Jay n° 97                 été 2010


 

 

 

 

 

 

 

Editorial

 

      Ces trois mois qui viennent de s'écouler ont été marqués par le départ de trois grands Swami de Anandamayî à cinq jours d'intervalle, d'abord Swami Vijayânanda le 5 avril, puis Swami Bhaskarânanda le 7, et enfin Swami Shivânanda deux jours plus tard. Il s'agissait d'une période très particulière, où le grand bain du 14 avril, Mesh Sankranti, revenait pour couronner la fin d’une nouvelle Kumbha-Mela après 12 ans à Hardwar. Nous avons diffusé par courriel et maintenant mis sur le site www.anandamayi.org ainsi que sur www.jacquesvigne.fr.st trois documents, le premier racontant les derniers mois de Swamijî, le second donnant les satsang disponibles de la dernière année environ, et le troisième rassemblant les témoignages qui nous sont parvenus de tous les coins du monde après le départ de Swamijî. Une version anglaise du compte rendu des derniers mois de Swamijî est disponible, et Lucie Maguire qui est anglaise vivant dans le beau village médiéval de Cordes-sur-Ciel près de Toulouse et interprète français-anglais a commencé à travailler sur la traduction du gros recueil de témoignages.

     Pour le public francophone, il y a un cadeau  qui a son importance avec la publication en février 2010 par Marc de Smedt, aux Editions du Relié, du nouveau livre de Patrick Mandala Anandamayî - retrouver la joie. Patrick Mandala a fréquenté en Inde entre 1970 et 1982, et cela faisait longtemps qu'il travaillait sur un nouveau recueil de paroles de en choisissant celles qui n'avaient pas été déjà publiées en français, ce que nous essayons aussi de faire la plupart du temps dans le « Jay  ». Il a donc repris les anciens numéros d'Ananda Varta, ainsi que les carnets de Didi  et les comptes rendus de bonne qualité d’Amulya Kumar Datta Gupta, dont nous avons aussi traduit certaines pages dans les numéros précédents, et rendrons compte d’autres en français dans ceux à venir. Cela fait un bel ensemble, avec en introduction un témoignage d'Arnaud Desjardins que nous avons déjà mis dans le numéro précédent et un article de Vijayânanda sur ce que n'est pas. Ce dernier se trouve aussi dans Un français dans l'Himalaya. Dans ce numéro, ainsi que dans le suivant, nous reprendrons des explications de Patrick ou des paroles de extraites de ce livre pour en donner une idée.

Swami Nirgunânanda va comme d'habitude animer une retraite en Belgique en juillet, voyez la section Nouvelles à la fin du numéro pour les détails pratiques.

 

 

 

 

Paroles de

Extraits du nouveau livre Retrouver la joie (Editons du Relié) par Patrick Mandala

 

Prasâda et connaissance

 

Le mot prasâda signifie à la fois la nourriture sanctifiée qu’on distribue à la fin d'un rituel ou d'un satsang, mais aussi la grâce, ainsi que la sérénité joyeuse.

 

Question :

-- La prise du simple prasâda va-t-elle permettre de développer la capacité à recevoir le véritable prasâd ?

-- Oui, en obtenant ce prasâd  encore et encore, la grâce viendra.

-- Quel est l'état qui survient après avoir reçu le véritable prasâd ?

-- Cet état ne peut être compris ;  car « comprendre » signifie « supporter un nouveau fardeau ». [Jeu de mots en bengali sur bhoj qui signifie à la fois ‘comprendre’ et ‘fardeau’]

-- Si la connaissance ne fait qu'accroître le fardeau, pourquoi étudier ?

-- Vous n'avez pas compris ! Le monde est fondé sur la dualité, et pour comprendre la dualité, il est nécessaire de l'étudier. Ce corps s'amuse à ce genre d'incohérentes conversations, car vous ne lui avez rien appris ! Ce qui est dit dans vos Ecritures, c'est-à-dire « les racines au-dessus et les branches au-dessous » (ûrdhvamûlam, adhasgâkam) signifie que l'intellect représente les racines − l'organe de l'entendement. Comme l'eau doit être donnée aux racines de l'arbre, de même la tête est le siège de l'intellect. Là  réside la faculté de tout comprendre. C'est la raison pour laquelle ce corps dit, voyez, maintenant vous avez compris une chose, mais ce n'est pas ce que vous avez compris auparavant. D’une façon très particulière, la compréhension se développe par degrés. Bien que la connaissance mondaine et la connaissance spirituelle soient différentes, mais unies à la racine, toutes deux seront perçues par le cerveau. Comprendre même la seconde, c’est porter un fardeau supplémentaire. Transcender cette compréhension [qui signifie « porter un poids »], c'est permettre à la véritable compréhension de se révéler. Tant que la triputi, la division entre connaissance, connaisseur et connu n'a pas disparu, cela ne peut être atteint. L'un se révèle toujours par lui-même. »  p.74

 

Mantra signifie, ce qui délivre le mental » [jeu de mots : man, mental, et tran, délivrance]. Mais dans la manière impropre de parler de cette petite fille [], mantra signifie, man tor, « le mental est tien » [autre jeu de mots]. Ce qui revient à dire : Lui dont vous répéter le Nom, votre mental sera Sien. Avez-vous compris ? … » 76

 

« Ce corps [] n’est le gourou de personne, ni n’enseigne, avait-elle coutume de dire. Elle présente simplement ce qui est bon et beau. » Comme une mère aimante donne à son enfant la nourriture ou le médicament parfois amer qui le guérira − en juste quantité, au juste moment.

