Jay Mâ N°104 – Printemps 2012
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Paroles de Mâ
Extraites
de ‘Les Enseignements de Mâ Anandamayî’’
Mâ
Je suis la même que j’étais avant et la même que je
serai après. A quelque moment que vous m’appeliez, pour quelque raison que ce
soit et quoi que vous pensiez de moi, je suis cela. Ce corps n’est pas là pour
récolter les fruits d’un karma précédent. Pourquoi ne considérez-vous
pas ce corps comme un jouet de votre demande intérieure profonde ? Vous
l’avez voulu et vous l’avez obtenu.
Ce corps parle toujours du Soi unique, alors pourquoi
serait-il question de séparation et de distance ?
Connaître Mâ, c’est réussir
à devenir Mâ. Mâ signifie Atma (le Soi). Mâ signifie
imprégné. Le Soi imprègne le Soi. Le principe du Soi. En vérité, c’est CELA qui
est. Atteindre la forme de la Connaissance, du Soi et de Shiva, signifie
devenir cela qui est toujours existant. L’Atma
de ce corps est l’Atma de chacun. Mâ ne pourrait fonctionner s’il n’y avait aucun autre être.
L’Atma de ce corps
est l’Atma de tout un chacun. Il ne peut être
effectif pour Mâ
si quelqu’un est exclu.
Mâ signifie quelqu’un qui satisfait les nécessités de
ses enfants dans une mesure parfaite. Parce qu’elle sait évaluer les enfants,
c’est pour cela qu’elle est mère.
Vous avez été créés à partir de Mâ.
En effet le père existe dans la mère. Ne dites-vous pas à
Dieu : « Tu es mère, Tu es père, Tu es frère, ami et
maître ? » C’est-à-dire moi, mon ‘Je’ suprême. Chaque chose, en
effet, est Lui qui est en chaque chose. Souvenez-vous : Mâ est CELA.
Nombre de personnes disent à Mâ
« Vous êtes mon Gourou ». Mâ répond
« Comme il vous plaira ». Dieu, que l’on appelle le Brahman suprême
et omniprésent, et le Soi supérieur est véritablement la mère de tous.
On peut réaliser Mâ rien
qu’en essayant de connaître son propre Soi.
Il ne faudrait rien garder dans l’esprit, si ce n’est Mâ qui est Chidananda
(conscience et béatitude incarnées).
La relation avec Mâ est
éternelle. Elle est l’Unique Soi éternellement familier.
En Mâ il n’est aucunement
question d’acceptation ou de refus. Et dans le refus de Mâ
il y a l’acceptation, de même que dans l’acceptation il y a le refus. En effet,
Mâ demeure et demeurera à tout moment, aussi bien
dans le bhâva que dans l’abhâva
(présence et absence).
C’est là, en effet, la voie de ce corps. Chaque fois
qu’Elle parle d’un argument donné, Elle maintient son attention sur le contexte
environnant. A la différence de vous tous, il n’arrive jamais qu’elle parle en
gardant tout le temps la même séquence. L’état du mental de chaque personne
présente, flotte devant les yeux de ce corps.
Vous avez invoqué ce corps pour vos propres objectifs.
(Swami Vijayânanda explique
que c’est un groupe de brahmines pieux du Bengale voulant restaurer l’antique
tradition de l’Inde qui a prié pour une descente de la Mère divine et qui a a insi fait venir Mâ Anandamayî).
Chaque chose est parfaitement disposée. En fait tout
est manifesté de l’intérieur de ce corps. Les images des Dieux et des Déesses ont
été tirées de ce corps, mises en place et vénérées. A la fin de la Puja, chaque chose a été prise à l’intérieur de ce
corps et mise au même endroit que celui où elle était. Sachez que tout est
possible.
L’état dans lequel je me trouve pour parler avec vous,
pour rire avec vous assis sur le sol, ou alors l’état qui est le mien durant le
kirtan, avec les roulements de tambours, et
nombre d’autres manifestations de ce corps, sont en fait un seul et même état.
Et tout se produit à partir de ce seul état.
Il en va de même durant la Puja,
etc. où l’on vénérait un Dieu particulier ou une Déesse, la ressemblance de ce
Dieu ou cette Déesse, la posture, la mudrâ (orientation des doigts),
l’énergie, etc. et toutes les autres choses, manifestées dans ce corps, dans
leur totale exactitude. Il ne s’agit pas d’imagination. C’était là, comme vous
êtes là devant moi.
Il n’y a pas d’allées et venues, de changements, pour
ce corps. A cet instant il est comme il était avant. Qu’est-ce que la mort et
la naissance ? Que dire à propos de CELA qui existe effectivement, en
dépit du fait qu’Il soit mort ?
La plupart du temps, ce corps se dissimule par le
truchement du comportement ou des discours. Cela en fait est la vérité. C’est
peut-être nécessaire. Et c’est pour cette raison que cela se produit.
Qui est Mâ Ânandamayî ? Qui est
vraiment la béatitude qui imprègne tout ? Lui est toujours présent dans la
cruche (dans la pûjâ, le pot comme
l’image représentent le divin et reçoivent au même titre les offrandes et
symboliquement, la forme corporelle de l’être humain), dans l’image, dans le
coeur de chacun. Sa demeure est partout. Lorsqu’on Le voit, lorsqu’on
L’atteint, on voit chaque chose et on atteint chaque chose. Ce qui signifie que
l’on est intrépide, déterminé, convaincu, constant et indestructible.
Savez-vous ce que dit ce corps ? Elle ne va chez
personne, ne consomme la nourriture de personne, ne parle à personne et ne
regarde personne. Et ne demande pas « Qui est-ce ? » ou « A
qui est-ce ? » Savez-vous ce que cela signifie ? Elle est
toujours près de Sa mère, de Son père, de Ses amis, profitant de la liberté.
Elle ne va pas et ne vient pas. Comprenez-vous ?
Vous êtes de l’avis qu’une chose est naturelle ou non
naturelle. Là il n’y a pas de karma
ni de désir. Il y a seulement quelqu’un qui dit : « qu’arrive ce qui
arrive ».
L’impulsion, l’élan, d’un aspirant spirituel, vise un
état particulier d’existence. Toutefois, ici (dans le cas de Mâ), il n’est pas question d’état ou de non-état,
d’objectif ou de non-objectif. C’est un peu comme si
une lampe électrique faisait apparaître clairement, l’un après l’autre, tous
les objets contenus dans une pièce plongée dans les ténèbres. C’est exactement
pareil. Pourtant il est impossible, durant le parcours d’un aspirant, de rendre
témoignage de tout cela. Pour avancer, il doit surmonter différents obstacles.
L’un d’eux est le mouvement extérieur, un autre le mouvement intérieur.
« Ici » (en Mâ), il n’est pas question de
tout cela en fait. Ici, en vérité, je suis les nerfs, je suis les artères, je
suis le mouvement et je suis l’observateur. S’il était possible, bien sûr,
d’employer ce mot « je ».
Ce corps ne le calcule pas du tout à l’avance. C’est
pour cette raison qu’il n’a aucune
tendance à vouloir donner certaines choses, comme par exemple l’initiation, etc...Cependant il est arrivé plus d’une fois, alors que ce
corps était assis seul, à l’écart, que de sa bouche jaillissent tout à coup
quelques bîja mantra (mantra-semence)
ou le sannyâsa mantra (mantra du
renoncement). Peut-être quelqu’un a-t-il entendu un de ces mantras, à ce
moment-là. D’autres en ont peut-être entendu ailleurs, à différentes occasions
et les ont considérés comme une initiation. Nombre d’incidents semblables
peuvent se produire régulièrement, et des personnes ordinaires sont sans doute
convaincues qu’il s’agit d’évènements voulus d’avance qui leurs sont destinés.
En fait ce n’est pas cela du tout. Ce qui devait arriver est arrivé.
