Jay Ma N°
100 -
Printemps 2011
Paroles de Mâ
Darshan
(Extraits de ‘Les Enseignements de Mâ Anandamayî’, chapitre 12)
12 - D
A R S H A N
« Est-ce que
vous avez vu Dieu ? » A cette question, Mâ répond : « Bien
sûr, je l’ai vu ! On Le voit tout le temps. Regardez, qui voit qui ?
Car Il est toute chose. Il n’y a rien d’autre que Dieu.
Qu’entend-t-on
par réalisation du Soi, ou réalisation directe ? Il y a celui qui voit, il
y a ce qui est vu et l’acte de vision. Le voyant, le vu et la vision (triputi) :
ces trois éléments sont réunis en un. Il n’y a existence dans le Soi et
réalisation du Soi que lorsqu’il n’est plus question d’action (kriya) ou de non-action (akriya) et si l’on considère la chose en termes de
forme, alors Il est omniprésent. N’est-ce pas là ce que dit le proverbe ?
« Où que les yeux se posent, Krishna se manifeste » ? Quoi que
vous voyiez, hormis Krishna, sachez qu’il ne s’agit pas du vrai darshan.
En effet ce n’est que dans le darshan du Tout qu’il y a révélation de l’Ishta.
La réalisation du Soi aura-t-elle lieu ?
Elle est là, présente, il ne reste plus qu’à détruire le voile. Quel est le
sens de la destruction ? Tout ce qui doit être détruit, finit par être
détruit. Que reste-t-il après que le voile a été détruit dans Sa lumière qui
est toujours présente ? C’est la révélation du Soi dans le Soi.
Même
quand le bonheur est présent, la souffrance est là, dans les coulisses.
L’expérience de la Réalité suprême est un état au-delà du bonheur et de la
souffrance. Lorsque vous regardez une cruche de terre d’une certaine distance
et qu’elle vous apparaît humide, vous en déduisez qu’elle est pleine d’eau, car
habituellement, une cruche remplie d’eau est humide. De même, dans la gestuelle
et les attitudes d’une personne réalisée, un certain état de bonheur
transparaît. En fait il ne s’agit pas de bonheur. Le langage commun est
impropre à décrire cet état. La vision véritable vient quand, après avoir vu
Cela, tout désir de voir (autre chose) disparaît. L’audition véritable vient
quand, après avoir entendu Cela, tout désir d’entendre disparaît. La vision
véritable à tout jamais. En vérité, le vrai darshan (en étant le témoin
de la Réalité suprême), est celui après lequel la question d’être témoin, d’en
avoir la preuve ou non, ne se pose plus. (A
suivre)
(Traduit de l’anglais par Jean E. Louis)
EN ASSOCIATION AVEC
SRI SRI MÂ ANANDAMAYÎ
Amulya Kumar Datta Gupta
Volume II
Ce qui mène au Hathayoga.
Un disciple demande à Mâ :
« Mâ, si quelqu’un parle mal de notre gourou en notre présence, comment
devons-nous réagir ? »
Mâ : « Il est
préférable d’accepter ces calomnies en silence. Dites-vous que c’est par la
volonté de votre gourou que vous êtes confronté à ce genre de situation. Cela
renforce en vous cette qualité qu’est la patience. »
Après cela, Mâ exposa
l’interprétation qu’Elle faisait du cas de Nirmala Mâ
– son propre cas. « Voyez-vous, dit-Elle, aussitôt que Nirmala
Mâ écoute des kirtan (psalmodies des noms de
Dieu) elle ressent une sorte de déséquilibre physique et une forte pression qui
semble lui écraser la poitrine. Des réactions qui rappellent les effets du hathayoga. On ressent ce genre de déséquilibre lors
des premières séances de sadhana, mais par la
suite cela disparaît. Vous pouvez voir des personnes qui pratiquent le hathayoga distordre leur corps de toutes sortes de
manières dans différentes postures. Au début de la sadhana,
ou dans la pratique de la répétition du
Nom, on peut sentir ces réactions qui se produisent spontanément dans son
propre corps, ce corps physique qui semble s’affoler lorsqu’il entend les kirtan ou qu’il chante les Noms du Divin. Toutes
sortes de douleurs physiques se manifestent dans ces moments-là. Et si l’écoute
d’un kirtan est douloureuse, le fait de cesser
de l’écouter semble encore plus douloureux. Peut-être avez-vous entendu Mâ
dire : « En vérité, écouter un kirtan me
fait mal, mais je ne peux pas m’empêcher d’écouter les doux Noms du Divin. Ne
pas les écouter est encore plus douloureux ». Ce genre de conditions exige
de la patience. C’est ce qu’on appelle tapasya. Et moi j’appelle le tapasya
‘tap saha’(qui procure
douleur ou chaleur). Bien que l’écoute des psalmodies du Nom soit source de
douleur, il suffit que cette écoute se poursuive avec patience pendant quelques
jours pour que la douleur disparaisse. »
Mâ exposa les choses de
différentes façons.
Je regardai l’heure, il était
presque 3 heures du matin. Je partis me coucher.
Offrande de fruits à Ganga.
14ème
Paush, 1343 Mardi (29/12/1936). Mâ avait projeté une
sortie matinale sur le Gange. Nous étions tous avec Elle. Nous avions loué
quatre embarcations. Aucune disposition n’avait été prise pour la préparation
d’un repas à bord de ces embarcations. Mâ nous avait dit qu’Elle comptait
rentrer après une courte promenade sur le fleuve. Venant de Calcutta, Sachi Babu avait apporté pour Mâ
un énorme panier de fruits que nous avions embarqué avec nous. Reliées par des
cordages, les quatre embarcations étaient toutes proches les unes des autres.
Elles défilaient sur les eaux du Gange. Miroitant sous les rayons du soleil
matinal, les vaguelettes du fleuve semblaient fêter notre passage. Le ciel
était d’un bleu extraordinaire. Autour de nous les eaux limpides et
purificatrices du Gange coulaient paisiblement et là, tout près de nous,
sereine et souriante, se tenait Mâ, tout de blanc vêtue. Son visage brillait
d’une lumière dorée, sa longue chevelure ondoyait doucement sous le souffle de
la brise. On eut dit l’incarnation de la béatitude suprême. Une image à tout jamais fixée dans mon esprit. Visiblement
euphoriques, les disciples avaient doucement entonné des kirtan
qui ajoutaient une note sublime à ces instants que
nous vivions. Voyant cela, les femmes qui se baignaient le long des berges de Navadweep s’immobilisèrent et regardèrent médusées cette
sorte de spectacle que nous représentions. Les voyant bouche bée, Mâ partit
d’un éclat de rire joyeux.
Pages
27-28
L’indifférence de Sri Sri Mâ.
Peu
après, le groupe prit le chemin du retour. Arrivés au dharmashala,
les uns et les autres se mirent à échanger des propos sur la promenade au fil
du Gange. Mâ s’était assise sur la véranda. Quelques instants plus tard, Sachi Babu fit irruption au
milieu du groupe. Il tenait à la main un télégramme. Il s’adressa à Mâ :
« Mâ, c’est un télégramme de Bholanath. Il est
malade. Que devons-nous faire ? »
Mâ
répondit : « Il n’avait peut-être pas reçu la lettre que vous
lui avez envoyée, lorsqu’il a expédié ce télégramme. Attendons qu’il réponde à
cette lettre. »
Sachi Babu répliqua : « Il
dit qu’il est malade, il est loin de tout et de tous et nous, nous allons
rester là sans rien faire ? Nous devrions au moins lui envoyer un
télégramme, non ? »
Mâ :« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Mais faites ce que
vous jugez préférable. »
Mâ
prononça ces quelques mots d’un ton qui eut pu laisser supposer que Bolanath était un inconnu pour Elle. Didima
et le vieux Dadamahashay étaient avec Bholanath. Elle ne fit pas davantage montre d’inquiétude à
leur sujet.