Auprès d'elle − et cela était confirmé par tant de personnes, voyons les témoignages d'Arnaud, de Denise, de Vijayânanda, d’Anil, d’Indira Gandhi − naît une impulsion ; donnons à cette Force le nom de « grâce », de shakti, de « divine énergie », ou autre, il n'en reste pas moins qu'elle conduit « des ténèbres à la lumière, de la mort à l'immortalité ».

 

           Dans un sens, et du point de vue duel du relatif, de la lîlâ, on peut dire néanmoins que Anandamayî est un gourou, qu’elle enseigne, et par des voies multiples ; par le silence, les satsangs, la sâdhanâ : yoga, japa, kîrtan, étude,  rituels, yajnâ et pûjâ, seva, méditation, etc. Mais du point de vue de l'absolu, de l'unité totale, « enseigne-t-elle » vraiment, et à « qui » ?

     Sa grandeur réside dans son « impersonnalité », dans son absence totale d'ego, dans un amour infini tout de compassion. Son « enseignement » est né, semble-t-il, avec le premier matin du monde. Enseigne-t-elle ? Oui. Comme la lumière dissipe l'obscurité, comme le soleil réchauffe les corps et les cœurs, comme le chant de l'oiseau conforte celui qui l’écoute.

     Socrate ne disait-il pas que « l'amour est le messager entre Dieu et l'homme » ?

     ne serait-elle pas la triple incarnation de l'amour, du messager et du  divin en l'homme ?

 

L’arbre-guru

 

De nombreuses personnes approchent et lui demandent souvent :

 

« Je ne sais pas comment méditer, ni ne me sens enclin à cela. J’ai de la  peine à trouver de l'intérêt pour les choses spirituelles, mais l'agitation mondaine a aussi peu d'intérêt. Quelle est la solution ? »

− Ce que cette petite fille vous conseille, répondit Mataji, c’est de vous asseoir sous un arbre.

− Mais là où j'habite, il n'y a pas d'arbres, lui dit une femme, et une autre. « Sous quel arbre ? Quel genre d'arbre Un pippal?   [figuier religieux]

− Oui, un pippal. Par « arbre », nous voulons dire un vrai sage. Un sage est semblable à un arbre. Il n’invite ni ne repousse personne. Il donne une ombre bienfaisante à quiconque vient près de lui, qu’il soit un homme, une femme, un enfant ou un animal. Si  vous vous asseyez à ses pieds, il vous protégera des intempéries, du soleil brûlant comme des trombes d'eau, et il vous donnera des fleurs et des fruits. Qu'un homme ou un oiseau les goûtent lui importe peu, ce qu'il produit, il le donne à qui vient à lui.

 

Persévérer dans la pratique

 

Mataji, quelle est l'utilité de suivre une sâdhanâ, de faire du japa, de la méditation, des cérémonies religieuses et tout le reste ? Nous pratiquons depuis des années. Mais en retour de tout ces efforts et altruisme, que reçoit-t-on ? Nous ne le savons pas ! Tout cela conduit-il plus près de la Réalité ?

 

(Ce sont là des questions qui étaient souvent posées à . Quand elle en avait le kheyâla, elle répondait :)

 

  Quand vous lavez vos affaires vous mettez du savon, n'est-ce pas ? Mais il est vrai qu'elles ne seront propres qu’après avoir été rincées encore et encore, et qu’ait disparu toute trace de savon. La saleté peut-elle disparaître sans savon ? La pensée du Divin est le savon, en finalité cette pensée doit disparaître aussi sous les eaux pures du Gange de la Suprême Connaissance (jnâna-gangâ).  Ne vous souciez pas des résultats.  En affaires, vous donnez et recevez quelque chose en retour. On appelle cela du « marchandage », si vous adoptez cette attitude mercantile, vous n’obtiendrez rien. Soyez persévérants dans vos efforts et votre sâdhanâ.

     Le souvenir du divin est pareil à une flamme. Quelle que soit la direction vers laquelle souffle la flamme, elle brûlera tout ce qu'elle rencontre. Selon vos actes,  vous récolterez les fruits. Aucun effort n'est jamais vain. p.89

 

Jeu de mots « échanger » et « délivrance »

 

 « Commercer » [bepar,  donner quelque chose en échange d’autre chose] signifie que la « délivrance » [par hona, « être au-delà »] n'est pas encore arrivée [be]. Ce monde est semblable à une place de marché. Essayez d'arriver sur l'autre rive. Tendez sans cesse toujours vers la contemplation de l'Unique − là où cessent toutes peines et  souffrances.

 

Jeu de mots : « corps » et « changement »

 

Vous n'êtes pas parfaits. Vous sentez un manque en vous, c'est pourquoi vous avez le désir d'accomplissement et de plénitude. « Corps » [sharîra] signifie « ce qui change sans cesse » [shara]  où il n'y a aucun vouloir, aucun désir, et l’identification au corps mortel disparaît. Après la réalisation du Soi, il n'y a plus personne pour parler encore d'un tel corps − car le Soi est révélé.

 

Il n'y a qu'un Livre unique, et TOUT est contenu en lui. Une fois lu et compris, rien d’autre ne sera étudié.