Voulez-vous savoir comment ? Bien. Là il y a le sol. Un fruit est tombé de
l’arbre et un nouvel arbre a poussé. Mais personne n’avait planté la graine.
Tout comme un arbre peut pousser lorsqu’une graine a été plantée, le même arbre
peut également pousser lorsqu’une graine tombe d’elle-même sur le sol. Et cet
arbre-là aura les mêmes fleurs et les mêmes fruits que l’autre. Mais à
l’origine de ce fait, il n’y avait aucune intention, aucune prédétermination.
C’est comme cela, c’est tout.
Ce corps n’a recours à aucun mantra-tantra.
Ce que l’on appelle « activités tantriques » et la façon de les
pratiquer, tout cela n’a jamais été pris en compte ici (par ce corps). Ici, en
effet, le rapport spirituel existe avec chacun. Ici, il n’y a pas de pièces ni
de maisons séparées. Je l’ai déjà dit, si vous parlez de pièces, il n’y a que
celle-ci. Et elle est infinie.
Ce corps n’a pas de façons de
voir différentes d’un être humain à l’autre, ou d’un groupe à l’autre. Dans de
nombreux ashrams on vous dira : « Si vous êtes en mesure de respecter
nos règles et notre discipline, vous pouvez rester. Sinon allez quelque part
ailleurs. » Ce corps n’a pas ce genre de problèmes. Tout le monde vient
ici pour y donner son satsang. Oui, des satsangs,
car chaque visiteur en lui-même est une manifestation de Dieu. Lui, le
Dieu, l’Un, est sous toutes les formes. Ce corps est avec les arbres, les
oiseaux et tout le reste. Rien n’est séparé de ce corps, nulle part.
Les paroles, les mouvements, les activités, les
déplacements de toutes parts, tout ce qui est dans ce corps est pour vous. Vous
faites agir ce corps comme vous le désirez.
Il n’y a pas de
second, il n’y a que l’Un pour ce corps. Qui infligera de la souffrance à
qui ? Le problème de la souffrance ne se présente que lorsqu’il y a un
second.
Une mère qui ne se livre pas à des démonstrations
affectives excessives, est une vraie mère, qui reste et qui restera. Elle ne
s’éloigne jamais, même quand on le lui demande.
Ainsi, vous et moi nous sommes deux. D’autre part,
vous et moi nous sommes un. Le vide, l’espace, qu’il y a entre nous deux est en
fait...le ‘Je’.
Où que ceux-ci se trouvent, ce corps est toujours avec
eux. Le service, pour quoi que ce soit, n’a pas lieu avec ce corps, ou si la
chose se produit c’est qu’elle se fait d’elle-même. On fait en sorte que cela
arrive, selon le besoin. Considérant ce corps comme un des leurs, ils offrent
le satsang avec amour. Ici la porte est
ouverte. Venez sans hésiter dès que vous le désirez.
Vos peines, votre douleur, votre détresse, sont ma
souffrance. Ce corps comprend tout, ressent tout.
Personne n’est en faute à l’égard de ce corps. Il n’y
a donc aucune raison de demander à ce corps de pardonner. Mais il vous faudra
porter les fruits de toutes vos actions. Dans ce corps il n’y a rien qui
ressemble à de la colère à propos de ceci.
Sachez que votre souvenir est en permanence dans mon
esprit.
Vous voudriez peut-être faire partir ce corps de votre
esprit. Mais jamais ce corps ne s’en ira, jamais il ne vous quitte, jamais il
ne vous a quittés. Si quelqu’un a aimé ce corps, il ne pourra pas se débarrasser du souvenir de
ce corps, même s’il tente de le faire des centaines de fois. Ce corps est dans
sa mémoire et il y restera.
Ils pensent à l’éloignement, mais en réalité ce corps
est tout près. La proximité et l’éloignement ne sont qu’une vue de l’esprit.
Il n’y a aucune différence entre la terre et ce corps.
Je peux aussi manger en posant ma nourriture sur le sol, ou ailleurs, n’importe
où. Les règles de conduite, de la dévotion, de la propreté, du respect, etc.,
sont nécessaires à votre apprentissage. C’est pour cela que des choses comme
celles-ci adviennent en moi.
Des concepts comme « inconnu » ou
« erreur » n’existent pas pour ce corps. Ce qui doit arriver, arrive.
Que ce soit près ou loin de vous, devant vos yeux ou hors de votre vue.
Mâ parle pour le bonheur de tous. Même si l’on pratique
à contrecoeur et avec vigueur, Il donnera à coup sûr l’énergie nécessaire pour
aller vers Lui et accordera également les fruits de cette action. N’oubliez
pas, donc, que cette action donne des résultats et que le fait d’avoir cela en mémoire
donne, lui aussi, des résultats. Personne ne peut affirmer que l’on n’obtient
pas de résultats lorsqu’on le fait pendant quelques jours. Le sens des affaires
n’a pas cours ici. Faites l’effort d’être constamment relié à Lui. Et cet
effort se transformera en habitude.
On croirait quelques fois que les images
représentatives des maladies ont établi leurs cibles dans ce corps. En effet,
elles entrent dans ce corps, s’y amusent pendant quelques jours et s’en vont.
L’attitude de ce corps, consiste à n’inviter et à ne renvoyer personne. De même
que vous tous existez, les maladies elles aussi, existent. Et puisque ce corps
ne vous chasse pas, pourquoi devrait-il chasser les maladies ?
Qui est là sous forme de la souffrance ? Quant à
ôter sa souffrance à quelqu’un, c’est un problème tout à fait différent. Toutes
les façons d’agir ne sont pas toujours adaptées à toutes les situations. Pour
ce corps-ci, rire ou s’amuser ou cesser de respirer, cela ne représente que
chacun de ces états-là, sans plus. Ici il n’y a pas de partage de la
souffrance, de partage de la douleur. Il y a équanimité, c’est tout.
Je peux voir quelle image, quelle représentation
assume telle ou telle maladie. Lorsque les maladies veulent venir vers ce
corps, je ne fais pas obstruction. Quand le « Je » seulement existe,
où est l’acceptation, où est le rejet ? Je vous le dis, de même que je
suis heureuse avec vous, je le suis avec elles aussi.
Où ce corps est-il séparé de vous ? Où est la
différence entre ce corps et cet ami (elle indique un jeune) ? Il y a
« intermixion » et les deux deviennent un
seul – souvenez-vous de ces mots. Si vous mangez quelque chose de mauvais,
sachez que vous donnez la même nourriture à ce corps. Vous vous
demandez si les pensées de chacun d’entre vous arrivent jusque dans ce corps.
La réponse est : Oui. Oui. Oui.
Traduit de l’anglais par Jean E.
Louis
Satsang
avec Vijayânanda
(Recueilli à Kankhal par
Brigitte Reynaud-Duport)
Questions posées à SWAMIJI VIJAYANANDA
(Suite)
Avril 2009 :
Vijayânanda : Non, je n’ai pas envie de me réincarner.
Question : Comment, puisque l’on choisit la famille dans
laquelle on vient, cela est-il possible pour des enfants adoptés?
Réponse : On s’est connu dans des vies antérieures.
Q : Que faire pour combattre le mal?
R : Il faut faire ce que l’on sent comme étant juste et le mal
ne passe pas, il n’a pas de prise. Celui qui fait le mal arrive avant à se
convaincre que c’est bien, puis après il est pris de remords et s’il n’a pas de
remords, il a une fin atroce et se réincarne pour payer.
Q : Une jeune fille lui dit : j’ai repris la cigarette j’avais
arrêté mais j’accepte ce conflit en moi, je n’ai plus envie d’arrêter.
R : Il faut se convaincre par la méditation et la prière que ce
n’est pas bon pour soi.
Quand même c’est le dilemme de la raison et de l’envie.
Il faut diminuer petit à petit....
Oui, mais je n’ai pas envie dit-elle.
Swamiji parle:
de
Merlin l’enchanteur, de la fée Viviane douce et de Morgane.
