. Mais il n’est pas comme un sujet percevant un objet.» R. Maharshi, no 99 |
muditâ |
f. joie,
allégresse | phil. la gaieté, une des quatre qualités morales [brahma-vihâra]. |
mukti |
f. libération |
phil. délivrance finale, salut; cf. sâlokyâdi-catushtaya
; opp. bandha. « La libération (mukti) ne peut être atteinte que
par celui qui s’oublie entièrement lui-même.» Râmakrishna,
no 160 |
mûla |
n. racine; pied
(d’une arbre); base, fondement | origine, cause; principe. « Agrippez-vous à cette pensée «je» et cherchez-en la
source (mûla)» (R. Maharshi,
p. 714) |
mûlâdhâra |
m. phil. [«le
support du fondement»] 1er chakra
du yoga tantrique, situé au fondement; il
est représenté par un lotus de 4 pétales rouges; un carré jaune y symbolise
la terre, et porte le bîja-mantra ‘lam’; la shakti
Kundalinî y sommeille, lovée trois fois et demi
autour du svayambhulinga; ce chakra contrôle le sens de l’odorat; il est le
centre psychique de l’Éveil Incitateur. « La kundalinî dort dans le mûladhâra.» Râmakrishna,
no 1345 |
mûla-prakriti mUla-prakRti |
f. phil. [sâmkhya] la Nature Primordiale, cause originelle
des phénomènes du monde matériel; cf. avyakta,
pradhâna. |
mumukshu mumukSu |
agt. m. phil. qui
souhaite la délivrance; opp. bubhukshu. |
mumukshutva mumukSutva |
n. phil. [vedânta] élan vers la délivrance. |
muni |
m. sage; ascète,
anachorète; ermite ayant fait vœu de silence | phil. la conscience. |
mûrta amûrta |
incarné et
désincarné en même temps; qui a une forme et qui n’en a pas. |
nâda |
m. bruit
retentissant, tumulte; cri, hurlement | phil. nasale dans un son mystique du yoga. En pratique, bruissement du silence dont
l’écoute donne lieu à une voie du yoga. «
Le nâda favorise la concentration. Mais une fois que le son a été
perçu, la pratique ne doit pas rester une fin en soi. Le nâda n’est
pas l’objectif. On doit s’agripper au sujet, sinon l’on aboutit à un vide. » R. Maharshi, no 148 |
nâdi nADi |
f. tube, canal; vaisseau, veine,
artère; tige creuse, flûte | phil. [yoga]
canal sympathique ou psychique; cf. ida, pingalâ, sushumnâ. |
nâham chintâ |
« je ne suis pas
le corps.» (syn. : deho nâham) |
naïrâtmya |
n. phil. doctrine
de la négation du soi individuel. |
naïshkarmya naiSkarmya |
n. phil. le
non-agir. |
nâmarûpa |
n. du. phil. le
nom et la forme, l’individualité (illusoire) | bd. 4e cause de
souffrance [pratîtya-samutpâda]. |
namaskâra |
« prosternation » «
Prosternation signifie abaissement de l’ego. Et qu’est-ce que cela signifie ? S’immerger dans la source de son origine. » R. Maharshi, no 363 |
nânâtva |
diversité (R.
Maharshi, no 288) « Le Vedânta dit qu’il n’y a pas de diversité (nânâtva),
signifiant par là que tout participe de la même Réalité. » R.
Maharshi, no 288 |
Nârâyana
nArAyaNa |
phil. Dieu en l’homme;
en l’invoquant on peut vénérer Dieu en une forme humaine. « … l’hôte, le mendiant, le colporteur, vous les
traiterez comme des formes de Nârâyana.» Mâ Ananda Moyî. P. 279 |
nâstika
|
m. athée, mécréant | phil. sectateur
non orthodoxe ne reconnaissant pas l'autorité du Veda. |
neti neti |
phil. [vedânta] ni ceci, ni cela (cette formule évoque l’incommunicabilité
du Divin, qui ne peut être caractérisé qu’en niant qu’il ait aucune propriété
particulière). «
Le jñâna-yogin raisonne, discute, réfléchit,
analyse, synthétise, discrimine.
C’est la méthode logique et discursive (savitarka). Il adopte la voie négative : Neti,
neti ! (pas cela, pas cela !) : Je ne suis pas le corps, je ne suis
pas le mental. Je suis Sat-Chit-Ananda …» Sivananda,
no 539 |
nidâna |
n. lien, corde | cause, origine; not.
d'une maladie; symptôme | phil. lien entre microcosme et macrocosme, mantra
efficace; cf. bandhu | bd. un des 12 facteurs de la chaîne des
causalités ou occasions de production de l'existence. |
nididhyâsana |
recherche du Soi
/ contemplation profonde. «
Le nididhyâsana révèle le Soi comme étant Infinitude et Félicité. » R. Maharshi, no 249 |
nimitta-naïmittika |
n. phil. la cause et l'effet. |
nirâkâra |
Dieu sans forme.
(opp. sâkâra) |
nirâlambana |
a.m.n. privé d'appui, sans support |
phil. [«sans support dans le réel»] imaginaire, illusoire. |
nirguna nirguNa |
a. m. n. dépourvu de qualités,
mauvais, vicieux | phil. sans attributs,
indifférencié. (opp. saguna) |
nirguna
brahman nirguNa brahman |
phil. le Divin
transcendant, non manifesté. |
nirguna-gunî nirguNa-guNI |
a.m.n. phil. [«avec et sans
qualités»] qualifie la nature divine duale, à la fois immanente et
transcendante. |
nirîshvara |
a. m. n. phil. athée. |
nirodha |
bd. cessation de
la souffrance. |
nirrti nirRti |
f. destruction, dissolution, déclin,
corruption, décomposition | calamité, malédiction; abîme | phil. le Mal; syn.
amhas |
nirukta |
a. m. n. prononcé, exprimé, expliqué — n. explication, interprétation, étymologie | phil. l'herméneutique, ou sémantique phonologique, interprétation du glossaire des termes védiques, un des 6 traités annexes du Veda [vedâNga] | lit. np. du Nirukta, ouvrage d'herméneutique dû à Yâska. |
nirvâna nirvANa |
état de libération
définitive; félicité suprême. |
nirvikalpa |
a. m. n.
indifférencié | qui n’admet pas d’alternative; indiscutable | phil. [yoga] qualifie le samâdhi
où l’identification à l’objet se fait en perdant conscience de son identité;
opp. savikalpa. |
nirvikalpaka |
a. m. n. f. nirvikalpikâ phil.
évident, indiscutable — n. phil. connaissance ne reposant pas sur la
perception. |
nirvishaya |
a. m. n. détaché des voluptés. « Un objet des sens (vishaya), c’est ce qui contient un poison et mille dangers et qui entraine l’homme vers la mort. Mais être libéré du monde des objets des sens (nirvishaya), être là où ne subsiste aucune trace de poison, c’est l’immortalité. » Mâ Ananda Moyî, p. 72 |
nishkâma niSkAma |
m. n.
désintéressé, sans désir — m. phil. état de suppression des désirs. nishkâma-karma : action sans désirs |
nishkarman niSkarman |
n. phil. arrêt
des actes. |
nishkriya |
« Etre suprême
sous son aspect inactif. » |
nitya |
constant, invariable, permanent, perpétuel, éternel. nitya-siddha : toujours présent « Quand vous parlez de nitya, vous admettez
implicitement lîlâ.» Râmakrishna, no 1257 « Le Soi est toujours présent (nitya-siddha).» R. Maharshi, no 122 |
nitya-lîlâ |
le Jeu éternel de
Dieu. « Nitya-lîlâ signifie le Jeu de Dieu, où Dieu interprète tous les rôles. » Mâ Ananda Moyî, p.119. |
nivritti nivRtti |
f. cessation, disparition; abandon, abstinence; abstention de <abl.> | repos, inactivité (opp. pravritti) nivritti-mârga : voie du non-agir, du renoncement « … le mental tourné vers l’intérieur (antarmukhi-manas)
est la nivritti.» R. Maharshi, no 274 |
niyama |
m. répression, restriction,
limitation, abstinence; retenue, réserve; discipline, observance, austérité;
pratique résultant d’un vœu | phil. La discipline morale, deuxième étape du râja-yoga, consistant en la pratique d’exercices
spirituels pour acquérir 5 vertus : la pureté [shaucha],
la modération (contentement de peu) [samtosa],
la force d’âme (acquise par l’ascèse) [tapas],
la connaissance (acquise par la lecture des textes sacrés) [svâdhyâya], et la foi (acquise par la méditation)
[îshvara-pranidhâna]; cf. ashtânga-yoga. |
ojas |
n. force, énergie
|| lat. augustus. « La méditation dégage beaucoup d’énergie spirituelle qui
transforme l’impulsion sexuelle en ojas, ou force spirituelle…» (Sivananda,
p.272, 398) |
om |
phil. syllabe
sacrée que l’on peut découper en sons ‘a’,
‘u’ et ‘m’, et considérée parfois comme
symbolisant la trinité de Brahmâ, Vishnu et Shiva; om est la manifestation primordiale du Verbe,
origine du pouvoir divin [shakti]; [vedânta] le son ‘a’
correspond à l’état de veille [jâgrat], le
son ‘u’ au rêve [svapna],
le ‘m’ au sommeil profond [susupti], et le
silence qui suit au 4e état [turîya]
de libération; prononcé avant un mantra, il exprime que le récitant connaît
le sens du mantra; cf. aksara, pranava. |
pañcabhûta |
n. pl. pañcabhûtâni phil. [sâmkhya] ensemble des 5 éléments grossiers: âkâsha l'Éther ou Espace, vâyu l'Air, tejas le Feu, ap l'Eau et prthivî la Terre. |
pâpa |
a.m.n.f. pécheur, mauvais, méchant, vicieux, criminel; funeste — n. mal, faute, péché, vice, crime | phil. le Mal; opp. punya || lat. peccare; fr. péché. shântam pâpam : vade retro, satanas. |
parâ |
f. phil. [Bhartrhari] son au 1er stade de la
manifestation / le son non manifesté (R. Maharshi, no 299) « L’opinion
la plus répandue est que le parâ (le son non manifesté) vient du mûlâdhâra
(chakra à la base de l’épine dorsale).» R. Maharshi, no 299 |
pâra apâra |
qui est relatif et Absolu |
paraloka-vidyâ |
science relative
aux âmes défuntes et à leurs plans d’existence. (Sivananda, p.