La sâdhanâ devrait être pratiquée dans le seul et unique but de découvrir sa propre svadhân, richesse. p.95

 

« Anandamayî »

[ Anandamayî interprète son propre nom de façon impersonnelle]

Question : Quel est le sens du mot Anandamayî ?

: Depuis la nuit des temps, Anandamayî a été l’épithète qui désignait Bhagavatî (le Divin conçu en tant que Mère). Anandamayî [« tout de félicité »] est en fait contenu en toute chose. Aussi est-il dit que là où se trouve un homme, il y a  Shiva, et que là où est une femme est Gaurî [Pârvatî, sa Shaktî] 98

 

Vacuité

Mahâ-shunya, le grand Vide, est sa forme unique. Mais il faut distinguer entre le vide ordinaire qui est relatif au monde, et le grand Vide qui ne peut être compréhensible. Qu’est-ce qui l’est et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Malgré cela, tout est et aussi n’est pas, ni n'est ou n'est pas. Quoi que vous trouviez en perdant tout, c'est ce vers quoi il faut tendre.

 

Vous et moi sommes deux personnes, toutefois, vous et moi sommes ‘un’ ; et le vide qui est entre nous deux est aussi moi-même : Là, il n'est plus question du tout de dualité. Attachement et confusion surviennent du sens même du deux - de la dualité. 99

 

 

Traduction de la lettre du Premier ministre indien Mme Indira Gandhi, envoyée à Patrick Mandala pour l'un de ses livres sur (3 septembre 1981)

 

Le premier ministre est heureux d'apprendre que vous écrivez un livre sur Anandamayî, pour laquelle elle a le plus grand respect.

Mme Indira Gandhi a écrit spécialement pour vous l'hommage suivant à Anandamayî et vous pouvez l’utiliser de la manière la plus appropriée :

 

« Anandamayî est un être rayonnant dont la présence dégage une grande paix. J'ai eu la chance de bien la connaître et d'avoir reçu telle une affection sans mesure depuis mon enfance, en raison de son intimité avec ma mère, Kamala Nehru.

« Ma Anandamayî représente toutes les valeurs profondes de l'Inde sous leur aspect le plus universel. Il n'est pas de ma compétence de donner une appréciation sur son accomplissement spirituel. Des millions de gens ont trouvé en elle lumière et réconfort et sont devenus meilleurs. En vérité, ceci est son message : le guide de chaque être est en lui-même. »

 

 

Préface d'Arnaud Desjardins

Au livre Retrouver la joie  rassemblé et traduit par Patrick Mandala

 

 

Si nous demandions à différentes personnes de notre entourage : « Qu’avez-vous vu de plus beau de toute autre existence ? Certains évoqueraient peut-être un paysage qualifié de grandiose, d'autres une oeuvre d'art considérée comme sublime. Et si nous précisions : « Quelle est l'oeuvre d'art sacré qui a le plus remarquablement éveillé en vous le sens de la transcendance ? », les réponses iraient de la cathédrale gothique à la statue khmer d'un bouddha ou une des plus admirables peintures chinoises traditionnelles à telle ou telle mosquée.

     Mon existence personnelle m'a donné l'opportunité de contempler bien des merveilles, du Mexique au Japon et de l’Inde au Québec, mais ce qui a produit en moi, de loin, la plus forte impression et pour laquelle aucun terme tel que « divin » ou « surnaturel » ne me paraît excessif, est la rencontre, le darshan (vision) comme on dit en Inde, d’un être humain, d’une femme hindoue de naissance bengalie, la célèbre Anandamayî. Ce ressenti inoubliable, décisif, a été partagé par de très nombreux hindous et occidentaux. Les meilleures images d'un film, les photographies les plus réussies ne transmettent qu'une faible part de son rayonnement. Toutes les facettes d'un être humain accompli, depuis le rire lumineux d'un enfant jusqu'à l'immense gravité d'un Sage, s’exprimaient à travers elle. Et ses paroles, totalement adaptées à chaque personne et à chaque circonstance, ont couvert toute la gamme des réponses possibles aux questions de ceux qui l’approchaient, depuis une simple villageoise jusqu'à un pandit réputé de Bénarès ou un mystique de Vrindavân.

     Il est heureux que son influence puisse encore toucher aujourd'hui des personnes qui, faute de l'avoir rencontrée « en chair et en os »,  découvriront au fond de leur coeur sa dimension infinie.

 

Hauteville, 29 janvier 2009

 

 

 

 

 6 témoignages à propos du recueil de souvenirs

Sur Vijayânanda

 

 

De Bruno Ducoux

 

Merci Geneviève,

Voici un message que j'avais envoyé à Jaques

Bien cordialement

Bruno 

 

Cher Jacques,

Merci beaucoup de ce message fort que tu nous as fait parvenir.

Je ne suis pas encore allé en Inde et n'ai pas rencontré  Vijayânanda physiquement mais spirituellement grâce à toi.

Vijayânanda est parti au moment où tous les chrétiens  - catholiques, protestants et orthodoxes- célébraient la Pâque, le passage, la Résurrection: quitter le corps physique signifie pour moi que Vijayânanda n'avait plus besoin de lui  pour recevoir et donner. Libéré de l'espace et du temps dans lequel nous survivons, il vit libre, il est;

il n'y a plus de séparation et donc, sans doute, plus de souffrance...