Puis,
de l’Inde qui est le pays qui sait
trouver la voie juste, la justice y est enracinée depuis des millénaires. Ce
qui est juste défie le mal.
Pour lutter contre le mal : il faut prier Dieu pour qu’il change
le karma pour ne plus rencontrer de gens destructeurs, seule la prière peut
changer.
Puis, il nous parle du premier Roi en Inde BATA, il ne se rappelle
plus l’époque très lointaine de sa présence.
Il y a eu les français qui ont gardé des comptoirs.
Puis les anglais qui ont été durs en Inde, c’est le berceau du
Dharma, la présence divine, même Jésus qui est un avatar… serait venu en
Inde....
Q : Qu’y a-t-il entre liberté individuelle et karma?
R : Le Karma est le chemin de vie édicté par Dieu.
Cependant face à un lac, vous donnez une claque sur l’eau avec
votre main et les ondes se propagent sur l’eau, c’est le karma.
Elles échappent à notre volonté, c’est la loi de la nature de
Dieu de changer le karma.
Q : A la croisée des chemins comment
trouver la bonne route?
R : Par son mental, son intuition, on peut demander de l’aide.
Q : Vous avez dit qu’il y avait 7 stades après la mort?
R : Oui, pour les êtres réalisés avant qu’ils ne se fondent dans
le Tout.
L’espace n’existe que s’il y a un mouvement, pas de valeur
substantielle.
Le monde? Ce sont des vibrations, il faut quelqu’un pour faire
exister le Monde.
Les choses ne sont jamais les mêmes entre les personnes, elles
ont changé, mais on projette le souvenir de la personne.
En Inde le Rishi est un homme parfait, dégénéré.
Le bonheur c’est faire UN avec le Divin, en dehors de la
souffrance.
La joie, n’est que la réflexion du bonheur, image non
permanente, on sent les émotions des autres sans être affecté, c’est le jeu du
Divin.
Les Sages jouent avec Dieu, il n’y a pas de monde sans dualité.
Le bien et le mal c’est Dieu, c’est un tout comme l’oeil ne peut
pas se voir.
Voir en l’autre le Divin.
Le mal c’est le Divin voilé.
Le désir concentré se réalisera.
Désir et karma? Demander à Dieu de changer le Karma, lui seul le
peut.
L’ego n’a pas de pouvoir, seul le pouvoir divin passe par son
canal.
La sadhana ? Sérieux pouvoir de
guérir.
Bloquer l’énergie reçue c’est perdre l’énergie, et donc ne plus
progresser dans la vie spirituelle.
La compassion, c’est la joie détachée.
La pitié, il n’y a pas de joie, c’est l’identification avec la
souffrance, l’on souffre soi-même.
Relâcher l’attachement à ses enfants pour être sévère, il faut
trouver un équilibre entre éducation et société : il faut du doigté.
Pour MA Jésus est un grand sage mais il y en a d’autres....
Swamiji arrive souriant et heureux :
il
y a 3 Israélites qui sont là pour la Pâque juive: ils lui ont apporté du vin
béni qu’il refuse et des gâteaux non levés.
Les juifs en quittant l’Egypte pour passer la mer rouge n’ont
pas eu le temps de faire lever la pâte du pain, Il l’accepte, mais « je n’ai
plus de dents» dit-il.
Ils prennent des photos et s’en vont.
Il faut être dans le présent, seulement dans le présent, toujours.
Q : Le désordre intellectuel suite à une émotion est-il une
perte de lien avec le Soi ou une confusion personnelle?
R : Cela n’a rien à voir avec le Soi, c’est un désordre
psychique.
Moïse a été le premier a instaurer une
seule Déité, avant ils adoraient la nature, le soleil, la terre etc....
Une seule Déité a amené l’intolérance, l’église etc....
Alors qu’en Inde ils ont conservé cette religion ancienne de
plusieurs divinités.
Le Gange est un fleuve Sacré, car il venait du ciel et Shiva l’a
canalisé, l’a calmé avec son «chignon», il est trépidant, mais Sacré.
Le fleuve a une symbolique, de canal, de flux Divin, très
souvent sacré en Inde.
Il n’y a rien de pire que l’intolérance.
Un catholique traditionaliste vient le voir et lui dit : «Je
regrette la messe en latin» etc....
Swamiji lui répond : «Vous êtes
antisémite? il n’est jamais revenu»...
Sur le pouvoir du Gourou:
Très vite il y a eu de la télépathie avec MA, mais ceci
nécessite un amour pur avec le Gourou.
Certains peuvent voir l’avancement du ‘devotee’
sur le chemin spirituel.
Je ne suis pas un Gourou.
Q : Mais vous avez des devotees ?
«Non tous ceux qui viennent me voir sont des amis!»
La rencontre de VIJAYANANDA avec MA, le 2 février 1951, cela
fait 58 ans, d’amour pur, elle est toujours là.
Le temps n’a pas de matérialité.
Le temps n’existe que dans le mouvement.
Si l’on vit dans le présent toujours, on ne s’en aperçoit pas,
seul notre corps nous le rappelle.
Q : Pourquoi est-on toujours poursuivi par le mal?
R : C’est que l’on a fait la même chose à quelqu’un d’autre,
c’est le Karma, peut être dans une vie antérieure dont on n’a pas souvenir.
On peut prier pour demander à Dieu de changer le karma, lui seul
le peut le changer.
Le Karma n’est pas l’acte, mais l’intention ou l’émotion qui
sous-tend l’acte.
Il y a des lois pour l’ordinateur, s’il y a une panne de
logiciel, on appelle un informaticien pour changer le logiciel.
C’est celui qui a dicté le karma qui peut le changer par la
prière en demandant très sincèrement : « Mon Dieu pouvez-vous changer mon
Karma?»
On ne peut demander à Dieu que pour soi.
Nous nous réincarnons en fonction des
nos vies antérieures, c’est Dieu qui décide de notre Karma en fonction de la
gravité, ou non, de nos fautes.
Si nous agissons bien, cela efface le mauvais Karma.
Pour le changer il faut demander à Dieu de le faire.
Notre liberté est très restreinte, nous avons celle de faire le
bien. (Faire le mal génère d’autres mauvais karmas, d’autres réincarnations
pour payer).
Notre liberté est celle de taper, ou non, avec notre main sur
l’eau, mais l’onde nous ne la maîtrisons plus.
Il n’y a pas de Karma collectif ce sont ceux qui reviennent pour
un mauvais karma, qui renaissent au même endroit.
A Kankhal, le grand temple qui est là
est très fameux, il date de plusieurs millénaires, il a été construit car,
il y avait un Roi Bav qui a été invité à une fête
avec tout le monde, (sauf Shiva l’ermite mal habillé) à la même place, il y
avait un palais.
Shiva est venu, il a tout cassé.
Il a tué le père de sa femme Sita.
Il est souvent représenté décapité, avec à la place, une tête de
taureau.
Avant il y avait le ‘Minautorisme’,
puis le catholicisme.
Le Minautorisme c’était un petit
groupe qui adorait les animaux.
C’est Moïse qui a dit
qu’il n’y aurait qu’un seul Dieu.
Pour maîtriser le mental avant de méditer il faut se mettre en
condition et réciter des mantras.
(A suivre)
DESIRS
(Tâchez d’être
heureux)
Trouvé dans une vielle église de Baltimore en 1692. Auteur inconnu
Allez tranquillement parmi le vacarme et la
hâte, et souvenez vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans
aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes.
Dites doucement et clairement votre vérité; et écoutez les autres, même le
simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les
individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous
comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a
toujours plus grands et plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi
bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressés à votre carrière,
si modeste soit-elle; c’est une véritable possession dans les prospérités
changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires; car le monde est plein
de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui
existe; plusieurs individus recherchent les grands idéaux; et partout la vie
est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non
plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de
tout désenchantement aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil
des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance
d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez
pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la
solitude. Au delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous même. Vous êtes
un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles; vous avez le
droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans
doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre
conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le
désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies,
ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez
attention. Tâchez d’être heureux.
