Amrita Varta, avril 2000

 

 

Ma et le culte de Padmanabha

Par Swami Nirgunananda

Propos recueillis par J.Vigne à l’ermitage de Dhaulchina

 

 

Swami Nirgunananda repris la puja à la statue de Padmanabha que Swami Bhaskarananda avait assurée au début. Tous les ans, il fait pour Makar Sankaranti (le 14 janvier) une puja solennelle à cette statue chère à Ma dans un endroit différent de la plaine indienne. Elle est suivie par au moins un millier de fidèles à chaque fois. Il explique plus précisément ci-dessous le sens de ce rituel typiquement hindou qui peut être difficile à appréhender pour des occidentaux mais qui fait partie intégrante de l’histoire de Ma et de la vie actuelle de la Sangha.

Padmanabha est la forme de Vishnou reposant sur le serpent primordial Shesha (Sheshnag) qui est aussi appelé Ananta (Infini) sur la mer de lait primordiale avant la création du monde. Il rendait un culte à la forme primordiale de Shiva, Adideva, quand soudain il ressentit une implusion intérieure: ‘Je suis unique. Puissè-je devenir multiple!’ A ce moment-là il s’endormit et dans son rêve un lotus, padma, sortit de son nombil, nabha, (d’où le nom Padmanabha) et du lotus émergea Brahma. Celui-ci pratiqua des austérités et grâce à celles-ci le monde fut créé. Dans les représentations de Padmanabha, on trouve donc simultanément Brahma, Vishnou et Shiva, c’est à dire

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les trois principes de création, préservation et destruction. Dans ce récit, la création du monde provient à la fois du sommeil de Vishnou et des efforts de concentration, de la tapasya de Brahma. Ceci évoque la notion, courante en Inde, que le monde tel que nous le percevons est le produit de notre mental. Vishnou qui se repose sur le serpent qui se démultiplie pour lui faire comme un dais exprime la maîtrise que le dieu a de l’énergie fondamentale de la kundalini.

Comment la statue de Padmanabha est venue à Ma

Padmanabha est la divinité patronne de la famille royale et du royaume de Travancore dans le sud du Kérala, c’est à dire dans la région de Trivandrum. Le nom d’origine qui a été remis à l’honneur récemment est Tiruvanantapuram, c’est à dire la sainte (tiru) ville (puram) du serpent (ananta), ou de l’infini. Les maharajas du lieu sont considérés comme les premiers fidèles du dieu, et doivent lui faire la puja tous les jours, ou au moins y assister. S’ils négligent ce devoir, c’est considéré comme de mauvaise auspice pour le royaume et ils ont une amende (de même, si les parents négligent la puja familiale, cela peut porter malheur à la famille dit-on dans la tradition). Bien que la famille royale n’ait plus de fonction politique, cette coutume se poursuit.

Le prince héritier de Travancore qui est maintenant raja en titre avait pris l’initiation de Ma. Un jour, il était en retraite dans une maisonnette de Kalyanvan, un jardin faisant partie des ashrams de Ma à Dehra-Dun. Les gens disent que ce jardin semble particulièrement relié à Sheshnag à cause du nombre de sepents blancs qu’on y a vu. Le prince avait sa petite statue particulière de Padmanabha avec lui, car même en voyage il devait continuer sa puja. A cause de l’absence quasi complète de meubles dans la maisonnette, il avait dû installer la statue sur le rebord de la fenêtre. Debuda qui passait par là s’en est aperçu et a prevenu Ma qui a fait immédiatement envoyer tous les articles nécesaires pour effectuer une puja vraiment princière. Ensuite, elle a demandé au fils du raja de raconter l’histoire de cette statue et s’est mise à lui parler comme à une personne vivante et à la caressser, elle faisait comme cela avec les statues de dieux. Quand le jeune homme est venu pour prendre congé quelques jours plus tard, elle lui a demandé:’Où va aller Padmanabha?’ ‘Avec moi, évidemment, je ne dois jamais m’en séparer’. Ma a dit alors: ‘Non, Padmanabha va rester ici.’ Le prince s’en alla quand même avec la petite statue, mais il réfléchit à cette remarque de Ma et décida avec son père de lui offrir une réplique exacte du Padmanabha en sa possession. Et c’est cette statue dont la puja a été faite d’abord par Nirvananda, puis Bhaskarananda puis par moi-même (Nirgunananda) à partir de 1984.