 

Avec mon affection

Bruno

 

 

D’Eliane Mazzoleni (Suisse)

 

Chère Mahâjyoti
Merci pour l'envoi de tous ces témoignages qui continuent à remplir nos cœurs de joie et de bonheur. 
Merci à toi, de continuer à faire rayonner toutes ces beautés et de les partager avec nous. Ce visage doux de Swamiji, même si je ne l'ai pas rencontré physiquement, c’est  dans le lien du cœur que cela a pu se passer pour moi car lui, à travers Jacques, a pu me guider vers Trulshik Rinpoché, comme une flèche qui va droit au coeur et cette voie a été juste pour moi.
 
Moi-même il me faut entreprendre bien des changements et de nouveaux choix. Comme disait Swamiji ....... ‘Réveillez vous, attention, vous êtes dans une jungle..... il y a des lions ......’. La foi me rappelle de ne pas négliger ce qu'il y a de plus précieux en nous: cette flamme divine qui nous demande d'écouter ce qu'il y a réellement de si sacré en nous: la vie.
Dans le Dharma
Eliane

 

 

 

De Véronique Vauvrecy

 

Cher Vigyân, Chère Geneviève

 

Je découvre avec émotion ce matin les témoignages que vous avez recueillis et rassemblés en un inestimable document si chargé d'intensité de la part des uns et des autres autour de l'Etre lumineux que fut Vijayânanda. Soyez infiniment et chaleureusement remerciés l'un et l'autre !

J'étais tellement dans l'attente de ce recueil que cette nuit je me suis réveillée chantant Jaya Jaya Shiva Shamboo comme lors des funérailles de Vijayânanda

Pensées intenses vers vous

Véronique

Jay !!

 

 

De Claudie Sablon

 

Chère Geneviève (j'ai du mal avec les prénoms indiens)

 

MERCI MERCI, je ne vous le dirai jamais assez pour cet envoi formidable des témoignages après le départ de Swamiji ;

Beaucoup d'émotions. De toutes façons, dès que je pense à lui je pleure et aussi lorsque je me trouvais près de lui............Toute son énergie divine me secoue beaucoup, mais ces émotions sont tellement profondes !

De toutes manières, Il est là et reste dans nos coeurs.

Le plus difficile je pense, ce doit être pour l'ashram de Kankhal et tous ceux et celles qui le voyaient souvent et qui pouvaient profiter de son enseignement "en direct".

Quel bonheur, quelle grâce de l'avoir connu.

Nous attendrons le ‘JAY MA’ avec impatience.

 

Merci mille fois pour votre dévouement et votre partage.

Bien cordialement dans la pensée de Swamji

Claudie

 

 

 

De Kiran Grave : « Un Saint ne meurt jamais… »

 

Chère Mahâjyoti,

Merci beaucoup pour ces témoignages merveilleux à propos de notre Swami Vijayânanda bien-aimé. Un véritable fils de . Swamiji avait une relation tellement longue et étroite avec ma famille, en particulier avec ma grand-mère qu’il  avait rencontrée dès le début de son séjour en Inde : que ce soit lui ou elle, les deux avaient un amour exceptionnel pour , et très souvent durant le satsang avec Swamijî, il la mentionnait sous le nom de Maharatan, que elle-même lui avait donné. (Elles avaient été ensemble en particulier à Almora dans les années 40, où un lien fort s’était constitué entre elles). Swamiji et elle avaient un lien commun qui était leur amour intense pour . À la fois ma fille Ananta et moi-même avons été frappés de chagrin, mais nous avons été forcés de regarder au-delà et une nuit pleine de tristesse, tandis que je priais en regardant la photo de Swamijî, j'ai senti soudain sa voix qui me disait : « Regarde, je n'étais nulle part, je suis ici même. Vas donc lire ‘Les conversations avec Vijayânanda’ que Jacques Vigne a mis en forme. Ainsi, j'ai ouvert le livre au hasard et la phrase qui m'a sautée aux yeux directement fut : « Un saint ne meurt jamais ». Oui, Swamijî est toujours avec nous à l'intérieur et à l'extérieur, c’est à nous de faire l'effort de réaliser cette vérité aussi difficile qu'elle puisse paraître !

Merci à vous et à Jacques pour me tenir au courant et rester en contact. Les nouvelles et témoignages sur Swamijî sont envoyés par le Ciel.

Jay

Kiran

 

 

 De Laurent Laferté

 

Om
Merci, c'est très intéressant.
Le premier jour, après avoir vu Vijayânanda, j'étais allé dans le samâdhi pour la cérémonie du soir, c'était la toute première fois que j'assistais à ce genre de rituel, il y avait quelque chose de très fort, je ne trouve pas les mots. J'avais les yeux fermés, j'étais plus ou moins endormi, pourtant la musique était particulièrement puissante et à un moment j'ai senti qu'on m'aspergeait d'eau, ce qui me réveilla et j'imaginai qu'ils étaient tous en adoration devant moi ! Quelle imagination, n'est-ce pas !
Autrement je n'ai pas eu beaucoup d'échanges avec lui, mais je sentais qu'il voyait mon mental qui n'était pas toujours comme il aurait dû être. C'était (ou c'est plutôt) un être d'une grande lucidité et d'un amour infini.
Autrement, le jour de "sa mort", un ami à qui j'avais parlé de Vijayânanda m'avait dit qu'il était peut-être décédé et je lui avais assuré que je ne le pensais pas, c'est comme s’il avait voulu me prévenir par l'intermédiaire de cet ami.
Je suis par ailleurs allé à l'enterrement, c'était très beau et émouvant.
Om Jay Ma
Laurent



                                                                                                      Sri Sri Anandamayî

La Flamme éternelle

Sri Govind Narain ICS (Retd.)