93) |
paramârtha |
m. réalité, vérité suprême;
connaissance spirituelle; réalité, vérité | bd. vérité ultime (opp. samvriti). |
paramârthika-satya |
Réalité absolue (voir vyâvahârika et prâtibhâsika) «
Le paramârthika [réalité
absolue] : il s’agit du ajâta-vâda (la doctrine de la
non-création), qui n’admet pas de second. Il n’y a pas de réalité ni
d’irréalité, rien à chercher, rien à gagner, ni de servitude ni de
libération, etc. » R. Maharshi, no 399 |
paramâtman |
m. phil. l’Esprit
Suprême (opp. Jîvâtman l’âme individuelle). |
pâramita |
a. m. n. parvenu
sur la rive opposé | qui mène au but | phil. transcendant (not. connaissance
spirituelle) — f. pâramitâ perfection,
vertu | bd. une des 6 perfections du bodhisattva :
la générosité [dâna], la vertu [shîla], la constance [kshânti],
la vigueur [vîrya], la méditation [dhyâna] et la sagesse [prajñâ]. |
parârthâbhâvinî |
f. phil. [YV.]
état où on ne peut rien concevoir hors du brahman
suprême, 6e niveau de connaissance [jñâna-bhûmikâ]. |
parinâma pariNAma |
m. maturité, maturation;
déclin, vieillissement; changement, transformation, évolution | résultat,
conséquence; fin, dénoûment | phil. [sâmkhya]
possibilité latente; évolution des substances [tattva]
au contact du purusha. |
paroksha parokSa |
a. m. n. hors de
portée de la vue; invisible | absent; étranger, inconnu; incompréhensible. /
connaissance par ouï-dire. (opp. aparoksha) |
paurusha pauruSa |
a. m. n. humain; masculin, viril — n.
virilité; acte viril ou héroïque; vertu, courage, force | phil. ce qui est
humain; opp. daiva. |
phala |
n. fruit (d’un
arbre); récolte | (au fig.) fruit (d’une action), résultat, récompense. (voir
bhoga) « Le karma (l’action) porte ses fruits (phala)
comme la cause a son effet.» R.
Maharshi, no 289 |
pippala |
m. natu. bot. Ficus
Religiosa, pipal ou figuier sacré (le Bouddha
reçut l’Éveil sous un pipal); syn. ashvattha,
bodhitaru. |
pradhâna |
a. m. n.
principal, prééminent — n. partie principale ou essentielle; personne
principale, chef | phil. [sâmkhya] la
Nature Primordiale [mûla-prakriti] sous sa
forme du Principe Préétabli inerte, préalable à son évolution [parinâma] en les phénomènes du monde matériel;
support et cause de l’univers. |
Prajâpati |
m. myth. np. du démiurge Prajâpati «le Seigneur des
créatures», épithète de la moitié mâle Virât de Brahmâ le Créateur; phil. [sâmkhya]
il est le régent [niyantr] de la faculté de reproduction [upastha];
on l'invoque parfois comme Ka; [SP.] il créa le Monde.| phil. Prajâpati est
aussi le Cosmos [Purusha] démembré en les 5 directions de l'espace [dish]. |
prajña |
« aspect causal
individuel en état de sommeil profond
» R. Maharshi, no
617 |
prajñâna |
« pleine
conscience » R. Maharshi « Le prajñâna (connaissance
absolue) est ce d’où le vijñâna (connaissance relative) provient. (…) Le prajñâna ne cesse de briller,
même durant le sommeil. » R. Maharshi, no 481 |
prâkâmya prakâmaya |
n. le libre
arbitre, la libre volonté | phil. [yoga] l’ashtasiddhi de toute-puissance, ou pouvoir de
soumettre les éléments à sa volonté; il permet de vivre sous l’eau, de se
rendre invisible, de s’incarner dans d’autres êtres et d’avoir l’éternelle
jeunesse. |
prakriti prakRti |
f. nature; ordre
naturel; forme primitive | fondement, origine, cause; élément constitutif |
état naturel, tempérament | gram. Radical | phil. [sâmkhya]
la Nature Originelle, combinant les potentialités de l’Énergie et de la
Matière, principe femelle dynamique activé par le contact du principe mâle
statique purusha l’Esprit; elle est le
point d’équilibre du triguna de ses
qualités : sattva, rajas et tamas;
elle se manifeste par l’évolution [parinâma]
des 24 substances [tattva] dont elle forme
la 25e; cf. vikriti. « Celui qui pense : « Prakriti fait toutes
choses – je ne suis qu’un témoin – Je n’agis ni ne jouis » est un sage.» Sivananda,
p. 414 |
pralaya |
m. dissolution,
destruction, anéantissement | phil. [sâmkhya]
fin d’un kalpa, destruction du monde
faisant place à la nuit de Brahmâ. « Dans le pralaya
cosmique, il n’y a pas d’Îshvara. » Sivananda, no 30 |
pramâna pramANa |
n.
mesure, grandeur, capacité, longueur, largeur, masse, durée | étalon,
modèle, norme; autorité, règle; preuve, évidence | phil. moyen de
connaissance légitime; le nyâya en
reconnaît quatre, selon leur instrument [karana]
de connaissance: la constatation directe par perception [pratyaksha] des matérialistes [cârvâkâs], l'inférence [anumâna]
des logiciens, l'analogie [upamâna]
et l'autorité de la parole [shabda]
révélée [shruti] ou transmise par
un locuteur fiable [âpta]; le vaisheshika ne reconnaît que les deux
premiers; la mîmâmsâ ajoute la
réfutation [abhâva], qui postule
que ce que nous n'avons pas le moyen de connaître n'existe pas | phil. [mîmâmsâ] instrument de la connaissance
droite | phil. [yoga] le jugement
de validité, un chitta-vritti |
phil. [esthétique] le sens des proportions, un shadangashilpa. |
prâna prANa |
phil. [yoga] la respiration, un des 5 souffles vitaux |
vie, vigueur, énergie, pouvoir | pl. prânâs
phil. [yoga] les 5 souffles vitaux : apâna (le souffle d’excrétion), udâna (le souffle d’élévation), prâna (la respiration), samâna
(la digestion) et vyâna (le souffle vital,
qui combine les 4 autres) | [rudraprânâs]
phil. Les 11 énergies vitales de l’homme, corr. Aux 10 centres vitaux plus âtman l’âme; cf. rudra,
marut || gr. Φρην. « Prenez le Vedânta par exemple, Il y est enseigné
qu’il existe quinze variétés de prâna. » R. Maharshi,
no 392 |
pranam praNam |
v. se courber, s’incliner
respectueusement devant … « Faire pranâm signifie remettre son esprit, son
moi entre Ses mains, s’abandonner à l’Un … » Mâ
Ananda Moyî, p. 223 |
pranâma praNAma |
m. salutation respectueuse,
révérence. |
prânamaya-kosha prANamaya-kosha |
m. phil. [vedânta] l’enveloppe des souffles vitaux, formant
avec annamaya-kosha le corps grossier [sthûla-sharîra]. |
pranava praNava |
m. phil.
(« bourdonnement », « louange ») la syllabe sacrée om. |
prânâyâma prANAyAma |
m. phil. la discipline du souffle, 4e
étape du râja-yoga (cf. ashtanga-yoga); l'un des 3 actes de
purification, avec mantra et mudrâ. «
Selon l’optique du jñâna, le prânâyâma est
ainsi constitué : na ’ham :
Je ne suis pas cela = Expiration ; ko ’ham : Qui suis-je ? =
Inspiration ; so ’ham : Je suis Lui = Réalisation » R.
Maharshi, no 154 |
prapatti |
f. dévotion,
abandon à la grâce céleste | phil. Abandon total à Dieu, concept de
dévotion-soumission prôné par Râmânuja. « Découvrir la source de la pensée ‘je’, c’est détruire
l’ego. C’est la réalisation du but, c’est la prapatti (l’abandon de
soi), le jñâna etc.» R. Maharshi, no 129 |
prâptavyamartha |
phil. destin
approprié | lit. np. de Prâptavyamartha
«Prédestiné», sobriquet d’un jeune garçon du pañcatantra;
chassé de la maison paternelle pour avoir dépensé 100 roupies dans un livre n’ayant
qu’un poème, il prit son destin avec candeur, et la chance lui sourit. |
prâpti |
f. fait d’obtenir,
acquisition, gain, profit | fait de rencontrer, de rejoindre, d’atteindre;
arrivée | phil. [yoga] la supraperception
ou «pouvoir d’atteindre par les sens», un ashtasiddhi;
ce pouvoir donne l’omniscience et le pouvoir de guérison; cf. bhagavat-prâpti. |
prârabdha |
phil. bénéfice
immédiat d’une action [karma-phala] / karma
accumulé dans le passé. |
prasâda |
m. clarté,
splendeur | sérénité, bonne humeur, bonne disposition; bien-être | faveur,
grâce, complaisance | phil. Grâce divine. « La grâce est toujours avec vous. Tout ce qui vous est demandé, c’est de ne
pas vous confondre avec le mental tourné vers l’extérieur, mais de demeurer
le Soi. Tel est le prasâda.» R. Maharshi, no 382 |
prâtibha |
a.m.n. intuitif, immédiat — n.
intuition; divination, clairvoyance — f. prâtibhâ intuition, présence d'esprit. |
prâtibhâsika-satya |
réalité illusoire
telle qu’elle apparaît, qu’elle est reflétée aux yeux d’un individu. (voir vyâvahârika et paramârthika) «
Le prâtibhâsika [réalité illusoire] :
le jagat, le jîva et Îshvara ne sont appréhendés que par celui
qui les voit. Ils n’ont pas d’existence indépendamment de lui. Qu’on le nomme
individu ou Dieu, il n’y a qu’un seul jîva. Tout le reste n’est que
mythe. » R. Maharshi, no 399 |
pratiprasava |
m. contrordre;
exception à une prohibition | phil. [vedânta]
retour à l’état originel (par régression des espèces [guna]
dans chitti). |
pratyâhâra |
m. fait de retirer;
retraite, abstraction; dissolution | phil. la rétraction des sens, 5e
étape du râja-yoga; cf. ashtânga-yoga « Pratyâhâra, l’introvision, consiste à séparer
les organes des sens de leurs objets et à les fondre presque avec le mental,
qui est la source des facultés. Pratyâhâra
vient d’une racine verbale signifiant tirer, ou ôter. C’est donc le fait de détourner les sens
et l’esprit des choses sensibles, des objets extérieurs. » Sivananda, no 543 |
pratyaksha pratyakSa |
a. m. n. devant
les yeux; visible, perceptible; manifeste | clair, direct, immédiat; réel —
n. évidence | phil. perception; expérience directe; [nyâya]
la constatation directe, un des 4 moyens de connaissance [pramâna]. «
Il y a l’indriya-pratyaksha (perception directe par les sens), le mânasa-pratyaksha
(perception directe par le mental) et le sâkshât-pratyaksha
(réalisation de l’Etre véritable). Cette dernière est la seule vraie. Les
deux autres sont relatives et fausses. (…) La pratyaksha, c’est être et non pas sentir, etc.