L’indifférence
de Sri Sri Mâ est quelque chose de très particulier.
Mais nous, nous sommes des êtres faibles et son indifférence ne fait qu’ajouter
à notre anxiété.
Sachi Babu envoya un télégramme avec
réponse prépayée. La réponse arriva en début d’après-midi annonçant que Bolanath allait bien.
Page 38
Dévotion et foi en Dieu.
Voyant que la discussion que nous
avions entamée se poursuivait, un homme posa une question à Mâ :
« Est-il possible de trouver
facilement dévotion et foi en Dieu ? »
Mâ répondit :
« Pour
avoir la dévotion et la foi en Dieu, un homme doit faire preuve de résolution
dans ses actions et son comportement. Il doit suivre aveuglément la voie qui
lui a été tracée par son gourou. L’aide dont il peut avoir besoin se manifeste
d’elle même tandis qu’il parcourt, sous la direction du maître, la voie qui est
la sienne. Il est inutile de regretter de ne pas encore avoir atteint un
certain équilibre, une certaine tranquillité de l’esprit. L’esprit est inquiet,
agité, parce qu’il est privé de sa nourriture naturelle. Nourrissez votre
esprit, entretenez-le et il s’apaisera de lui-même. La nourriture de l’esprit
c’est la joie, la joie parfaite, c’est elle qui l’anime, qui lui procure sa
vigueur. L’esprit tente, par différents moyens d’ordre matériel, de se procurer
cette joie, mais ne parvenant pas à atteindre l’objet de sa recherche – la joie
parfaite – il demeure inquiet et agité. Cette joie idéale est inhérente à notre
nature et l’esprit est conscient de sa saveur unique. C’est pour cela que les
joies limitées de ce monde ne peuvent le satisfaire. Je compare l’esprit à un
enfant. Tout comme un enfant qui cherche sa mère ne se tranquillise que
lorsqu’il l’a trouvée, l’esprit lui aussi est à la recherche de sa mère. Et sa
mère, c’est la joie parfaite. Je considère que l’esprit est également un grand
chercheur de Vérité. De même que le chercheur ne peut être satisfait aussi
longtemps qu’il n’a pas atteint l’objet de sa recherche, l’esprit ne peut
trouver la sérénité tant qu’il n’a pas atteint la joie parfaite.
Nourrissez
votre esprit d’idées belles et pures. La pratique finira par l’apaiser.
Continuez à accomplir vos tâches quotidiennes. Je ne les considère pas comme
inutiles, bien sûr. Mais gardez constamment votre regard intérieur tourné vers
Dieu. Que cela soit toujours présent à votre esprit. Et un jour vous atteindrez
le but suprême. « So’ham » (je suis
cela) et « aham » (ego) sont reliés
l’un à l’autre, comme l’arbre et son ombre. Notre ego est une ombre lui aussi,
une projection de So’ham, le sens de
l’identification à Lui. De la même façon que l’on peut arriver au pied de
l’arbre en « remontant » son ombre, l’homme peut arriver à Dieu en
accomplissant ses tâches quotidiennes tout en ayant le regard fixé en
permanence sur Dieu.
Mâ
poursuivit son enseignement sur ce thème pendant un long moment.
Pages
39-40
Des obstacles sur la voie
spirituelle.
Babaji (Ananda Bhai) dans son
attachement pour Mâ, s’oppose à ce que l’on chante des kirtan
en sa présence car cela peut engendrer une grande souffrance en Elle. Par
contre Abani Babu, qui est
tout aussi attaché à Mâ, est désireux, lui,
de stimuler en Elle les sentiments religieux, en lui faisant écouter le
chant des kirtan. Comme si tout cela avait été
programmé dans les samskara acquis dans une
vie antérieure.
« Vous
devez vous demander pourquoi Mâ ressent une telle émotion, des sentiments si
intenses lorsqu’Elle écoute des kirtan. Mâ
peut répondre à cela que ces rires et ces larmes, ce plaisir et cette
souffrance sont engendrés par le désir. Se sentir heureux quand on écoute une
psalmodie des noms de Dieu cela découle d’une sorte de désir. N’avez-vous pas
entendu Mâ qui disait, hier : « Je ne peux pas non plus m’empêcher
d’écouter la douceur de Ses noms. » Ecouter Ses noms cela cause de la
souffrance, mais s’interdire de les écouter cela cause aussi de la souffrance.
Le bonheur et le malheur sont invariablement liés au désir et à l’attachement.
Il faut parvenir au juste équilibre par le biais de ces expériences du plaisir
et de la souffrance. Cette souffrance persiste aussi longtemps que le juste
équilibre n’est pas atteint. Elle a sa raison d’être. Ceux qui suivent la voie
de la sadhana doivent obligatoirement passer
par ce genre d’expériences. » (A
suivre)
(Traduit de l’anglais par Jean E. Louis)
PELERINAGE AU KAILASH
Sri Sri
Mâ Anandamayî
De Grurupriya
Devi
Volume V
Page 1
Dimanche 16 juin 1937.
Il était huit heures du matin. Nous nous étions mis
en route, avec Mâ, pour le mont Kailash. D’autres personnes devaient encore
revenir d’Almora pour se joindre à nous. Tout le
monde avait les larmes aux yeux au moment de quitter Mâ. Nagendada
qui était venu de Calcutta, Naren Choudhary
avec sa famille, de Delhi, Hari Ram et Manik, de Dehradun, tous repartaient. Le groupe qui
entreprenait ce déplacement était composé de Mâ, Bholanath,
Jyotish Dada, Swami Akhandananda,
Tunu (le fils de Prankumar Babu), Dasudada, une servante (Keshav Singh) et moi-même. En outre, Parvati, une fille d’une communauté
des collines, nous attendait à Almora pour se joindre
à Mâ.
A onze heures du matin nous
sommes arrivés au bungalow où nous avions prévu de nous arrêter, dans un
endroit qui avait pour nom Barchina. Le paysage
environnant était magnifique. Nous avons pris quelques boissons fraîches puis
nous nous sommes reposés jusqu’à trois heures de l’après-midi. Le bungalow
était situé à quelques sept miles d’Almora. Lorsque
nous avons atteint Dhaulchina, un lieu-dit situé à cinq ou six miles d’Almora, le jour commençait à décliner. Nous avons pris un
repas que nous avions préparé nous-mêmes, après quoi nous nous sommes installés
au mieux sur la véranda du bungalow pour y passer la nuit. Le lendemain, lundi
17 juin, nous nous sommes mis en route à cinq heures du matin pour nous rendre
à Seraghat, à quelques onze miles de distance.
A Seraghat,
des arbres particulièrement imposants s’élevaient sur les rives du cours d’eau
qui traversait l’endroit. Nous avons préparé le repas à l’ombre d’un de
ces arbres. Après le rituel de la fin de repas nous nous sommes étendus sous
les branchages. Marcher sous le soleil à cette heure de la journée aurait été
trop pénible. Nous avions une douzaine de coolies qui se déplaçaient avec nous
et s’occupaient de transporter nos bagages. Nous avions loué cinq dandi (genre
de chaises à porteurs) et engagé par la même occasion quinze
coolies. Parvati était accompagnée d’une dame, de sa jeune soeur et de son
frère. Ils avaient avec eux deux coolies. Au moment de la pause, les porteurs
avaient préparé des roti pour leur repas puis
ils s’étaient étendus pour se reposer. Chacun d’eux avait pour tâche de porter
une charge qui ne devait pas dépasser un certain poids. A Almora,
Tunu avait cherché un endroit où louer un cheval,
mais en vain. Il espérait tout de même en trouver un en cours de route. Nous
avons dû par ailleurs nous procurer un autre dandi
à Seraghat, car l’un des nôtres n’était plus en état
de poursuivre le parcours.