 

 

 

Sri Govind Narain est le gendre de Pannalal qui était à un moment de sa carrière préfet de Bénarès, ainsi qu’un proche de jusqu’à sa mort, et qui a écrit un livre sur elle. Govind Narain a été lui-même haut fonctionnaire et est toujours malgré son grand âge président de la Sangha de . Ce témoignage est un chapitre d'un livre publié à Calcutta en 2007 à la suite d’un séminaire sur Anandamayî, constitué d’un recueil de contributions de la part de personnes qui l'ont bien connue. Il a été édité  en anglais avec l'aide de Swami Nirgunânanda. Il contient également un chapitre avec un témoignage d'Arnaud Desjardins que nous avons cité dans le numéro précédent et qui a été mis aussi au début du nouveau livre de Patrick Mandala :  Ma Anandamayî − retrouver la joie aux Editions du Relié, février 2010.

 

De tous temps notre pays a connu une tradition de grands sages et de grands prophètes. Ces êtres supérieurs ont préservé notre sagesse et assuré la continuité de nos valeurs et de notre culture. Cela a constitué l’épine dorsale de notre unité et de notre intégrité nationales. Chacun de ces grands êtres a fait en sorte de transmettre à sa façon les enseignements, afin qu’une humanité désireuse de savoir puisse en tirer profit. Certaines de ces âmes qui ont atteint la réalisation spirituelle sont venues parmi nous pour assurer notre salut. Leur avènement a été annoncé par les sages qui les ont précédées. Sri Sri Anandamayî est l’une de ces âmes extraordinaires.

 

User de nos simples mots pour parler de Anandamayî équivaut à vouloir expliquer le soleil éblouissant à l’aide de la maigre flamme d’une bougie. Une vaine tentative. est tout et plus que cela. Toutes les descriptions la concernant ne sont que minuscules fragments de l’infinitude. Le mahasamadhi de est un phénomène du monde physique. est éternelle. Elle existe en nous telle une flamme vive et brillante à l’intérieur des êtres que nous sommes. Nous avons besoin de la perception pour La voir. Son Être fragrant est toujours en nous et il est essentiel que nous nous débarrassions de notre ego et de notre aveuglement pour avoir pleinement conscience de Sa présence. Elle est la pureté personnifiée, venue parmi nous pour guider nos pensées et nos actions, à la condition toutefois, que nous soyons suffisamment grands pour être humbles et nous en remettre entièrement à Elle. A cet Un qu’Elle représente, j’offre ma dévotion la plus profonde.

 

 

Les Âmes supérieures appartiennent à la même dimension.

 

Lorsqu’il était jeune, mon beau-père, le docteur Panna Lal, effectua ses études au collège St. John à Agra. Il eut la chance d’y bénéficier de la protection du Professeur Surya Kumar Karfarma. Ce dernier était un Grahastha qui avait su assurer sa progression spirituelle par le biais d’une sâdhanâ sérieuse et soutenue. Grâce à lui, le Dr. Panna Lal apprit énormément de choses, aussi bien sur le plan de ses études que sur celui de la spiritualité. Leurs rapports se poursuivirent dans le temps et, plus tard, le Dr. Panna Lal présenta les membres de sa famille au Prof. Karfarma. Les enseignements que celui-ci leur prodigua par la suite marquèrent  profondément cette petite communauté. En 1925, le Professeur, qui s’était retiré depuis longtemps déjà, rendit visite au Docteur Panna Lal à Unao où celui-ci était en poste. Au cours d’une conversation qu’ils eurent en privé, le Professeur Karfarma déclara à mon beau-père qu’en ce qui le concernait, il lui avait transmis toute la connaissance qu’il possédait, mais qu’un grand être illuminé, qui était déjà incarné, s’occuperait de lui, Dr. Panna Lal, le moment venu et le conduirait plus avant dans son cheminement. Le Professeur faisait allusion à Sri Sri Anandamayî. Plus tard, lorsque le Dr. Panna Lal rapporta cet épisode à Sri , celle-ci se contenta de sourire avec douceur. Ainsi, d’autres âmes supérieures étaient au courant de la venue de sur cette terre. Ils appartenaient tous au même monde.

 

C’est en 1938 que vint à Allahabad où mon beau-père exerçait alors son activité de « commissioner » (équivalent de préfet). Swarnalata Jaspal (Brahmacharini Billoji) et sa famille avaient coutume de rendre visite à . Billoji qui avait obtenu ses  diplômes quelque temps avant Chandra, ma femme, annonça à celle-ci qu’une grande sainte était arrivée dans la ville et lui conseilla d’aller la voir. Mon épouse se rendit au lieu qu’on lui indiqua et eut le darshan de en même temps que Billoji. Par la suite elle y emmena ses parents afin qu’ils aient eux aussi le darshan de . Lors de cette première rencontre avec mon beau-père, se mit tout à coup à rire et lui dit : « Pitaji, vous étiez présent vous et de nombreuses autres personnes, lors de la cérémonie de la sannyâsa de Chaitanya Mahaprabhu ». Cette remarque de déclencha une véritable décharge électrique dans le corps du Dr. Panna Lal et emplit son coeur d’une profonde dévotion qu’il conserva durant toute sa vie.