» » R. Maharshi,
no 500 |
pravritti pravRtti |
f. mouvement en
avant, impulsion; progrès, évolution; manifestation | origine, source |
activité, effort (opp. nivritti). pravritti-mârga : voie de l’action « Le mental extraverti (bahirmukhi-manas) est la pravritti.» R. Maharshi, no 274 |
prayoga |
m. plan, projet;
acte, effort | emploi, usage, utilisation | phil. la pratique, opp. shâstra la théorie; syn. karman. |
prema preman |
m.n. amour pour,
attachement à. shudda prema : «
amour pur, sans égoïsme » (Sivananda) « Prema, le plus intense amour pour Dieu. C’est le degré le plus haut de la
spiritualité. » Râmakrishna,
no 1142 |
pretya-bhava |
m. phil. l'existence après la mort. |
preyas |
preyasî plus cher, plus agréable, préféré; très cher, bien-aimé — m. amant, amoureux | phil. [KU.] la voie des plaisirs, qui mène à la perdition (opp. shreyas la voie préférable, qui mène au salut) — f. preyasî maîtresse, bien-aimée. |
pûjâ |
f. soc. rite
religieux journalier, service divin; cf. devapûjâ
| adoration, vénération, culte, hommage. « Que signifie accomplir une véritable pûjâ ? Se donner complètement à l’objet de son
adoration. Lorsque ce don de soi
devient total, Dieu se révèle ! »
Mâ Ananda Moyî, p. 300 |
punarbhava |
a.m.n. né de nouveau — m. renaissance. (voir apunarbhava) |
punarjanman punarjanma |
n. phil. renaissance, nouvelle naissance, réincarnation. punarjanma na
vidyate [BG.] il n'y a pas de renaissance. |
pundarîka puNDarIka |
n. fleur de lotus; not. fleur de lotus blanc,
symbole de la beauté. |
punya puNya |
m.n.f. auspicieux, heureux; bon,
beau, méritoire, juste, pur; saint — n. bien, justice, acte de mérite, œuvre
pie | phil. le Bien; opp. pâpa. |
punya-pâpa puNya-pApa |
n. phil. le Bien et le Mal. |
Purusha PuruSa |
phil. np. l’Etre,
l’esprit divin, le macrocosme; [sâmkhya] l'Esprit ou ordre cosmique, principe mâle statique activé par le
principe femelle dynamique de la Nature [prakriti]. « L’arrière-plan véritable de toute perception est le Purusha
(l’Etre suprême)… » Sivananda,
no 138 « L’homme est la projection du Purusha suprême qui
soutient l’univers.» Mâ Ananda Moyî, p. 181 |
purushârtha
puruSArtha |
m. phil. but de l’existence;
la tradition en définit quatre : le devoir [dharma],
le profit [artha], le plaisir [kâma] et le renoncement [moksha],
associés aux quatre stades de la vie brahmanique [caturâshrama];
les trois premiers forment le trivarga |
effort personnel, activité humaine procédant du libre arbitre. |
Purushottama PuruSottama |
phil. np. de Purushottama «l'Être Suprême», synthèse du purusha et de la prakriti; [bhakti]
épith. de Vishnou. |
pûrva-janma-samskâra
pUrva-janma-saMskAra |
impressions
latentes de ses vies antérieures (R. Maharshi, no 384) |
puryashtaka |
les huit
constituants du corps subtil. (R. Maharshi) |
pushpaka puSpaka |
n. [pushpaka-vimâna] myth. np. de Pushpaka «Fleuri», char aérien de Kubera.
(voir vimâna) pushpaka-vimâna [vimâna] n. myth. char
fleuri des dieux. « En elles mêmes, les inventions techniques ne sont ni
bonnes ni mauvaises. Aujourd’hui, les gens volent en avion. Au temps jadis,
les gens volaient aussi mais dans des chars spéciaux (pushpaka ratha).»
Mâ Ananda Moyî, p. 283 |
rajas |
n. poussière,
impuretés, pollen | passion, instinct, désir | impureté d’une femme
menstruant | phil. [sâmkhya] la 2e
qualité [guna] de la nature, essence active
de la force et du désir. |
rajju-sarpa |
« la corde et le
serpent ». « C’est une image classique utilisée dans l’Advaita-vedânta :
on voit dans la pénombre une corde et on la confond avec un serpent. Ce
soi-disant serpent semble réel, mais son existence est purement illusoire. » (ndt : R Maharshi, no
315) |
Râmakrishna rAmakRSNa |
np. de shri
Râmakrishna paramahamsa,
saint bengali (1836–1886), qui prêcha une doctrine combinant le vedânta et la bhakti;
il fonda un âshrama à Belûr
près de Calcutta; son principal disciple fut Vivekânanda,
qui fonda la mission Râmakrishna en 1897. |
Râmânuja
|
m. phil. np. de Râmânuja «Râma junior»,
philosophe vaïshnava (1050–1137) né à Kâñcîpuram; il vécut à Shrîrangam
puis à Mysore; il prêchait la doctrine de la non-dualité distinguée [vishistâdvaïta], qui raffinait la non-dualité
simple [advaïta] de Shankara;
il prônait la dévotion [bhakti] dans la
soumission [prapatti]; il fonda 700
monastères dans le Karnataka, et établit le temple de Venkata
à Tirupati; il admettait dans son ordre les
hors-castes; il écrivit de nombreux ouvrages sur le vedânta. |
rana
raNa |
m. n. joie | combat, bataille, lutte,
guerre | phil. l’action. |
rasa
|
m. phil. [sâmkhya] la perception [tanmâtra] du goût [jihvâ] | phil. [vaïsheshika] la propriété [guna] du goût | phil. [nyâya] l'un des 6 types de saveurs: madhura le sucré, amla l'acide, lavana le salé, katuka l'épicé, tikta l'amer, et kashâya l'astringent / félicité (R. Maharshi, no 433) « Rasa, ânanda, paix, sont tous des noms synonymes pour exprimer la félicité.» R. Maharshi, no 433 |
rasâsvâda
|
m. action de
siroter un jus | phil. perception du plaisir, jouissance du rasa. / le sentiment de bonheur dû à l’absence de
pensées (R.
Maharshi) |
rûpa |
n. figure, forme; signe | apparence,
extérieur, image; couleur; espèce | grâce, beauté | phil.
[sâmkhya]
la perception [tanmâtra] de la vue [chakshus]; | phil. [vaïsheshika] la
propriété [guna] de la forme ou aspect | bd. la forme, un des 5 agrégats
[skandha] de l’ego. |
sadasat |
n. phil. l’Être
et le Néant; le vrai et le faux; le réel et l’illusoire. |
saddarshana SaDdarshana |
phil. ensemble
des 6 points de vue doctrinaux orthodoxes de l’Hindouisme : la logique
qui étudie les moyens de connaissance (nyâya), la systématique qui
classifie les concepts (vaïsheshika), la discrimination évolutive des
substances (sânkhya), l’exercice de communion spirituelle (yoga),
l’herméneutique ou exégèse du rituel védique (mîmâmsâ) et la
philosophie moniste (vedânta). «
Les six darshanas de la «
philosophie » sanscrite postérieure ne sont pas autant de « systèmes »
s’excluant réciproquement, mais, comme le signifie leur nom, autant de «
points de vue » qui ne se contredisent pas plus que ne font entre elles la
botanique et les mathématiques. » A. K. Coomaraswamy, p. 14-15 |
sad-gourou sad-guru |
m. maître
authentique. |
sâdhaka sâdhak (auj.) |
agt. m. f. sâdhikâ qui opère, qui effectue, qui influence,
qui maîtrise | efficace, utile; rationnel | phil. pratiquant du yoga | magicien. « Un sâdhak devrait être tout particulièrement
attentif à ce qu’il dit. Jamais au grand jamais ne devrait-il permettre à sa
bouche d’articuler une malédiction. Le sâdhak ne doit parler de rien
d’autre que de Dieu seul.» Mâ Ananda Moyî, p. 321 |
sâdhana |
m. n. efficace —
n. pratique spirituelle | exécution, réalisation, accomplissement;
acquisition, obtention | moyen, instrument, facteur; preuve, résultat — ifc. qui
effectue, qui produit, qui procure — f. sâdhanâ
phil. maîtrise du yoga, d’une discipline
spirituelle. «
Plus vous avancez dans votre sâdhanâ, plus vous vous élevez dans la
pureté, dans la paix, dans la lumière, dans l’harmonie, dans la joie. … Soyez
donc constant et ponctuel dans votre sâdhanâ.» Sivananda, no 302 «
La sâdhanâ est pour le sâdhaka ce qu’est le sahaja pour
le siddha. » R. Maharshi, no 398 |
sâdhu |
m. homme de bien,
saint homme, saint; mod. ascète errant. « Le sâdhu a déjà dépassé le mental et il demeure
dans la paix. Sa proximité contribue
à créer chez autrui ce même état. » R.
Maharshi, no 54 |
sâdhya-mukti |
libération
immédiate (R. Maharshi) opp. krama-mukti |
saguna saguNa |
a. m. n. doué de qualités, de vertus
| phil. qui a des attributs, différencié (opp. nirguna) |
saguna brahman saguNa brahman |
phil. le Divin immanent ou manifesté. « Parfois je suis vêtu et parfois je suis nu. De même Brahman est parfois avec
attributs et parfois sans attributs.
Le saguna Brahman est Brahman combiné avec Shakti;
on l’appelle alors Îshvara ou Dieu personnel. » Râmakrishna,
no 1276 |
sahaja |
a.m.n.f. spontané; inné, héréditaire, de naissance; naturel, facile. « Cet état,
éternellement présent, est l’état naturel, sahaja. » R. Maharshi, no
17 « Quand rien n’ébranle plus la pratique, elle devient sahaja (naturelle).» id. no 290 |
sahasrâra |
m. [sahasrâra-chakra] phil. [yoga] «(Cercle aux) mille rayons», 7e chakra du yoga tantrique, situé au brahmarandhra, en haut de l'occiput, et qui s'ouvre dans le stade ultime du kundalinî-yoga; il est représenté par un lotus de 1000 pétales d'or portant toutes les lettres de la devanâgarî; il est le centre psychique de l'Union Divine. « … j’observai quelques centres vitaux ressemblant à des lotus (chakras) allant du centre le plus haut dans le cerveau (sahasrâra) et descendant tout le long de la moelle épinière jusqu’à son extrémité inférieure.» Mâ Ananda Moyî, p. 344 |
sâkâra |
Dieu avec forme.