Extrait
du livre ‘Histoire du HATHA-YOGA’
En
France, passé et présent
Qu’est-ce que le YOGA ?
Par Marc-Alain DESCAMPS
Marc-Alain Descamps
retrace toute l’aventure du yoga en France. Il montre aussi les liens entre l’Orient
et l’Occident en remontant jusqu’aux maîtres indiens. Il a fait une dizaine de voyages
et séjours en Inde où il a reçu des initiations.
Enfin le secret du yoga se révèle finalement à
nous. Comme l’écrivait Alain Daniélou « le brouillard incessant de la
pensée cérébrale nous masque le divin » (Yoga, p. 9). Voilà notre
tragédie, nous cherchons à l’extérieur, ce que nous avons à l’intérieur. Il
faut rétablir le contact avec notre essence, le yoga nous en donne le moyen.
Les religions nous disent que nous ne pouvons rien
car nous sommes écrasés par la grâce divine. Il ne nous reste plus qu’à prier
et supplier. Pour certains chrétiens en plus cette grâce est arbitraire et
prédestinée : notre salut est fixé par avance. Cela est bien possible,
mais provient des vies précédentes, le karma nous en délivre en nous donnant la
possibilité de préparer la vie suivante. Le Yoga tient au contraire à l’union (yukta) des deux : ce qui vient de l’homme et ce qui
vient de Dieu. « Aides-toi et le ciel t’aidera ». Les cérémonies et
tous les rites religieux sont intériorisés dans le corps du Yogi, qui devient
le temple et l’autel du sacrifice (tapas).
Comme accéder à ce divin caché au fond de nous (ou
à notre Nature de Bouddha) ?
Il faut commencer par dissiper ce brouillard de la
pensée cérébrale, le « singe fou », le « petit vélo », le
ronron des idées habituelles. On le connaît mieux avec des rappeurs et slameurs de banlieue qui ont fait des chansons de leurs
haines et leurs imprécations obsessives. S’en libérer est le but même de la
vraie méditation. Au bout de quelques années de pratique régulière, l’orage
s’éloigne, les nuages se dispersent et le bleu éclatant du ciel pur et immaculé
apparaît (Shunyata, la Vacuité). On maintient sa
concentration sur ce que l’on choisit, sans distraction ; on peut enfin
penser à ce que l’on veut.
Et pour obtenir ce résultat, le yoga utilise un
moyen habile (upaya) : calmer le corps pour
calmer l’esprit. Pour immobiliser l’esprit il faut commencer par garder le
corps immobile pendant au moins vingt minutes, d’où le besoin de conquête d’une
assise stable et non douloureuse. De plus il convient de calmer la respiration,
d’où tous les exercices de rétention de souffle (pranayama). Les yeux aussi
suivent les pensées et les images, comme la nuit pendant les rêves ; il
convient donc de les fixer vers le haut (Bruhmadya).
Enfin si une salivation excessive se déclenche on la stoppe par la position de
la langue (vacana). Donc pour pouvoir méditer on a
besoin de tout le Hatha-Yoga.
Voilà ce que l’Occident ne peut pas comprendre et
supporter : l’immobilité. L’occidental est un agité frénétique, comme un
enfant qui entre à l’école, il ne peut pas rester en place, il est hyperkinésique. Ce qu’il aime c’est le sport, la
gymnastique suédoise, les danses modernes en secouant son corps dans tous les
sens, à en faire tourner la tête. Donc toutes les occidentalisations du yoga
mènent à remplacer par des mouvements les longues tenues de postures immobiles.
A la rigueur, « méditer » dans un bon fauteuil, mais pas assis par
terre le dos bien droit. Hélas, une fois bien assis, l’esprit ne reste pas
éveillé et l’on sombre dans la petite sieste.
En plus le Yoga travaille sur nos cinq corps à la
fois (Koshas). Le Hatha-Yoga
donne force et souplesse au corps matériel (stula-yoga).
Puis par le yoga de l’énergie, il s’adresse à nos quatre autres corps (suksma-yoga). Il se manifeste par le son cosmique dans les
oreilles (nada-yoga), par la vision de la lumière les
yeux fermés (Jyotir-Yoga) et surtout par la sensation
de vibration dans tout le corps (Spanda). Il
transforme notre sommeil et nos rêves (svapna-yoga).
Le caractère psychospirituel du yoga ou son coté
psychosomatique est manifeste dans l’Eveil de la Kundalini (L’Eveil de la
Kundalini, p.11). Cette énergie des profondeurs monte depuis la base de la
colonne vertébrale accompagnée de joie, de lumière et d’extase. Comme l’écrit
Lilian Silburn : « Si une vie mystique
profonde peut se développer sans la connaissance ou sans la pratique de
l’ascension de la Kundalini, il n’y a pas de pratique pleine et entière de
cette ascension sans une vie mystique réelle ». (La Kundalini, p.11). Là
sont unis extase (samadhi), méditation, respiration
et postures.
C’est pour le trouver qu’il faut partir en
pèlerinage et Marc Alain a fait dix voyages aux Indes. Le premier l’a
changé profondément : sa patrie est restée la France, mais l’Inde (mother India) est
devenue sa matrie. Progressant dans la pratique du
Yoga, il a cherché un maître dans toutes les régions. Il a exploré les royaumes
de l’Himalaya : Boutan, Sikkim, Népal,
Cachemire, Kulu, Ladhak,
Tibet, Karakorum … Il croyait connaître l’Inde quand il a découvert le Sud à
partir du cap Cormorin. Finalement c’est dans l’état
le plus démuni, l’Orissa, dans la ville sacrée de Puri, au Karar
Ashram qu’il a rencontré Swami Hariharananda,
leader in charge du Kriya Yoga qui lui a conféré les
initiations. Et après il a découvert que Lilian Silburn
habitait au Vésinet près de Paris et pouvait
transmettre la plongée profonde, l’éveil de la Kundalini et le Shivaïsme non-duel du Cachemire.
Depuis se sont diffusées d’autres lignes initiatiques. Elles se
reconnaissent en ce qu’elles vivent ce qu’elles proposent. Là se trouve le
critère exposé par Kornfield dans « Après
l’extase, la lessive ». Un arbre se reconnaît à ses fruits et une
expérience de réalisation du Soi à ses effets. Un Eveillé ne peut pas être
autoritaire, cassant, méchant, intolérant, absolu, violent et coléreux … Un
être réalisé en yoga (jivan-mukti) ne peut pas
collectionner les Roll-Royce,
même en argent. Et ceux qui sont attirés par
ces « Eveillés autoproclamés » doivent leur ressembler et
manquent de discernement (Viveka).
Par contre ce problème n’est pas nouveau, il a toujours existé, à tous les siècles. Au XVième siècle au Tibet, Brug-pa écrivait déjà
« Un maître
authentique est plus rare que l’or,
Les charlatans sont
plus nombreux qu’un nid de fourmis ».
Après l’obtention du calme des pensées et
l’expérience du vide, apparaît la Paix du coeur.
On entre alors dans le domaine de l’amour. Prendre tout positivement c’est
découvrir qu’il existe une Providence et que le monde a
un sens. C’est Ishavara pranidhâna
(l’abandon au Seigneur).
Lorsque
s’établit enfin le Silence du mental arrive l’expérience d’une Présence.
Ce que nous appelions vide est en fait l’Infini. C’est un vide plein d’une
Présence qui vibre, qui est amour et qui nous instruit. C’est même l’expérience
de l’Etre, mais infini et absolu, pas d’un être.
On
rencontre alors le Sat-Chit-Ananda. Le vide
est la Conscience suprême (Chit), en passant à la
conscience universelle, on a vécu une expansion de conscience, un Eveil
sous forme d’une Illumination, l’entrée dans une Lumière vivante autant que
vivifiante dont émane l’Amour.