 

Durant la période 1941 à 1943, je rendis visite à en différents endroits, en compagnie de mon beau-père, mais à l’époque, le contact ne s’était apparemment pas établi entre et moi-même. J’étais timide et introverti. Je me souviens avoir assisté à des satsang de sur le toit-terrasse de la Hari Ram Joshi à Lucknow. Il y avait en général quelques vingt-cinq disciples qui y prenaient part. Durant les kirtan entrait souvent en samâdhi. Les kirtan « doux » se répétaient et revenait dans le monde physique après de courts laps de temps. Je me souviens aussi de séances en comité réduit, toujours en compagnie de mon beau-père, à Vindhyachal, à Dehra Dun et en d’autres endroits. J’étais de plus en plus impressionné par la grâce et la douceur extrême de mais je dois avouer que la véritable étincelle n’avait pas jailli en moi.

 

Le jour où déclencha en moi l’Etincelle spirituelle. 

 

Décembre 1943 – janvier 1944. J’étais en poste, en tant que Magh Mela Officer à Allahabad et mon épouse, nos deux filles et moi-même, campions pour une durée d’un mois au Sangam. L’atmosphère du lieu semblait littéralement sanctifiée car des bhajan et des kirtan s’y déroulaient toute la journée et, dès le matin à l’aube, des flots de disciples venaient y pratiquer l’immersion sacrée dans le froid glacial de l’hiver. Une nouvelle agglomération s’était développée avec la venue d’une foule de personnes – sadhus, disciples, pandhas, commerçants et services de toutes sortes. Il fallait organiser les choses et prendre les dispositions qui convenaient. Un jour, alors que nous venions de terminer notre repas de midi, nous trouvâmes devant la grille de notre campement, accompagnée d’une simple brahmacharini. Nous nous précipitâmes, ma femme et moi, dans sa direction. se mit à rire et s’exclama : « J’ai entendu dire que Govind Narain vivait dans cet endroit, alors ce corps est venu. » Nous étions éblouis par son charme. Nous n’avions pas grand chose à lui offrir si ce n’est deux bananes qui restaient du repas. Avec sa grâce indicible, nous bénit tous les deux ainsi que nos filles puis elle s’éloigna. L’étincelle venait de jaillir en moi.

 

Dans le courant de l’année 1946, mon beau-père se rendit à Vrindaban prenait part à la célébration du Holi. Mon épouse et moi, accompagnés de nos deux jeunes filles Chandan et Nandini, nous rendîmes également sur les lieux. L’atmosphère qui règne en ces occasions où la présence de domine le tout, est tout simplement divine et la venue d’un grand nombre de Mahâtmâs et de disciples ne fait qu’ajouter à la grandeur de l’évènement. Un jour, lors d’une des petites réunions qu’Elle tenait, révéla que tous ceux qui venaient vers Elle l’avaient toujours accompagnée tout au long de nombreuses vies précédentes et que chacune de ces personnes était en train de gravir le chemin de la spiritualité. Cela eut un véritable impact magnétique sur nous tous qui l’écoutions. Le lien qui nous unissait à Elle se faisait de plus en plus fort. Après quelques jours de pure béatitude, le moment vint où il nous fallut reprendre notre travail. me conseilla de me mettre en route après avoir pris le prasâd, ce que j’omis de faire  car je devais prendre la route sans perdre de temps pour me rendre à une réunion à Hatras, en direction de Aligahr. Je persuadai donc ma femme de partir sans attendre. Un chauffeur était au volant de notre petite Morris. Nous avions parcouru environ 7 miles, lorsque tout à coup une vieille femme traversa la route juste au moment où nous arrivions. L’avant de la voiture la heurta de plein fouet et la traîna sur une dizaine de mètres avant de s’arrêter. Nous fûmes terriblement secoués. La femme poussait des hurlements. Son fils accourut pour s’occuper d’elle. J’installai rapidement ma famille à l’ombre d’un arbre, sur les bas-côtés de la route et emmenai la femme et son fils à Vrindaban, dans un dispensaire où je la fis soumettre à des examens minutieux. Par la grâce de , elle ne souffrait d’aucune blessure, pas même d’une égratignure, mais elle était en état de choc. Je la fis hospitaliser pour un contrôle supplémentaire avant qu’elle ne décide de rentrer chez elle. Ensuite je me rendis à l’ashram de pour raconter à mon beau-père ce qui venait de se passer. s’aperçut alors de ma présence. Elle sourit puis me répéta qu’il serait bien que je prenne le prasâd avant de m’en aller. La leçon venait de porter ses fruits. Je pris avec moi le prasâd pour toute la famille et je me remis en route. Lorsque j’arrivai à l’endroit où j’avais laissé ma famille, ma femme me lança : « Alors, qu’en est-il de ta crainte d’être en retard à ta réunion à Hathras ?... » Les voies de sont impénétrables !

 

Au début de l’année 1947, j’étais en poste au Secrétariat à Lucknow. Je logeais alors au 2, Olliver Road. nous donna de nouveau sa bénédiction. Elle vint nous rendre visite à la maison. Nous l’accueillîmes avec nos modestes moyens et lui rendîmes hommage. Sa divine grâce prévoyait apparemment de me confier de plus grandes responsabilités.