(opp. nirâkâra) |
sâkshât sAkSAt |
adv. de visu,
de ses propres yeux; sous les yeux; visiblement, réellement, directement | en
réalité, en personne, en chair et en os, sous forme corporelle. / ici et
maintenant. |
sâkshâtkâra sAkSAtkAra |
a. m. n. phil.
dont on a l'expérience directe. |
sâkshin sAkSin sâkshi |
m. spectateur,
témoin oculaire; témoin. / le Soi. ashesha-sâkshî :
le Soi, Témoin de tout « … le terme sâkshi (témoin) doit être compris
comme la sannidhi (la présence) sans laquelle rien ne pourrait
exister.» R.
Maharshi, no 466 |
sâlokyâdi-catushtaya sAlokyAdi-catuSTaya |
n. phil. les 4
états de libération [mukti]: la proximité
de Dieu [sâmîpya], le fait d'être en
présence de Dieu [sâlokya], le fait d'être
à l'image de Dieu [sârûpya], l'absorption
dans l'Essence Divine [sâyujya]; parfois on
ajoute l'obtention du Pouvoir Divin [sârshtitâ]. |
sama |
n. surface unie,
plaine | équité; égalité, identité | phil. la tranquillité, l'une des 6
vertus cardinales [shat-sampad] ; (calme,
repos, maitrise du mental) Sivananda || gr. ομος;
lat. similis; all. zusammen; ang. same; fr.
similaire. «
C’est (le sama) l’unité dans la diversité. Maintenant, l’Univers est
vu dans toute sa diversité. Voyez le dénominateur commun (sama) à tous
les objets. Ce faisant, l’égalité dans les couples d’opposés (dvandvâni)
suivra naturellement. C’est cette
égalité qu’on appelle équanimité. » R. Maharshi, no 319 |
samâdhâna |
n. fait de
régler; réconciliation, arrangement | concentration de l'esprit; méditation |
phil. [vedânta] stabilité du mental; sa
pratique est l'une des 6 vertus cardinales [shat-sampad]. «
Samâdhâna signifie que la forme, le
sans-forme, l’être manifesté et non manifesté, tout cela se « résout »
parfaitement. » Mâ Ananda Moyî, p. 85 |
samâdhi |
m. union, totalité; accomplissement,
achèvement | concentration de
l'esprit; contemplation, méditation religieuse accomplie; identification avec
l'objet de la méditation; transe spirituelle, extase; (Eliade) enstase |
phil. état d'arrêt du psychisme, permettant de ressentir la réalité divine
objective; [yoga] la communion spirituelle, 8e étape et
accomplissement du râja-yoga (cf. ashtânga-yoga); [vedânta]
on distingue plusieurs qualités [guna]
de samâdhi: tâmasika samâdhi, la contemplation du vide, dans
l'état de shûnya-bhâva; râjasika samâdhi, qui comprend 3
étapes: 1. savikalpa
samâdhi, l'identification à l'objet en restant conscient de son identité, 2. savitarka
samâdhi, l'identification raisonnée ["avec distinction"], et 3. savicâra
samâdhi, la connaissance de la finalité de l'objet identifié ["avec
réflexion"]; enfin sâttvika samâdhi (syn. nirvicâra samâdhi),
l'identification totale et impersonnelle avec l'objet ["sans
réflexion"], qui comprend 3 étapes: 1. ânandânugata
samâdhi, l'état de grâce, 2. asmitâ
samâdhi, la réalisation du Soi, où l'on distingue purusha de prakriti
(sabîja), et 3. asamprajñâta samâdhi, l'arrêt de la
pensée, où l'on atteint la libération [kaïvalya] par suppression des
impressions personnelles [samskâra], sans le support de chitta
(en dharmamegha, nirbîja) |bd. l'extinction ou absorption dans
le vide; cf. nirvâna. |
samâropana samAropaNa |
n. id. | phil.
intériorisation. |
samashti samaSTi |
f. obtention |
phil. [vedânta] totalité, aggrégat; le
cosmique. samashti-chitta m. phil. [vedânta] pensée cosmique. «
… le terme Dieu signifie samashti, c’est-à-dire tout ce qui existe plus
l’Etre – de la même manière que ‘je’ désigne l’individu plus l’Etre et
que le monde comprend la multiplicité plus l’Etre. Dans chacun de ces
cas, l’Etre est réel. Le tout, la multiplicité et l’individu
sont tous irréels. » R. Maharshi, no 112 |
sambhu |
m. phil. l'Être
se manifestant; il émet le bindu qui
devient shakti puis om
| |
sambhûti |
f. origine,
naissance, manifestation | phil. la Manifestation Divine. |
samhâra saMhAra |
m. contraction;
destruction; résorption; fin (d'un drame, etc.) | phil. dissolution cosmique
(opp. srishti); destruction du monde à la
fin d'un kalpa. |
samjîvana saMjIvana |
a.m.n. vivifiant; qui anime ou
redonne vie — n. résurrection, vie. |
samjñâ saMjñA |
f. phil. la
conscience individuelle | bd. la perception, un des 5 agrégats [skandha] de l'ego. |
sâmkhya sAMkhya ou sânkhya |
doctrine
philosophique fondée sur la discrimination, et attribuée à Kapila, l'un des 6
points de vue [saddarshana] de l'Hindouisme
orthodoxe ; il traite des structures universelles, ou macrocosme. cf. tattva,
purusha, prakriti. |
sampad |
voir shat-sampad |
samsâra saMsAra |
phil.
transmigration ; courant de renaissances successives / ici-bas, le monde, la
vie. « Le malade qui est inconscient ne perçoit pas sa
souffrance. Vous vous rendez compte à quel point l’homme est noyé dans les
plaisirs, les chagrins et les afflictions. Ce n’est sûrement pas ce qu’on
cherche. Telle est la voie du monde (samsâra) avec ses éternelles
incertitudes (samshaya).» Mâ Ananda Moyî, p. 72 |
samskâra saMskAra |
m. phil. [vedânta] disposition acquise; formation mentale
rémanente, impression composant la personnalité; on atteint la libération en
les sublimant | bd. la formation mentale, un des 5 agrégats [skandha] de l'ego; c'est la 2e cause
de souffrance [pratîtya-samutpâda]. « Tant que les samskâra subsistent, il y aura
toujours doute (sandeha) et confusion (viparîta).» R. Maharshi, no 289 « Les vieilles imprégnations mentales (samskâras)
persisteront et résisteront, mais la volonté pure et forte finira par
triompher d’elles.» Sivananda,
no 108 |
samudâya |
bd. ensemble des
éléments constitutifs de l'existence; par extension, Noble Vérité [ârya-satya] de l'origine de la souffrance. |
samvid
saMvid
samvit |
f. Connaissance,
Conscience, Perception. / le Cœur non physique. «
La Modern Psychological Review parle de l’organe physique à gauche et
du Cœur comme centre, à droite. La Bible dit que le cœur du sot est à gauche
et celui de l’homme sage à droite. Le Yoga-vâsishtha soutient qu’il y
a deux cœurs ; l’un étant la samvit [la Conscience] et l’autre l’organe
physique. » R. Maharshi, no 424 |
samyamana |
« concentration
du mental » (R. Maharshi, no 616) « Tout désir peut s’accomplir grâce à elle [concentration
du mental] et on l’appelle siddhi. C’est ainsi que les soi-disant
découvertes sont effectuées. Même des mondes peuvent être créés. Le samyamana
conduit vers toutes les siddhi. Mais celles-ci ne se manifestent pas
tant que l’ego subsiste ? » R. Maharshi, no 616 |
sanâtana-dharma |
m. n. phil. la
«Loi Éternelle», base de la religion Hindoue / Philosophia Perennis (A.K. Coomaraswamy) |
sanchita-karma samchita-karma saMchita-karma |
résultat des
actions des vies passées et de la vie présente dont la fructification reste à
l’état latent. R.
Maharshi |
sankalpa saNkalpa samkalpa |
puissance de la pensée concentrée et dirigée. « Cet univers n’est rien d’autre que la création du Sankalpa
du mental.» Sivananda,
no 23 « Il n’y a pas de fruit sans karma antérieur; il
n’y a pas de karma sans sankalpa antérieur.» R. Maharshi, no 116 |
sannidhi ou samnidhi |
m. proximité,
présence. « Dans le mantra … le terme sâkshi (témoin)
doit être compris comme la sannidhi (la présence) sans laquelle rien
ne pourrait exister. » R. Maharshi, no 466 |
sannyâsa ou saMnyâsa |
m. renoncement, abandon | soc. vie ascétique, 4e stade de la vie brahmanique [âshrama]. |
sannyasana ou saMnyasana |
n. phil. renoncement au monde. |
sannyâsin ou saMnyâsin |
m. soc. ascète
renonçant, mendiant errant; homme dans l'état de sannyâsa;
syn. bhiksu. |
sapta-jñâna-bhûmikâ |
f. phil. [YV.] la
série des 7 niveaux de connaissance: shubhecchâ,
vichârana, tanumânasa,
sattvâpatti, asamshakti,
parârthâbhâvinî, turyagâ.