L’expérience de l’Etre est troublante, car cet Etre n’est pas une
personne. On apprend vite que ‘‘Çà n’a pas de nom’’ et qu’il est interdit de
lui donner un nom. Comme le confiait Ramana Maharshi : ‘‘La pensée ‘‘je suis Brahman’’ doit
disparaître. C’est véritablement comme plonger son regard dans le vide. Aucune
pensée n’est compatible avec la Réalisation. La Réalité est ce qui transcende
tout concept, Dieu y compris’’.
Et ceci se
réalise dans un état de joie indescriptible, la Joie suprême, la
Béatitude (ananda) : être restauré dans son état originel,
l'orgasme qui ne cesse pas, l’état normal que l’on n’aurait jamais dû oublier.
Aucun mot ne convient pour exprimer une telle réalité, même pas le bonheur
absolu ou la Joie parfaite. Voilà finalement l’apport essentiel du Yoga :
au-delà de l’Ego, retrouver l’énergie créatrice présente au fond de chacun.
Extrait de ‘Histoire
du Hatha-Yoga’ - Editions ALMORA 2011
Marc-Alain Descamps – AFT - Association Française du Transpersonnel – www.descamps.org/marc-alain
Vieillir
en yoga
Par
Jeannot Margier
Fondamentalement, le yoga est adaptation tout simplement car la vie est
adaptation. Il n’y a pas un yoga pour tous, mais un yoga pour chacun.
Partant de là, toute personne peut prétendre pratiquer à partir de ses
propres possibilités. Il n’y a aucune raison d’arrêter la pratique en fonction
de l’âge ou de certaines déficiences.
C’est l’expérience avec des personnes vieillissantes
(octogénaires et nonagénaires) ou
atteintes de pathologies (maladie de Parkinson ou opérés cardiaques) pratiquant
avec moi depuis de nombreuses années qui m’a incité à organiser un cours
spécifique. Par ailleurs, une pratique avec des personnes déficientes mentales
me prouvait que des progrès, fussent-ils infimes étaient possibles.
Fort de cela, j’ai proposé mes services (de façon bénévole) dans deux
maisons de retraite à Die et à Marignac avec comme
postulat que toute personne est capable d’évolution sur différents plans de
leur existence. Il serait inconvenant de dire qu’on ne peut pratiquer le yoga
parce que le corps révèle des difficultés voire certaines incapacités.
Dès lors, 3 axes vont guider la pratique :
Le Toucher : Il reste un élément important pour
C’est une des raisons qui fait que nous terminons les séances en maison de
retraite en nous mettant debout (ce qui n’est pas toujours facile) en nous
donnant la main, en essayant de lever les bras comme une fleur qui s’ouvre en
terminant par le son Om.
Conclusion : La séance en maison de retraite se pratique sur chaise.
Les personnes concernées n’ont
jamais pratiqué le yoga avant. Nous commençons par une prise de conscience du
souffle, suivi de mouvement des bras permettant d’ouvrir la poitrine, de
mouvements étirant la colonne lombaire, dorsale et cervicale. S’ensuit le
travail des mains, des yeux, se terminant par un automassage du visage et d’une
petite chorégraphie avec des sons. De nombreuses possibilités existent pour
maintenir et renforcer la musculature en tenant compte de la réalité des corps
des personnes qui pratiquent.
En maison de retraite, le besoin de reconnaissance est très important et
rejoint en yoga cette notion altruiste et de compassion qu’est la bienveillance
(ahimsa).
Jeannot Margier, (donne des cours de yoga à Die,
des séances adaptées pour personnes en difficulté et atteintes de pathologies
légères ou conséquentes.
Tel 04 75 22 22 55 – jeannot.margier@nordnet.fr
S M A R A N I K A
(Smaranika
est un terme sanskrit signifiant précisément ‘souvenirs’)
Mahamahodhyaya Gopinath Kaviraj, M.A., D.Litt.
C’est par une belle matinée d’automne de l’année 1928, que j’ai entendu
pour la première fois le nom de Mâ Anandamayî. Je m’apprêtais à me rendre au collège, comme à
l’accoutumée – en effet je n’avais pas encore pris ma retraite – lorsque feu Mahamahopadhyaya Pt. Padmanath Vidyavinoda M.A., est venu me trouver chez moi pour
m’informer que Mâ Anandamayî,
de Dhaka, était arrivée à Bénarès. Il avait apporté avec lui un court récit,
écrit par feu Mr. Kunja Mohan
Mukherji, alias Swami Turiyananda, récit qui relatait l’intervention miraculeuse
de Mâ qui, par sa grâce, avait sauvé le fils de Swami Turiyananda de la morsure
d’un serpent venimeux. Il me dit que la vue de Mâ
profondément absorbée dans un samâdhi était un
spectacle troublant et ennoblissant. Il m’incita à faire tout mon possible pour
la rencontrer. Ces mots, pour le moins élogieux, prononcés par un homme réputé
pour être un critique fastidieux des hommes et des choses et dont les attaques
n’épargnaient personne, ces mots, m’ont semblé porteurs d’une valeur
particulière.
Mâ se trouvait à ce moment-là chez Kunja Babu, à Ramapura. Fermement décidé à la rencontrer, je me suis rendu le
soir même chez Kunja Babu.
Celui-ci et son frère aîné Sasanka Babu (feu le Swami Akhandananda) m’ont reçu avec beaucoup de gentillesse et
m’ont assuré qu’ils m’aideraient à avoir le darshan de Mâ. Ils m’ont présenté sans attendre à Bholanathji
qui, lui, m’a conduit dans une petite pièce qui se trouvait au rez-de-chaussée
de leur demeure. C’est là que j’ai vu Mâ. Entourée d’un
certain nombre de disciples, Elle était en samâdhi. Désireux de lui
faire reprendre conscience, Bholanathji a fait
plusieurs tentatives dans ce sens mais tous ses efforts ont été vains. Sachant
qu’une transe devait suivre son cours naturel jusqu’à son terme et que tout
moyen artificiel qui en entraverait le déroulement normal comportait de sérieux
risques, j’ai insisté auprès de Bholanathji pour
qu’il renonce à son intention d’interrompre Mâ dans
son samâdhi. J’ai attendu pendant quelque temps que Mâ
reprenne conscience, mais après deux ou trois heures d’attente aucun changement
d’aucune sorte n’était survenu. Pensant que mon attente allait peut-être se
prolonger pendant plusieurs heures encore, j’ai décidé de m’en aller, avec la
ferme intention toutefois, de revenir la voir le lendemain.
C’est au début du mois de septembre que je suis allé voir Mâ pour la première fois. Le 6 septembre, pour être précis.
J’avais appris qu’Elle était venue un ou deux jours plus tôt et, en outre, que
c’était la seconde fois qu’Elle venait à Bénarès. Sa première venue avait eu
lieu en 1927 alors qu’Elle se rendait à Hardwar à
l’occasion des festivités de la Kumbha mela.
Je suis donc revenu voir Mâ le 7 septembre, comme
j’avais prévu de le faire. En fait, je suis venu deux fois par jour, tous les
jours, durant son bref séjour à Bénarès qui ne s’est prolongé que jusqu’au 12
septembre. Je n’ai pas manqué une seule de ces visites, je m’en souviens
parfaitement. Ce n’est pas chose facile, maintenant que dix-sept années se sont
écoulées, que d’évoquer les premières impressions qui ont été les miennes
lorsque j’ai vu Mâ pour la première fois. Non, ce
n’est pas chose facile que d’expliquer avec de simples mots, ce que j’ai
vraiment ressenti au fond de mon être ce jour-là. La seule et unique chose que
je peux affirmer, c’est celle-ci : ce que j’ai vu, ce que j’ai
véritablement vu de mes propres yeux, dépasse de loin tout ce que j’ai pu voir
auparavant. C’était un rêve, un rêve devenu réalité dans ma vie. Durant les
quelques jours qu’a duré le séjour de Mâ à Bénarès,
la maison de Kunja Babu n’a
pas désempli. C’était un spectacle continuel d’une festive jubilation. Un flot
ininterrompu de visiteurs investissait la maison tous les jours, de l’aube
jusqu’à une heure très avancée de la nuit.