Nous faisions une halte de temps
à autre dans les quelques rares boutiques que nous trouvions encore sur notre
chemin, pour nous approvisionner en riz, dal (lentilles), ghî (beurre clarifié), sel et autres denrées
essentielles. On nous avait avertis, en chemin, que ces échoppes étaient
introuvables au-delà d’un certain point. On nous avait même précisé qu’après Garbiyan, il ne nous faudrait plus compter que sur nos
propres ressources. C’est d’ailleurs
pour cela que, dans une certaine mesure, nous nous étions
fournis en nourriture avant d’entreprendre notre randonnée : fruits
secs et en conserve, sucre candi, poivre en poudre et diverses autres choses.
Il est vrai que ces denrées sont indispensables dans la traversée des régions
montagneuses froides et enneigées, autant que le sont les vêtements chauds, les
lunettes de soleil et le matériel imperméable. On nous avait dit aussi que des
voyageurs avaient eu des vertiges et s’étaient sentis mal sur les sentiers qui
conduisent à Garbiyan. C’est en fait pour cette
raison qu’une femme qui vivait à Almora, nous avait
préparé une décoction à base de poivre, de poudre de mangue et autres épices,
décoction dont elle était convaincue qu’elle nous aurait épargné les vertiges
et autres troubles apparentés.
Page 4
Durant le parcours que nous
accomplissions, Parvati, la jeune fille de Garbiyan,
nous a raconté certains faits assez étranges qu’elle
avait vécus dans ce village où elle vivait. Cinq ans auparavant, nous a-t-elle
dit, elle avait rêvé qu’elle se rendait quelque part avec un groupe de
personnes. Dans son rêve elle ne voyait pas clairement le visage de ces
personnes. Par contre elle avait très bien vu celui d’une dame vêtue d’un sari blanc.
Cette dame n’était autre que Mâ. Elle vit aussi, très nettement, le visage de Bholanath. Quelque temps après ce rêve, elle avait dû se
rendre à Almora, pour ses études. Et maintenant, cinq
ans après les faits en question, ses études étant terminées, elle s’était
jointe à nous tous pour regagner son village natal. Lorsqu’elle nous avait
rencontrés auparavant, à Almora, et qu’elle avait
aperçu Bholanath, son rêve lui était revenu à
l’esprit. Elle avait alors décidé de le suivre jusqu’au Kailash. Par ailleurs,
Mâ lui avait demandé personnellement de nous accompagner dans ce voyage. Et
Parvati avait attendu un mois pour pouvoir se joindre à notre groupe. Que
d’étonnantes coïncidences dans tout cela ! La dernière fois que nous
l’avions vue, elle n’avait pas du tout fait allusion à ce rêve. Cette fois-ci,
par contre, elle nous l’avait décrit en détail. Après avoir entendu cet étrange
récit, Mâ a souri puis Elle a déclaré : « Elle était venue à Almora pour suivre ses études, mais pour faire en sorte que
ce rêve se réalise ! »
Comme il était merveilleux cet
endroit !
A un certain moment, un habitant
du lieu, un brahmane, s’est approché de nous et nous a demandé : « Où
est Matâjî ? » Nous lui avons alors indiqué
le dandi de Mâ. Il s’y est rendu aussitôt et
lui a offert des fruits et des fleurs qu’il a déposés à ses pieds en
s’inclinant en un pranâm respectueux.
Le soir venu, le brahmane est revenu au bungalow. Il portait sur les bras des
légumes et du lait. L’un de nous lui a demandé : « Comment
saviez-vous que Mâ allait venir ? » Il a répondu : « J’ai
lu dans les journaux que Mâ Anandâmayî devait se
rendre en pèlerinage au Kailash. J’ai attendu son arrivée depuis ce jour-là.
Aujourd’hui j’ai eu le bonheur d’avoir le darshan des pieds de
Mâ. »
Combien d’autres fervents de Mâ
ont eu le bonheur de vivre de tels instants ? C’est peut-être là, la
raison pour laquelle l’Être de la Compassion a quitté le Bengale pour venir
dans cette partie du pays. Je me rends compte, maintenant, à quel point ces
gens considèrent Matâjî comme leur appartenant, alors
qu’ils la connaissent à peine. Ils l’appellent ‘Devi Bhagavati’ et croient en Elle d’une foi simple et solide.
Page 6
Mercredi 19 juin
Nous nous sommes mis en route
vers cinq heures du matin, en direction d’un lieu nommé Thala,
situé à quelques dix ou onze miles de l’endroit où nous étions. Après avoir
parcouru environ deux miles, les coolies qui s’occupaient des dandi, étaient épuisés. Nous nous sommes donc
arrêtés pour leur laisser le temps de se reposer. Sur le ton de la plaisanterie,
Jyotish Dada a pris un ton officiel pour déclarer
Swami Akhandananda ‘roi’ du groupe, se proclamant
lui-même ‘conseiller officiel’. Nous avons repris notre progression pendant un
certain temps, puis les coolies ont dû à nouveau s’arrêter pour reprendre leur
souffle et leur force. Nous nous sommes aperçus alors, durant cette pause, que
le dandi de Swami Akhandananda
s’était détérioré en heurtant une roche. Sans compter qu’en tombant, une malle
avait éraflé, jusqu’au sang, la cuisse de Jyotish Dada
et déchiré ses vêtements. L’évènement est devenu aussitôt prétexte à
plaisanterie. Quant à moi, retenant mon rire, je lui ai dit d’un ton
sérieux : « Vous vous êtes autoproclamé conseiller plénipotentiaire du roi
de cette organisation. Eh bien regardez dans quelle situation nous ont mis le
roi et son fameux conseiller, alors que l’expédition en est à peine à ses
débuts ! » Matâjî s’est mise à rire de bon
coeur, comme nous tous d’ailleurs. La voix rieuse, Jyotish
Dada s’est tourné vers moi et m’a dit : « N’oubliez pas de parler de
ce fait divers dans votre journal ! » Effectivement, je n’ai pas
oublié, car je trouve qu’il y a quelque chose d’intéressant dans cette
anecdote.
Sur le parcours, peu de temps
après avoir repris notre progression, Mâ a aperçu une vieille femme qui portait
un ballot sur la tête. Elle appartenait à la communauté des collines. Mâ l’a
interpellée : « Matâjî, où
allez-vous ? » Sans même poser son ballot à terre, la vieille femme a
répliqué : « Je vais là-bas. » Puis elle a poursuivi son chemin.
Les coolies étaient très fatigués. Ils se sont arrêtés et ont calé les dandi. La vieille femme s’est retournée pour
regarder Mâ puis, brusquement, elle s’est arrêtée. Elle s’est approchée
lentement de Mâ et s’est assise par terre. Il y avait plusieurs enfants avec
elle et à en juger d’après le genre de vêtements qu’elle portait, elle donnait
l’impression d’une personne relativement aisée. Elle avait un air intelligent.
Elle a commencé à parler avec Mâ de différentes choses. Lorsque les coolies ont
empoigné leurs dandi pour reprendre le chemin, elle s’est relevée et a
dit : « Mâ, les quelques mots que vous m’avez dits semblaient si gentils
que je n’ai pas pu continuer mon chemin. Il fallait que je vienne m’asseoir
près de vous. Nous sommes des gens simples, alors de quoi pourrais-je parler
avec vous ? Je me suis assise uniquement pour vous écouter parler. »
Puis, petit à petit, notre groupe a repris la route et s’est éloigné. Après
quelques instants, je me suis retourné. J’ai aperçu au loin la vieille femme.
Elle était immobile et regardait encore dans notre direction.
Page 11
Vendredi 21 juin
Après un certain nombre de difficultés et de péripéties quelquefois
désagréables, par suite, notamment, de conditions météorologiques défavorables,
le groupe arrive dans la localité de Dharchula.