Comment Nirgunananda a appris de Ma la puja de Padmanabha

Je ne connaissais même pas le b à ba des pujas, mais un jour je me suis dit en mon for intérieur:’J’aimerai bien effectuer ce rituel.’ En effet, je voyais tous les jours Bhaskarananda aller dans la chambre de Ma pour le faire, et je pensais que ce serait un bon prétexte pour être en sa présence. En fait, je n’avais guère d’intérêt pour Padmanabha en lui-même. Le lendemain, Nirvananda et Bhaskarananda partaient près du glacier de Pindari dans la région himalayenne du Kumaon pour passer l’été. Ma leur dit:’Padmanabha n’ira pas avec vous’ ‘Mais qui fera sa puja?’ ‘J’ai trouvé un pujari’ dit Ma en me désignant du doigt.

Le lendemain matin, je me rendis donc de très bonne jeure à la chambre de Ma. Udas qui montait la garde devant sa porte me descendit littéralement en flammes:’Qu’est-ce qui te prend de venir déranger Ma de si bonne heure? Jamais tu ne la laissera se reposer? Vas-t-en, je ne veux plus te voir!’. Mais Ma demanda de l’intérieur qui était là, puis ordonna de me faire rentrer. Elle recommença à se reposer, les yeux fermés, je fis donc une puja à Ma elle-même, ce dont j’avais très envie bien que je ne connaissais pas les mantras ad hoc; puis je me tournai de l’autre côté versle petit temple en bois qui occupaitu ne grande partie de la pièce minuscule où vivait Ma, l’autre partie étant occupée par son lit. Je m’assis là, ne sachant en réalité pas ce que je devais faire. J’étais adossé au lit de Ma, il n’y avait de toutes façpns pas d’autes possibilités. Soudain, je ressentis un souffle chaud sur ma tête: c’était Ma qui s’était assise, toute droite sur son lit juste derrière moi. Elle s’était bien aperçue que je ne savais pas effectuer la puja de Padmanabha et se mit à me la faire faire en me faisant excécuter tous ses détails méticuleusement. Le lendemain, elle recommença de même et ainsi de suite pendant sept jours. Puis elle cessa ces explications que j’avais finies par intégrer mais continua à assiter à mon rituel pendant un mois en observant attentivement ce que je faisais.

Quand Bhaskarananda revint de l’Himalaya il demanda à Ma un peu inquiet:’Comment s’est passé la puja de Shantivrat?’ (l’ancien nom de Nirgunananda). Elle me fit signe de la commencer et lui dit:’Regarde par toi-même’. Après quelques temps elle conclut:’Padmanabha a retrouvé la santé!’. C’est ainsi que Ma m’a enseigné elle-même la puja de cette forme de Vishnou. Quelques années plus tard j’en ai pris officiellement la charge et je poursuis depuis 1984 ce rituel d’environ une heure et demi régulièrement tous les jours.

L’esprit de la puja, c’est d’offrir le meilleur de nous-même à Dieu. On pourrait d’ailleurs définir Dieu comme le meilleur de toutes choses. On dit qu’ainsi on rend Dieu heureux mais en dernière analyse c’est soi-même qu’on rend heureux. Le rituel donne une concentration que même maintenant j’ai encore du mal à trouver en méditation, je dois l’avouer honnêtement. Dhyâna, la vraie méditation est extrêmement rare, c’est presque le samadhi, ce que les gens appellent méditation est en général de la concentration, dhârana.

La relation de Ma et de Padmabhava

Nous pouvons l’illustrer par deux anecdotes:

Padmanabha et les derniers jours d’Atmananda

Atmananda était sannyasini auprès de Ma, si ce n’est de jure par un rituel, au moins de facto, car elle menait une vie de renonçante. Le seul autre occidental à l’avoir fait était Vijayananda. Elle était originiaire d’Autriche, était souvent l’interprète de Ma pour les occidentaux et a traduit nombres de livres sur Ma du bengali ou de l’hindi. Nous pouvons aussi rappeler qu’elle a été l’instigatrice du présent journal Jay Ma : le dernier travail qu’elle ait fait avant sa mort en septembre 1985 a été précisément de réviser le numéro 1 de Jay Ma qui avait été préparé par Danielle Perez. Cet épisode avec Padmanabha nous renvoie justement aux jours qui ont précédé son décès. Elle était dans sa maisonnette habituelle à Kalyanvan (Dehra-Dun) et l’on venait d’apprendre que l’angine qu’elle avait contractée quelques jours auparavant était en fait une redoutable diphtérie. Les gens faisaient pression sur elle pour qu’elle aille à Kankhal et de là si besoin à l’hôpital de Ma à Bénarès ; mais elle ne voulait pas bouger. Elle disait : ‘Si je dois mourir, autant que je meure ici-même.’Nirgunananda se trouvait être présent juste à ce moment-là. Il insista pour qu’elle vienne avec lui dans la voiture en partance pour Kankhal, mais elle s’obstinait dans son refus. Finalement, il sut trouver la corde sensible et lui dit :’J’ai Padmanabha avec moi, ce sera comme si Ma elle-même était dans la voiture!’. Atmananda connaissait les règles de pureté strictes de l’ashram et elle hésita donc :’N’y aura-t-il pas d’objections si je voyage dans la même voiture que Padmanabha ?’ ‘Si je vous le propose moi-même, bien sûr que non !’ s’exclama Nirgunananda!’ Elle accepta, vint à Kankhal et finalement mourut là-bas, à Shirsha Dharamshala, le lendemain. L’enchaînement des évènements a été très rapide, mais l’avantage qu’elle ait quitté son corps à Kankhal a été que la communauté de Ma a pu lui rendre les derniers honneurs dignement et immerger son corps dans le Gange comme on le fait traditionnellement pour les sannyasis ou sannyasinis, ce qu’elle avait souhaité (NdT : Les entretiens d’Atmananda avec Madu sont épuisés en librairie mais ont été mis sur la partie française du domaine internet anandamayi.org. Il se peut que celle-ci ne soit pas accessible actuellement dû à une restructuration du site, mais elle le sera de nouveau prochainement)

La puja de Ma à Calcutta (14 janvier 2000)

Swami Nirgunananda fait deux grandes pujas de Padmanabha par an. L’une se déroule lors de Guru Purnima en juillet, et l’autre a lieu en des endroits différents à chaque fois et attire des foules. Elle a toujours lieu le jour de Makar Sankranti, c’est à dire le 14 janvier. A Omkareshwar en Madya-Pradesh, sur les bords de la Narmada il y a quelques années, six mille personnes étaient venues voir cette puja soutenue dans son organisation par un gourou ami de Ma. A Calcutta cette année, environ treize cent personnes ont participé à la puja à l’ashram de Ma et ont partagé le prasad (repas) qui a suivi. Cela a été une occasion de retrouvailles avec des Swamis qui ont été proches de Ma comme Arupananda, Tanmayananda mais qui viennent rarement aux célébrations de la Sangha. Cette fois-ci, Nirgunananda a eu l’idée de faire participer l’assistance en lui demandant de répéter les 108 noms de Padmanabhava. A chaque fois qu’il offrait une feuille de tulsi ou de santal à la divinité en récitant un mantra comme Om Padmanabhavaya namaha, la foule répétait. Cela a mis une grande ambiance dans le rituel que les assistants considéraient en fait comme une puja à Ma elle-même.

 

 

Le sens du pranam et la présence divine

Propos recueillis par AK Datta Gupta

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Un certain Mr Sannyal décrit à Ma différentes attitudes mentales de ceux qui font le pranam (prosternation) et lui demande quel est le fruit spirituel qui en découle.

Ma : En réponse à tes propos j’ai dit auparavant qu’il faut voir si la flèche a été lancée en direction du but ou non. Dans cette parole même il y a la réponse à tes questions. Tu as décrit cinq types de personnes qui faisaient le pranam, mais tu pourrais en ajouter plus, par exemple ceux qui ne sont pas venus ici mais qui font quand même pranam en restant chez eux ou ceux qui ne font pas de pranam du tout, même de dehors. Il faut savoir si cette flèche que repésente le pranam atteint sa cible ou non. C’est l’essentiel. De même que la flèche qui touche sa victime, le pranam prend tout son sens quand il atteint son objectif.

Sannyal : Comment savoir si la flèche a touché ou non la cible?

Ma (en riant): En atteignant son but elle percera le coeur-même de celui qui l’a lancé et le blessera.