 

 

Un exemple de la lîlâ de .

 

(De 1951 à 1954 j’ai vécu au Népal avec ma famille. J’avais été commis au poste de Conseiller au Secrétariat de Sa Majesté le Roi Tribhuvan Bir Bikram Shah du Népal. A Katmandou l’hiver était en général assez froid, raison pour laquelle ma femme allait passer les quelques mois de cette période avec son père, le Dr. Panna Lal. En 1953 elle se rendit avec celui-ci à Vrindaban, à l’ashram de .)

 

 

En 1954, mon père, mon épouse, nos enfants et d’autres membres de la famille, se trouvaient à Allahabad, dans l’ashram de , près du ‘Sangam’. les emmena tous pour une immersion dans le Sangam, après quoi elle retourna à l’ashram. Quelque temps après, une grande fatigue sembla s’abattre sur qui s’exclama tout à coup qu’Elle avait le sentiment qu’une foule piétinait son corps. On apprit un peu plus tard qu’une tragédie avait eu lieu, une panique générale qui avait causé la mort de centaines de personnes sur les berges glissantes du fleuve. Je me trouvais alors à Katmandou et bien évidemment je fus pris d’une terrible angoisse lorsque j’appris la nouvelle par la radio. Tous les fidèles qui entouraient habituellement étaient sains et saufs. Quant à , Elle fut particulièrement affligée par le drame qui venait de frapper la grande famille humaine.

 

Un jour je me rendis, avec mon épouse et son père, à l’ashram de Varanasi, à l’occasion du Sharavatri. Un après-midi, alors que mon beau-père était assis dans la cour, sortit de la salle de bains, une serviette mouillée à la main. Père, comme à l’accoutumée, lança une petite réplique amusante. se mit à rire et lui posa la serviette mouillée sur la tête. Père, exalté, se prosterna devant Elle, lui rendant grâce pour sa gentillesse et sa bénédiction. Ceux qui sont familiers de la théorie de Shaktipat ou de l’éveil de la kundalini, apprécieront certainement la signification de cette lîlâ.

 

Les préparatifs organisés par à l’occasion de la Shiravâtrî Pûjâ étaient toujours effectués avec un soin méticuleux sous Sa constante supervision. Tous ceux qui participaient à ce culte sacré, étaient tenus d’observer un jeûne absolu dès le lever du jour, sans même absorber la moindre goutte d’eau.

 

 

La Kripâ-Sagari de .

 

Un jour à Dehli, la pûjâ Shivarâtri avait été organisée à l’ashram de Kalkaji et Smt. M.S. Subhaluxmi s’était joint à nous pour la circonstance. Je ne me sentais pas très bien car je relevais tout juste de maladie. Je demandai à si je pouvais prendre du lait. ne me dit pas « non ! ». Elle me dit tout simplement, en souriant, que dans ce cas je devrais assister à la pûjâ de l’extérieur de la salle. Le message était on ne peut plus clair. Je me résolu donc à observer le jeûne nirjala et décidai de m’asseoir parmi les autres fidèles mais pour une seule pûjâ prahar. Ma femme et mes filles étaient présentes elles aussi. Après le premier prahar nous échangeâmes quelques regards et je leur fis comprendre que je resterai pour le prahar suivant. Durant la pause, M.S. Subhaluxmi chantait quelques bhajan, de beaux chants religieux et passait parmi les fidèles, échangeant quelques paroles avec les uns et les autres. Le deuxième prahar terminé, je me sentais suffisamment solide pour assister au troisième, et ensuite au quatrième. Ainsi par la grâce de j’avais accompli la totalité de la pûjâ. J’étais étonné du revirement de mon état de santé pourtant déplorable peu de temps auparavant. Je compris alors que la kripâ, la grâce divine en , pouvait être sans limites pour peu que l’on suive ses instructions.

 

 

Une autre mystérieuse lîlâ de .

 

Durant notre séjour au Népal nous avions fait l’acquisition de deux chaur aux poignées d’argent. Ces objets sont utilisés pendant les cultes religieux aux déités. Mon beau-père, quant à lui, avait fait don de deux représentations de Ashtadhatu – celle de Mahaprabhu et celle de Nityananda – pour qu’on les expose dans l’ashram de Vrindaban. les avait joliment disposées, dans un beau décor qui devait servir pour le culte. Nous nous retrouvâmes tous à Vrindaban. Les idoles étaient magnifiques et nous décrivit avec amour et spontanéité la manière dont Elle avait procédé pour installer tous ces beaux objets et cela afin de nous préparer à la cérémonie qui devait durer quelques heures. La veille, alors que effectuait l’inventaire de ces objets et s’assurait que toutes les dispositions avaient été prises, plusieurs Ashramites chargés de l’aménagement vinrent lui rendre compte de la situation. Ils lui signalèrent que tout était en ordre mais qu’il n’y avait pas de chaur. A ce moment-là, ma femme avait déjà placé un des chaur dans ses bagages et son père lui avait dit d’attendre avant de continuer. Il voulait voir quelle serait la lîlâ de . Et était précisément en train de parler de chaur et Elle se montrait préoccupée. Puis Elle déclara que le Seigneur Lui-même procédait à Ses aménagements et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Quelque chose se passerait. A ce moment-là, mon beau-père dit tranquillement à ma femme de prendre le chaur et d’aller le remettre à . Ce qu’elle fit. , heureuse, se mit à rire et lança : « N’avais-je pas dit que le Seigneur procédait Lui-même à Ses aménagements ? ». Nous restâmes bouche bée devant la façon qu’avait eu , Elle qui est omnisciente, de préparer Sa lîlâ pour convaincre les personnes présentes.