Dès l’arrivée des coolies qui transportaient nos bagages, nous nous
sommes mis à cuisiner. Nous avons pris notre repas vers trois heures de
l’après-midi. Chemin faisant nous nous étions procuré des salades et des légumes
frais que nous avons particulièrement appréciés. Nous savions, avant notre
départ, que nous n’aurions pas trouvé sur notre parcours tout ce dont nous
aurions pu avoir besoin. Nous nous étions donc munis du nécessaire pour pouvoir
affronter un certain nombre d’éventualités. Outre le transport de ce matériel
de Calcutta à Almora, nous avions eu également à
charge son emballage dans diverses malles et caisses appropriées, chose qui
m’avait embarrassé, voire même préoccupé, car je n’avais que peu de familiarité
avec ce genre de travail. Mon embarras avait été d’autant plus grand que je ne
voyais pas l’utilité de tout cet attirail, ce qui ne faisait qu’accroître mon
incompétence à gérer la chose. Les garçons qui avaient été chargés de faire les
achats, étaient rentrés épuisés de cette sorte de mission, car chaque fois que
l’un d’eux pensait à un objet, ou à un produit donné, il se persuadait qu’il
devait être indispensable et en faisait aussitôt l’acquisition. C’est Mâ qui,
en fin de compte, a réglé cette affaire, car Elle savait exactement ce dont
nous pouvions avoir besoin. Mais peu de temps après, d’autres personnes nous
ont affirmé que tout ce qui avait été prévu initialement pouvait très bien
s’avérer indispensable. C’en était trop pour moi. J’étais tout à coup convaincu
de ne pas être en mesure d’accomplir la tâche qui consistait à m’occuper de
l’emballage. A ce moment-là Matâjî est venue
s’asseoir près de moi. Elle m’a donné
des conseils, mieux, des directives que j’ai suivies à la lettre. En un rien de
temps, tout est rentré dans l’ordre. Matâjî est purna (entière),
c’est pour cela que tout ce qu’Elle accomplit, Elle l’accomplit de si belle
façon. Elle ne favorise ni ne rejette rien. Toutes les choses à résoudre sont
d’égale importance pour Elle. Elle ne fait aucune différence entre l’une et
l’autre. Elle effectue donc à la perfection chacune des tâches qui se
présentent à Elle.
Après le repas, peu avant le coucher du soleil, Mâ a demandé à Jyotish Dada de l’accompagner dans une promenade sur les
berges du Gange. A son retour Elle est venue vers moi et m’a dit : « Khukuni, le Gange a emporté avec lui la kurta que vous avez faite pour moi. » Je lui
ai répondu : « Cela veut dire que vous l’avez jetée dans le Gange.
Vous avez bien fait. » Le bhava n’est pas chose nouvelle pour Mâ. Souvent
il m’est arrivé de parler, dans mes écrits, de sa façon de jeter dans le fleuve
des kurta et des dhoti. Et lorsqu’on la questionne à ce propos, Elle répond avec un
sourire lumineux: « L’eau l’a emportée. » C’est exactement ce qu’Elle
venait de faire. Puis Elle a ajouté : « Ce kheyala s’est manifesté il y a quelque temps de cela. Il vient encore de se
manifester. »
En fin de soirée, nous avons congédié les coolies. Ils nous coûtaient
une roupie par jour quand ils travaillaient. Mais nous n’aurions pas besoin
d’eux à Garbiyan où ils n’auraient rien à faire qu’à
attendre. Et nous aurions dû les payer dix ‘anna’ par jour. Leur tarif est d’une roupie par
jour pour le parcours proprement dit et dix ‘anna’ par journée d’attente. Un Rai Sahib d’ici a
reçu plusieurs lettres de Krishna Pant de Nainital
dans lesquelles le Raja Askote demande que toutes les
dispositions soient prises pour un accueil parfait de Mâ. Il dit également que
de nouveaux coolies ont été recrutés, ajoutant que le trajet à venir était très
difficile et que ces hommes avaient été choisis pour leur robustesse. Les
coolies qui nous accompagnaient depuis le départ étaient fatigués et avaient
décidé de repartir dès le lendemain.
Demain nous serons contraints de rester sur place pour attendre les
nouveaux porteurs qui se trouvent à quelques sept ou huit miles d’ici. Chacun
d’eux portera une charge de trente-cinq seers (quantité traditionnelle
bengalie). On nous a dit que le chemin
d’ici à Garbiyan était très mauvais et qu’en comparaison,
le parcours que nous avons effectué jusqu’à présent était particulièrement
facile. Quoiqu’il en soit, chacun d’entre nous se réjouit de tous les moments
passés en compagnie de Matâjî. A minuit, tout le
monde est allé se coucher. Durant la soirée, deux bâtons d’encens ont été
allumés près de Mâ. Un Ustadji qui connaissait Mâ est
arrivé de Dheradun pour nous accompagner jusqu’au
Kailash. Il a chanté et joué du bela.
J’étais étendu non loin de Mâ. Sur le point de sombrer dans le
sommeil, quand j’ai entendu tout à coup
le son étouffé d’une voix. C’était Mâ qui, complètement emmitouflée dans ses
couvertures s’adressait sans doute à moi. Je me suis levé instantanément et je
lui ai demandé : « Vous m’avez appelé, Mâ ? » Elle a répondu :
« Est-ce qu’il reste de l’encens ? S’il y en a, allumez-en et fermez
la fenêtre qui est près de moi. » J’ai fait ce qu’Elle me demandait. Mâ
n’avait pas bougé, Elle était restée enveloppée dans ses couvertures. Alors je
lui ai demandé : « Quelqu’un est-il arrivé, Mâ ? ». Sans
bouger d’un pouce Elle a répondu :
« Oui ». La conversation s’est arrêtée là. Je suis retourné
m’étendre et je me suis enroulé dans ma couverture. (A suivre)
(Traduit de l’anglais par Jean E. Louis)
Du milieu diplomatique
à l’ashram de Mâ :
soixante ans d’intinéraire de Pushpa
Par Marie-France Martin
Nous avons eu ce 2 mars 2011, quelques heures avant le début de Shivaratri, un satsang avec Pushpa, qui va fêter ses 50 ans d’enseignement de Mâ cette année, sa première rencontre avec elle ayant été en 1961 (il s’agit d’une personne différente de Pushpadi, devenue Bhajanânanda, qui était une des meilleures chanteuses de l’ashram). Elle a maintenant plus de 80 ans. Nous étions 8 occidentaux dans la maison de Pushparaj pour la rencontrer pendant deux heures, dont Shanti qui a passé de longues périodes pendant 5 ans avec Vijayânanda entre 1992 et 1999, et était de retour de Tiruvanamalai où elle habite, et Marie-France qui est permanente à Kankhal et rencontre Pushpa trois fois par semaine pour travailler avec elle la Bhagavad-Gîtâ à partir du texte sanskrit. Nous laissons la parole à Marie-France pour présenter Pushpa, et donnons ensuite une petite série de ses propos en satsang, y compris le dernier pour Shivaratri. Il est intéressant de mentionner qu’à la sortie du satsang, nous avons rencontré un éléphant tout caparaçonné qui passait devant l’ashram de Mâ suivi d’une grande procession de musiciens, danseurs et figures vivantes de dieux et déesses sur des chars qui se rendait à Har-ki-pairi, le lieu sacré de bain d’Hardwar dédié à Shiva, pour le début de Shivaratri.
Vigyânânand
Présentation de Pushpa
Père totalement anglicisé, pour lequel la culture indienne ne vaut rien, mère croyante qui a une Bhagavad Gita, pose tous les jours une fleur dessus, mais ne la lit pas.
A mi-course de ses études, elle se marie avec un diplomate qui l’emmène au Japon. Le jour de son départ, à Connaught Place, elle trouve un livre de la Bhagavad Gita, l’achète en souvenir de sa mère avec ses dix dernières roupies, le garde sans l’ouvrir tout le temps qu’elle reste au Japon. Elle l’a toujours.