Sannyal : La fléche touche la cible et la blessure se produit dans la poitrine de l’archer: c’est le monde à l’envers! (rire général)

Ma : c’est comme ça! On est le seul à pouvoir sentir en son for intérieur si la flèche à touché son but, a atteint le Divin. Cela, les autres ne peuvent pas le dire. A force de manger, est-ce qu’on ne sent pas par soi-même si on est rassasié ou non? Personne n’a à vous le dire! De la même façon en éprouvant le contact avec Lui Il se manifeste sous la forme de la satisfaction (triptarup).

Sannyal : je viens auprès de vous,je vous fais pranam mais il ne se passe rien.

Mataji : Il y a ce je dans ‘je viens’, c’est pour cela que rien ne se passe. Bien sûr, je ne dis rien concernant le fait de prendre ce corps pour but. Si vous arrivez au ciel et pensez ‘Je suis arrivé près de la divinité, j’ai fait pranam, pourtant je n’en ai pas obtenu le fruit, pourquoi cela? Pour répondre à cette question on peut dire qu’il y a ton égo, et à cause de lui Sa lumière ne peut se manifester.

Sannyal : Est-ce que l’égo n’est pas obligé de garder sa propre maison?

Mataji (en riant): d’accord, d’accord! Mais qu’est-ce que sa maison? N’est-ce pas Sa maison? Ne dites-vous pas que l’égo est le je, mais le je de qui? Quand on s’aperçoit que mon je est Son Je, c’est à dire le Je divin, on demeure alors près de Lui, chez Lui; à l’heure où ceci se produit Sa lumière se manifeste. ‘J’agis’ ‘Je vais’ de cette façon tant que le sentiment d’être l’acteur est présent il n’y a pas Sa lumière. C’est pour cela en disant ‘Je me suis approché de la divinité’, tu ne peux obtenir l’expérience de Son contact ou de Sa lumière.

De plus, comment savoir si tu as approché Dieu? Si tu sais pour de bon que tu L’as approché, tout ce qui doit en toi être brûlé le sera et tout ce qui doit fondre le sera également, c’et à dire que le voile sera détruit. En s’approchant de Dieu, est-ce qu’un sentiment d’égo peut persister? A ce stade on voit qu’il n’y a que Lui. Ton égo est sien, c’est alors que la lumière se manifeste.

Vois-tu, il n’est pas juste aussi de dire que tu n’as aucun résultat en visitant régulièrement le temple. Le sentiment de frustration et d’absence qui se dégage quand on dit ‘je n’ai rien obtenu’ est en lui-même un résultat. Avant d’être comblé, il faut d’abord éprouver de l’insatisfaction. Plus ce sentiment de frustration et d’aspiration intense se développera, plus la lumière sera proche. S’il n’y a pas l’expérience de séparation (viraha) il n’y aura pas non plus celle de retrouvailles (milana). Voilà pourquoi le sentiment d’absence est nécessaire pour Le trouver; mais cette séparation n’est pas votre séparation ordinaire: c’est une expérience qui survient après avoir rencontré Dieu, c’est un état particulier.

Sannyal : Il semble que rien ne ressorte des pratiques spirituelles.

Mataji (en riant): C’est bien vrai, rien ne ressort des pratques spirituelles.

Sannyal : Si c’st comme ça, autant laisser tout tomber!

Mataji (en riant) : Ce n’est pas cela que ça signifie! On dit qu’en faisant quelque chose on obtient quelque chose. Cela revient presque à ne rien obtenir, car effectivement ce n’est pas par les pratiques qu’on obtient la plénitude mais par Lui uniquement (tout le monde rit). Dieu resplendit toujours, si tu n’en perçoit pas la lumière c’est à cause de tes propres voiles. La sadhana est justement faite pour détruire ces voiles. C’est pour cela qu’il faut persévérer dans le Nom, le japan la méditation et la satsang, de cette façon les mauvaises qualités (dur-guna) et le mauvais esprit (dur-buddhi) s’éliminent. En quoi consiste dur-buddhi? C’est dire que Dieu n’existe pas, sous prétexte qu’il est loin (jeu de mots entre les deux sens de dur- qui peut signifier à la fois mauvais et lointain). Ces formes ou qualités qui maintiennent les gens loin (dur-) de Dieu, ce sont les dur-guna-s. Par la disparition de cette dur-buddhi et de ces dur-gunas, c’est à dire par la destruction des voiles Sa lumière apparaît.