Les portes de la maison restaient ouvertes en permanence et chacun était le
bienvenu. Des hommes de haut rang, des pandits, des étudiants universitaires,
des commerçants, des sannyâsin, des sâdhu,
des religieux, des laïques ou des hommes de la rue, se présentaient en grand
nombre, chacun à l’heure qui lui convenait le mieux, n’était-ce que pour avoir
le darshan fugitif de Mâ, ou pour lui rendre
hommage et, si possible, pour échanger quelques mots avec Elle. Cette multitude
aux mille facettes était composée de personnes des deux sexes, de tous les âges
et de tous les niveaux. Certaines d’entre elles venaient avec le seul désir
d’avoir le darshan, d’autres dans l’espoir d’effacer les doutes qui les
tourmentaient, tandis que d’autres encore n’étaient là qu’à titre de simple
curiosité. Mais la beauté de tout cela, résidait dans le fait que chacune de
ces personnes ressentait l’attrait littéralement magnétique qui émanait de la personnalité de Mâ. A tel point que nombre de ceux qui n’étaient venus que
par simple curiosité, ne pouvaient résister à la tentation de revenir, non plus
sous l’incitation d’une curiosité qui désormais était satisfaite, mais sous
l’emprise, cette fois, de quelque mystérieuse attraction. Le fait est que
chacun d’entre eux se sentait comme un petit enfant en présence de sa propre
mère. L’ennui que pouvait causer l’aspect formel de la situation était
largement compensé par la chaleur et la simplicité de l’accueil. En effet, Mâ se comportait à l’égard de tous comme Elle l’eut fait
avec ses propres enfants : avec douceur et affection. Il n’y avait jamais
la moindre réserve dans ses yeux, ni la moindre trace de contrainte dans
l’expression de son regard. L’atmosphère qui régnait dans la maison était celle
d’une grande réunion amicale, pleine de chaleur et de gaieté.
Chaque soir une sorte de rencontre informelle était organisée dans la cour
où les visiteurs s’asseyaient autour de Mâ et la
pressaient d’une foule de questions. Elle répondait à chacune des questions
qu’on lui posait et ses réponses, qui consistaient en quelques phrases courtes
et précises qu’Elle prononçait d’une voix douce aux accents inimitables,
effaçaient les doutes et satisfaisaient les uns et les autres. Les visiteurs
provenant de milieux culturels très variés, les questions posées avaient trait,
de toute évidence, à des thèmes tout aussi variés et représentaient des points de vue
intellectuels et spirituels très différents. Et Mâ
répondait à ces questions, de quelque niveau et de quelque ordre qu’elles
fussent, avec une aisance et une spontanéité merveilleuses, sans même
s’octroyer un instant de réflexion pour répondre aux plus abstruses, aux plus
épineuses d’entre elles. Ses réponses, toujours claires et pertinentes,
allaient droit dans le vif du sujet. Elle les formulait avec calme, dans un
langage remarquable de concision et d’expressivité. Chaque mot qui sortait de
ses lèvres avait un impact précis. Et l’humour ne lui manquait pas, dès que
l’occasion s’y prêtait. Mâ était unique dans l’art de
tenir une conversation, Elle est d’ailleurs apparue au meilleur de sa
disposition durant ces journées-là. C’est là une qualité dont tous ceux qui ont
eu le privilège de parler avec Elle au cours des années qui ont suivi, sont en
mesure de témoigner. Il y a un fait qu’il est intéressant de souligner, c’est
l’attitude de stricte réserve qu’adoptait Mâ lorsque
les questions posées lui semblaient trompeuses et de mauvais aloi, des
questions qui se voulaient académiques ou qui visaient à contrer l’opinion
d’autrui ou à froisser les sentiments des personnes présentes.
Plusieurs groupes se sont constitués pour organiser des séances de kirtan en
hommage à Mâ. Chaque jour ils se
mesuraient les uns aux autres dans leurs chants et confrontaient amicalement
leurs talents respectifs en chantant les gloires du Divin et de Son Nom en la
présence bénéfique de Mâ. Quelques-uns des disciples
à la voix particulièrement mélodieuse considéraient comme un honneur et un
privilège le fait de pouvoir offrir leurs chants à Mâ
Anandamayî.
Souvent dans ces moments-là, lorsque les accents harmonieux des voix
venaient du plus profond du coeur des chanteurs, ou lorsque les conversations
engagées atteignaient un point crucial,
en quelques instants Mâ entrait en bhâva. L’extase transparaissait alors sur son visage
et le ‘normal’ laissait place au ‘supranormal’. Une
personnalité totalement différente semblait se substituer tout à coup à celle
que nous tous connaissions. Des phénomènes étranges et inexplicables se
produisaient. Des stotra et des mantra
aux consonances extraordinaires fusaient alors de sa bouche à une vitesse et
une cadence telles qu’il eut été impossible à quiconque de se les rappeler. Les
sons qu’Elle émettait alors étaient indéfinissables. Il ne s’agissait pas, à
proprement parler, de sanskrit, ni même d’un dialecte vernaculaire, bien qu’il
y eut, par intervalles, quelques mots qui semblaient s’apparenter au sanskrit.
Certains sons, qui étaient peut-être des mots,
n’avaient pas les consonances auxquelles nous étions habitués. Quant à
ceux que nous prenions pour du sanskrit, ils n’avaient peut-être pas le sens
qu’ils étaient supposés avoir. En outre, des bîja
mantras monosyllabiques, connus ou inconnus, émaillaient souvent les
étranges propos de Mâ. Cela dit, dans ce langage
pratiquement incompréhensible, la prononciation était tellement parfaite que
même un son ajouté – un son composé de plusieurs consonnes sans aucun lien
intervocalique – était parfaitement audible et distinct. Il arrivait parfois,
dans ces circonstances, que Mâ fonde en larmes ou se
mette à crier ou que son corps se contracte complètement et entre en état de
transe.
Durant ces jours-là, l’état de transe pouvait être induit,
involontairement, par les disciples qui déposaient des fleurs à ses pieds, ou
de quelque autre façon, dans l’intention d’apaiser Mâ.
La réaction était alors immédiate
Il y avait à cette époque une différence d’opinion, entre les uns et les
autres, en ce qui concernait ce que l’on considérait comme le statut spirituel
de Mâ. Certains soutenaient qu’Elle était une déesse
sous la forme d’un être humain – Kali selon les uns, Durga
selon les autres, Sarasvati ou Radha
selon d’autres encore. D’aucuns, par contre, étaient persuadés que c’était un
être humain qui avait atteint la perfection dans cette vie après une série de naissances
au cours desquelles son progrès sur la voie spirituelle avait été permanent.
D’autres entretenaient l’idée qu’Elle était une Brahmavadini,
comme aux temps d’autrefois, ou alors une incarnation du Divin descendue sur
terre pour apaiser les humaines souffrances. Certaines personnes
l’identifiaient à Sukadeva quand ce n’était pas à
Krishna lui-même. Il y en avait d’autres, plus terre à terre, qui étaient convaincues qu’une entité spirituelle supérieure
avait dû prendre possession de son corps que l’entité en question utilisait
comme un instrument pour parvenir à ses fins. Il y avait même un homme, un
voisin qui habitait une maison contiguë à la mienne et qui enseignait dans le
collège local, qui était allé jusqu’à me dire, à propos de Mâ,
qu’il s’agissait, de toute évidence, d’un cas d’obsession caractérisé. Il
ajoutait par ailleurs que même si la possession était le fait d’un esprit
positif, il était préférable de soustraire l’âme de Mâ
au contrôle de cet esprit. Ce monsieur qui avait un certain âge et qui était
connu pour être un pratiquant tantriste de longue date, prétendait qu’il avait
le pouvoir de ramener Mâ à la ‘normalité’ et de lui
faire recouvrer son état habituel, à condition, bien entendu, que son époux et
son père donnent leur accord. Il ajouta qu’il avait la nette impression que ce
fait négatif entravait le cours normal de la vie de Mâ
et son évolution et qu’il valait mieux,
dans l’intérêt de son bien-être spirituel, extirper cet obstacle. Il va sans
dire qu’aucun d’entre nous n’accorda la moindre importance à ses paroles.