 

Lorsqu’on commence à parler de , on perd totalement la notion du temps et de l’espace. Il y a tant à dire sur Elle qui est omnisciente, omniprésente et sans limites ! Mais je me dois de tempérer mon enthousiasme. Puisse la grâce de être avec chacun de nous. Jay .

 

 

 

 



Le Sage et le Papillon… (La mort d’un sage)                              

 

Coquin papillon s’en vint un beau jour

voleter gaiement auprès d’une barbe.

 

Dis-moi donc vieux Sage, aurai-je droit un jour

à pouvoir flirter au creux de ta barbe ?

Puis-je y butiner sagesse et mystère ?

Cesser d’être pris pour une âme légère ?

 

Gentil papillon, répondit le Maître,

sache rester toi-même sans te contrefaire.

Donne du bonheur dans ta légèreté,

ne t’alourdis point de tant d’anxiété.

Ma barbe argentée connut la misère

le poids des années, la gloire éphémère.

J’aimerais comme toi pouvoir m’envoler !

 

Qu’à cela ne tienne, je vais vous tirer

vers le ciel d’azur, laissez-vous guider.

D’en haut vous verrez les âmes égarées,

regardez-les toutes, elles sont fatiguées…

 

Je n’veux plus descendre, s’écria le Sage,

je les vois souffrir, elles n’ont rien compris,

aide-moi à voler jusqu’au bout de ma vie !

 

Un grand cerf-volant forma l’escadrille,

Puis ils disparurent, loin à l’horizon.

C’est depuis cela qu’une toute jeune fille

mit dans ses cheveux de beaux papillons…             de Mahâjyoti  (Geneviève Koevoets)

                                                                                à Vijayânanda (poème et portrait)

   (Kankhal – Mars 2005)

 

 

 

 

Nouvelles

 

- Les dossiers relatant les derniers mois de Swami Vijayânanda, ce qui a été noté de ses satsang et les témoignages à son sujet sont maintenant en ligne à la fois sur www.anandamayi.org  et sur www.jacquesvigne.fr.st

- Il y a des satsangs sur organisés à Louvain La Neuve par Paul Neeffs :
une fois par mois : infos  sur
http://www.anandamayi.net/page3.html
C'est aussi l'occasion d’annoncer la retraite avec Swami Nirgunânanda.
Elle aura lieu à BIEVENE, DU 12 AU 17 JUILLET 2010.
Cette annonce aurait dû se faire plus tôt. Les départs -Mahâsamâdhi-  de Swami Bhaskarananda, auquel Swami Nirgunânanda était (est) très lié et de Swami Vijayânanda ont influés sur la venue de Swamiji.

Informations pour cette retraite :

Pascal Coureaut : Tél: 0032 - (0) 69 55 84 24  - GSM: 0032 - (0) 474 11 40 89
Paul
Neeffs : Tél. 0032 (0)10 81 47 80 - GSM : 0032 - (0) 485 93 80 11

Merci d'annoncer votre venue :

paulneeffs@yahoo.com 010/81.47.80 - gwendoline_13@hotmail.com 02/660.67.71.

 


- Dinesh Sharma a connu Swami Vijyânanda à Kankhal à l'âge de 13 ans, il en a maintenant 30. Il a ouvert son bureau d'agence de voyages juste en face de l'ashram de Anandamayî. Il a commencé à rassembler les documents photographiques, vidéo et audio sur Swamiji dans l'intention de les exposer d’une façon ou d'une autre près de l'ashram de Kankhal. N'hésitez pas à lui en envoyer, il a l’ADSL. teerthtravel.har@rediffmail.com +91-98 97 28 39 82

- Vigyanânand (Jacques Vigne) sera présent à Kankhal la plus grande partie du mois d'août et du mois de novembre. En fin juin et juillet, il sera en retraite à Dhaulchina.

 

 

                                                                                           Abonnements

 

Les abonnements au ‘Jay ’ se prennent pour 8 numéros trimestriels, à raison d’un Euro par exemplaire, et pour deux ans, de Mars 2009 à Mars 2011. Un chèque de 8 € est donc à rédiger à l'ordre de Jacques Vigne, mais à envoyer à José Sanchez-Gonzalez, 10 rue Tibère - 84110 Vaison-la-Romaine - 06 34 98 82 22 – nagajo3@yahoo.fr - Ne pas oublier de prévenir Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) une fois le règlement avéré, car c’est elle qui, bénévolement, se chargera de vous envoyer la brochure en l’illustrant de la photo de koevoetsg@wanadoo.fr

Pour le moment tous les abonnés qui reçoivent le ‘Jay ’ sont à jour. C’est Mahâjyoti qui préviendra tout le monde en temps voulu au moment où les renouvellements d’abonnements se présenteront pour les deux années successives (Mars 2011 à 2013).

 

 

Table des matières

 

Éditorial

Paroles de

Retrouver la joie, nouveau livre par Patrick Mandala.

Anandamayî, la flamme éternelle par Govind Narain

Poème ‘Le Sage et le Papillon’ de Mahajyoti

Nouvelles

Abonnements

Table des matières