Au Japon, vie de diplomate, très agréable et superficielle. Habitude de boire et de fumer, vêtements et maquillage, conscience de son image, cocktails quotidiens…
Après 6 ans de vie conjugale au Japon, son mari a une liaison et lui impose la séparation. Elle doit également se séparer d’un bébé de la famille de son mari, qui lui avait été confié à l’âge de 3 mois. Sa mère meurt à la même période.
Une personne de l’ambassade, au courant de sa situation, lui donne une photo de Mâ, ainsi qu’un exemplaire de ‘Matri Vani’, lui disant de chercher à la rencontrer quand elle retournera en Inde. Sans vraiment y croire, elle garde cette photo, la met sur sa table de toilette, et lit les paroles de Mâ, qui amoindrissent sa douleur, comme un analgésique.
Le jour où elle quitte sa belle maison pour rentrer en Inde, une expérience. Elle regarde tout le luxe qui l’entoure, les œuvres d’art dans sa belle maison, et elle réalise que la propriétaire de tout cela est morte sans rien emporter.
Retour en Inde, reprise de ses études, travail comme professeur à Dehra Dun.
Elle cherche un maître spirituel, rencontre un Suisse, Puis Shivananda, puis Mâ
Premier Satsang (Expérience avec Shivananda)
Shiva ratri, 02/03/2011
Après le passage de plusieurs
groupes ces derniers temps, il y a à Kankhal quelques personnes qui ont eu une
expérience forte, soit avec Swami Vijayânanda, soit grâce au sentiment d’être
en relation, ou d’être accompagnés par Mâ, bien qu’elles sachent relativement
peu de choses sur Elle. Jacques Vigne est là aussi, ainsi que Shanti qui, elle, a eu une expérience de plusieurs années
auprès de Swami Vijayânanda.
Je leur ai proposé de partager le
moment que je passe régulièrement avec Pushpa, trois
fois par semaine. Et, curieusement, c’est
le même jour qu’ils sont tous venus.
Pushpa
a passé 20 ans sous la direction de Mâ Anandamayî. Je lui demande de parler, ce
soir, de Mâ et de sa relation avec Elle. Pushpa
commence par décrire l’ambiance qui régnait autour de Mâ, et comment les gens
qui la voyaient se sentaient heureux rien qu’à la regarder, même sans qu’aucune
parole ne soit prononcée.
Elle raconte ensuite 2
interactions qu’elle a eues avec Mâ, une ou Mâ lui a donné ses premières
instructions personnelles, une autre ou devant le découragement de Pushpa de venir
depuis longtemps sans jamais pouvoir approcher Mâ (à cause de la foule qui l’entourait
continuellement et des personnes qui lui faisaient barrage) elle ruminait
intérieurement : « Tu n’es pas ma mère, tu es leur mère, je ne
reviendrai plus ici». Mâ lui a parlé et a agi exactement comme sa mère (décédée
à l’époque) le faisait autrefois.
Puis elle parle de ce qu’est la
Maya : l’identification au corps, la croyance en des individualités
séparées, alors qu’il faudrait avoir une conscience de soi qui serait la
conscience d’être le pouvoir divin, unique.
Elle parle également de la
liberté de l’homme et du fait que ses choix ont des conséquences, que
c’est la
subjectivité de l’homme qui crée le monde extérieur. Elle mentionne la
conscience immobile, axe autour duquel la nature s’active en bien comme en mal.
Quand Mâ arrivait quelque part, elle restait assise ou à demi couchée, parlait
peu, mais tout le monde s’activait autour d’elle, personne n’était épargné par
le tourbillon d’action qui se mettait en marche.
A une question sur l’enseignement
de Mâ concernant la méditation, elle parle de la nécessité de se tenir droit,
de l’attention au souffle, ce qui entraîne le silence du mental, ce qui donne
la joie.
Pushpa
a parlé pratiquement sans s’arrêter pendant 2h, le double du temps que nous
passons habituellement ensemble. On pouvait sentir que les personnes présentes
l’écoutaient avec concentration,
personne ne bougeait, personne ne parlait, les yeux étaient fixés sur
elle, sauf quand elle a parlé de la méditation. Là, les yeux étaient fermés.
Pushpa
a insisté sur la foi, la première fois qu’elle a eu un entretien privé avec Mâ,
elle lui a dit : « Mâ, je suis un être fragile, je veux l’assurance
que vous ne me quitterez jamais ». Mâ la lui a donnée de façon ferme et
décisive, en lui disant : « A chaque fois que tu penseras à moi, à
chaque fois que tu parleras de moi, je serai présente ». Ces paroles
reçues personnellement sont rentrées précieusement dans son cœur. Elle ajoute
qu’elles sont valides de toutes façons pour nous tous, dans la mesure où Mâ les
a souvent répétées publiquement.
Pushpa fait
remarquer que bien que la foi soit très importante, elle ne doit pas être
aveugle. Sa mère, sa grand-mère, pouvaient avoir une foi aveugle, mais celle-ci
n’est pas bonne pour les gens modernes. La pratique spirituelle est, en fait,
une science, avec ses lois.
Le visage de Pushpa
s’illuminait quand elle évoquait l’entrée de Mâ, par exemple dans le hall de
l’Ashram. « Elle ne faisait rien, mais pourtant on était rempli d’une joie
infinie (Anandamayî en sanscrit ou hindi). On avait envie de danser. Il y avait
un vaste spectre de différence dans les gens présents, savants ou illettrés,
vieux ou jeunes, riches ou pauvres, mais tous étaient tout simplement capturés
par la présence de Mâ.
Expériences avec Mâ
Un jour, elle n’avait pas encore rencontré Mâ, mais était déjà professeur à Dehra Dun, elle regarde la photo de Mâ, et lui dit : Je ne peux pas vous rencontrer, je suis mauvaise, je fume, je mets du parfum venant de l’étranger, j’ai des vêtements de luxe, je me maquille…. A la minute même, elle décide de se séparer de tout cela, met tout sur son lit, et appelle ses collègues, en leur disant de prendre tout ce qui leur plait. Au bout de 5 minutes, il n’y a plus rien sur le lit.
Elle achète des cigarettes, mais elle a mauvaise conscience. Elle en fume une, trempe le reste du paquet et le jette, puis le lendemain en fait racheter. Sa domestique lui dit qu’elle aurait bien besoin de l’argent de ces cigarettes jetées. Elle demande à la photo de Mâ la force, puis cesse définitivement de fumer. D’où rupture avec son cercle d’amies, ce qui la soulage.
Un jour, la mère d’une élève lui parle de la présence de Mâ à Dehra Dun. Elle réalise qu’il s’agit de la personne dont elle a la photo. Elle y va, se prosterne à ses pieds en pleurant. Mâ lui dit : « Fille folle, ne pleure pas pour les choses du monde. Si tu dois pleurer, que ce soit uniquement pour Dieu ».
De ce jour, et pendant un an, elle va voir Mâ chaque fois que c’est possible sans jamais réussir à l’approcher vraiment. Progressivement, sous l’influence du rayonnement de Mâ, elle modifie ses habitudes, de vie superficielle, de tabac…Si elle a senti sur elle le regard de Mâ, elle repart satisfaite. Elle a le sentiment que ce regard la purifie.
Un jour de pluie, il y a moins de monde que d’habitude. Alors qu’elle attend le car pour repartir, elle est reconnue par une ancienne enseignante de l’université dans laquelle elle avait été une élève rebelle et dissipée. Cette enseignante devenue Brahmacharini signale à Mâ de la recevoir. Mâ lui donne ses premiers conseils : lecture du Ramayana, d’autres textes, Japa, utilisation du chapelet. Mâ lui demande si elle sait utiliser un chapelet, sur sa réponse négative, elle envoie en chercher un. La personne revient en disant qu’il n’y en a pas, du coup, Mâ se lève, sort de la pièce, et revient avec un chapelet dont elle apprend le maniement à Pushpa.