Quelque temps après, un homme de renom, feu Swami
Dayananda du Bharat Dharma Mahamandal est venu rendre visite à Mâ
dans l’intention d’obtenir un entretien personnel avec Elle. Bien que la chose
fût censée être de caractère plus ou moins privé, il fut convenu que Sasanka Babu et moi-même serions
présents lors de l’entretien.
Swamiji a posé un certain nombre de questions à Mâ qui
répondait avec son calme habituel.
Swamiji : « Mâ, ‘qu’êtes-vous’ en
réalité ? Les opinions divergent en ce qui vous concerne et
apparemment aucun accord n’existe à ce propos. Que pouvez-vous nous dire à
votre propre sujet ?
Mâ : « Vous voulez savoir ‘ce que’ je suis ? Eh bien je ne
suis ni plus ni moins que ce que vous considérez que je suis.
Swamiji : « Quelle est la nature de votre samâdhi ?
Est-ce le savikalpa-samâdhi (mental totalement
concentré sur l’objet de sa contemplation) ou est-ce plutôt le Nirvikalpa-samâdhi (état où la conscience
pure se révèle à elle-même) ? Êtes-vous dans un état où la conscience
continue d’exister ?
Mâ ; « A vous de décider de la réponse à donner à cette question.
Tout ce que je puis dire à propos de ce qui se passe en moi et des changements
d’états apparents qui adviennent dans le corps et dans l’esprit, c’est que j’ai
le sentiment d’être consciente et d’être toujours la même. Oui, j’ai le
sentiment qu’en moi il n’y a aucun changement d’état. Appelez cela comme vous
l’entendez. Est-ce un samâdhi ? »
D’autres questions furent posées auxquelles Mâ
donna ses réponses.
Le bref séjour de Mâ à Bénarès a suffit à me
convaincre de la grandeur de son être et du caractère hautement sacré de sa
vie. J’ai appris l’histoire de son passé de la bouche de ceux qui
l’entouraient, dont Bholanathji, Soeur Gurupriya, Shashanka Babu et d’autres encore. Je me rappelle également, avec
bonheur, les moments extraordinaires que j’ai connus lorsque Mâ Elle-même consentait à parler en personne de sa jeunesse
et de ses débuts dans la vie, alors qu’Elle se trouvait à Bajitpur
ou à Dhaka. Autant de faits qui nous intéressaient tous au plus haut point.
Ces faits qui se rapportent à la vie de Mâ durant
la période où Elle vivait à Astagram, à Bajitpur ou à Dhaka – et dont la plupart ont déjà été
racontés par ses admirateurs ou ses disciples – et les faits qui se réfèrent
aux années qui ont suivi, inondent d’un éclat sans pareil cet être
extraordinaire.
S’il est une chose, au long de ces journées inoubliables, qui m’a
impressionné par dessus tout, c’est la personnalité de Mâ.
Un magnétisme puissant émanait de son être physique. Son visage toujours
souriant, la douceur de son regard, son comportement et la simplicité de sa
vie, sa façon de faire et d’agir toujours empreinte de modestie et d’affabilité, sa cordialité et la chaleur
de ses rapports avec les uns et les autres, tout cela, ajouté à sa profonde
sagesse, faisait et fait d’Elle, à tout jamais, un être digne de cette
adoration universelle dont Elle est l’objet.
J’ai eu le privilège, durant les années qui ont suivi, de rencontrer Mâ plus souvent et de converser avec Elle plus intimement.
Mais je ne serais toujours pas en mesure, en dépit de cela, de définir le rôle
exact qui est le sien, pas plus que d’établir le rang qu’Elle occupe dans la
hiérarchie spirituelle de ce pays. Il est tout à fait naturel que des personnes
différentes aient des opinions variées en ce qui concerne la personnalité de Mâ. En effet, dans un domaine comme celui-ci, une analyse
sérieuse sur le plan intellectuel n’est guère possible, quant au plan humain,
aucun jugement ne pourrait aboutir à un résultat valable.
A la demande de plusieurs amis, toutefois, une tentative est en cours pour
une analyse détaillée et une discussion succincte des traits saillants de la
vie et de la personnalité de Mâ. Nous n’espérons pas,
bien entendu, que cette discussion nous mène à la solution finale du problème,
car en fait il n’y a pas de solution. Nous la considérons plutôt comme une aide
éventuelle, une suggestion, pour une meilleure compréhension de l’être unique
que représente Mâ. Cette discussion est basée sur
l’ensemble des données fournies par Mâ Elle-même, ou
contenues dans les ouvrages déjà parus ou en attente de publication.
Tout le monde sait que Mâ n’a eu aucune dîkshâ (initiation spirituelle) ni aucune initiation
d’aucun ordre de la part d’un gourou extérieur à son milieu habituel, de même
que tout le monde sait qu’Elle-même ne donne aucune initiation à qui que ce
soit. Ou, en d’autres termes et comme il est dit dans le langage technique des Shâstra (Les
Ecritures sacrées des Hindous), Elle déclare n’être ni un gourou, ni un shishya (disciple).
Cela dit, Mâ a eu sans aucun doute une initiation
informelle et non pas une initiation provenant de quelque source extérieure.
Nous savons que cette dîkshâ a eu lieu en
1922, alors qu’Elle était âgée de vingt-six ans. Mâ
Elle-même a reconnu le fait, peu de temps après, au cours d’une conversation
avec l’un de ses cousins. Cette dîkshâ n’était
pas une initiation au sens habituel du concept, ce n’était pas la dîkshâ que nous connaissons tous. C’était une
initiation d’une certaine activité à l’intérieur de son être physique, une
activité qui ne provenait d’aucune autre source que son propre Soi et bien que
le langage conventionnel de ce monde ne la désigne absolument pas sous le terme
de dîkshâ, elle est considérée comme telle dans les enseignements de la
science mystique.
Chacun sait qu’après la survenue de cet évènement, Mâ
Anandamayî a intensifié la pratique systématique de
la sâdhanâ, y compris celle d’exercices
d’ordre physique et psychique particulièrement strictes. Il est dit très
clairement dans la littérature tantrique que la dîkshâ
est une nécessité spirituelle. Il est vrai cependant que les rituels, ou autres
formes de célébration, ne sont pas nécessairement requis dans tous les cas. La dîkshâ intérieure, celle qui a son origine dans le
propre Soi, consiste en une action de profonde purification de la part de
celui-ci. La nature de cette dîkshâ est
déterminée par l’intensité de la Divine Puissance qui investit l’âme concernée.
Pour autant que la diversité fondamentale de ce processus purificatoire soit
concernée, il y a quatre types essentiels de processus à considérer, à
savoir : Anupaya, Sambhavopaya,
Shaktopaya et Anavopaya.
Lorsque la grâce qui se manifeste est particulièrement puissante, c’est le
premier type de dîkshâ qui se présente alors,
suivant l’ordre et l’enchaînement naturellement établis. Les autres dikshâ auxquelles on peut avoir recours ont
un pouvoir qui va diminuant selon le rang qui leur est dévolu dans l’importance
et le déroulement des faits. Dans le cas de l’Anupaya
dîkshâ, la perfection se réalise dans l’instant,
alors que pour la Sambhavi dîkshâ
ou même la Shakti dîkshâ, l’éventualité
d’un recours à un kriyâ (action créatrice)
extérieure, en tant qu’aide à la purification du Soi, n’est pas admise.