(syn. jñâna-bhûmikâ) |
sarga |
m. émission,
création, émanation, production; créature, progéniture | le monde | phil.
cycle de création du monde; cf. prâkritasarga,
pratisarga | phil. [sâmkhya]
l'évolution naturelle de la matière; cf. tattva. |
sârûpya |
n. fait d'avoir la même forme que, similarité, ressemblance avec <g.> | phil. conformité avec l'Essence Divine, fait d'être à l'image de Dieu; un des 4 états de libération [mukti]; cf. sâlokyâdi-catushtaya. |
sarvajña |
a.m.n. qui sait tout / omniscient. |
sarvatanû |
a. m. n. dont le
corps est intègre — m. phil. véd. qui renaît avec son propre corps. |
sat |
a. m. n.
existant, présent; réel, vrai | bon, juste, vertueux, convenable, honnête |
qqf. ajouté comme pléonasme d'un a. — n. phil. l'Être (c’est-à-dire
l’Étant : participe
présent); le réel | le
bien, la vertu. « Le sat est en nous. » Ramana Maharshi, no 126 |
satatayukta |
a. m. n. phil. en
perpétuelle communion (avec Dieu). |
satchitânanda saccidânanda |
phil. (vedânta)
Etre-Conscience-Félicité ; formule évoquant l'extase dans l'unité brahman-âtman. « Ce qu’il y a de beau c’est que la nature réelle de
l’homme (dans la lîlâ) aspire ardemment à la Réalité, à la Sagesse
suprême, à la Joie divine (Sat-chit-ânanda);» Mâ
Ananda Moyî, p. 121 « Sat-chit-ânanda indique que le Suprême n’est pas
asat (non-existence), ni achit (non-conscience) ni anânanda
(non-félicité), mais qu’il est encore différent de ces trois notions. C’est
parce que nous sommes dans le monde phénoménal que nous parlons du Soi comme
étant sat-chit-ânanda.» R. Maharshi, no 433 |
sat-sanga sat-saNga satsang (auj.) |
m. association
avec le bien | soc. proximité du maître [gourou]. «
Sat-sanga signifie sanga (association) avec le sat. Le sat
n’est autre que le Soi. Quand le disciple n’a pas encore compris que le Soi
est le sat, il doit rechercher la compagnie des sages qui, eux, ont
déjà compris. C’est le sat-sanga. » R. Maharshi, no 283 |
sattâ |
f. existence. |
sattva |
n. être,
créature; fœtus; existence, réalité, nature; essence | force, énergie, courage;
esprit, souffle vital, principe vital | intelligence, conscience, vérité |
phil. [sâmkhya] 1re qualité [guna] de la nature, essence sainte de la pureté
et de la vérité. « Le pur sattva ne se trouve que chez peu de
personnes. Si quelqu’un exécute son ouvrage avec amour et désintéressement, sattva
sera débarrassé des éléments rajasiques.» Râmakrishna, p. 1226 |
sattvâpatti |
f. phil. [YV.]
l'obtention de l'état de pure conscience, 4e niveau de
connaissance [jñâna-bhûmikâ]. |
sâttvika |
a. m. n. qui a du
caractère, ferme | phil. «dont le guna
prépondérant est sattva»; pur, vertueux. |
satya |
a. m. n. vrai, véridique — n. réalité; vérité, véracité | promesse, serment | phil. la sincérité, une des vertus [yama] du yoga. « Qu’est-ce que le satya si ce n’est le Soi. Le satya est ce qui est constitué de
sat. » (R. Maharshi,
p. 923) |
savikalpa |
a. m. n. différencié | phil. [yoga] qualifie le samâdhi où l'identification à l'objet se fait en restant conscient de son identité; opp. nirvikalpa. |
sâyujya |
n. union,
communion avec, absorption dans <g. loc.> | phil. absorption dans
l'Essence Divine, union avec Dieu; but ultime du jñâna-yoga;
un des 4 états de libération [mukti]; cf. sâlokyâdi-catushtaya. « Les Vishishtâdvaïtin disent que le Soi est d’abord réalisé et que l’âme individuelle, une fois réalisée, s’abandonne à l’âme universelle. Ce n’est qu’alors qu’elle est accomplie. La partie est rendue au tout. C’est la libération et l’union (sâyujya)» R. Maharshi, no 201 |
shabda |
m. bruit, son; mot, parole; discours, langage | nom, titre, appellation | tradition orale | phil. [sâmkhya] la perception [tanmâtra] de l'ouïe [shrotra]; il est régi [niyantr] par les Dishas | phil. [nyâya] l'autorité de la parole sacrée, un moyen de connaissance [pramâna]. shabda-Brahman : le son éternel qui est la première manifestation de la
Réalité suprême, à la racine de toutes les créations à venir. (Mâ)
(voir shabda-nityatva) shabda-nityatva : n. phil. [mîmâmsâ] doctrine de l'éternité du son. |
shâkta |
a. m. n. relatif au pouvoir ou à l'énergie | phil. relatif à la puissance divine, à la Désse [Shakti] — m. soc. [tantr.] sectateur de la Déesse, adepte du tantrisme, qui suit les enseignements des tantra; on distingue ceux qui suivent le rituel orthodoxe ou droit [daksinâchâra] de ceux qui suivent le rituel impur ou gauche [vâmâchâra]. |
shakti |
f. phil. principe
divin féminin, opp. vahni. « Partout où il y a action (création, préservation et
destruction), il y a Shakti. L’eau reste de l’eau, qu’elle soit calme
ou agitée.» Râmakrishna,
no 1277 « Mâyâ a deux shaktis, Avarana Shakti
(pouvoir voilant) qui ne vous permet pas de réaliser votre Divin, votre
nature Sat-Chit-Ananda, et Vikshepa Shakti (pouvoir projetant)
qui projette l’univers et le corps et provoque Abhimâna. » Sivananda, no 36 |
shaktipâta |
descente de
l’énergie divine (R. Maharshi) |
Shankara shaNkara Shankarâchârya |
hist. np. de
Shankara ou Âdi Shankarâchârya «Maître bienfaisant, pacifiant», philosophe né
au Kerala au 8e siècle, disciple de Govindanâtha; il vécut à Vârânasî,
où il prêcha le vedânta fondé sur la
doctrine advaïta; il écrivit de très
nombreux ouvrages (cf. Vivekacûdâmani, Digvijaya); il fonda 4 monastères [matha]
à Purî, Shringerî, Dvârakâ
et Badarînâtha (jyotirmatha);
leurs supérieurs sont les pontifes de l'ordre dashanâmîdandin de la doctrine advaïta. « Tout l’enseignement de Shankara peut
être résumé en ces mots : « Brahman seul est réel ; le monde est
irréel ; l’âme incarnée (jîva) n’est pas différente de Brahman.» Sivananda, no 258 |
shânti |
f. paix, calme,
repos; paix du cœur | prospérité, bénédiction, bonheur | soc. rite
propritiatoire préalable à un sacrifice | destruction, fin, mort; repos
éternel. |
sharîra |
n. corps humain,
personne; vie | phil. [vedânta] le corps
physique périssable, l'un des 3 corps formé par les 5 enveloppes [kosha] de l'âme; cf. kârana,
sûkshma, sthûla. linga-sharîra :
corps subtil |
sharîra-traya |
les trois
corps : causal (originel), subtil, grossier (physique). |
shâstra |
n. ordre, loi;
précepte | enseignement impératif, instruction; commandement | règle, théorie
(opp. prayoga la pratique); doctrine,
science; connaissance | [«instrument d'instruction»] traité, ouvrage
d'enseignement, livre de préceptes; texte sacré. |
shat-sampad SaT-sampad |
m. phil. [vedânta] les 6 vertus cardinales: sama, dama, uparati, titiksâ,
shraddhâ, et samâdhâna. |
Shivânanda Sivânanda |
m. np. de Sivânanda «Félicité du Seigneur», nom de divers
personnages; not. mod. svâmî Sivânanda (1887–1963), médecin, sage et écrivain,
fondateur de la «Divine Life Society». |
shraddhâ |
f. foi,
confiance, croyance, dévotion; fidélité, loyauté | phil. [vedânta] la foi, l'une des 6 vertus cardinales [shat-sampad]. « shraddhâ, Grâce, Lumière,
Esprit sont tous synonymes du Soi.» R.
Maharshi, no 381 |
shravana shravaNa |
n. audition, fait
d'entendre; audition attentive de la parole du maître | chose entendue,
enseignement, tradition orale | phil. [vedânta]
détermination de la vraie doctrine de l'unité de l'Être. « Par le shravana (l’écoute de la parole du
maitre), la Connaissance commence à poindre. C’est la flamme. (…)
L’investigation « Qui suis-je ? », c’est le shravana.» R. Maharshi, no 647 |
shreyas |
shreyasî plus beau, meilleur,
préférable; excellent; propice, favorable | mieux — n. meilleure condition,
bien-être, bonheur; salut | phil. [KU.] la voie préférable, qui mène au
salut; opp. preyas la voie des plaisirs, qui mène à la perdition. |
shrista sRSTa |
a. m. n. émis,
créé, produit — f. shristi émission,
création, production; la nature | phil. création cosmique (opp. samhâra). |
shruti |
f. audition;
oreille | tradition, doctrine, savoir | enseignement sacré, connaissance
révélée (opp. smriti, textes de la
tradition). |
shubhecchâ |
f. phil. désir
juste | phil. [YV.] le désir de libération, 1er niveau de
connaissance [jñâna-bhûmikâ]. |
shuddha-chaïtanya |
conscience pure (R.
Maharshi, no 382) |
shuddhâdvaïta |
n. phil. monisme
pur; doctrine phil. prêchée par Vallabhâcârya. |
shuddha-manas |
le Mental pur
(syn. achala-chitta : le mental sans mouvement) « L’achala-chitta (le mental sans mouvement) est
la même chose que le shuddha-manas (le mental pur). On dit donc que le
manas du jñâni est le shuddha-manas.
(…) le brahman n’est rien d’autre que le shuddha-manas. » » R. Maharshi, no 513 |
shuddha-samvit shuddha-saMvit |
l’Intelligence
pure (R. Maharshi, no 481) |
shuddha-sattva |
l’Être pur (R.