Elle continue ses visites à l’Ashram, Au bout d’un an de fréquentation de Mâ sans pouvoir l’approcher, n’arrivant pas à trouver de sens aux pratiques que Mâ lui a apprises, et sous l’influence de ses copines qui lui demandent ce que Mâ lui a dit et auxquelles elle n’a rien à répondre, elle se met à douter du bien fondé de ces expéditions difficiles, puisqu’elle ne peut pas approcher Mâ. Elle se dit : « Mâ est leur mère, pas la mienne. Je ne reviendrai plus ». Ce jour là, Mâ avait donné la consigne que personne ne devait partir sans prasad, on essaie donc de retenir Pushpa, mais elle s’obstine à attendre son bus…qui ne vient pas. Quand elle réalise qu’il n’y aura pas de bus avant 2h, elle accepte de s’asseoir pour manger, tout en gardant le nez dans son livre, un livre de Ramana Maharshi. A ce moment là, elle entend un bruit de pas. Mâ est devant elle et lui dit : « Tu ne dois pas lire en mangeant, pose ton livre là, prend ton repas, va te laver les mains, et après, tu reprendras ton livre ». Après coup, Pushpa réalise que ces mots et ce ton de voix, sont exactement l’attitude que sa mère aurait eue. (A suivre)
Un jour, elle se trouve avec Mâ sur une terrasse. Mâ regarde le ciel, très loin, ne parle pas et ne bouge pas. Pushpa s’assied à côté d’elle, et se trouve en état de méditation très profonde, incapable de penser et de bouger. Des gouttes de pluie tombent, Mâ se lève et lui dit : « Aviakt Rhiday » « Le non-manifesté est dans le cœur »
Un samedi soir, l’heure du passage de son bus est passée. Elle s’adresse à Atmananda pour lui demander de l’aide. Mâ entend, lui demande d’où elle vient, et donne l’ordre qu’on s’occupe d’elle. Ce soir là, elle mange et dors à l’Ashram, et repart par le premier bus du lendemain matin.
Dimanche 28 mars 2010
Hier soir, son aide n’est pas venue à l’heure. Elle voulait aller au Samadhi, et l’attendait avant de le faire. Elle s’est petit à petit énervée, mais en même temps, elle se regardait s’énerver. Elle se posait la question de Ramana Maharshi : « Qui veut aller au Samadhi ? Qui s’énerve ? Ce n’est pas moi qui m’énerve, c’est l’Ego, moi, je suis l’âme, je ne suis ni le corps, ni le psychisme, ni l’intellect. » Cette question vous bascule dans le silence... L’énervement s’en va....
Samedi 10 septembre 2010
Aujourd’hui, avec Pushpa, nous étudions le chapitre 6 de la Bhagavad Gita, versets 20 à 30, qui parlent de la paix et de la joie de l’union au divin, que l’on obtient par le contrôle du mental, de l’importance de revenir à la concentration à chaque fois que le mental s’échappe, et aussi de la présence du divin dans tous les êtres. Elle me parle d’un coup de téléphone de sa sœur, reçu hier. Sa sœur était un chirurgien renommé, mais a dû arrêter sa pratique, car sa main s’était mise à trembler. Sa sœur, qui a tout ce qu’on peut avoir, appartement agréable, télévision, revues….s’ennuie beaucoup, et lui demande comment elle peut supporter le manque de stimulations à Kankhal. Elle me dit ne pas avoir pu lui expliquer que les 3 heures de solitude et de silence complet, de pratique, de méditation qu’elle se donne tous les soirs de 18h a 21h lui apportent une très grande joie, une immense gratitude pour le divin auquel elle ne souhaite que d’être abandonnée, et qu’elle ne peut rien désirer d’autre ! Elle parle aussi de la présence de la conscience divine, non seulement dans les animaux, mais aussi dans les plantes, ce qui induit la nécessité d’avoir un sentiment d’adoration pour toutes choses…. « Celui qui Me perçoit en toutes choses, et perçoit toutes choses en moi, je ne le quitte pas des yeux, et lui ne me quitte pas des yeux… » (6, 30)
(A
suivre)
Fleur de cactus,
Fleur de Lotus
(Par Mahâjyoti)
Qui s’y frotte s’y pique, m’a-t-on dit souvent
Quand j’étais petite, et même maintenant.
Savoir me défendre, j’y crois mordicus !
Fleur de Cactus !
Pourtant à quoi bon ? Et si le fossé
Qu’il faut traverser, comme le bouclier
Qu’il faut transpercer, n’étaient pas un ‘plus’ ?
Fleur de Cactus ?
Et si le guerrier qui en nous s’obstine
Comme le porc-épic rentrait ses épines,
Cessait de combattre à la Spartacus,
Fleur de Cactus ?
Sur mon grand balcon, à force de soin,
Agaves et Chardons ont fleuri soudain,
A force d’amour : 6 jolis Brutus !
Bébés Cactus !
Leur cœur s’est ouvert, laissant apparaître,
Roses, tendres et fous, semblables à mon être
Qui à l’intérieur recèle une fleur.
Bébés sauveurs !
Tout l’amour de Mâ a brisé mes chaînes.
Je l’ai pris en moi, cet amour m’entraîne.
Je suis transformée, j’en reste motus !
Fleur de Cactus !
On s’y pique un peu, mais au fond du cœur,
Si on sait la voir, s’élève cette fleur.
Une vraie douceur, un Stradivarius !
Fleur de Lotus !
Mahâjyoti (Geneviève Koevoets)
Des rives de la Mer noire aux pentes de
l’Himalaya.
Vladimir Zaitsev est peintre et poète, dans le style de Nicolas Roerich, inspiré par la nature himalayenne. Depuis 5 ans, il est très souvent en Inde, et il effectue à Delhi un doctorat sur les artistes russes en Inde. Sa femme Natalia est devenue pianiste après avoir fait cependant un doctorat en physique fondamentale et elle est venue à l’Inde par la théosophie. Je les ai rencontrés il y a quelques jours au 25e anniversaire de la fondation du Temple du Lotus, le centre Bahaï de Delhi. Ses poèmes ont été publiés en Russie et aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’années, mais c’est la première fois qu’ils sont traduits en Français ci-dessous. Nous continuerons à en donner des extraits dans des ‘JAY MA’ suivants. Nous commençons déjà par rendre les deux premières pièces du recueil. Le livre est dédié à son épouse Natalia et les remerciements du début sont pour ‘les Muses du ciel et de la terre’. Vladimir a grandi au sein des beaux paysages de Crimée où les vagues de la Mer Noire baignent les ruines d’anciennes cités. Il a étudié à l’université les religions et récits anciens de la région, ce qui l’a préparé à sa relation avec le polythéisme hindou. Le contact avec le Un derrière la nature visible est la trame de ses poèmes, en cela on est proche de l’inspiration upanishadique et védantique.
En me tournant vers moi-même
En me tournant vers moi-même
Je m’adresse à Toi
Mon ami inconnu.
Qui suis-je ?
Qui suis-je ? Si ce n’est pas la petite alouette
Chantant dans le champ sans limites.
Qui suis-je ? Si ce n’est pas un fragment d’autres planètes
Qui est tombé sur la Terre.
Qui suis-je ? Si ce n’est pas cette fleur
Demeurant sur l’île verte au sein des colosses de la cité.
Qui suis-je ? Si ce n’est pas le pic solitaire
S’élevant au-dessus du royaume des neiges et glaces éternelles.
Qui suis-je ? Si ce n’est pas l’un d’entre vous,
Engagé dans ce tourbillon qui n’a de cesse,
Qui suis-je ?
Le Maître
Le Maître te parlera
Grâce aux lèvres du vent,
L’entendras-tu ?
Oh ! Si
nous pouvions
Oh ! Si nous pouvions nous oublier
Ne serait-ce que pour un moment
Le miracle surviendrait.
Le Seigneur des destinées du monde
Le Seigneur des destinées du monde
Etend vers la Terre les fils subtils
De ses écheveaux arc-en-ciel.
Ils nous disent en silence :
« Tissez le motif de votre vie avec l’amour ».