Il est universellement reconnu, dans l’histoire du mysticisme, que
l’illumination peut advenir dans certains cas exceptionnels et ce, même en
l’absence d’une source extérieure. Ce fut le cas de Pratyekabuddah
qui ne reçut la sagesse d’aucun Bouddha l’ayant précédé, ni ne la communiqua à
aucun autre. Il ne fait aucun doute qu’il fut un Bouddha qui avait atteint
l’Illumination mais il ne fut jamais le shishya
(disciple) d’un précédent Bouddha, ni un gourou en relation avec un futur
Bodhisattva ou un futur Bouddha. S’il avait été un gourou, il aurait été un
Bouddha parfait. L’illumination, dans son cas, avait sa source en lui-même,
dans propre Soi.
La littérature védique mentionne le cas de divers rishi (voyants,
sages) qui ont reçu la grâce de l’illumination spontanée. Ces rishi
pratiquaient le japa de mantra qu’ils
avaient ‘vus’. Leur nom est associé à ces mantra. Cette génération
spontanée de la sagesse est un exemple type de ce que les Ecritures nomment
le Pratibha
jnâna (jnâna :
connaissance) à propos duquel nous pouvons lire une quantité d’informations
dans le Patanjal et autres descriptions des
différents systèmes de yoga, ainsi que dans la littérature tantrique. L’origine
de Pratibha jnâna
se définit comme étant le résultat de la Grâce Divine qui descend et enveloppe
l’âme de l’homme.
La Grâce de Shakti (Puissance éternelle) qui descend sur l’âme
parvenue à sa maturité, peut avoir différents niveaux d’intensité. Ces niveaux
appartiennent en général à trois catégories : intense, moyenne et faible.
Et chacune de ces trois catégories est à son tour subdivisée en trois classes.
Il y a donc au total neuf degrés. Si la Grâce du deuxième degré, à compter du
commencement, descend sur l’âme, il n’est pas nécessaire que le sujet ait
recours à un gourou pour parvenir à l’illumination, car il peut arriver à la
lumière par la force de son propre Soi. En effet, cette lumière est spontanée,
elle ne provient, en aucune façon, d’une source extérieure. Dans de tels cas,
le sujet peut donc se passer de l’aide d’un gourou extérieur. Toutefois le prârabdha-karma (le karma accumulé) demeure
et le corps, qui n’est autre que le résultat de ce karma, persiste aussi
longtemps que le problème du karma n’est pas résolu. Lorsque la grâce du premier
degré descend, le prarabdha lui-même
est détruit. Et avec l’élimination du prarabda,
le corps impur s’effondre lui aussi. La question du gourou extérieur ne se pose
plus dans ce cas, de même que dans le cas du deuxième degré de la Grâce. (A suivre…)
Traduit de l’anglais par Jean E. Louis
Nouvelles
-
Swami Nirgunananda viendra en Ardèche pour l’anniversaire de Mâ fin avril début mai. Comme l’année précédente, Marie-Agnès Bergeon
(Mira) se chargera de l’organisation marieagnes.bergeon@gmail.com 04 75 64 41 79 Chamarouan
à Pranles ‘Retraite annuelle de Mâ’
du 27 avril au soir au 4 mai après-midi près d’Aubenas : semaine de discipline et de pratiques spirituelles,
selon le schéma donné par Mâ elle-même. Participation
également d’autres swamis pour les enseignements
spirituels (possibilité offerte de participer 4 jours) – ‘Puja’ de célébration le 9 mai, jour de l’anniversaire de Mâ, à Pranles (près de Privas).
-
-
Les mois de
février et mars sont actifs à Kankhal, où les groupes
d’occidentaux se succèdent au Shivshakti Peeth en face de l’ashram de Mâ,
en général pour des retraites de méditation plus ou moins longues selon les cas
avec Vigyananand (Jacques Vigne). Celui-ci sera en
France de fin mai de cette année à mi-janvier 2013, on trouvera son programme
sur www.jacquesvigne.fr.st ou chez
Mahâjyoti koevoetsg@wanadoo.fr
-
-
Le livre de
Geneviève Koevoets (Mahajyoti) ‘Voyage intérieur aux sources de la joie’ sur ses souvenirs et
expériences en Inde est maintenant disponible. Il comprend toutes ses poésies
et récits de voyages (spirituels dans les deux sens du terme) effectués en
compagnie de Jacques Vigne, qui en a écrit la préface, et dans la mouvance de Mâ Anandamayî et de Swami Vijayânanda. On peut le
commander directement aux Editions du Petit Véhicule – 20 rue du Coudray – 44000 NANTES - 02 40 52 14 94 – editions.petit.vehicule@gmail.com
- Un ‘Blog’ sera créé par l’éditeur, et comprendra
les premières impressions ‘à chaud’ de ses premiers lecteurs, dont nous
relevons quelques phrases :
-
‘Merci de m'avoir permis de refaire une partie de
ce voyage (2003) qui a marqué ma vie à jamais’ – ‘Sincérité,
poésie, abnégation, humour, humilité, Amour......la Spiritualité dans son
éclatante Vérité ‘ – ‘Ce témoignage est
un véritable partage fraternel et appellera sans doute chaque lecteur à
poursuivre honnêtement sur la voie qu'il a choisie’ – ‘Je
l’ai dévoré sourire aux lèvres, on va mettre ton livre dans les bagages pour profiter de ce petit bijou
de spiritualité vivante, à savourer sans modération’ – ‘Le format de ton
petit livre est trompeur, il nous ouvre à des horizons de grandeur physique et
spirituelle’ –‘J’ai lu et relu votre livre si savoureux. Rarissime cette
harmonie entre poésie, humour et récits de voyages très instructifs’- ‘Toujours
avec pertinence et parfois même impertinence…Au-delà du simple récit de voyage
et recueil de souvenirs, Geneviève parvient en quelques traits à nous faire
saisir l’essentiel d’une pensée, d’une philosophie’ – J’ai aimé ton humour si
naturellement en symbiose avec ta profondeur et ta voie intérieure. Moments
précieux de respiration et de recentrage. Magnifique créativité’…
Abonnements en cours
Pour le ‘JAY MA’
2011-2013
Merci à tous ceux qui ont déjà renouvelé l’expérience du ‘JAY MA’ et qui se
sont inscrits de nouveau auprès de José Sanchez Gonzalez pour la partie administrative : 10 rue
Tibère – 84110 Vaison-La-Romaine – nagajo3@yahoo.fr – 0634988222 et ensuite auprès de Geneviève (Mahâjyoti) qui en gère bénévolement l’édition, pour qu’elle
puisse procéder aux envois en vous remettant sur ses nouvelles listes : koevoetsg@wanadoo.fr .
La brochure est toujours au prix de 1 Euro par
exemplaire trimestriel, envoyé par email. Le renouvellement ou l’inscription se
font automatiquement pour deux ans, et vont de mars 2011 à mars 2013. Les
numéros arriérés sont envoyés à tous ceux qui s’inscrivent en cours de route.
Le dernier numéro a été le 103ème de
cette brochure qui fut créée il y a désormais 25 ans. Lien d’amour avec l’Inde,
avec Mâ, avec les Swamis,
les lectures, les voyages, à travers la composition qu’en fait Jacques Vigne.
Table des matières
Paroles de Mâ extraites de ‘Les
Enseignements de Mâ Anandamayî ‘
Satsangs avec Vijayânanda
(suite) recueillis à
Kankhal par Brigitte Reynaud-Duport
Désirs (Tâchez d’être
heureux) Auteur inconnu
Extrait du livre ‘Histoire
du Hatha-Yoga’
Par Marc-Alain Descamps
Vieillir en yoga par Jeannot Margier
Extrait de ‘Smaranika’ (Recueil
de souvenirs sur
la vie de Mâ)
Nouvelles
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