Maharshi) (voir ashuddha-sattva
et mishra-sattva) « … dans le shuddha-sattva l’être a triomphé de tamas
et rajas. » R. Maharshi, no 73 |
shûnya |
le vide, le
néant, la non-existence. « Shûnya (le vide), l’ati-shûnya (l’au-delà
de shûnya), mahâ-shûnya (le vide immense), ont tous la même
signification, à savoir l’Etre réel. » R. Maharshi, no 333 |
shûnya-bhâva |
phil. état de
contemplation du vide, une forme de samâdhi. |
shûnyâta |
phil. néant,
non-existence; nature illusoire des phénomènes. |
shûnyâ-vada |
phil. doctrine de
la vacuité du monde phénoménal. |
siddha |
a. m. n. accompli, réalisé; gagné,
obtenu; parfait | qui a atteint son but, réalisé son objectif, accompli sa
mission | achevé, prêt; not. riz | stable, immuable, éternel; syn. nitya;
opp. kârya | phil. qui a atteint le but suprême | doué de vertus
surnaturelles, merveilleux, magique — m. qui a atteint la perfection; saint,
bienheureux | magicien | phil. Accompli, être humain devenu immortel et
omniscient après avoir obtenu la libération [moksha], et doué de
pouvoirs magiques [siddhi]. «
Une fois devenu un sage (siddha) vous pourrez revenir dans le monde,
et apporter une aide spirituelle aux humains.» Sivananda, no 487 |
siddhânta |
« système
philosophique » |
skandha |
m. épaule, tronc,
corps; tronc d'arbre | bd. agrégat, ou composante de l'ego; on en compte 5 [pañcaskandhî]: la forme [rûpa],
la sensation [vedanâ], la perception [samjñâ], la formation mentale [samskâra] et la connaissance [vijñâna] || paali khanda. |
smriti smRti |
f. mémoire,
souvenir | phil. [yoga] l'appel à la
mémoire, chitta-vritti. |
so ’ham |
« Je suis Lui » R. Maharshi, no 54 |
soûtra sûtra |
phil. aphorisme;
traité de rituel / traité canonique. |
sphurana |
manifestation de
lumières (R. Maharshi, no 160) (voir aham-sphurana) «
Le hridaya et le sphurana sont la même chose que le Soi. Le sphurana
exige un support pour se manifester. » R. Maharshi, no 160 |
srishti sRSTi |
f. émission, création, production; la nature | phil. création
cosmique (opp. samhâra). |
srishti-drishti-vâda sRSTi-dRSTi-vAda |
l’une des 3
doctrines de l’Advaïta. (voir ajâta-vâda et drishti-srishti-vâda) «Le srishti-drishti-vâda
est la doctrine de la création graduelle et la prise de connaissance de
celle-ci. » R. Maharshi, no 383. |
sthûla |
a. m. n. gros;
massif, épais; large, vaste | rude, grossier; obtus, stupide | phil.
matériel, tangible (opp. sûkshma). sthûla-drishti : vision sur le plan physique « La vision sur le plan physique (sthûla-drishti)
est absurde. La compréhension subtile
(jñâna-drishti) est nécessaire.» R. Maharshi, no 364 |
sthûla-sharîra |
n. phil. [vedânta] corps grossier de l'âme, formé d'annamaya-kosha (l’enveloppe matérielle) et de prânamaya-kosha (l’enveloppe des souffles vitaux). |
sukha |
m. n.
facile, agréable; joyeux, heureux — n.
joie, bonheur, plaisir; opp duhkha | phil.
[vaïsheshika] la propriété [guna] du plaisir | chance — f. sukhâ bonheur, félicité | phil. effort pour
gagner des mérites, piété. sukha-prema : désir de bonheur. |
sûkshma sUkSma |
a. m. n. fin,
menu, mince; petit, étroit; faible, insignifiant; subtil, aigu; atomique |
phil. subtil (opp. sthûla) |
sûkshma-sharîra sUkSma-sharIra |
n. phil. [vedânta] corps subtil de l'âme, formé de manomaya-kosha (l’enveloppe mentale) et de vijñânamaya-kosha (l’enveloppe de discernement ou
gnostique). (syn. âtivâhika-sharîra) « L’âme transmigre avec le corps subtil, ou astral (sukshma
sharîra). Ce corps astral est constitué de dix-neuf principes (tattvas)
… » Sivananda, no
250 |
sushupti suSupti |
f. sommeil profond « … dans la sushupti (état de sommeil profond), il
n’y a plus d’identification avec le corps et donc pas de perceptions … » R.
Maharshi, no 2 |
sva |
sva
pn. m. n. f. svâ son, sa, ses — a. m. n.
propre, personnel | lat. suus; fr. soi. |
svabhâva |
m. disposition
naturelle, nature innée ou spontanée; caractère. / l’être propre, la vraie
nature de l’homme. pashu-svabhâva : de nature bestiale |
svâdhisthâna svAdhiSThAna |
n. phil. «le
Siège du soi», 2e chakra du yoga tantr. situé au niveau des parties
génitales; il est représenté par un lotus de 6 pétales rouges; un croissant y
symbolise l'élément eau, et porte le bîja-mantra
vam; il contrôle le sens du goût; il est le
centre psychique de la jouissance du soi. |
svapna |
m. sommeil; rêve || lat. somnus; fr. sommeil / état
de rêve «
Le svapna est l’état de rêve durant lequel le jîva, sous son
aspect subtil individuel (taïjasa), et le Seigneur, sous son aspect universel
(Hiranyagarbha), demeurant ensemble dans la corolle du Lotus du Cœur,
fonctionnent dans la nuque, en faisant l’expérience des conséquences des
impressions recueillies à l’état de veille par l’intermédiaire du mental. » R. Maharshi, no 617 |
svarâj |
a. m. n.
autonome, indépendant — m. autonomie; indépendance; autodétermination | phil.
principe du soi; microcosme; opp. virāj. |
svarûpa |
Etre vrai / Soi /
n.
nature propre, naturel, essence de <g. ifc.> | phil. propriété
essentielle d'un objet. svarûpa-moksha : véritable libération ; svarûpa-jñâna : connaissance du Soi. « … l’homme doit s’efforcer de
s’établir fermement dans le vrai Soi unique (svarûpa). Mâ
Ananda Moyî, p. 207 |
svastika |
m. barde (chargé
de prononcer le svasti) | phil. swastika ou
croix gammée, signe mystique de bon augure, d'origine solaire. (la croix
gammée des nazis est inversée par rapport à la svastika hindoue). svasti : f.
bien-être; bonne fortune, succès — ind. interj. vive <dat.>! | adr.
bonne chance! à votre santé ! | salutations (formule de politesse pour
commencer une lettre). |
svasvâmî-bhâva |
m. phil. [vedânta] relation entre le Moi et l'Âme; cf. bimbabimbîbhâva. |
svatantra |
a.m.n. [«qui n'est soumis qu'à sa propre règle»] libre, indépendant, autonome. « Shiva est
non manifesté alors que la shakti se manifeste en raison de sa volonté
indépendante (svatantra). La manifestation de la shakti est la
projection du cosmos sur la pure conscience, telles des images reflétées dans
un miroir. Les images ne peuvent être reflétées en l’absence du miroir. De
même, le monde ne peut avoir une existence indépendante. Svatantra est
donc un attribut du Suprême. » R. Maharshi, no 288 |
svayambhu svayaMbhu |
myth. np. de Svayambhu, épithète de Brahmâ, le démiurge «Auto-engendré» | var. svayambhuva id. — a. m.n. svayambhû [«auto-engendré»] indépendant, autonome, spontané —m. myth. épith. de Brahmâ, Shiva ou Vishnou. |
svecchâ |
f. désir, libre
volonté, bon plaisir. libre arbitre. « Les fruits des vâsanâ sont récoltés de trois
manières différentes : 1) par notre propre volonté (svecchâ) ; 2)
par la volonté d’autrui (parecchâ) ; 3) involontairement (aniccha).» R. Maharshi, no 385 |
taïjasa |
« aspect subtil
individuel en état de rêve » R. Maharshi, no 617 |
tamas |
n. obscurité,
ténèbres | phil. [sâmkhya] la 3e
qualité [guna] de la nature, essence
passive de l'ignorance et de l'inertie | lat. temere;
all. Dämmerung; ang. dim; fr. ténèbres. « On confond souvent l’inertie (tamas) avec
l’élévation spirituelle (sattva) et l’état de paix, mais elle en est
l’opposé.» Sivananda, p. 220 |
tanmâtra |
m. phil. [sâmkhya] substance [tattva]
de perception, l'un des 5 éléments subtils perçus resp. par les 5 sens [buddhîndriya]: shabda
le son (cf. shrotra), sparsha
le toucher (cf. tvak), rûpa
l'aspect ou forme (cf. chakshus, aksi), rasa la
saveur (cf. jihvâ) et gandha
l'odeur (cf. ghrâna); syn. sûkshma-bhûta; cf. divyavisaya. « Les tânmatra procèdent de la prakriti. » R.
Maharshi, no 292 |
tanumânasa |
n. phil. [YV.]
l'affinement de l'esprit (par concentration sur un objet), 3e
niveau de connaissance [jñâna-bhûmikâ]. |
tapas |
littéralement «
échauffement ». phil. la force d'âme acquise par l'ascèse, une des
disciplines [niyama] du yoga | pratiquer intensivement des austérités. «
Les austérités (tapas) fortifient l’âme, purifient le cœur, aident à
maitriser les sens et à atteindre la Réalisation divine.» Sivananda, no 309 « Mais le tapas dépend de la compréhension de la
personne. … Fixer le mental sur une
seule chose est le tapas qui doit être recherché.» R.
Maharshi, no 401 «
Les trois formes d’austérité (tapas) : physique, verbale et
mentale … » Sivananda, no 325 |
tapasya |
n. pratique d'austérités, ascèse, discipline spirituelle. |
tasthivat |
n. le règne
végétal et minéral; opp. jagat | phil.
l'immuable. |
tat |
« Cela »,
désignant la Réalité suprême. |
tathâ bhavatu |
« ainsi soit-il »
(aussi evam astu) |
tattva |
réalité, vérité |
essence, principe essentiel | phil. [sâmkhya]
élément ou substance primaire; on en compte 24 ou 25: la prakriti,
et ses manifestations dans la création [sarga]:
les 3 sens psychiques ou fonctions intellectuelles composant l'instrument
interne [antah-karana] (buddhi, ahamkâra,
manas, auxquels le vedânta
rajoute chitta en tête), les 10 sens de
perception et d'action [indriya], les 5
éléments subtils [tanmâtra], et les 5
éléments grossiers [bhûta]; cette évolution
[parinâma] des tattvâni
se produit sous l'influence du purusha. « Vous êtes vous-même le tattva. Y a-t-il
quelqu’un de différent pour connaître le tattva de l’autre ? Comment pouvez-vous exister en dehors du tattva
? » R. Maharshi, no
565 |
tat tvam asi |
phil. [Ch.U.] «
tu es Cela », formule résumant la doctrine advaïta.
/ déclare l’identité du Soi avec le Suprême. (R.Maharshi) « La connaissance relative à l’identité de l’âme
individuelle et de l’âme suprême qui monte des mahâ-vâkyas comme « Tat
tvam asi » (Tu es Cela) est le moyen de parvenir à l’émancipation.» Sivananda,
p. 411 |
titikshâ titikSA |
phil. [vedânta] la longanimité, l'une des 6 vertus
cardinales [shat-sampad]. |
triguna triguNa |
m. le triple |
phil. [sâmkhya] la triade des trois
essences ou qualités de la nature: sattva
(pureté, vérité), rajas (force, désir) et tamas (ignorance, inertie). |
trigunâtîta triguNAtIta |
a. m. n. phil.
disparu au-delà des trois qualités de la nature. |
trimûrti |
phil. la Trinité
hindoue : Brahmâ, Vishnou, Shiva-Maheshvara. |
tripûti |
triade :
connaissant – connaissance – connu ; voyant – vision – vu ; aimant – amour –
aimé, etc. shuddha-tripûti :
triade pure, non-différenciée. « Le nâda, le jyotis, etc., impliquent
l’existence de la tripûti (triade du connaisseur, de la connaissance
et de l’objet connu). Le courant qui provient de la recherche du Soi est la shuddha-tripûti
ou triade pure, c’est-à-dire la triade non différenciée.» R.