Sannyal : Pourquoi ne comprenons-nous pas ce qu’il y a d’utile dans la méditation, le japa et le satsang?

Mataji (en riant): En un certain nombre d’occasion on ne voit plus les bornes sur le bord de la route. Le Seigneur a cette belle règle de ne pas laisser voir combien on est avancé dans un état donné. Il y a aussi un autre stade où la révélation du progrès déjà accompli ou qui doit être accompli se produit dans la lumière de Sa proximité. Tu sais bien qu’un prince ne peut pas excercer la royauté et monter sur le trône par le simple fait d’être le fils du roi; il a d’abord à étudier et à apprendre avant de devenir capable de régner.

Un participant : Pourquoi les gens ont des bloquages sur le chemin du Divin? 

Mataji (en riant): C’est à cause de leur dette. Les objets des sens (vishaya), les désirs (kamna) passés de cette vie ou de vies précédentes remontent et s’interposent, constituant des obstacles sur la voie. Tout cela attire la mental en direction des objets des sens. C’est en cela que consiste la dette. Si vous n’avez pas réglé ces dettes, comment pourrez-vous progresser vers le Divin? Ce sont ces désirs, kamna et conditionnements passés, vasanas, qui constituent les voiles. Sans les retirer tous, comment la lumière se manifestera? C’est pourquoi, que ce soit dans le froid ou la chaleur, en toutes circonstances, ne vous souvenez que de Lui. Son Nom est en lui-même une ascèse (tapasya). A force de le répéter; les voiles seront détruits et Sa lumière se révèlera.

 

Ma soigne ses enfants

par Swami Narayanana Tirtha

Nous étions partis avec plusieurs voitures dont celle de Ma à une cérémonie. En arrivant, un foule attendait Ma. De mon côté, j’ai eu un petit accident en sortant de la voiture avec laquelle j’étais venue, je me suis cogné assez fort et me suis ouvert le cuir chevelu. J’essayai de dissimuler l’évènement mais le vaste regard de Shri Shri Ma s’est immédiatement posé sur son enfant. Ma ne laisse pas échapper de son attention même des incidents mineurs, c’est ce qui ressort de cet épisode.

C’était juste le moment où les gens qui avaient invité Ma commençaient à l’accueillir solennellement en lui mettant autour du cou des guirlandes de fleurs aussi colorées qu’odorantes. Le son des conches résonnait en signe de bienvenue, et on invitait Ma à rentrer dans le jardin.; mais ses regards ne se portaient pas dans cette direction. Elle s’affaira en demandant de l’eau pour mouiller le rebord de son vêtement. Je ne comprenais pas pouquoi elle paraissait si préoccupée par cela. Après l’avoir fait, elle vint vers moi et me comprima ma blessure avec ce bord du vêtement imprégné d’eau. Mon coeur déborda de joie en ressentant ce contact plein d’affection de Ma. Tout mon être vital vibrait de bonheur (ananda). C’était un cadeau du destin que de pouvoir éprouver ce contact de Ma tout pénétré d’affection. On aimerait être blessé plus souvent si on pouvait bénéficier à chaque fois de ce genre de soins. Plus tard dans la journée, je trouvai l’occasion de demander à Ma: ‘Devant tant de gens, pourquoi donc as-tu- fait une si grande affaire d’un petit incident? Ma coupure n’était pas si grande, il n’y avait pas de quoi la tamponner avec ton vêtement mouillé!’ Ma dit alors:’Ce corps fait ce qui lui semble juste, que ce soit au vu de tous ou de façon cachée. Là-dessus il n’y a aucun doute pour ce corps.’ On ne peut guère entendre une réponse si directe d’une autre bouche que celle de Ma…

( Traduit du Amrita Varta, hindi, janvier 2000)

 

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Table des matières

Paroles de Ma p.1

Questions avec Vijayananda p.3

Sauvée Asha Shaini p.16

Ma et le culte de Padmanabha Sw. Nirgunananda p.19

Le sens du Pranam AK Datta Gupta p.29

Ma soigne ses enfants Sw. Narayanan Tirtha p.33

Nouvelles p.35