Rencontre avec Vijayânanda
Décembre 1998
Groupe de Nathalie ANTHONY
(Suite)
C'est ça la vraie rencontre. Le
mot gourou est devenu tabou maintenant, ça ne se dit plus « gourou »,
disons « maître ». Ca, c'est la vraie rencontre avec un vrai gourou.
Vous savez, quand un vrai disciple, un disciple sincère, rencontre un vrai
gourou et qu'il y a une relation, c'est la plus belle chose que vous puissiez
imaginer. Vous ne pouvez pas imaginer la beauté de la relation entre un vrai
disciple et un vrai gourou. C'est une histoire d'amour, mais d'amour spirituel.
C'est la chose la plus merveilleuse qu'il puisse arriver, et cela m'est arrivé,
cette chose extraordinaire. Ca n'arrive pas à beaucoup de gens, hein ? J'avais
écrit un article : « Quelque fois, les rêves se réalisent » et
c'est vrai. Voilà.
Ch : Il
faut dire aussi que ça n'arrive pas, parce que des grands maîtres, il n'y en a
pas beaucoup !
V : Non, des grands maîtres il y
en a assez, Mais de bons disciples, il n'y en a pas beaucoup ! Des vrais
disciples sincères et authentiques, il n'y en a pas beaucoup.
M : Vous en avez vus un certain
nombre, j'imagine, de bons disciples ?
V : De bons ? (Hésitant) (Rires)
Peut-être un ou deux, c'est très rare. Des gens qui sont vraiment 100%
sincères.
C : Sincère, qu'est-ce que c'est
?
V : C'est-à-dire qui ne veulent
qu'une chose, qui veulent la libération, qui ne
veulent pas autre chose. La libération, ce qu'on appelle la réalisation,
c'est-à-dire la connaissance du Soi, la connaissance du Suprême et rien que ça.
Beaucoup veulent devenir
célèbres, ou ils veulent devenir des gourous, des choses comme ça. C'est très
rare d'en trouver un qui soit à 100 %, uniquement, c'est très rare, surtout
chez les Occidentaux. Dès qu'ils ont une petite expérience, ils commencent à
enseigner. Ils ont hâte d'enseigner, de devenir des gourous, d'avoir des
disciples.
JL : En Inde aussi, vous le dites
dans votre livre, il y en a beaucoup qui prétendent être et qui ne sont pas
forcément...
V : Oui, il y a beaucoup de faux
gourous. Un gourou authentique est assez
rare.
JL : Et aujourd'hui, des vrais
disciples indiens, il n'y en a pas beaucoup non plus ?
V : Non, pas beaucoup.
E : Et vous en connaissez
aujourd'hui des gourous authentiques ?
V : Eh bien, il y en a une à qui
je peux envoyer les gens en toute confiance, c'est Mâ Amritanandamayî
(Amma). C'est un vrai grand sage. Un grand sage
authentique. Pour la Noël elle doit être dans son ashram du Kérala
je crois. Je ne l'ai jamais vue, mais il y a une sorte de correspondance entre
nous, parce que je lui envoie tellement de gens. Je lui ai fait dire plusieurs
fois : « Je vous envoie tellement de gens, je veux 10 % du pouvoir
spirituel que vous leur donnez ! » (Rires)
Le vrai sage peut vous donner un
éveil intérieur, ce qu'un gourou ordinaire ne peut pas faire. Moi, je cherchais
quelqu'un qui aurait été capable de cela.
Un jour, j'étais malade, enfin,
j'étais assez guéri déjà, quand une amie de Paris qui s'inquiétait beaucoup à
mon sujet est allée voir Mâ Amritanandamaî avec ma
photo. Alors, Amma a regardé, et elle a dit :
« Oh, French swami ! ». Pourtant elle ne
m'a jamais rencontré ! » (Rires) Et puis, (ton amusé) elle a
mis du santal sur la tête de la photo, et au pied elle a mis un pétale de
fleur. C'est dommage, je n'ai pas gardé la photo, je l'ai donnée à quelqu'un…
JLB : On n’entend rien quand vous
parlez par là.
V : Oui, ma voix n'est pas très
sonore. Vous savez, quand je suis enrhumé, que j'ai un peu de laryngite, ma
voix est très sonore ! (Rires).
JLB : (Qui est
acupuncteur) : Il faut que l'on vienne l'hiver, vous avez de la
laryngite l'hiver ?
V (Amusé) : Pas toujours !
Mais quelquefois, alors quand j'ai de la laryngite, on m'entend bien, ça vibre
bien !
M : Est-ce que vous aviez une
culture religieuse ou une pratique religieuse avant de partir ?
V : Oui, oui, je suis né juif et
ma famille est extrêmement religieuse et moi aussi. Quand j'étais enfant,
j'étais extrêmement religieux. Et puis après, évidemment....
Ch : Et
vous avez toujours été religieux, vous n'avez jamais eu une période de doute ?
V : Si, j'ai eu une période de
rupture. Vous savez, quand j'avais 17, 18 ans, j'étais en classe de philo… Ca
existe encore la classe de philo ?
Tous : Oui, oui.
V : Je m'intéressais beaucoup à
la philosophie et puis je lisais ou plutôt je dévorais tous les livres des
philosophes occidentaux et, finalement, j'en étais arrivé à la conclusion que
Dieu n'existait pas, que c'était de la blague. Et je suis devenu athée pendant
quelque temps, je ne croyais plus à rien, et puis après c'est revenu.
Ch : Et
c'est revenu comment ?
V : Comment ? Quand j'ai lu le
livre de Vivekananda.
E : Mais qu'elle était pour vous
la différence entre religieux et non religieux ?
V : C'est la conduite de tous les
jours. Quand on est religieux, on a peur de faire n'importe quoi. Et quand on
n'est pas religieux, il n'y a pas de karma, il n'y a rien, on fait n'importe
quoi. Il y a une grosse différence.
E : Et quelle différence
faites-vous entre la religion et la spiritualité ?
V : La différence, voyez-vous,
les religions sont basées sur le ritualisme, n'est-ce pas ? Et la spiritualité
est un niveau commun à toutes les religions. Alors chaque religion a son
ritualisme, qui doit culminer dans la vie spirituelle. Mener une vie morale
quand vous êtes engagés dans la vie spirituelle n'est ni fondé sur la peur ni
sur la connaissance, c'est aussi naturel que de respirer. Il ne viendrait pas à
l'idée de faire une mauvaise chose. Alors que l'Homme commun, doit se retenir,
se contrôler. Vous avez lu le Yoga les 5 Yamas* ? Vous êtes naturellement
moral, ça fait partie de votre nature. On ne ferait de mal à personne, n'est-ce
pas ?
M : Cela m'évoque toujours la
même question quand j'entends cela... Je suis 100 % d'accord avec ce que vous
dites...
V : (Très amusé) :
100 %?
M : Absolument ! Je le comprends
très bien. Je n'irais pas jusqu'à 150, Mais...
La question : quand on a cette
attitude, finalement, est-ce qu'on n'est pas en train de réduire toutes les
différences de l'Autre en se disant : « Si je me comporte bien tout
ira bien avec l'autre ». Est-ce que ça n'est pas au fond un risque de
respect profond de l'altérité de celui qu'on rencontre ? Je pense que cette
orale naturelle est une première étape, mais qu'il faut faire l'expérience de
l'altérité, enfin c'est comme ça que je le vois, de temps en temps on est
devant un mur comme chez les juifs le « kotel »
à Jérusalem, que vous connaissez, pour moi c'est la vraie image de Dieu, cette
altérité, cette différence radicale qui n'a rien à voir avec mon comportement.
De toute façon, quel que soit mon comportement, une relation c'est un risque de
rencontrer une différence et au fond de se dire : « Si je me comporte
correctement, tout ira bien ». Est-ce que ce n'est pas un risque de manque
de respect total ? Voilà, je provoque un peu...