Maharshi, no 303 |
triratna |
n. bd. les «3
joyaux» de la doctrine: Bouddha, sa Loi [dharma] et sa Communauté [sangha]
| arch. bd. motif trifolié emblématique des 3 joyaux. |
tritva |
n. triade,
trinité. |
trivarga |
m. soc. ensemble
des trois buts de l'homme: le devoir [dharma],
la richesse [artha] et le plaisir [kâma]; cf. purushârtha. |
turîya turya |
phil. le 4e
état de l'esprit, l'état de libération dans le brahman. « Il n’existe que trois états : la veille, le rêve
et le sommeil profond. Le turya
n’est pas un quatrième état ; il est ce qui est sous-jacent aux trois
états. Mais les gens ne comprennent
pas cela facilement. Voilà pourquoi on dit que le turya est le
quatrième état et la seule réalité. En fait, le turya n’est séparé de
rien, car il forme le substrat de tout ce qui existe. Il est la seule vérité
; il est votre Etre même. Les trois états apparaissent sur lui en tant que
phénomènes éphémères et s’y fondent ensuite.
C’est pourquoi ils sont irréels.» R. Maharshi, no 353 |
turyagâ |
f. phil. [YV.]
l'accession à l'état de libération dans le brahman,
7e niveau de connaissance [jñâna-bhûmikâ].
/ état au-delà des mots (R. Maharshi). |
turyatîta |
« Le turyâtîta
est l’état dans lequel l’être individuel se fond dans le Suprême.» R. Maharshi, no 617 |
tyâga |
m. abandon,
action de quitter | renonciation | phil. détachement du fruit des actes |
don, présent; donation, libéralité | homme pratiquant le renoncement. « Si la générosité est cultivée, elle devient tyâga.» R.
Maharshi, no 581 |
upadesha |
m. information,
prescription; instruction, enseignement; doctrine. «Le mieux c’est de parler de cœur à cœur et d’écouter de cœur
à cœur. C’est la meilleure forme d’upadesha. » R. Maharshi, no 171 |
upâdhi |
apparence,
déguisement; tromperie | phil. condition contingente de l'être. « Mâyâ est l’upâdhi (accessoire limitatif)
d’Ishvara.» Sivananda, p. 406 |
upa gourou upa-guru |
gourou secondaire |
uparati |
f. repos;
recueillement | mort | phil. [vedânta] le
recueillement, l'une des 6 vertus cardinales [shat-sampad]. |
upâsana |
n. hommage,
respect; soumission à; adoration, dévotion — ifc. connaissance de — f. upâsanâ id. |
upekshâ upekSA |
négligence;
indifférence | égalité d'humeur, sérénité | phil. l'équanimité, une des
quatre qualités morales [brahma-vihâra]. |
uttara-mîmâmsâ uttara-mImAMsA |
f. phil. syn. vedânta. |
vahni |
m. feu [«qui porte les offrandes»] |
phil. principe divin masculin, opp. shakti. |
vaïrâgya |
n. renoncement au
monde « Vairâgya (détachement) signifie se dégager des
objets des sens. Lorsqu’on se sent attiré par Dieu on perd tout intérêt dans
les objets des sens. » Mâ Ananda Moyî, p. 284 |
vâmâcâra |
m. phil. [tantra] la voie tantrique shâkta] «de la main gauche», qui pratique les interdits
impurs; cf. makârapañcaka; opp. daksinâcâra. (voie qui peut paraître plus
directe, mais qui est aussi dangereuse, comme les raccourcis en haute
montagne) |
vâsanâ |
f. phil.
imprégnation; impression d'une sensation antérieure, souvenir subconscient;
émotion, association de sentiments à la lecture ou à l'audition d'une œuvre. « Les vâsanâ sont de deux sortes : bandha-hetu
(causant la servitude) et bhoga-hetu (causant la joie).» R. Maharshi, no 515 « Une vâsanâ est une vague du mental. … Il faut
émousser les sens et écraser les vâsanâs dès qu’elles lèvent la tête.
» Sivananda, no 156 |
vedana |
n. perception, connaissance — f. vedanâ douleur | myth. np. de Vedanâ, la Douleur
personnifiée | bd. la sensation, un des 5 agrégats
[skandha] de l'ego; c'est la 7e
cause de souffrance [pratîtya-samutpâda]. |
vedânta |
phil. l'un des 6
points de vue (saddarshana) de l'Hindouisme orthodoxe, doctrine
attribuée à Vyâsa, développée dans les leçons (upanishad) et par
Shankarâchârya; il traite de métaphysique. « La route du Vedânta fera découvrir à ceux qui
s’y aventurent que la glace c’est de l’eau, qu’il n’y a pas de forme, mais
uniquement le sans-forme.» Mâ
Ananda Moyî, p. 135 |
vibhakti |
f. séparation, distinction. « Tant qu’existe la vibhakti (la séparation), il
doit y avoir bhakti. Tant
qu’existe le viyoga (la dés-union), il doit y avoir yoga.» R. Maharshi, no 154 |
vibhû Vibhû |
a.m.n.f. vibhvî qui imprègne tout, qui pénètre partout; omniprésent | puissant, efficace | phil. np. de Vibhu «le Tout-Puissant», épithète de Brahmâ, Shiva ou Vishnou. |
vibhûti |
f. manifestation de force, déploiement d'énergie, puissance; pouvoir surhumain (cf. siddhi) | abondance, richesse; succès, splendeur | phil. manifestation divine; être divinement inspiré | cendres (de bouse de vache) dont s'enduisent les ascètes, not. Shiva « Le mot vibhûti désigne les manifestations variées de l’Omniprésent (Vibhû). Il est donc naturel et certain que se manifesteront des vibhûtis. » Mâ Ananda Moyî, p. 143. |
vichâra |
m. procédure;
délibération, réflexion; introspection, investigation | doute, hésitation;
prudence | conjecture probable | controverse; dispute | phil. opinion comme
critère de jugement moral; opp. âcâra. âtma-vichâra : investigation sur le Soi loka-vichâra : investigation sur le monde « Il faut pratiquer la discrimination (vichâra)
entre le Réel (Dieu) et l’irréel (monde des phénomènes).» Râmakrisnna, no 836 « La meditation ou le vichâra sont donc le retour
à votre nature véritable.» R. Maharshi, no 401 « Si vous ne pratiquez pas l’âtma-vichâra, alors
le loka-vichâra [l’investigation sur le monde] s’insinuera.» R.
Maharshi, no 186 |
vichâranâ vichAraNA |
f. id. | phil.
[YV.] l'introspection, 2e niveau de connaissance [jñâna-bhûmikâ]. |
videha |
a. m. n.
incorporel; mort [«privé de corps»] — m. phil. absence de conscience de son
corps dans l'expérience de l'identité avec l'Absolu [brahman]. videha-mukti : libération au moment de la mort. « La mukti est synonyme du Soi. Les termes jivan-mukti
(Libération de son vivant) et videha-mukti (Libération à la mort) ne
sont que pour les ignorants. Le jñânî n’est conscient ni de mukti ni de bandha
(asservissement). Les notions d’asservissement, de libération et de divers
degrés de mukti ne concernent que l’ajñânî afin de l’aider à se
débarrasser de son ignorance. » R. Maharshi, no 266 |
videhin |
agt. m. phil. être accompli [siddha] réduit à son corps causal [kârana-sharîra], en état d'asamprajñâta samâdhi. |
vidyâ |
f. science,
connaissance, savoir, sagesse | tradition sacrée; le Veda,
connaissance révélée | formule magique. vidyâm
prapad : accéder à la connaissance « L’homme en naissant apporte deux tendances avec lui,
dans ce monde – l’une (vidyâ), qui le pousse à chercher le chemin de
sa libération, l’autre (avidyâ), qui l’entraine vers la vie terrestre
et vers l’esclavage. » Râmakrishna, no 3 |
vigraha |
m. séparation, isolation; forme individuelle, corps; sous la forme de <ifc.> « Lorsque
l’Un Se révèle Lui-même en tant que forme (vigraha) - … cette vigraha
existe éternellement. » Mâ Ananda Moyî,
p. 145 |
vijñâna |
n. connaissance,
savoir, discernement, compréhension, intellect; science | phil. connaissance
sacrée, science infuse | bd. la connaissance discriminante, un des 5 agrégats
[skandha] de l'ego; c'est la 3e
cause de souffrance [pratîtya-samutpâda]. « Voir Dieu et entretenir avec Lui des relations comme
avec un parent le plus proche, voilà ce qu’on appelle vijnâna. » Râmakrishna,
no 1375 « Le terme vijnâna
(connaissance claire) est utilisé tout aussi bien pour désigner la
réalisation du Soi que la connaissance des objets. Le Soi est sagesse. Il fonctionne de deux manières : quand
il est associé à l’ego, il est connaissance objective (vijnâna) ;
quand il est dissocié de l’ego et que le Soi universel est réalisé, on
l’appelle également vijnâna.
Ce terme soulève un concept mental. C’est pourquoi nous disons que le
Sage réalisé connaît par son mental ; mais son mental est pur. » R. Maharshi, no 204 |
vijñânamaya-kosha |
m. phil. [vedânta] l'enveloppe de discernement, formant
avec manomaya-kosha le corps subtil ou
intellectuel [sûkshma-sharîra]. « La pensée ‘je’ est le vijñânamaya-kosha
(l’enveloppe intellectuelle). La volonté y est incluse.» R.
Maharshi, no 277 « Ce qu’il faut développer, c’est l’enveloppe spirituelle
(vijñânamaya-kosha) afin de maitriser le mental. » Sivananda, no 74 |
vikriti vikRti |
f. changement,
transformation; dégradation, déchéance | changement d'humeur, émotion | phil.
[sâmkhya] la dégradation par transformation
du monde phénoménal (opp. prakriti la
Nature Originelle). |
vikshepa |
la multiplicité /
l’activité à différents moments. (R. Maharshi) « C’est ce qui se passe pour un jñânî
dont le corps causal (kârana-sharîra) cesse alors d’exister. Seul le vikshepa
continue pour lui. Mais d’une manière qui est tout de même différente de
celle de l’ajñânî.» R.
Maharshi, no 513 « Le mental est quelque chose
de mystérieux. Il consiste en sattva, rajas et tamas [pureté,
activité et inertie]. Les deux derniers donnent naissance au vikshepa
(la diversité).» R.
Maharshi, no 485 |
vimâna |
a. m.n. qui parcourt d'un bout à
l'autre — n. myth. char aérien (d'un dieu), trône céleste; (voir pushpaka) |
vipra |
[«agité (par la transe)»] inspiré, sage — m. voyant, poète; prêtre, brâhmane lettré. ekam sat viprâ bahudhâ vadanti [RV.] L’Etre est Un, les sages en parlent de façons multiples (une vérité, exprimée diversement par les sages). |
viraha |
m. séparation d'avec <i.>, absence — ifc. manque de. « La souffrance qui provient de viraha, le
sentiment de séparation d’avec Dieu, est intense.» Râmakrishna, no 1165 |
virâj |
a. m. n. souverain — m. roi, prince, souverain | myth. np. de Virât, la Puissance Créatrice ou Nourriture Divine personnifiée, épithète de Prajâpati, ou première création de Brahmâ issue de sa moitié mâle, donnant naissance par sa moitié femelle Shatarûpâ à Manu-Svâyambhuva, qui engendra les 10 géniteurs [prajâpati] | phil. le Cosmos manifesté, support physique de l'Univers; macrocosme. / (Virât) aspect grossier universel (R. Maharshi, no 617) |
virât-purusha virAT-puruSa |
m. phil. l'Être Cosmique. (voir virâj) |
vîrya |
n. valeur,
héroïsme | énergie, vigueur, virilité, force | bd. la vigueur, une des 6
perfections [pâramitâ] du bodhisattva | sperme. « Virya est atteinte uniquement grâce à la
chasteté. » (Sivananda, p. 273, 399) |
vishaya viSaya |
m. domaine,
territoire, espace; champ de perception, sphère d'influence | objet, but, affaire
| ce qui est accessible aux sens; jouissance, volupté | phil. rhét. objet
matériel opposé à sa représentation figurée; objet opposé au sujet; not. l'un
des cinq objets des sens: shabda le son, sparsha la sensation tactile, rûpa la forme, rasa
le goût et gandha l'odeur | phil. sujet
d'une comparaison; opp. vishayin | phil. [navyanyâya] perçu — f. vishayâ
ifc. qui concerne, qui relève de. |
vishista vishiSTa |
a. m. n.
distinct; distingué, remarquable; noble, prééminent, excellent | phil.
(objet) spécifié par un mot. |
vishistâdvaïta vishiSTadvaita |
n. phil. doctrine
de la « non-dualité distinguée » ou qualifié, prêchée par Râmânuja. « La philosophie dite vishistâdvaïta,
ou « monisme qualifié », est ainsi appelée parce qu’elle professe l’unicité
divine avec ses attributs. Dieu seul existe ; tout le visible n’est autre que
ses attributs ou ses manifestations.» Sivananda, p. 198 « Les vishnouites s’attribuent le nom de
Vishishtâdvaitin. C’est également de
l’Advaita. De même que l’individu
comprend l’âme, l’ego et le corps grossiers, Dieu comprend le paramâtman,
le monde et les individus. » R.
Maharshi, no 274 |
vishrânti |
f. repos; arrêt, cessation, fin /
quiétude (R. Maharshi, no
290) |
vishuddha |
n. phil. [tantr.]
5e chakra du yoga tantr., situé au niveau du larynx; il est
représenté par un lotus de 16 pétales mauves; un cercle blanc dans un
triangle y symbolise l'éther, et porte le bîja-mantra
‘ham’; ce chakra
contrôle le sens de l'ouïe; il est le centre psychique du Verbe Sacré. |
vishva |
« aspect grossier
individuel à l’état de veille » R. Maharshi, no 617 |
vishvarûpa-darshana |
phil. vision de Dieu Multiforme. « … le vishvarûpa-darshana, c’est-à-dire que le Soi universel ou Soi cosmique est
le Cosmos. … » R. Maharshi, no 364 |
vivarta |
m. changement,
transformation; déviation | phil. [vedânta]
manifestation divine dans le monde phénoménal. |
vivarta-vâda |
m. phil. [vedânta] théorie ontologique de la réalité
illusoire [mâyika]. |
viveka |
m. séparation,
distinction, discrimination; discernement, raisonnement | myth. np. de Viveka « Discernement », personnifiant l'Intelligence,
fils de Manas et Nivritti. « Viveka signifie discrimination entre le réel et
le non-réel, …» Râmakrishna,
no 835 « Le pouvoir de discrimination entre le Moi (Atman)
et le non-moi, entre le réel (sat) et l’irréel, entre l’éternel (nitya)
et le périssable, entre le sujet (drik) et l’objet (drishya)
porte le nom de Viveka.»
Sivananda, p. 219 |
viyoga |
m. séparation;
séparation d'avec. | fait de se perdre, de manquer. « Tant qu’existe la vibhakti (la séparation), il
doit y avoir bhakti. Tant
qu’existe le viyoga (la dés-union), il doit y avoir yoga.» R.
Maharshi, no 154 « La voie de la Connaissance essaye de trouver comment le
viyoga (la séparation) a pu survenir.» R. Maharshi, no 17 |
vritti vRtti |
phil. mouvement
de la pensée; cf. chitta-vritti. « Il existe deux types de vritti
(modes du mental) : 1) vishaya-vritti
(objective) 2) âtma-vritti (subjective). La première doit laisser la
place à la seconde. Tel est le but de
l’abhyâsa (la pratique) qui mène d’abord au puryashtakam, puis
au Soi unique.» R. Maharshi, no 629 « Le mot vritti signifie
« tourbillon » ; c’est une vague qui s’élève dans le moi intérieur.» Sivananda,
no 152 « La vritti appartient
au mental rajasique (actif). Le mental sattvique (mental au repos) est libre
de vritti.» R. Maharshi,
no 68 « C’est la vritti ou mouvement du mental qui vous lie à
l’objet. Vous vous identifiez à ce
mouvement et par conséquent à l’objet.
Soyez donc un témoin silencieux (sakshi) des vritis et
du mental et toute servitude cessera.» Sivananda, no 231 |
vyashti |
partie,
l’individuel (R.
Maharshi) «
Les sens et les autres organes agissent séparément, tandis que les organes
intérieurs et les souufles vitaux ne peuvent travailler qu’à l’unisson. C’est pourquoi les premiers sont vyashti
(individuels) et les autres samashti (collectifs). » R. Maharshi, no 579 |
vyâvahârika |
réalité
empirique. R. Maharshi, no 399 (voir prâtibhâsika et paramârthika) «
Le vyâvahârika [réalité
empirique] : l’homme voit le monde dans toute sa diversité; il
présume l’existence d’un créateur et se prend lui-même pour le sujet. Tout se
résume dons aux trois notions fondamentales, le jagat, le jîva
et Îshvara. … » R. Maharshi, no 399 |
yama |
m. contrôle de
soi; devoir moral, règle, observance; austérité; refrènement | phil. le
contrôle de soi, première étape du yoga,
consistant en l'observance du commandement de pratiquer 5 vertus: la
bienveillance [ahimsâ], la sincérité [satya], la probité [asteya],
la chasteté [brahmacharya], et l'absence de
convoitise [aparigraha]; cf. ashtânga-yoga. « Yama, ou la maitrise de soi est la racine du yoga.» Sivananda,
p. 366 |
yantra |
n. barrière, serrure, rênes | outil,
machine, engin, appareil, instrument | phil. [tantr.] idole ou diagramme
mystique (servant de support à la méditation ou à la magie); cf. shrî-yantra. |
yatâtman |
a. m. n. maître de soi-même. |
yoga |
phil. système
philosophique du yoga, attribué à Patanjali, l'un des 6 points de vue (saddarshana)
de l'Hindouisme orthodoxe; il traite de l'univers intérieur de l'homme ou
microcosme. « … il n’est que naturel que le yoga, cette union
secrète de l’individu avec le Tout, devienne Yoga suprême. » Mâ
Ananda Moyî, p. 316 |
yogârûdha yogArUDha |
celui qui a
atteint le yoga (l’union) « Une autre méthode pour obtenir la dissolution du mental
(manolaya) consiste à se tenir en la compagnie des grands – ceux qui
ont atteint le yoga (yogârûdha). » R. Maharshi,
no 34 |
yuga |
n. joug,
attelage; paire | phil. âge du monde; division d'un mahâ-yuga;
il y en a 4: krta (ou satya),
tretâ, dvâpara,
et kali, de durées respectives 4, 3, 2, et
1; cf. mahâ-yuga || gr. ζυγος;
lat. jugum; all. Joch; ang. yoke; fr. joug. mahâ-yuga : n. phil. ensemble des 4 âges du monde [yuga], valant environ 4,32 millions d'années; il
y en a 1000 dans un kalpa. |
yugapad |
a. m. n.
simultané [« qui va de pair »]. yugapad-srîshti : création instantanée. (opp. krama-srîshti
: création graduelle) «
Le Vedânta dit que l’Univers nait simultanément avec celui qui le voit. Il n’existe donc pas de processus détaillé
de la création. On appelle cela yugapad-shrîsti (création
instantanée).» R. Maharshi, no 651 |
Bibliographie des livres utilisés pour les citations :
L’enseignement de
Râmakrishna, Jean Herbert
(coll. Spiritualités vivantes), Albin Michel
L’enseignement de
Ramana Maharshi, Jean Herbert.
(coll. Spiritualités vivantes), Albin Michel
L’enseignement de
Sivananda, Jean Herbert (coll.
Spiritualités vivantes), Albin Michel
L’enseignement de Mâ
Ananda Moyî, trad. Josette
Herbert (coll. Spiritualités vivantes), Albin Michel
Hindouisme et bouddhisme, Ananda K. Coomaraswamy, Gallimard.
____
Dictionnaire de référence pour ce lexique :
The Sanskrit Heritage Dictionary : http://sanskrit.inria.fr/DICO/index.html#easy
( La plupart des défintions viennent de ce dictionnaire de
Gérard Huet. Cependant, quelques
définitions ont été retouchées et, surtout, nous n’avons gardé que les
définitions qui nous semblaient les plus représentatives des textes spirituels. Nous sommes reconnaissant à monsieur Huet
pour sa permission de reproduire les définitions de son dictionnaire. Nous invitons les lecteurs à consulter le
dictionnaire (lien ci-haut) pour obtenir plus de précision.)