V : Alors, plutôt se comporter
mal ? Non, voyez-vous, quand vous êtes dans la voie spirituelle, on vous
enseigne que cette Conscience, cette divinité qui est en vous est la même en
tout le monde. Alors, quand vous voyez l'autre, vous voyez à l'intérieur, c'est
votre propre Soi, Mais vous respectez la différence, l'altérité, vous la
respectez. Vous savez que le centre, le noyau, c'est la conscience pure. Mais
en même temps, vous respectez les différences. C'est ce que vous vouliez dire ?
M : Pour moi, la différence entre
les personnes, c'est la richesse de l'existence, et autant il est essentiel
d'avoir un comportement moral naturel, autant on n'a rien fait à ce moment-là
pour moi. La relation profonde qu'on peut avoir avec quelqu'un, c’est de
découvrir une différence radicale. Parce que si cette différence radicale
n'existe pas, c'est que j'ai assimilé l'autre à quelque chose qui est en moi et
la relation n'a aucun intérêt, je me fais plaisir, c'est tout, je suis passé
complètement à côté parce que je n'ai vu dans l'autre que l'image de moi, parce
qu'il n'y a que ça qui m'intéressait.
V : Mais vous voyez toujours
l'autre sur l'image que vous vous faites de lui, vous le voyez toujours comme
ça.
M : Oui, mais on peut aller vers
l'autre en admettant qu'il y a ce risque de trouver quelque chose qui nous
fasse très peur finalement.
V : Oui, mais l'autre est
toujours l'image que vous vous faites de lui, parce que l'autre n'est jamais le
même. Si vous rencontrez une personne par exemple aujourd'hui, si vous la
rencontrez demain, ce ne sera plus la même, n'est-ce pas ? Ce n'est jamais la
même personne que vous connaissez, vous surimposez la mémoire, n'est-ce pas ?
Vous vous dites : « Ah, cette personne, elle est comme ça, comme ça,
comme ça »... On n'est pas capable de voir une personne tout à fait
impartialement, dans l'isolement, c'est toujours une projection. (A suivre)
Nouvelles
- Une puja en hommage à Swami Vijayânanda a lieu le 26 mars au samâdhi
de Mâ à Kankhal, suivie d’une autre pour Swami Bhaskarânanda et d’une dernière pour Swami Shivânanda. Un petit groupe d’occidentaux s’est rencontré à
cette occasion et a échangé des souvenirs et témoignages sur Swami Vijayânanda.
- Nouveaux livres :
- Le recueil des souvenirs de l’Inde ‘Voyage intérieur aux sources
de la joie’ écrit par Geneviève Koevoets (Mahâjyoti) et dont nous avons parlé dans le dernier ‘Jay Mâ’ N° 99, a trouvé son éditeur. Le livre sortira à la fin
du premier semestre, relié ‘à la chinoise’. Il est conçu en hommage à Mâ, à Vijayânanda et en
remerciement à Jacques Vigne. Nous en reparlerons.
- Nous avions parlé de la parution de ‘Retrouver la joie’, une
sélection de texte de Mâ traduits et présentés par Patrick Mandala, et nous en
avions cité des extraits (Jay Mâ N° 97). Il prépare
un volume II avec une préface de Denise Desjardins. Il est aussi actif pour
faire connaître d’autres aspects des sages et des enseignements de l’Inde,
voici ses travaux récents où en cours, tels qu’il nous les présente :
QUELQUES PUBLICATIONS RECENTES
-"Le
Pèlerin de l'Absolu: Râmdâs", histoires
spirituelles et perles de sagesse
(Accarias-L'Originel)
Je souhaitais
rendre hommage à ce Maître. Il n'y avait rien de publié sur lui depuis
longtemps, et il risquait de "tomber dans l'oubli".
-"Le Son
du silence"; présence de Râmana Mahârshi (même éditeur).
-"Histoires
spirituelles" Râmana Mahârshi
(même éditeur)
-"L'Aventure
de l'éveil: Abécédaire de sagesse selon Krishnamurti’
(Le Relié)
VIENT DE
PARAITRE
-"Mîrâ-Bâî: femme, sainte et poétesse du Râjasthân.
108 Chants d'amour (Librairie orientaliste Paul Geuthner)
Ce livre me tenait particulièrement à coeur. J'y travaillais depuis une vingtaine d'années.
- Eveille-toi!Réveille-toi!":
Svâmî Vivekânanda:
enseignement et entretiens (Accarias-L'Originel).
Là aussi je crois qu'il fallait
remettre ce "colosse de la spiritualité" à l'honneur (en France). Il
est tant aimé et populaire en Inde, n'est-ce pas? Et puis sa vie est un roman,
une symphonie wagnérienne!
-"L'Art
de l'amour"; miniatures indiennes et textes choisis de l'Inde.
J'ai la
passion des miniatures indiennes. En France on trouve peu de livres sur le
sujet. On y trouve le fleuron de l'école du Kângrâ
particulièrement, avec la Râdhâ-Krishna lîlâ.
A PARAITRE
-"Aux
sources du Yoga": questions-réponses pour notre temps avec trois Maîtres
spirituels de l' Ânandâshram - Râmanâsramam, et Centre Védantique
Râmakrishna.
-Vol.II sur
Mâ: surtout des anecdotes, et satsang. Préface de Denise Desjardins.
Comme je le
disais il y a quelques années, au début de l'écriture du vol.I,
mes sources principales sont les volumes de Gurupriya,
puis Ananda Varta et autres.
-Vol. II sur
l'enseignement de Râmdâs.
-"Le
Chant du monde"; petite anthologie des Vedas à
Tagore.
Une sélection
des textes sacrés et profanes qui m'ont accompagnés depuis l'adolescence.
On trouvera
des textes rares, dont de superbes et très anciens poèmes du Sud, des perles de
sagesse et de bhakti, comme le Paripâtal, extraits
des poèmes d'Ântâl, etc.
-Deux grands
projets à long terme avec un Grand Editeur sur Les Miniatures indiennes/textes
de l'Inde, et sur La Femme dans la peinture orientaliste et la poésie mystique.
Renouvellement des abonnements
Au ‘JAY MA’
Le N° 99 de Noël a été le dernier numéro envoyé aux abonnés des deux
années précédentes.
Merci à tous ceux (nombreux) qui ont déjà renouvelé l’expérience du ‘JAY MA’ et qui se
sont inscrits de nouveau auprès de José Sanchez Gonzalez pour la partie administrative : 10 rue
Tibère – 84110 Vaison-La-Romaine – nagajo3@yahoo.fr
– 0634988222 et ensuite auprès de Geneviève (Mahâjyoti) qui en gère l’édition, pour
qu’elle puisse procéder aux envois en vous remettant sur ses nouvelles listes :
koevoetsg@wanadoo.fr .
La brochure est toujours au prix de 1 Euro par exemplaire trimestriel, envoyé
par email, à renouveler pour deux ans, de mars 2011 à mars 2013.
Le prochain numéro sera le 100ème de cette brochure qui fut
créée il y a désormais 25 ans. Lien d’amour avec l’Inde, avec Mâ, avec les Swamis, les lectures, les voyages, à travers la composition
qu’en fait Jacques Vigne.
Table des matières
Paroles de Mâ
En Association avec Sri Sri Mâ Anandamayî
(Amulya Kumar Datta Gupta)
Pèlerinage au Kailash (Gurupriya Devi)
Du milieu diplomatique à l’ashram de Mâ
(Retranscrit par
Marie-France Martin)
Poème ‘Fleur de Cactus, Fleur de Lotus’
(Par Geneviève Koevoets-Mahâjyoti)
De la Mer Noire à l’Himalaya
(Par Vladimir Zaitsev)
Rencontre avec Vijayânanda (Décembre 1998)
(Satsang
retranscrit par Nathalie Anthony)
Nouvelles
Renouvellement des abonnements au ‘Jay Mâ’
Table des matières